The Stooges est le premier album du groupe de rock américain éponyme les Stooges, produit par John Cale. Il a été édité pour la première fois en . Deux singles en sont extraits : I Wanna Be Your Dog et 1969. La totalité des morceaux est écrite par l'ensemble du groupe. Il est largement considéré comme l'un des meilleurs albums de protopunk. Avec les sons de guitare saturés de Ron Asheton, ses solos et textures à la wah-wah et des riffs basés sur des "power chords" (accords de puissances), il a également exercé un énorme impact sur le hard rock et le heavy metal.
Description
En 1968, les Stooges signent un contrat avec Elektra Records. Mais ils n'ont encore aucune chanson écrite et s'attèlent à la tâche. Ils pondent notamment No Fun et I Wanna Be Your Dog, en partant de riffs de guitare composés par Ron Asheton[9]. Le label envoie le groupe à New York à partir du pour enregistrer le matériel du premier album au studio Hit Factory, avec le producteur John Cale, ancien membre du Velvet Undergroud, ayant déjà produit l'album The Marble Index de la chanteuse Nico pour Elektra[10]. Leur répertoire ne compte que quatre chansons, et les autres, comme Not Right, sont écrites à la hâte dans leur chambre de l’Hôtel Chelsea. Les Stooges jouent les amplis à fond en gesticulant, au grand dam du personnel du studio[9]. Le premier mixage de Cale, trop lisse, déplait aux membres du groupe, et un second mix, plus sauvage, est réalisé par celui-ci avec Lewis Merenstein[10].
L'album, publié le , contient 8 titres. Au milieu d'un déluge sonore d'énergie brute, We Will Fall, « morceau hypnotique et angoissant »[11] aux accents psychédéliques, avec ses 10 minutes et 15 secondes, est une curiosité[9].
Avec une bonne promotion en radio du single 1969, Elektra espère en vendre 100 000 exemplaires. En réalité, il ne se vend que 36 000 copies de The Stooges, qui se classe en 106e position du Billboard 200[10]. Ce qu'on ne mesure pas à l'époque, c'est l'impact de ce disque (et de son successeur Fun House) dans les années qui suivent, et notamment dans le développement du mouvement punk.
À sa sortie, The Stooges est relativement mal perçu par la presse musicale. Chris Hodenfield écrit dans Rolling Stone que « les Stooges sont une bande de paresseux défoncés pratiquant une musique ennuyeuse et régressive destinée à des gens ennuyeux et régressifs »[9]. Dans The Village Voice, Robert Christgau qualifie la musique de l'album de « rock stupide à son paroxysme », mais lui accorde pourtant la note de B+[5].
↑ ab et c(en) Michael S. Begnal, The Music and Noise of the Stooges, 1967-71 : Lost in the Future, New York, Routledge, (ISBN978-1-00048-016-0, lire en ligne)