Vinciane Despret est née à Bruxelles, le , dans une famille de cinq enfants, dont quatre filles.
Elle est mariée à Jean-Marie Lemaire, un psychiatre qui travaille en partie en Italie, notamment à Turin. Ils ont un enfant, Jules-Vincent[1].
Formation
Vinciane Despret obtient une licence de philosophie avant d'entreprendre des études de psychologie. Elle découvre les éthologues au cours de ses études et se passionne pour leurs recherches. Elle s'oriente alors vers la philosophie des sciences. Inspirée dans sa démarche par Isabelle Stengers et Bruno Latour, elle se propose de suivre les scientifiques sur leurs terrains, dans leur pratique, et de comprendre comment ils rendent leurs objets d'études intéressants.
En 1997, elle soutient une thèseSavoir des passions et passions des savoirs auprès de Bruno Latour et d'Isabelle Stengers. Les deux femmes développent une forte amitié intellectuelle[2].
Carrière
Elle travaille dans les domaines de la psychologie et de l'éthologie[3], dans une perspective qui la mène à s'intéresser aux conséquences politiques de nos choix théoriques : « ce qui me conduit à m'intéresser de plus en plus à, d’une part, la question de comment vivre avec l’animal, et d'autre part aux questions politiques que nous posent aujourd'hui les pratiques psychothérapeutiques avec l'humain »[1],[4]
À la suite de la mort de sa plus jeune sœur, elle écrit Au bonheur des morts, livre qui décrit comment ils entrent dans la vie des vivants[2].
La danse du cratérope écaillé. Naissance d'une théorie éthologique, Paris, Les Empêcheurs de penser en rond, 1996 ; réédition 2004 et en 2021[6] aux éd. Les Empêcheurs de tourner en rond
Ces émotions qui nous fabriquent. Ethnopsychologie de l'authenticité, Paris, Les Empêcheurs de penser en rond, 1999 ; réédition 2001
Quand le loup habitera avec l’agneau, Paris, Le Seuil/Les Empêcheurs de penser en rond, 2002 ; 2e éd., 2020[7]
Hans, le cheval qui savait compter, Paris, Le Seuil/Les Empêcheurs de penser en rond, 2004
Penser comme un rat, Versailles, Quae, 2009 ; réédition 2016, coll. « Sciences en questions »
Que diraient les animaux, si… on leur posait les bonnes questions ?, Paris, La Découverte/Les Empêcheurs de penser en rond, , 325 p. (ISBN978-2-7071-8326-2)[9]
Au bonheur des morts, Paris, La Découverte/Les Empêcheurs de penser en rond, 2015
Le Chez-soi des animaux, Actes Sud, coll. « École du Domaine du possible », 2017
Chiens, chats… Pourquoi tant d'amour ?, avec Éric Baratay, Claude Béata et avec Catherine Vincent (réalisation des entretiens), Belin, coll. « L'atelier des idées », 2015
Composer avec les moutons... Lorsque les brebis apprennent à leurs bergers à leur apprendre, avec Michel Meuret, Cardère, « Hors les drailles », 2016
Direction d'ouvrage
Les Animaux : deux ou trois choses que nous savons d'eux, direction avec Raphaël Larrère et introduction, préface de Guy Courtois, Paris, Hermann, coll. « Colloque de Cerisy », 2014 ; actes du colloque de
Préfaces
« Qu'est ce que l’ethnopsychologie ? », préface à La dépression est-elle universelle? de Catherine Lutz, Le Seuil/Les Empêcheurs de penser en rond, 2004
Sentiments voilés de Lila Abu-Lughod, Le Seuil/Les Empêcheurs de penser en rond, 2008
Féminismes pluriels de Nicole Van Enis, Aden, coll. « Petite bibliothèque d'Aden », 2012
« Prendre soin du soin », préface à Penser avec les animaux. Sociologie du soin par le contact animalier de Jérôme Michalon (postface d'Isabelle Mauz), Presses des Mines, coll. « Sciences sociales », 2014
Manifeste des espèces compagnes de Donna Haraway, Flammarion, coll. « Climats », 2019
« Les virus de l’imagination ». Préface à Les Sentinelles de la pandémie de Frédéric Keck, Zones Sensibles, 2020
↑Anthony Pecqueux, Jean-Baptiste Vuillerod et Vinciane Despret, « Enrichir le monde. Entretien avec Vinciane Despret », Tracés : Revue de Sciences Humaines, no #22, , p. 141 (DOI10.4000/traces.14921, lire en ligne, consulté le )
↑Florent Georgesco, « Vinciane Despret, la philosophe aux aguets », Le Monde, (lire en ligne)