Découverte début 1974, l'étoile a vite été remarquée pour son jet protostellaire et la structure formée par les ondes de choc. Sa première apparition dans la littérature scientifique date d'août 1974, dans un article scientifique nommé A New Infrared Complex and Molecular Cloud in Orion, et elle apparait sous la désignation stellaire de Orion Molecular Cloud Infrared Source 2. Cet article la décrit comme une source infrarouge étendue et elle n'est pas décrite comme une étoile[3].
Les arcs de choc sont ensuite observés pour la première fois en décembre 1986 lors d'une observation des nébuleuses par réflexion, qui sont dans la majorité des cas des objets de Herbig-Haro, mais l'observation de jet protostellaire n'est toujours pas mentionnée[4]. Dans un article publié le 1er décembre 1989, la mention d'une polarisation optique au niveau de la nébuleuse par réflexion est faite. Ce même article évoque la possibilité que la nébuleuse produit une émission infrarouge étendue, sans savoir que l'émission étendue observée est en fait les arcs de choc, mais la mauvaise résolution des images datant de l'époque n'ont pas permis de les identifier comme tels. Les auteurs de l'article émettent également l'hypothèse que la nébuleuse abrite une étoile de classification stellaire allant de A0V (étoile blanche de la séquence principale) à M0V (naine orange-rouge), voire une étoile en phase de variable de T Tauri, ils notent également la détection de l'émission de poussière chauffée ainsi que de l'observation d'arcs de choc aux abords de la nébuleuse[5].
Un article publié en juin 1993 met en évidence l'existence d'un jeune objet stellaire dans la nébuleuse. L'étoile est ensuite reliée par les auteurs de l'article à un objet de Herbig-Haro situé dans la nébuleuse et les arcs de choc sont aussi reliés à l'étoile[6].
Variabilité
Le programme de recherche All Sky Automated Survey for SuperNovae, un relevé automatisé à la recherche de nouvelles supernovas utilisant 20 télescopes robotisés répartis dans les deux hémisphères, sur cinq sites, a permis de mesurer une variation dans la luminosité apparente de l'étoile. Celle-ci varie de la magnitude apparente de 11,00 à celle de 11,43, en bande infrarouge. Le programme de recherche lui a associé la désignation ASASSN-V J053526.84-050924.5[7], mais d'anciennes études lui donnent une désignation d'étoile variable de V2455 Orionis et expliquent les variations par la présence d'une activité protostellaire au niveau de l'étoile. La période de variation n'est cependant pas connue mais elle est identifiée d'après le type d'étoile variable de type Orion[1] en tant que variable intermédiaire de type F ou M.
L'activité de l'étoile se produit par un mécanisme équivalent à celui des étoiles de type T Tauri, c'est-à dire une étoile entourée d'un disque d'accrétion et qui produit des jets protostellaires à la manière d'un objet de Herbig-Haro. Le jet protostellaire de V2455 Orionis montre un décalage vers le bleu sur sa partie la plus étendue, ce qui implique que la partie étendue du jet se rapproche de la Terre[8]. L'étoile est également considérée comme une protoétoile, et elle pourrait être reliée à une autre protoétoile, HOPS 370, les calculs de séparation angulaire montrant que les deux sont distantes de 6 600 UA (~0,104 a.l.)[9]. Une mesure du télescope spatial Spitzer a permis d'estimer sa luminosité à 315,63 L☉ et sa luminosité bolométrique à 21,0 L☉[10].
Notes et références
Notes
Références
↑ a et bJohn M. Carpenter, Lynne A. Hillenbrand et M. F. Skrutskie, « Near-Infrared Photometric Variability of Stars toward the Orion A Molecular Cloud », The Astronomical Journal, vol. 121, , p. 3160–3190 (ISSN0004-6256, DOI10.1086/321086, lire en ligne, consulté le )
↑S. Anathpindika et A. P. Whitworth, « The direction of outflows from filaments: constraints on core formation », Astronomy and Astrophysics, vol. 487, , p. 605–610 (ISSN0004-6361, DOI10.1051/0004-6361:200810308, lire en ligne, consulté le )
↑I. Gatley, E. E. Becklin, K. Mattews et G. Neugebauer, « A New Infrared Complex and Molecular Cloud in Orion », The Astrophysical Journal, vol. 191, , p. L121 (ISSN0004-637X, DOI10.1086/181566, lire en ligne, consulté le )
↑Yvonne Pendleton, M. W. Werner, R. Capps et D. Lester, « Infrared Reflection Nebulae in Orion Molecular Cloud 2 », The Astrophysical Journal, vol. 311, , p. 360 (ISSN0004-637X, DOI10.1086/164777, lire en ligne, consulté le )
↑J. Rayner, I. McLean, M. McCaughrean et C. Aspin, « Near-IR imaging and imaging polarimetry of OMC 2. », Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. 241, , p. 469–494 (ISSN0035-8711, DOI10.1093/mnras/241.3.469, lire en ligne, consulté le )
↑L. E. Dewarf et H. M. Dyck, « The Infrared Morphology of Young Stellar Objects Without Companions: A Speckle Interferometric Study », The Astronomical Journal, vol. 105, , p. 2211 (ISSN0004-6256, DOI10.1086/116599, lire en ligne, consulté le )
↑Miju Kang, Minho Choi, Friedrich Wyrowski et Gwanjeong Kim, « Mid-J CO Line Observations of Protostellar Outflows in the Orion Molecular Clouds », The Astrophysical Journal Supplement Series, vol. 255, no 1, , p. 2 (ISSN0067-0049 et 1538-4365, DOI10.3847/1538-4365/abfd35, lire en ligne, consulté le )
↑(en) John J. Tobin, Patrick D. Sheehan, Nickalas Reynolds et S. Thomas Megeath, « The VLA/ALMA Nascent Disk and Multiplicity (VANDAM) Survey of Orion Protostars. IV. Unveiling the Embedded Intermediate-Mass Protostar and Disk within OMC2-FIR3/HOPS-370 », The Astrophysical Journal, vol. 905, no 2, , p. 162 (ISSN0004-637X et 1538-4357, DOI10.3847/1538-4357/abc5bf, lire en ligne, consulté le )
↑(en) S. T. Megeath, R. Gutermuth, J. Muzerolle et E. Kryukova, « THE SPITZER SPACE TELESCOPE SURVEY OF THE ORION A AND B MOLECULAR CLOUDS. I. A CENSUS OF DUSTY YOUNG STELLAR OBJECTS AND A STUDY OF THEIR MID-INFRARED VARIABILITY », The Astronomical Journal, vol. 144, no 6, , p. 192 (ISSN0004-6256 et 1538-3881, DOI10.1088/0004-6256/144/6/192, lire en ligne, consulté le )