Une vallée est une dépression géographique généralement de forme allongée et façonnée dans le relief par un cours d'eau (vallée fluviale) ou un glacier (vallée glaciaire). Un espace en forme de vallée mais de taille modeste est appelé vallon[1]. On parle parfois aussi de creuses, notamment dans le nord de la France, pour désigner des entailles plus modestes perpendiculaires aux vallées, dans les versants.
Les vallées abritent le plus souvent un cours d'eau, permanent ou temporaire (sinon on parle de vallée sèche). Elles peuvent aussi abriter des zones humides et peuvent être caractérisées par un micro-climat plus froid et/ou plus venteux, et une flore et une faune particulière (tourbières, marais, roselières, forêt alluviale, ripisylves, etc.). La suite de ces milieux de l'amont vers l'aval, c'est-à-dire d'un col vers la plaine ou la mer, ou vers une autre vallée sont généralement des éléments d'un réseau de corridors biologiques. Ces corridors naturels sont souvent artificialisés, car dans les zones habitées, les vallées ont souvent été précocement colonisées par l'homme qui a cultivé leur terres fertiles, profité de la présence de l'eau ; de nombreuses villes et capitales sont situées dans les vallées de grands fleuves.
Les vallées peuvent être creusées par des cours d'eau, mais aussi correspondre à une faille géologique, comme en France la vallée d'Aspe, liée à la « faille nord-pyrénéenne » dans les Pyrénées-Atlantiques[2].
Typologie
Les vallées peuvent être classées selon leur origine (terrestre, lunaire, martienne, etc) et selon leur coupe transversale :
vallée tectonique, formée par le mouvement de deux plaques tectoniques ;
vallée sèche, vallée qui a perdu ou qui ne peut avoir d'humidité.
vallée morte (qui ne suit aucun cours d'eau).
Environnement
Les vallées abritent des milieux dits « alluviaux » souvent biologiquement productifs (hormis en zones froides et/ou arides).
Comme les montagnes, selon leur versant et leur orientation générale au vent et au soleil, selon leur latitude, leur profondeur, etc. les vallées abritent des espèces et des microclimats éventuellement très différents.
De vastes vallées peuvent abriter un environnement particulier, voire des maladies endémiques vectorielles (ex. : la fièvre de la vallée du Rift[3] qui touche au Kenya un grand nombre d'espèces animales domestiquées ou sauvages ainsi que l'humain).
Le terme vallée, utilisé comme toponyme, doit être distingué du terme val qui est souvent employé pour désigner et nommer une région limitée dans divers pays d'Europe et dans leurs langues.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la formule « Nous ne nous reverrons qu'à la vallée de Josaphat » laissait entendre qu'on se séparait pour ne plus se revoir, hormis dans l'au-delà ; la vallée de Josaphat étant le lieu « où le vulgaire pense que doit se faire le Jugement Universel », c'est-à-dire là où — pour certains catholiques — les morts devraient ressusciter au jour du jugement dernier[4].
Pour le dévot, l'expression vallée de larmes oppose la dureté du monde actuel au bonheur promis par la foi religieuse dans une vie future, après la mort.
Notes et références
↑Cette distinction est signalée par Jean-François Féraud dans son Dictionnaire critique de la langue française (Marseille, Mossy 1787-1788) s.v. Vallée (page C776a)
↑Joseph Canérot, Claude Majesté-Menjoulas, Yves Ternet (2004), Nouvelle interprétation structurale de la « faille Nord-Pyrénéenne » en vallée d'Aspe (Pyrénées-Atlantiques). Remise en question d'un plutonisme ophitique danien dans le secteur de Bedous ; Comptes Rendus Geoscience, Volume 336, Issue 2, February 2004, pp. 135-142 (résumé).
↑P. Bourée, S. Delaigue, F. Bisaro (2010), La fièvre de la vallée du Rift, une zoonose tropicale mal connue ; Article Antibiotiques, Volume 12, Issue 3, septembre 2010, Pages 160-164 (résumé)
↑Jean-François Féraud, Dictionnaire critique de la langue française; Marseille, Mossy 1787-1788.