Tout comme dans le cas euclidien, trois points d'un espace hyperbolique de dimension quelconque sont toujours coplanaires. Il suffit donc de caractériser les triangles dans le plan hyperbolique pour en avoir une description dans tous les espaces hyperboliques de dimensions supérieures.
Définition
Un triangle hyperbolique se compose de trois points non colinéaires et des trois segments qui les relient[1].
il existe une borne supérieure pour le rayon du cercle inscrit ;
deux triangles sont congruents si et seulement on peut transformer l'un en l'autre par une composition finie de symétries axiales ;
Deux triangles dont les angles correspondants égaux sont congruents (c'est-à-dire que tous les triangles semblables sont congruents).
Les triangles hyperboliques ont des propriétés qui sont à l'opposé des propriétés des triangles en géométrie sphérique ou elliptique :
la somme des angles d'un triangle est inférieure à 180° ;
l'aire d'un triangle est proportionnelle à la différence entre la somme de ses angles à partir de 180°.
Les triangles hyperboliques ont également des propriétés que l'on ne retrouve pas dans d'autres géométries :
certains triangles hyperboliques n'ont pas de cercle circonscrit, c'est le cas lorsqu'au moins un de ses sommets est un point à l'infini ou lorsque tous ses sommets se trouvent sur un horocycle ou sur un hypercycle unilatéral ;
La définition d'un triangle hyperbolique peut être généralisée en autorisant des sommets sur la frontière du plan hyperbolique (les idéaux ou points à l'infini), les côtés d'un tel triangles se trouvent toujours dans le plan et sont des droites parallèles-limites. Autrement dit, un triangle peut avoir deux côtés parallèles qui se coupent en leur sommet à l'infini; l'angle en ce sommet est nul.
Un triangle ayant un sommet idéal est appelé un triangle oméga. Il existe quelques triangles particuliers ayant un sommet à l'infini.
Triangle de parallélisme
Un triangle ayant un sommet idéal et un angle droit : le troisième angle est l'angle de parallélisme(en) pour la longueur du côté entre l'angle droit cet angle.
Triangle de Schweikart
Un triangle où deux sommets sont des points idéaux et l'angle restant est un angle droit, l'un des premiers triangles hyperboliques décrits par Ferdinand Karl Schweikart(de).
Triangle idéal
Un triangle où tous les sommets sont des points idéaux. Le triangle idéal est le plus grand triangle possible en géométrie hyperbolique : la somme de ses angles est nulle.
Courbure de Gauss normalisée
Les relations entre les angles et les côtés sont analogues à celles de la trigonométrie sphérique ; une échelle de longueur fonctionnant à la fois pour la géométrie sphérique et la géométrie hyperbolique peut être définie comme la longueur d'un côté d'un triangle équilatéral à angles fixes.
L'échelle de longueur est plus pratique si les longueurs sont mesurées en termes de longueur absolue (une unité spéciale de longueur analogue à une relation entre les distances en géométrie sphérique). Ce choix d'échelle de longueur rend les formules plus simples[2].
Cette unité de longueur correspond à ramener le calcul à un plan hyperbolique dont la courbure gaussienne serait de -1.
Dans un triangle hyperbolique la somme des anglesA,B et C est strictement inférieure à π. Cette différence entre la mesure d'un angle plat et la somme des angles est le défaut d'euclidianité du triangle. L'aire d'un triangle hyperbolique est égale à son défaut multiplié par le carré de R :
Dans toutes les formules énoncées ci-dessous, les côtés a, b et c (opposés aux angles A, B et C respectivement) doivent être mesurés en longueur absolue, une unité telle que la courbure de GaussK du plan soit -1. En d'autres termes, la quantité R dans le paragraphe ci-dessus est supposée égale à 1.
Un triangle oméga ayant un angle droit fournit la configuration pour examiner l'angle de parallélisme dans le triangle.
Dans ce cas en supposant l'angle B nul, les côtés a et c sont infinis et , ce qui donne .
Triangle équilatéral
Les formules trigonométriques des triangles rectangles donnent également les relations entre les côtés s et les angles A d'un triangle équilatéral (un triangle où tous les côtés ont la même longueur et tous les angles sont égaux).
Les relations sont :
;
.
Trigonométrie générale
Que C soit un angle droit ou non, les relations suivantes sont valables : la loi hyperbolique des cosinus (ou théorème d'Al-Kashi hyperbolique) est la suivante :