Le projet de traversée ferroviaire de la frontière, entre la France et l'Espagne, au Coll dels Belitres, dit aussi col des Balitres, prend forme le , avec un décret déclarant d'utilité publique le chemin de fer de Port-Vendres à la frontière d'Espagne. Elle est néanmoins sujette à l'adoption, par une Commission internationale, d'une jonction avec le chemin de fer espagnole, par le col des Balitres[1]. La ligne de Port-Vendres en Espagne est concédée le à la Compagnie du Midi. L'administration approuve en 1866 le projet de tracé de la section de l'anse de Terrembou à la frontière : celui-ci passe notamment par le vallon de Cerbère avant d'arriver à l'« entrée du tunnel international qui pénètre dans le col des Balitres. La longueur de ce souterrain, dans le territoire français, est de 480 mètres »[2].
Le tunnel est l'un des éléments de la frontière entre la France et l'Espagne. Les trains français s'arrête à la gare de Cerbère, dernière gare française, avant de traverser le tunnel sur la voie normale pour de nouveau marquer l'arrêt en gare de Port-Bou ou a lieu le contrôle par la douane espagnole et le terminus du train, les voyageurs poursuivant leur voyage dans un train espagnole à voie large. Par contre les trains espagnoles marquent l'arrêt à la gare de Port-Bou, dernière gare espagnole, puis traverse le tunnel dans leur train sur la voie large et arrive au terminus en gare de Cerbère où c'est les douaniers français qui contrôle les voyageurs avant qu'ils ne changent de train pour poursuivre leur voyage sur le réseau à français à voie normale. En 1888 : 63 478 voyageurs sont entrés en France et 82 026 en sont sortis et sont entrés en Espagne. La part international, qui est la plus importante du trafic marchandises, se règle dans chacune des deux gares à l'entrée dans le pays ce qui impose des infrastructures importantes à Cerbère et à Port-Bou[4].
Du au , pendant la Retirada, 35 000 réfugiés républicains espagnols traversent à pied le tunnel pour fuir les troupes nationalistes de Franco. Le , une réfugiée espagnole a donné naissance à une fille dans ce tunnel en attendant son départ pour la France. La fille a survécu et a été signalée à la mairie de Cerbère, tandis que sa mère est décédée immédiatement après la naissance de fatigue[5].
Caractéristiques
Deux voies passent dans le tunnel : une à écartement normal, pour les trains français, et une à écartement ibérique, pour les trains espagnols[6]. La vitesse des trains, depuis la France, est limitée à 40 km/h ; depuis l'Espagne, elle est limitée à 90 km/h[7].
Il est doté de 6 fourneaux de minage (3 fourneaux près du point frontière et 3 fourneaux au niveau de son entrée côté Cerbère)[5].
Exploitation
Le tunnel, depuis la France, est traversé par des TER Occitanie, en provenance d'Avignon-Centre et de Perpignan, et à destination de Portbou, ou par d'autres TER en provenance de Portbou et à destination d'Avignon-Centre, de Toulouse-Matabiau et de Nîmes ; à cela s'ajoutent des Intercités de nuit, le week-end, en provenance de Paris-Austerlitz. Depuis l'Espagne, il est traversé par des trains de Rodalies de Catalunya (ligne R11), en provenance de Barcelone-Sants et à destination de Cerbère ou de Portbou.
Notes et références
↑Conseil général des Pyrénées-Orientales, « Ligne de Port-Vendres à la frontière d'Espagne », Rapports et délibérations / Département des Pyrénées-Orientales, , p. 14 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Ligne de Port-Vendres en Espagne », Rapports et délibérations / Département des Pyrénées-Orientales, Conseil général, , p. 64-65 (lire en ligne, consulté le ).
↑Ernest Deharme, Chemins de fer superstructure : Introduction, généralités, voie et accessoires de la voie, gares et stations, signaux, vol. I, Paris, Baudry et Cie libraires-Éditeurs, coll. « Encyclopédie des Travaux publics », , 695 p. (lire en ligne), p. 384-386.
↑ a et b« Tunnel des Balitres » [PDF], sur tunnels-ferroviaires.org, Inventaire des tunnels ferroviaires de France (consulté le ).
Paul Génélot, Thierry Leleu, Juan-Jo Olaizola et al. (trad. et dir. Charles-Gérard Vaillant, préf. Jacques Fournier, postface Julian Garcia Valverde, Adapt. Pascal Bejui), Histoire du rail transpyrénéen, Chanac, La Régordane, , 192 p., 31 cm (ISBN2-906984-08-6).