Le Tour d’Italie 2016 est la 99e édition du Tour d'Italie. Le départ est donné à Apeldoorn le et l’arrivée a lieu le à Turin. C'est l'Italien Vincenzo Nibali qui remporte ce Giro d'Italia après avoir repris le maillot rose à 24 heures de l'arrivée à Turin.
Présentation
Parcours
Les détails sur le départ du Tour d'Italie (Giro) sont dévoilés le . Il est confirmé que les Pays-Bas sont pour la troisième fois les hôtes du Grande Partenza (Grand Départ) du Giro, après avoir accueilli les étapes d'ouverture des éditions 2002 et 2010. Les étapes aux Pays-Bas comprennent un contre-la-montre individuel le jour d'ouverture, suivie de deux étapes en ligne favorables aux sprinteurs. Pour permettre un long transfert, un jour de repos est placé après la troisième étape[1]. La neuvième étape, un contre-la-montre individuel de 40,4 km, est dévoilée lors d'une conférence de presse à Londres le [2], tandis que la treizième étape, sur un parcours montagneux, est confirmé lors d'une conférence de presse le [3].
Le reste du parcours est dévoilé par le directeur de course, Mauro Vegni, le . Le parcours final contient trois contre-la-montre individuel, les deux chronos annoncées précédemment et un « cronoscalata » (contre-la-montre en côte) supplémentaire sur l'Alpe de Siusi lors de la quinzième étape[4]. Globalement, il y a quatre arrivées au sommet, ainsi que sept étapes favorables aux sprinteurs et sept autres étapes vallonnées et montagneuses. Après le départ aux Pays-Bas, trois autres étapes quittent l'Italie : deux d'entre elles visitent la France (la 19e étape qui se termine par une arrivée au sommet à Risoul et la 20e étape qui commence à Guillestre) et la 18e commence en Suisse[5].
Par rapport à la course de l'année précédente, le parcours est 98,8 km plus court, il contient un jour de repos en plus et deux contre-la-montre individuels supplémentaires. Pour la première fois depuis 2005, il n'y a pas de contre-la-montre par équipes.
Équipes
L'organisateur RCS Sport a communiqué la liste des quatre équipes invitées le [6]: Bardiani-CSF, Wilier Triestina-Southeast (vainqueur de la Coupe d'Italie), Nippo-Vini Fantini et Gazprom-Rusvelo. L'équipe italienne Androni Giocattoli-Sidermec ne figure pas dans cette sélection.
Le maillot de meilleur grimpeur est souvent gagné par un bon grimpeur qui ne vise pas le classement général. De cette façon, le coureur obtient plus de liberté et peut lancer des attaques de loin, pour collecter les points sur les montées parsemées tout le long du parcours.
38 ascensions sont répertoriées pour le classement de la montagne. La Cima Coppi est le col Agnel qui est au programme de la 19e étape. En plus, les coureurs franchissent dix cols de première catégorie, douze de deuxième catégorie, dix de troisième catégorie et cinq de quatrième catégorie[19].
Contrairement aux deux éditions précédentes, il n'y a pas un grand favori pour l'obtention du maillot blanc du classement du meilleur jeune (meilleur coureur de moins de 25 ans au classement général).
La course commence avec un contre-la-montre individuel à Apeldoorn, aux Pays-Bas. Le Suisse Fabian Cancellara est annoncé comme le favori, dans le but de devenir le leader du Giro pour la première fois de sa carrière, mais un problème à l'estomac l'oblige à se contenter de la septième place. Au lieu de cela, c'est l'autre favori, le coureur local Tom Dumoulin qui s'impose, dans la même seconde que le deuxième Primož Roglič. Dumoulin devient donc le premier maillot rose de la course. L'Allemand Marcel Kittel s'adjuge au sprint les deux autres étapes disputées aux Pays-Bas et s'empare du maillot rose grâce aux bonifications.
La quatrième étape, la première sur le sol italien, est remportée en solitaire par l'Italien Diego Ulissi, au lendemain du premier jour de repos. Deuxième de l'étape, Tom Dumoulin récupère la première place du classement général. La cinquième étape, disputée sur un parcours plat, est remportée par l'Allemand André Greipel. La sixième étape est considérée comme importante, c'est la première arrivée au sommet du Giro, à Roccaraso. Membre de l'échappée, le Belge Tim Wellens place son attaque décisive à quinze kilomètres de l'arrivée et distance ses compagnons d'échappée au début de l'ascension. Parmi les prétendants au général, Dumoulin gagne environ dix secondes sur ses rivaux, et conserve la tunique rose. Vincenzo Nibali perd quelques secondes, en raison de mauvaises tactiques de l'équipe Astana. Greipel s'adjuge la septième étape, la troisième victoire consécutive pour l'équipe Lotto-Soudal.
La huitième étape met en vedette les chemins en terre et la montée de l'Alpe di Poti. Gianluca Brambilla obtient la victoire à Arezzo. Derrière lui, une bataille entre les favoris du classement général a lieu. Dumoulin est lâché et perd une minute sur les autres favoris. L'avantage obtenu par Brambilla est suffisant pour lui donner le maillot rose, le premier Italien à le porter pendant ce Tour d'Italie. Le contre-la-montre de 40 kilomètres, le Chianti Classico Stage, est remportée par Roglič ; sa première victoire dans une étape de grand tour. L'étape a lieu sous la pluie, et cela a influencé les temps des favoris. Bob Jungels prend la deuxième place derrière Brambilla, mais échoue à prendre le maillot rose pour une seconde. Mikel Landa a aussi progressé dans le classement général, alors que les observateurs estimaient qu'il allait perdre du temps. La 10e étape est la deuxième arrivée au sommet, à Sestola. Remportée par le jeune Italien Giulio Ciccone, l'étape est marquée par l'abandon de Landa après avoir souffert de la fièvre, pendant que Brambilla sacrifie son maillot rose en travaillant pour son coéquipier Jungels. Ce dernier récupère le maillot rose à la fin de la journée. La 11e étape est courue sur un terrain assez plat, avec une côte de quatrième catégorie à la fin du parcours. Dumoulin, souffrant de plaies de selle, quitte le Giro à la zone de ravitaillement, tandis qu'Andrey Amador attaque les favoris à 13 kilomètres de l'arrivée. Il est accompagné par le leader du général, Jungels, tandis que Diego Ulissi les rejoint dans la descente. Le trio travaille ensemble pour maintenir l'écart et Ulissi remporte l'étape au sprint tandis que Jungels accentue son avance. L'étape suivante est remportée une nouvelle fois par Greipel, qui signe sa troisième victoire sur la course. Le coureur allemand - avec quelques sprinteurs - se retire de la course après cette étape.
Les étapes suivantes avant la troisième journée de repos sont censées être cruciales pour le classement général. La 13e étape est remportée par Mikel Nieve alors que Jungels est distancé lors de l'ascension finale. Amador qui a également chuté brièvement lors de la montée avant de revenir dans la descente prend le maillot rose à Jungels qui a perdu 50 secondes, une première pour un coureur costaricien. La 14e étape est l'une des étapes reines de la course, avec six ascensions catégorisées avant la descente vers Corvara. Esteban Chaves s'adjuge l'étape devant le Néerlandais Steven Kruijswijk au sprint, qui s'empare du maillot rose. Nibali lance l'attaque lors de la montée finale vers Valparola, attaquant à 27 kilomètres de l'arrivée. Son attaque distance Amador et Alejandro Valverde, qui ont tous les deux perdu trois minutes. Kruijswijk attaque près du sommet, avec Chaves, tandis que Nibali est lâché et perd 37 secondes. La 15e étape est le troisième contre-la-montre individuel de la course, avec la montée de l'Alpe de Siusi. Alexander Foliforov surprend les favoris du classement général pour remporter le contre-la-montre en côte, battant de justesse Kruijswijk d'environ un centième de seconde. Kruijswijk augmente son avance à plus de deux minutes sur le deuxième Chaves, tandis que Nibali subit un problème mécanique lors de la montée, perdant plus de deux minutes en onze kilomètres. La 16e étape est courte. Elle est gagnée par Valverde, qui devance Kruijswijk sur la ligne. Kruijswijk augmente son avance au classement général à trois minutes car Chaves perd 42 secondes, tandis que Nibali craque dans la dernière montée. Il perd près de deux minutes pour tomber à la quatrième place, à près de cinq minutes du leader. L'étape suivante est plate. L'Allemand Roger Kluge s'impose après avoir surpris les sprinteurs restants avec une attaque dans le dernier kilomètre. La victoire intervient deux jours après que son équipe a annoncé son arrêt à la fin de la saison.
La 18e étape est disputée sur un parcours de moyenne montagne, avec l’ascension d'une côte de deuxième catégorie à Pramartino et l'ascension du col hors catégorie de San Maurizio. Matteo Trentin remporte la course au sein d'une échappée alors que les prétendants au général terminent à environ 14 minutes. La 19e étape est la première à franchir les hautes montagnes, avec la Cima Coppi, le col Agnel, et l'arrivée au sommet à Risoul en France. Michele Scarponi passe en tête la Cima Coppi tandis que Valverde, Ilnur Zakarin et Rafal Majka sont lâchés. Dans la descente, le maillot rose Kruijswijk et Zakarin chutent lourdement. Zakarin subit une fracture de la clavicule et se casse l'omoplate gauche, ce qui le force à se retirer de la course. La journée est marquée par le retour au premier plan de Nibali, qui remporte l'étape après avoir distancé Chaves sur la montée vers Risoul. Pendant ce temps, Kruijswijk franchit la ligne près de cinq minutes après Nibali et plus de quatre minutes derrière Chaves. Chaves s'empare du maillot rose avec 44 secondes d'avance sur Nibali. Kruijswijk, pour qui est diagnostiqué une côte fracturée, passe à la troisième place à une minute et cinq secondes de Chaves. La 20e étape est la dernière étape décisive pour le classement général, avec trois cols de première catégorie à grimper, ainsi que la côte de troisième catégorie vers l'arrivée au Sanctuaire Sainte Anne de Vinadio. La course est remportée par l'Estonien Rein Taaramäe, alors que Nibali parvient à lâcher Chaves pour récupérer le maillot rose.
La dernière étape est remportée au sprint par l'Allemand Nikias Arndt, après le déclassement de Giacomo Nizzolo. Nibali remporte son deuxième Tour d'Italie, après l'édition 2013. Pour la première fois de l'histoire, un seul coureur italien est présent dans le Top 10.
Ce Tour d'Italie attribue des points pour l'UCI World Tour 2016, par équipes uniquement aux équipes ayant un label WorldTeam, individuellement uniquement aux coureurs des équipes ayant un label WorldTeam.
Le classement général, dont le leader porte le maillot rose, s'établit en additionnant les temps réalisés à chaque étape, puis en ôtant d'éventuelles bonifications (10, 6 et 4 s à l'arrivée des étapes en ligne et 3, 2 et 1 s à chaque sprint intermédiaire). En cas d'égalité, les critères de départage, dans l'ordre, sont : centièmes de seconde enregistrés lors des contre-la-montre, addition des places obtenues lors de chaque étape, place obtenue lors de la dernière étape. Ce classement est considéré comme le plus important de la course et le gagnant est le vainqueur du Giro.
Le leader du classement par points porte le maillot rouge. Pour la deuxième année consécutive, la répartition des points est différente selon le type d'étape. Ainsi, le classement par points est établi en fonction du barème suivant :
Pour les arrivées des étapes dites « sans difficultés » ou de « basse difficulté » : 50 points, 35, 25, 18, 14, 12, 10, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1 point pour les 15 premiers coureurs classés
Pour les arrivées des étapes dites de « moyenne montagne » : 25 points, 18, 12, 8, 6, 5, 4, 3, 2, 1 point pour les 10 premiers coureurs classés
Pour les arrivées des étapes dites de « haute montagne », les « contre-la-montre individuels » : 15 points, 12, 9, 7, 6, 5, 4, 3, 2 et 1 point pour les 10 premiers coureurs classés
Pour les sprints intermédiaires des étapes de « sans difficultés » ou de « basse difficulté » : 20 points, 12, 8, 6, 4, 3, 2 et 1 point pour les 8 premiers coureurs classés
Pour les sprints intermédiaires des étapes de « moyenne difficulté » : 10 points, 6, 3, 2 et 1 point pour les 5 premiers coureurs classés
Pour les sprints intermédiaires des étapes de « haute montagne » : 8 points, 4 et 1 point pour les 3 premiers coureurs classés.
En cas d'égalité de points, les critères de départage, dans l'ordre, sont : nombre de victoires d'étape, nombre de sprints intermédiaires, classement général[33].
Le classement de la montagne, dont le leader porte le maillot bleu, change dans la répartition des points. Le nombre de catégories reste le même. Ainsi, le classement par points est établi en fonction du barème suivant :
Pour l'ascension dite Cima Coppi : 45, 30, 20, 14, 10, 6, 4, 2 et 1 point pour les 9 premiers coureurs classés
Pour les ascensions de 1re catégorie : 35, 18, 12, 9, 6, 4, 2 et 1 point pour les 8 premiers coureurs classés
Pour les ascensions de 2e catégorie : 15, 8, 6, 4, 2 et 1 point pour les 6 premiers coureurs classés
Pour les ascensions de 3e catégorie : 7, 4, 2 et 1 point pour les 4 premiers coureurs classés
Pour les ascensions de 4e catégorie : 3, 2 et 1 point pour les 3 premiers coureurs classés.
En cas d'égalité de points, les critères de départage, dans l'ordre, sont : nombre de premières places dans la Cima Coppi, les ascensions de 1re, de 2e, de 3e, puis de 4e catégorie, classement général[33].
Il existe également deux classements pour les équipes.
Le premier est le Trofeo Fast Team (classement par équipe au temps). Le classement par équipes de l'étape est l'addition des trois meilleurs temps individuels de chaque équipe, sauf lors du contre-la-montre par équipes, où l'on prend le temps de l'équipe. En cas d'égalité, les critères de départage, dans l'ordre, sont : addition des places des 3 premiers coureurs des équipes concernées, place du meilleur coureur sur l'étape. Calculer le classement par équipes revient à additionner les classements par équipes de chaque étape. En cas d'égalité, les critères de départage, dans l'ordre, sont : nombre de premières places dans le classement par équipes du jour, nombre de deuxièmes places dans le classement par équipes du jour, etc., place au classement général du meilleur coureur des équipes concernées.
Le second est le classement Trofeo Super Team (classement par équipe par points). Après chaque étape,
L'équipe du premier marque 50 points, l'équipe du deuxième 35 points, 25, 18, 14, 12, 10, 8 et ainsi de suite jusqu'à l'équipe du quinzième qui marque 1 point, les points des différents coureurs d'une même équipe se cumulant.
En plus des points distribués à l'arrivée, des points sont distribués aux sprints intermédiaires, (8, 5, 3, 2 et 1 point pour les étapes « sans difficultés » ou de « basse difficulté »), (8, 5 et 3 points pour les étapes de « moyenne difficulté »).
↑(en) Stephen Farrand, « 2016 Giro d’Italia to start in the Netherlands », Cyclingnews.com, Immediate Media Company, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) « 2016 Giro d'Italia to feature rolling 40km time trial through Chianti vineyards », Cyclingnews.com, Immediate Media Company, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) « Giro d'Italia reveals mountainous stage 13 for 2016 route », Cyclingnews.com, Immediate Media Company, (lire en ligne, consulté le )
↑(en-US) « Giro d'Italia 2016 route officially revealed », Cycling Weekly, Time Inc. UK, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Stephen Farrand, « Giro d’Italia 2016 preview: A race of discovery », Cyclingnews.com, Immediate Media Company, (lire en ligne, consulté le )
↑Les 5 premiers de chaque sprint intermédiaire reçoivent 10, 6, 3, 2 et 1 point(s).
↑Il s'agit en fait d'une forme de classement combiné. En effet, les points sont attribués selon le barème suivant :
arrivées des étapes : 6, 5, 4, 3, 2 et 1 aux six premiers ;
sprints intermédiaires : 5, 4, 3, 2 et 1 aux cinq premiers ;
Cima Coppi et ascensions de 1re catégorie : 4, 3, 2 et 1 aux quatre premiers ;
ascensions de 2e catégorie : 3, 2 et 1 aux trois premiers ;
ascensions de 3e catégorie : 2 et 1 aux deux premiers ;
ascensions de 4e catégorie : 1 au premier
↑Azzurri d'Italia : le classement attribue 4, 2 et 1 point(s) aux trois premiers de chaque étape
↑Fuga Pinarello : 1 point pour chaque kilomètre d'échappée
↑Ce prix récompense les coureurs les plus rapides sur les trois derniers kilomètres de l'étape. Le plus rapide marque 4 points, le deuxième 2 points et le troisième 1 point
↑L'équipe vainqueur de ce classement est celle qui obtient le moins de points. Le barème est le suivant :
Un avertissement coûte 0,5 point (accrochage à une voiture, coureur qui reste trop longtemps dans l'aspiration d'une voiture)
Une amende coûte 1 point tous les 10 francs Suisses
Une pénalité de temps coûte 2 points par seconde
Un déclassement coûte 100 points
Une disqualification coûte 1 000 points
Un contrôle positif coûte 2 000 points
↑Prix attribué au coureur ayant franchi en premier le col le plus haut du Tour d'Italie