Il s'installe comme médecin près de Halifax, puis Norwich à partir de 1637, année où son diplôme de médecin est reconnu par l'université d'Oxford. Il se marie en 1641[2] avec Dorothy Mileham (1621–1685)[3],[4]. Ils auront onze enfants dont l'ainé est Edward Browne (1644–1708), médecin et voyageur[4].
Il a aussi écrit un essai sur les erreurs vulgaires : Enquiries into vulgar and common errors (1646) traduit en français par Souchay en 1733. Dans cet essai, il s'est attaqué aux idées reçues et aux croyances populaires, selon lui erronées, en tentant de comprendre le processus qui leur a donné naissance. Il s'en est pris, en particulier, aux arguments de l'époque voulant que les Noirs soient faits pour le travail manuel dans le cadre de l'esclavage en raison de la couleur de leur peau.
L'essai, publié en 1646, a fait parler de lui, car la population d'esclaves noirs à la Barbade était passée de 500 à 4 000 personnes entre 1640 et 1645, avec l'installation des premières grandes plantations de canne à sucre.
Il a aussi écrit Lettre à un ami, 1re publication en 1690 (traduit par Marc Kuszel, édition Allia, 2007, (ISBN2844852343)) et Des Rêves & autres mélanges, éditions vagabonde, 2023, 104 p. (ISBN9782919067558)
Passionné de botanique, il fut par ailleurs le premier à faire ressortir la fréquence du nombre cinq dans les graines et les divisions des enveloppes florales. Les sociologues font remonter la constitution systématique de leur science, en Angleterre, à Thomas Browne.
En 1646, il invente le terme « electricity »[6] (traduit un peu plus tard en français par « électricité »).
Hommage
La nouvelle d'Edgar Poe intitulée Double Assassinat dans la rue Morgue (1841) s'ouvre par un extrait du texte Hydriotaphia, Urn Burial, or a Discourse of the Sepulchral Urns lately found in Norfolk de Thomas Browne (chapitre V) :
Quelle chanson chantaient les sirènes ? Quel nom Achille avait-il pris quand il se cachait parmi les femmes ?
Virginia Woolf fait référence à plusieurs reprises à Thomas Brown dans "Orlando" (1928)
W.G. Sebald cite et analyse l'œuvre de Thomas Browne dans son livre "Les Anneaux de Saturne" (1995)
Jorge Luis Borges cite le Urn Burial de Browne (sans spécifier le prénom de Thomas) dans le dernier paragraphe de sa nouvelle "Uqbar, Tlön, Orbis Tertius", du livre Ficciones (1944).
Le titre du roman de William Styron, Lie Down in Darkness, 1951 [Un lit de ténèbres, 1953], est emprunté à Urn Burial de Thomas Browne ; le passage est cité en épigraphe.
↑(en) Caoimhghín S Breathnach, « Sir Thomas Browne (1605-1682) », Journal of the Royal Society of Medicine, vol. 98, no 1, , p. 33–36 (PMID15632239, DOI10.1258/jrsm.98.1.33)
↑ a et b(en) « Browne, Edward », sur oxforddnb.com, Oxford University Press (consulté le ).
↑R. Touaoula, « « La face cachée du Religio Medici (1643) de Sir Thomas Browne : le discours médical au service de l’équilibre politique et de la tolérance religieuse » », in J. Broch (dir.), Médecins et politique (XVIe – XXe siècles). Études d’histoire des idées politiques et sociales, Bordeaux, LEH Édition, coll. « Les Cahiers du droit de la santé », , p. 225-238
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