La verrerie Sainte-Marie fut fondée vers 1860 par Charles Ducret, qui s’associera avec Auguste Gervais Caton à Auberchicourt pour fabriquer de la gobeleterie. En 1873, Charles Ducret revend ses parts à Auguste Caton. Les verreries Caton s'arrêtent de produire avant la première guerre mondiale.
Charles Ducret (15/7/1809 à Faverney[1], Douai 26/6/1892) ; fils de Jean Baptiste et de Françoise Martin; épouse le 11/11/1840 Aldegonde Marguerite Joseph Buisset[2]. Il entre en à la verrerie d'en Haut qu'il quitte comme directeur de la comptabilité le .
En 1860 il fonde une première verrerie de gobeleterie à Auberchicourt, les verreries Sainte-Marie. II va vite s'associer avec un maître-verrier, Auguste Caton, à qui il revendra l'usine en . La deuxième verrerie de verres à vitres qu'il fondera la même année 1873 c'est la Verrerie Ducret d'Aniche[3],
Charles Ducret en 1867 est aussi adjoint au maire d'Aniche de à janvier 1876 puis conseiller cantonal jusqu'en 1880[5] Charles Ducret est aussi un maître-verrier qui a employé environ 290 personnes[3] au 22 rue d'Infroy à Douai[6]
Charles Ducret fut nommé Chevalier de la Légion d'Honneur en 1882[3]
Verreries Caton
L'entreprise Caton père et fils redevient Verrerie de Sainte-Marie par décision d'assemblée des 5 et Auberchicourt (Nord)[7].
Le une modification des statuts de la Société CATON et Cie, à Auberchicourt substitution de dame Alfred Caton à son mari décédé[8]
Société CATON père et Cie, « Verrerie Sainte-Marie »,à Auberchicourt. M. Auguste Caton cède à Veuve Caton de tous ses droits dans la société dont la raison devient CATON et Cie le [9]
Usines
En 1895 les verreries d'Aniche ont presque tout à fait suspendu leur travail faute de commandes. Sur les neuf verreries ayant occupé 1500 ouvriers. trois sont fermées et 1200 ouvriers sont atteints par le chômage, travaillant 27 heures par semaine. L'écoulement des produits est très difficile.Dans la gobeleterie, les ordres sont toujours assez rares et les prix en baisse par suite de la concurrence belge et allemande[10].
La globetterie d'Aniche emploie 280 personnes tandis que la verrerie à vitres emploie 170 ouvriers[11].
Cité Caton
Un incendie à Aniche, un incendie se déclare en 1877 dans une maison du coron de Lille en face de la verrerie Caton[12]
Le , le conseil municipal d'Auberchicourt décide de donner son nom à une rue d'un nouveau lotissement, près de l'ancienne gobeletterie Caton, seule verrerie auberchicourtoise. Rue située en face de la Cité Caton.
Travail des enfants
Au XIXe siècle, le travail des enfants est courant. Il commence à être réglementé en 1893:
Du - Officiel du 14. Décret relatif au travail des enfants, des filles mineures et des femmes dans les manufactures.
« ART. 7 _ Les enfants au-dessous de treize ans ne peuvent, dans les verreries, être employés à cueillir et à souffler le verre.
Au-dessus de treize ans jusqu'à seize ans, ils ne peuvent cueillir un poids de verre supérieur de 1 000 grammes. Dans les fabriques de bouteilles et de verre à vitres, le soufflage par la bouche est interdit aux enfants au-dessous de seize ans.
Dans les verreries où le soufflage se fait à la bouche, un embout personnel sera mis à la disposition de chaque enfant âgé de moins de dix-huit ans. »[13]
Mais les maîtres-verriers avancent leurs arguments :
« M. Caton est d'avis que, s'il n'y avait pas une si grande pénurie de personnel, on pourrait, aux étenderies, remplacer les enfants, la nuit, par de vieux ouvriers ou des manœuvres, le travail de pousseurs de canons étant facile et peu pénible. Toutefois, cette mesure nuirait à l'apprentissage, parce que les pousseurs de canons, sans être de véritables apprentis, s'initient cependant au métier d'étendeur au cours du travail.
Quant aux cueilleurs, il ne voit pas du tout comment, il pourrait les remplacer. Sur les 30 cueilleurs des trois postes, il lui faudrait trouver 10 jeunes gens pour remplacer les enfants sur le poste de nuit. Des jeunes gens de plus de 18 ans n'ayant pas encore travaillé dans une verrerie ne viendraient pas à cet âge dans la profession. Si on arrivait à trouver des hommes, il faudrait en tous cas leur donner un salaire plus élevé que celui des cueilleurs actuels. Il y a lieu de craindre, en outre, que cette interdiction du travail de nuit, pour les cueilleurs, ne tarisse les sources mêmes du recrutement des ouvriers verriers.
Si, malgré ces raisons, la mesure était adoptée en France, il faudrait qu'elle fût appliquée à l'étranger et spécialement dans les principaux pays de verreries à vitres. Si la mesure n'était point générale, elle pourrait causer la ruine des verreries à vitres qui ont déjà beaucoup de mal à soutenir la concurrence étrangère.. »[11]
Travail du dimanche
Les maîtres verriers d'Aniche hormis ceux de la verrerie d'en haut ont assigné par devant le conseil des prud'homme 380 ouvriers qui se n'étaient présentés à leurs poste de travail ce dimanche de . Un cortège part à pied d'Aniche vers Douai chantant la carmagnole et l'internationale et portant une banderoleouvriers assignés au prud'homme pour le repos du dimanche. Les Maîtres-verriers réclamant 471 francs de dommages et intérêts par équipe[14].
Syndicat verrier
À la maison du peuple d'Aniche inaugurée en 1902, la fédération internationale des verriers s'installe. Charles Delzant; son président; et Raoul Hancart; secrétaire y publient un journal La voix des verriers qui dénonce les conditions de travail dans les verreries.
Raoul Hancart constate que 67 % des verriers meurent avant quarante-cinq ans[15].
Fondateurs
Auguste Gervais Caton, crée en 1863 les Verreries CATON à Auberchicourt. Il est né le à Nouvion, 02, décédé le - Auberchicourt. Marié le , à Rance, en Belgique, avec Ferdinande Hermelinde Victoire Menne, née le à Rance, décédée le à Auberchicourt.
« M. Victor Caton, maître de verrerie à Auberchicourt, décédé le 10 février 1914, des suites d'une congestion pulmonaire, à l'âge de 28 ans seulement, laissant une veuve et deux jeunes enfants »[17]
Médaillés d'honneur
Charles Tellier ouvrier à la verrerie Caton; médaille d'honneur (1896)[18]
Louis Mazingue; Charles Durondeau; Louis Brifaut (1912)
Charles-Louis Parent; renfourneur à la verrerie Caton; médaille d'honneur (1925)[19]
Joseph Regniez ex-ouvrier à la verrerie Caton; médaille d'honneur (1931)[20]
Personnalités
M. Wiscart, promotion 1887, ingénieur centralien à la verrerie Caton et fils voir en ligne:[1]
↑Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration : ou almanach des 500.000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers, Firmin-Didot frères (Paris), (lire en ligne).
↑Pandectes françaises périodiques : Recueil mensuel de jurisprudence et de législation..., (lire en ligne).
↑« Aux verreries d'Aniche - Ouvriers et patrons au Prud'homme - cortège d'ouvriers », L'avenir de Roubaix Tourcoing, (lire en ligne).
↑Jean Frolo, « Une campagne nécessaire : "La viande à feu" », Le Petit Parisien, , p. 1 (lire en ligne) :
« LA VIANDE A FEU: C'est ce nom tragique que se donnent à eux-mêmes les ouvriers verriers. Et malgré son apparence mélodramatique il n'exprime qu'une douloureuse vérité. Quiconque est entré dans une verrerie sait qu'il n'est pas exagéré. Les verriers, qui viennent de tenir à Albi leur onzième congrès professionnel, le dixième se tint à Rive-de-Gier en 1905, vivent d'une existence infernale, prélude d'une mort prématurée. Et nulle industrie n'est pour le travailleur à la fois plus meurtrière et moins avantageuse que celle-là.Quand on les a vus, « cueilleurs » ou « souffleurs penchés sur la fournaise, qui vomit sur eux une chaleur de 400° quand surtout on a visité l'atelier dans un de ces mauvais jours où le vent refoule les flammes et la fumée, on se figure ce que peut être une vie entière passée dans de pareilles conditions. Il faut que le public soit renseigné qu'il sache quel martyre endurent des hommes, des femmes, des enfants, qui pourraient, avec un travail égal, courir de moindres dangers.J'emprunterai à une récente étude dans laquelle M. Boueff a résumé les rapports de M. Raoul Hancart, trésorier de la Fédération nationale des travailleurs du verre, un certain nombre de faits qui sont plus éloquents que tous les commentaires.Le 17 juillet 1905, à la verrerie d'En Haut, à Aniche, un souffleur, âgé de trente-cinq ans, détache le « canon » qu'il vient de fabriquer. La chaleur est intense. Tout à coup il lève les deux bras, chancelle sa canne lui échappe avec un grand bruit et il s'écroule à la renverse au pied du four. On accourt. On le relève. On le porte au dehors. L'hémorragie cérébrale l'avait jeté bas sans rémission. C'est un accident relativement fréquent.Ce n'est pas le seul risque. Regardez un ouvrier verrier. Le tissu de sa peau est distendu. Il a,.comme ils disent, en leur pittoresque langage, les «joues cassées ». La poitrine aussi s'use vite à souffler le verre c'est bientôt la bronchite chrônique. Quant aux tuberculeux, ils ne tiendraient pas six semaines. C'est assez, il est vrai, pour qu'ils aient le temps de contaminer tous leurs camarades.Il en est de même, hélas 1 de l'avarie. La canne, au bout de laquelle on travaille le verre en fusion', passe de bouche en bouche, coupant, égratignant, écorchant c'est un terrible agent de contagion. Cela se sait d'ailleurs au dehors. Et au besoin cela s'exagère. C'est ainsi que récemment cent vingt verriers de Rive-de-Gier furent mis en quarantaine par la population, parce qu'on craignait qu'ils ne fussent atteints du mal terrible que M. Metchnikoff travaille a guérir. Il y a aussi le saturnisme, comme chez les ouvriers du plomb. Et les conséquences les plus ordinaires sont l'anémie, les vertiges, les troubles mentaux. Une statistique terrible de M. Raoul Hancart prouve que soixante-dix-sept pour cent des travailleurs du verre meurent entre quarante-trois et quarante-cinq ans. L'ouvrier verrier est trois fois sur quatre un condamne à mort.Or, pour faire ainsi le sacrifice de sa vie, il est plus mal payé que qui que ce soit non point que le salaire, considéré en lui-même soit particulièrement bas, mais parce que dans la plupart des fabriques, une organisation connue sous le nom de truck-system lui retire, par un détour, une partie de son gain.Qu'est-ce que le truck C'est, nous apprennent les jurisconsultes, une combinaison qui consiste à payer toutou partie du salaire de l'ouvrier, non en espèces, mais en marchandises. Le patron fournit à ses ouvriers, soit directement par un économat, soit indirectement par un boutiquier qui dépend de lui, leurs vêtements, leurs chaussures, les objets d'épicerie et autres denrées alimentaires. Pour être sûr de tenir les travailleurs, on ne les règle qu'une fois par mois. Jusqu'au jour de la paie, ils sont sans argent et ils achètent à crédit à l'économat qui se rembourse, le mois fini, sur les salaires. Comme les évaluations du truck_system sont souvent excessives, il n'est pas rare qu'en passant à la caisse le 30 du mois, le verrier n'ait rien ou presque rien à toucher.On cite des verriers normands qui ont toujours été payés en jetons. Mais chez les commerçants du village, le jeton de un franc n'est remboursé qu'au taux de centimes. Si un ouvrier veut avoir de l'argent de poche, on lui donnera un franc cinquante en échange d'un jeton représentant deux francs de salaire. Le revenu des économats est tel que, grâce au truck-system, certaines verreries peu scrupuleuses, peuvent céder leur verre au prix coûtant, concurrençant ainsi les maisons plus humaines. Il y a un abus qu'on ne saurait laisser passer sans une protestation indignée.Est-ce que cet abus durera toujours ? Voilà la question que nous posons. Nous avons dans ce journal toujours soutenu les solutions conciliantes. Et nous conti- jnuerons. Mais dans le cas du truck sys- jtem, c'est une mesure radicale qu'il faut. Et nous n'en apercevons pas d'autre qu'une interdiction législative abollissant ces sortes de combinaisons.Il y aurait lieu aussi de réviser les textes législatifs qui permettent, il. partir d'un certain âge, l'emploi des petits garçons, des petites filles menés dans les verreries. Ce n'est pas une raison parce qu'un brave petit écolier a son certificat d'étude à douze ans, pour qu'il soit admissible qu'en plein développement physique, il soit plongé dans l'atmosphère né des ateliers du verre. Là encore, il faut agir. C'est une question d'humanité et de préservation sociale. »
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↑« Mariage », L'Echo des mines et de la métallurgie, vol. 2037, , p. 463
↑« Nécrologie », L'Echo des mines et de la métallurgie, no 2445, , p. 1583
↑« Médailles d'Honneur », Journal officiel de la république, no 29, , p. 7741
↑« Médailles d'Honneur », Journal officiel de la république, no 187, , p. 7741
↑« Médailles d'Honneur », Journal officiel de la république, no 29, , p. 7741