En 1984, il fait partie des fondateurs des Verts[4], dont il est membre du Conseil national interrégional (CNIR). De 1984 à 1986, il est porte-parole, ainsi que de à .
Il s’intéresse à l’idée de décroissance[6] et est rapporteur lors du premier colloque mondial sur la décroissance, intitulé « Conference on Economics Degrowth, for Ecological Sustainability and Social Equity », les 18 et à Paris[7].
Parcours politique
Après plusieurs candidatures sans succès aux législatives en Bretagne et dans le Nord où il théorise le « nomadisme électoral », il est élu député du Val-d'Oise en 1997[8] ; il fait alors partie des sept premiers élus écologistes au Parlement français. Il est élu vice-président de l'Assemblée nationale.
En 2001, il signe la mise en accusation de Jacques Chirac initiée par Arnaud Montebourg puis retire sa signature en expliquant qu'elle pourrait empêcher sa nomination comme ministre par le président de la République[9].
Il devient ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire du gouvernement de Lionel Jospin en , succédant à Dominique Voynet qui venait de démissionner pour pouvoir postuler au secrétariat national des Verts[2]. Le , il crée avec le ministre chargé de l'agriculture, Jean Glavany, l'Agence bio.
Considérant que sa circonscription du Val-d'Oise rendait sa réélection aléatoire[réf. nécessaire], il se « parachute » dans la 11e circonscription de Paris (une partie du 14e arrondissement). Le , il y est élu député pour la XIIe législature (2002-2007).
Candidat à l’investiture pour représenter les Verts à l’élection présidentielle française de 2007, Yves Cochet obtient le à la primaire interne de son parti 28,33 % des votes des adhérents, contre 35,45 % pour Dominique Voynet, dépassant Cécile Duflot (23 %). Le second tour n’ayant pas réussi à départager les deux candidats (égalité des voix), un second vote est organisé en . Dominique Voynet le devance le de 57 voix et devient la candidate des Verts pour l’élection présidentielle de 2007.
Candidat à sa réélection de député en , il l’emporte facilement au second tour face à l’UMPNicole Guedj, avec plus de 57 % des suffrages exprimés.
Il déclare être favorable à la « grève du troisième ventre » c’est-à-dire à la diminution des aides financières au troisième enfant[12]. En 2019, il ajoute que cela pourrait « permettre aux occidentaux de mieux accueillir les migrants »[13].
Il se met en « grève de la viande » durant le Sommet de l'ONU sur le climat à Copenhague (2009) pour exiger une reconnaissance de l'impact de la viande sur l'environnement, la sous-alimentation humaine et la souffrance animale. Il réclame un moratoire sur l’élevage intensif et des mesures énergiques pour faire baisser la consommation de produits d'origine animale.
En , il est cité dans une enquête de The Sunday Times sur le harcèlement sexuel au sein du Parlement européen[15].
Engagements sociaux
Il travaille sur le dossier de la crise énergétique, notamment sur la « fin du pétrole bon marché », et publie sur ce sujet en 2005 Pétrole apocalypse (Fayard)[16]. Son précédent livre, Sauver la Terre (Fayard), avait été écrit en collaboration avec Agnès Sinaï. Ses ouvrages tentent de faire prendre conscience de la gravité du danger d'effondrement imminent qui pèse désormais sur la civilisation[17]
Avec une dizaine de personnes rassemblées autour d'Agnès Sinaï, Yves Cochet est l'un des fondateurs de l'Institut Momentum, dont il est président depuis [18]. Momentum est un groupe de réflexion sur l'imminence de l'effondrement de la civilisation industrielle et sur les moyens à mettre en œuvre pour tenter de réduire son ampleur[19]. Le magazine Le Point présente Yves Cochet comme un « collapsologue radical »[20].
En 2019, il publie Devant l'effondrement : essai de collapsologie. Il affirme, tout comme Arthur Keller et Vincent Mignerot, que la catastrophe est certaine, pour inciter à s'y préparer (contrairement à des auteurs comme Jean-Pierre Dupuy qui proposent de faire comme si la catastrophe était incertaine afin d'agir pour l'éviter)[21].
Selon Yves Cochet, pour sauver l'humanité, il faut dans les pays riches « limiter nos naissances » et « mieux accueillir les migrants », en incitant les pays occidentaux à faire moins d'enfants – car ce sont eux qui ont le plus d'impact sur la planète – et en incitant à adopter à la place[13],[23],[24],[25].
Vie personnelle
Il vit aujourd'hui dans une maison de campagne au nord de Rennes, prêt à faire face à un effondrement environnemental et sociétal qui selon lui « nous arrive en pleine tronche[26] ». En effet, en 2006, il prend la décision d'acheter avec sa fille une maison composée de sept hectares de terrain, dont une partie boisée. Afin de se préparer à un avenir proche sans transport, sans eau ni électricité, il achète des chevaux avec des calèches et s'assure d'être approvisionné en eau. Il plaide pour une alimentation végétarienne et locale[27].
Susan George, Jean-Pierre Dupuy, Serge Latouche et Yves Cochet, Où va le monde ? 2012-2022 : une décennie au devant des catastrophes, Fayard/Mille et une nuits, , 80 p. (ISBN978-2-7555-0494-1, lire en ligne)
↑ a et bBéatrice Gurrey, « Yves Cochet, un Vert modéré partisan de l'alliance avec les socialistes », Le Monde, (lire en ligne).
↑Jean-Baptiste Legrave, Loïc Blondiaux et Guillaume Courty, « Deux verts en politique : Entretiens avec A. Buchmann et Y. Cochet », Politix, no 9, , p. 7-14 (lire en ligne).
↑ a et bTudi Kernalegenn, « Bretagne, fragile bastion de l'écologie politique », Parlement[s], Revue d'histoire politique, vol. n° HS 10, , p. 69-84 (ISSN1768-6520, lire en ligne, consulté le ).
↑Fabrice Flipo, « Voyage dans la galaxie décroissante », Mouvements, vol. n° 50, , p. 143-151 (ISSN1291-6412, lire en ligne, consulté le ).
↑Philippe Subra, « Roissy et le troisième aéroport : réalités économiques et manipulation géopolitique », Hérodote, vol. 114, , p. 122-180 (ISSN0338-487X, lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Bojan Pancevski Brussels, « EU parliament exposed as ‘hotbed of sex harassment’ », The Sunday Times, (ISSN0956-1382, lire en ligne, consulté le ).