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Valentin Galotchkine est né le à Dnipropetrovsk, en Ukraine. Son père Andreï Andreïévitch Galotchkine, un Russe né dans la région de Kalouga, a travaillé comme directeur de cantine puis comme modeleur et chef d'équipe des formateurs. Sa mère, Olga Grigorievna Libermann, juive, née à Tchiguirine en Ukraine, travaillait comme comptable.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, la famille fut évacuée dans la région de Krasnodar, puis en Ouzbékistan. En 1944, la famille revint à Dnipropetrovsk. De 1944 à 1949, Valentin Galotchkine étudia à l'école des arts de Dnipropetrovsk auprès du professeur Jiradkov. De 1949 à 1955, il continua ses études dans le domaine de la sculpture au sein de l'institut des Beaux-Arts de Kiev, où son professeur préféré est Max Issaïévitch Guelman(ru).
Son œuvre de diplôme, Fondeur d'acier (1956), fut très appréciée par la commission d'examen de l'institut, qui en fit faire un exemplaire en bronze acquis la même année par le ministère de la Culture de l'URSS pour être exposée au musée artistique d’État de Lvov (Ukraine). Après ses études, Valentin Galotchkine est nommé sculpteur principal du complexe de la culture de Kiev où il travaille jusqu'en 1959. Pour son travail Hiroshima (1957), Galotchkine est nommé à l'âge de 29 ans le Prix Lénine, la récompense la plus élevée en Union soviétique (qui revient toutefois cette année-là à Sergueï Konionkov).
Peu après, la carrière du jeune sculpteur ralentit à cause de conflits avec la direction du parti communiste. Valentin Galotchkine refuse d'entrer au Parti et de soutenir la propagande officielle.
En 1968, il est lauréat du prix du festival des jeunes artistes à Vienne. Dans les années 1960 et 1970, il visite la Grande-Bretagne, la France, la Grèce et l'Égypte.
En 1986, à cause de la Catastrophe nucléaire de Tchernobyl, le sculpteur déménage avec sa famille de Kiev à Moscou. En 1991, après la dislocation de l'URSS, Valentin Galotchkine fut, comme de nombreux autres artistes, dans une situation financière difficile et dut vendre ses anciennes œuvres pour vivre.
Il émigra en Allemagne, d'abord à Wismar en 1999 puis en 2000 à Hambourg. En 2002, la santé du sculpteur s'aggrave. Il meurt le d'une maladie du cœur lors son voyage à Moscou et est enterré le dans le cimetière de Nakhabino(en) en Russie.
De 1957 à 1991, Galotchkine créa une dizaine de monuments en l'honneur de Lénine et d'autres dirigeants politiques de l'URSS. Mais le sculpteur ne percevait jamais ces commandes d’État — qui servaient les buts de la propagande communiste — comme un travail de créateur. Galotchkine était, au début de sa carrière, déçu par les principes du réalisme socialiste.
La plupart des œuvres de Galotchkine ont été consacrées à la Seconde Guerre mondiale qu'il voyait différemment de la propagande officielle communiste. Il représentait les malheurs et les douleurs que la guerre amenait au peuple et à chaque homme. Son œuvre, Partant pour le front (1957), faite en bois, montre le dernier baiser du soldat qui dit adieu à sa femme. Dans son œuvre Victime (1964), une forme humaine apparaît comme une brèche dans la pierre solide, comme si elle avait été formée par un éclat d'obus. L'être humain disparu y laisse une trace semblable à une silhouette suspendue dans les airs. Son monument aux victimes du Massacre de Babi Yar, Babi Yar (1964), montre une femme enceinte coupée en deux, un symbole pour les exécutions terribles de juifs qui eurent lieu à Kiev en 1941. Son monument Veuves (1975) représente une jeune femme et une femme plus âgée (la mère et l'épouse) qui tiennent éternellement le casque du soldat péri. Dans son œuvre Portes du chagrin (1976), deux femmes portent le poids d'une lourde perte, comme des atlantes. Monument au village brûlé (1976) représente une jeune fille entourée par les flammes.
Partant pour le front, 1957
Victime, 1964
Babi Yar, 1964
Veuves, 1975
Portes du chagrin, 1976
Monument du village brûlé, 1976
Un thème fréquent dans les œuvres de Galotchkine est la figure féminine. Beaucoup d'études et de travaux représentant des femmes de manière réaliste ont été perdus. Le sculpteur passa graduellement d'une représentation réaliste du nu féminin à des représentations symboliques. Dans les travaux Reine (1965), Fleuve (1970) et Violoncelliste (1975), la figure d'une femme a un style qui se transforme vers un jeu de silhouettes, un « dessin de l'air » et des volumes.
La forme géométrique de l'ellipse a une grande importance dans l'œuvre de Galotchkine, le sculpteur y voit en effet un début de composition et d'harmonie. Ses sculptures Torse (1969 et 1975) se transforment en formes harmoniques.
Roussalka, 1975
Étude (Esclavage), 1965
Étude Printemps, 1975
Reine, 1965
Fleuve, 1970
Violoncelliste, 1975
Torse, 1969
Torse, 1975
Torse, 1975
Citations (de ses notes de travail)
« Même les silhouettes et rythmes pleins de beauté, mais réfléchis et par conséquent ennuyeux, sont aussi des mensonges, un maquillage, si vide et distant. »
« Seul ce qui est sans passion peut avoir une nature d'éternité. »
« S'il y a une notion objective de la beauté et si le beau, en l'occurrence, doit rester toujours beau, la création devrait être effectuée conformément aux lois de l'univers. »
« Ce n'est pas la précocité qui rend une œuvre d'art intemporelle et admirable, mais sa vérité et sa pureté nues et sincères, aussi simples que la Terre elle-même, ouvertes à ceux qui regardent. »
« En quoi la beauté d'une chose consiste-t-elle ? Peut-être, tout d'abord, en une harmonie, un rythme intérieur et une cohésion, une rationnalité et une pertinence cachée. »
« Pour que votre monde intérieur ait une valeur aux yeux des autres, et non seulement à vos propres yeux, il doit être humain. »
(ru) Галочкина Л. Н. Валентин Галочкин: жизнь и работа скульптора. Из рабочих записей Валентина Галочкина. 2010, Москва, Анкил, 336 с. с илл., (ISBN9785864763049).
(ru) Объединение московских скульпторов 1992-2007. Каталог произведений московских скульпторов к 15-летию ОМС, изд.МСХ, Москва, 67 стр. с илл., 2007. C. 14 [1]
(uk) Андрієвська В. Л., Беличко Ю. В. На межі 2-3 тисячоліття. Художники Києва. Iз древа життя Українського, образотворче мистецтво. 2009, Києв, Криниця. 523 с.
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(ru) Nikolaï Tomski sur Hiroshima dans Томский Н. В., Шевцов И. М. Прекрасное и народ: сборник статей. Москва, Из-во Академии художеств СССР, 1961, p. 114 lire sur Google Livres