A Whiter Shade of Pale, premier single de Procol Harum, atteint la première place du hit-parade dans de nombreux pays, au Royaume-Uni, en France, et reste l'une des chansons les plus connues du groupe. Selon une estimation réalisée pour la BBC, il s'agit de la chanson la plus diffusée dans les lieux publics britanniques durant la période 1934-2009[1].
Si elle n'apparaît pas sur l'édition britannique originale du premier album du groupe, Procol Harum, également sorti en 1967, elle est présente sur la version américaine, ainsi que sur la version CD.
Le texte comporte quatre couplets, mais seuls les deux premiers figurent sur l'enregistrement original. Le troisième couplet a pu être entendu lors de prestations scéniques de Procol Harum, tout comme le quatrième mais plus rarement. La première ligne du quatrième couplet, « If music be the food of love », cite la chanson d'Henry Purcell qui a aussi ces mots comme première ligne, qui elle-même cite Shakespeare.
A Whiter Shade of Pale était créditée à l'origine à Keith Reid (paroles) et Gary Brooker (musique). Une décision de justice en 2005 a reconnu que l'organiste Matthew Fisher avait également contribué à l'écriture de la musique, et devait être crédité comme coauteur de la chanson et recevoir une part des royalties liées (40 % des royalties futures, rien pour le passé car il n'avait jamais rien réclamé avant)[2]. Musicalement, la phrase d'orgue de la chanson s'inspire de deux pièces de Jean-Sébastien Bach, la sinfonia en fa majeur de la cantate Ich steh mit einem Fuß im Grabe (BWV 156)[3] et la Suite pour orchestre no 3 en ré majeur (BWV 1068), mais contrairement à une croyance répandue, il ne s'agit pas d'une reprise note pour note de Bach[4].
A Whiter Shade of Pale a été reprise, dès 1967, par Alton Ellis sur l'album Sings Rock and Soul, par Pat Kelly, The Box Tops sur l'album The Letter/Neon Rainbow, par Giorgio Moroder et son Munich Machine en 1978 en version disco, puis par Annie Lennox dans l'album Medusa et par Black Label Society sur l'album Hangover Music Vol. IV, par Sarah Brightman et dans plusieurs albums de Bonnie Tyler, par David Lanz dans son album Cristofori's Dream, par la chanteuse allemande Doro dans son premier album solo Force majeure en 1989, par Percy Sledge[7], par Peter Gabriel à Boston en 1978[8] et l'on peut entendre cette version très décalée sur certains enregistrements non officiels [9], en français par le chanteur québécois Donald Lautrec(Le Jour du dernier jour) en 1967, par Nicoletta en 1973 (Les orgues d'antan), en allemand (Tränen im Gesicht), en italien par Dik Dik(Senza luce), en japonais par Angela Aki(Blue Shadow), en suédois (Då är hon åter lika blek), en espagnol (Con Su Blanca Palidez), en portugais (Ao Meu Lado Outra Vez), en finnois par Topmost(Merisairaat kasvot)[10], en cambodgien par Sinn Sisamouth (Apart from Beloved Lover). Sans oublier la chanson de Bruna Giraldi : Soleil de Minuit.