De ce monastère il ne reste rien car il fut ravagé lors des invasions scandinaves. Après 906 et le départ des moines, on construisit une église à sa place.
Description
Sa nef avec ses modillons variés et son chœur date de l'époque romane, mais ont été repercés aux XIIIe et XVe siècles de baies nouvelles[2]. À noter, le léger évasement de la nef qui s'élargit en entonnoir depuis la façade occidentale, large de 8,80 m, jusqu'à sa jonction avec l'abside de 9,65 m de diamètre, ainsi que les décrochements, visibles de part et d'autre de l'édifice, à la jonction entre l'abside et les travées droites du chœur, consécutif de la difficulté des bâtisseurs romans d'intégrer l'édifice de plan centré préexistant avec le plan basilical de la nef, comme l'avait suggéré à l'époque Arcisse de Caumont[3].
La tour du clocher présente dans sa partie basse des élévations anciennes mais probablement pas antérieures à la fin du XIe siècle[4]. Dans la face ouest ont a incrusté un gisant.
Près du cimetière fontaine Saint-Marcouf du XIVe siècle[2].
La crypte
Sous l'abside subsiste une cryptepréromane reposant sur deux files de trois colonnes cylindriques à chapiteauxcorinthiens simplifiés, décorés principalement avec un décor en double collerette de feuillage stylisé, formant trois vaisseaux. La crypte, voûtée en arêtes et restaurée, pourrait dater du XIe siècle[5] (années 1050-1070[6]), et serait parente de celles de la Trinité de Caen et de la cathédrale de Bayeux[2]. Elle aurait repris le plan au sol de la memoria monastique dans lequel le corps du saint abbé avait été transféré dans le dernier tiers du VIIe siècle. On y accédait depuis l'égise haute par deux couloirs latéraux[6],[note 2].
Parmi les sépultures placées dans le mur ouest de la crypte en demi-lune, on peut voir celle de Marie-Anne-Françoise-Rose Le Berceur de Fontenay, née en 1734 et décédée le , âgée de 65 ans. Sont gravées ses armes : d'azur à la fleur de lys d'or soutenue d'un croissant d'argent et de son époux, Maximilien-Marie-Pierre Leviconte de Blangy (1718-1789) : d'azur à trois coquilles d'or, 2 et 1[7],[8].
↑Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes et Bénédicte Guillot (avec la collaboration de Gaël Léon), ArchéoCotentin : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500, t. 2, Bayeux, Éditions OREP, , 127 p. (ISBN978-2-8151-0790-7), « S'approprier la presqu'île : encadrement, contrôle territorial et développement des lieux de pouvoir », p. 25.
↑ ab et cBernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN2-7134-0053-8), p. 157.
↑Julien Deshayes, « L'église Saint-Pair de Digulleville et sa tour de clocher préromane », Vikland, la revue du Cotentin, no 32, février-mars-avril 2020, p. 31 (ISSN0224-7992).
↑Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN978-2-913920-38-5), p. 60.
↑Université Inter-Âges de Basse-Normandie - Antenne de Cherbourg (préf. Rodolphe de Mons), Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN2-85480-543-7), p. 148.
↑Michel Pinel (photogr. Patrick Courault), Châteaux et Manoirs de la Manche, t. 5, Rivages de France, coll. « Lumières et histoire », , 256 p. (ISBN978-2-9561209-6-4), p. 47.
↑René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 568.