Fille d'Ivan Balašković (1903-1964), un Croate né à Tordinci (en Croatie, alors en Autriche-Hongrie), et de Fernande Gattechaut (16/06/1911-20/03/1999)[2], née à Nice[3], Josiane Balasko grandit dans un milieu modeste. Elle vit avec ses parents, son frère aîné et ses grands-parents dans trois chambres de bonne séparées, avec eau sur le palier[4]. Son père est veilleur de nuit. Elle est baptisée catholique le [5].
En mai 1954, ses parents quittent Paris pour tenir un restaurant pour ouvriers à Saint-Quentin[6]. En 1956, ils retournent à Paris, dans le 10e arrondissement, pour y tenir un restaurant plus grand[7].
À l'âge de huit ans, elle souffre de rhumatismes articulaires qui l'obligent, outre ses deux piqûres journalières de cortisone, à être alitée pendant six mois et à ne pas sortir de chez elle pendant un an, elle s'occupe en dessinant[8].
Son père meurt d'un cancer du poumon alors qu'elle a quatorze ans, elle est alors élevée par sa mère et sa grand-mère à Neuilly-en-Thelle, une petite ville de l'Oise[9] où sa mère a acheté une auberge[10]. Juste avant la mort de son père, elle avait appris qu'elle avait un demi-frère en Yougoslavie. Elle passera désormais ses vacances familiales dans ce pays, puisant dans cette histoire l'inspiration de son film Demi-sœur[11].
Alors qu'elle est en tournée en province avec une troupe de théâtre pour enfants et qu'elle s'ennuie le soir dans sa chambre d'hôtel, Josiane Balasko écrit, à vingt-deux ans, son premier scénario, Quand je serai grande, je serai paranoïaque[16], qu'elle interprète avec une autre actrice prénommée Maryse au café-théâtre de l'Odéon[17].
En 1985, elle passe pour la première fois à la réalisation en signant la comédie acide Sac de nœuds, dont elle partage l'affiche avec Isabelle Huppert. Dans sa deuxième réalisation en 1987, la comédie policière Les Keufs, elle forme un tandem d'inspecteurs avec l'acteur ivoirien Isaac de Bankolé.
Comme actrice, c'est en 1989 que, grâce à Bertrand Blier, elle quitte le registre de faire-valoir pour incarner, dans Trop belle pour toi, la maîtresse d'un riche agent commercial – le rôle est tenu par Gérard Depardieu – qui a pour épouse une très belle femme, en l'occurrence Carole Bouquet. Son interprétation lui vaut sa première nomination au César de la meilleure actrice.
Les années 2000 vont lui permettre de sortir du registre comique.
Passage au registre dramatique (années 2000)
La décennie débute avec la remise d'un César d'honneur en 2000, saluant l'ensemble de sa carrière[19].
En 2003, elle impressionne en tête d'affiche du polar Cette femme-là, réalisé par Guillaume Nicloux. Sa performance en enquêtrice lui vaut sa troisième nomination au César de la meilleure actrice.
En 2008, c'est comme réalisatrice qu'elle se lance dans le drame : avec son septième film, Cliente, elle dirige Nathalie Baye et se confronte à un sujet rarement traité au cinéma, celui de la prostitution masculine. L'année suivante, elle joue le rôle-titre de la comédie dramatique Le Hérisson, réalisée par Mona Achache.
Retour aux premiers rôles en 2012 pour la comédie dramatique Mes héros, d'Éric Besnard, aux côtés de Gérard Jugnot. C'est avec Michel Blanc qu'elle aborde ensuite le sujet du handicap mental avec le drame Demi-sœur, dont elle est également la réalisatrice.
Josiane Balasko est membre des Enfoirés (l'association caritative fondée par Coluche). En 2015, elle dénonce un engagement confortable des artistes au sein des Enfoirés, affirmant : « On ne risque pas de se faire charger par les CRS, ce qui est quand même confortable. C'est pas comparable. Quand on me dit : “Vous vous engagez, auprès des Restos”, je dis : “Non, on s'amuse gentiment”[20]. »
Lors des élections européennes de 2019, elle annonce dans les colonnes de L'Humanité son soutien à la liste du Parti communiste français, « Pour l'Europe des gens, contre l'Europe de l'argent », menée par Ian Brossat[25]. Elle justifie cette position par « les valeurs populaires, jamais populistes » qu'elle dit avoir pu voir chez les adhérents de ce parti[26],[27]. Elle prête sa voix au clip de campagne[28].
D'une deuxième union avec le sculpteur Philippe Berry (1956-2019), frère du comédien Richard Berry, elle a une fille, Marilou Berry[31], née le à Paris, elle-même actrice, et un fils adopté, Rudy Berry, né en 1988.
Cette section a besoin d'être recyclée (septembre 2022). Motif : Section ne permettant pas de distinguer clairement les pièces écrites, mises en scènes et/ou interprétées par Balasko.. Améliorez-la ou discutez des points à améliorer.
Cliente, Fayard, 2004. Un artisan marié, ouvrier du bâtiment, se fait gigolo auprès de femmes ayant la cinquantaine ; son but est d'aider son épouse.
Parano express, Fayard, 2006Histoire d'Antoine, trentenaire, une vie normale, bien sous tous rapports. Sa vie bascule lorsqu'une vieille sourde et muette lui donne un billet divinatoire lui annonçant une catastrophe.
↑Jean-Louis Beaucarnot et Frédéric Dumoulin, Dictionnaire étonnant des célébrités, First Editions, 2015, page 30.
↑L'Hebdo Cinéma, n°21, semaine du 20 au 26 mars 1985, p.44, interview de Josiane Balasko par Leslie Bedos : "Mes quatre premières années, je les ai passées, entassée avec mes parents, mes grands-parents et mon frère dans trois mansardes avec l'eau sur le palier. On devait sortir pour aller d'une pièce à l'autre."
↑L'Hebdo Cinéma, n°21, semaine du 20 au 26 mars 1985, p.44, interview de Josiane Balasko par Leslie Bedos : "J'ai aussi un souvenir très précis de mon baptême, j'avais deux ans (avant on avait pas les sous) : j'étais en larmes parce que mes chaussures vernies me faisaient mal... Alors quand le curé a eu la bonne idée de me mettre du sel sur la langue, de rage je lui ai pissé dessus."
↑L'Hebdo Cinéma, n°21, semaine du 20 au 26 mars 1985, p.44, interview de Josiane Balasko par Leslie Bedos : "On avait déménagé pour Saint-Quentin, près d'une usine. On avait une pièce de 10 m² qui faisait resto, et l'autre un peu plus grande pour nous tous. Ma mère, qui faisait très bien la cuisine, a laissé tomber son boulot de représentante à vélo, pour se lancer dans la restauration. Elle a mis quatre tables et fait publier des tracts que j'ai gardés en souvenir... C'était : "À partir de 12 mai 54, plus besoin de gamelles - plats chauds à emporter - prix modérés", c'était émouvant."
↑L'Hebdo Cinéma, n°21, semaine du 20 au 26 mars 1985, p.46, interview de Josiane Balasko par Leslie Bedos : "L'année de mes six ans, ils se sont installés dans un plus grand restaurant, entre la gare du Nord et la gare de l'Est. Mon père a quitté son boulot pour aider ma mère qui passait son temps à transpirer devant ses fourneaux à l'heure du coup de feu. Ils avaient une clientèle de postiers, de voyageurs et quelques habitués."
↑L'Hebdo Cinéma, n°21, semaine du 20 au 26 mars 1985, p.46, interview de Josiane Balasko par Leslie Bedos : "J'ai eu des graves rhumatismes articulaires, on m'a soignée à la cortisone. Je suis restée six mois sans me lever, et un an sans sortir. Les clients venaient aider mes parents à me tenir pour les deux piqûres quotidiennes."
↑L'Hebdo Cinéma, n°21, semaine du 20 au 26 mars 1985, p.46, interview de Josiane Balasko par Leslie Bedos : "Ma mère, qui est une fonceuse, a acheté une auberge pourrie à 60 bornes de Paris, dans l'Oise, et on s'est installées là-bas. C'était un ancien relais de poste où on faisait noces et banquets. Ces trois femmes seules à la campagne, au départ ça a fait un peu jacasser... Les gens trouvaient ça étrange."
↑Esther Leneman, « Les petites voix » sur Josiane Balasko, émission sur Europe 1, 24 août 2013.
↑L'Hebdo Cinéma, n°21, semaine du 20 au 26 mars 1985, p.46, interview de Josiane Balasko par Leslie Bedos : "Recalée à 18 ans aux Arts Déco, y'avait pas de quoi faire l'intéressante..."
↑L'Hebdo Cinéma, n°21, semaine du 20 au 26 mars 1985, p.46, interview de Josiane Balasko par Leslie Bedos : "J'ai fini par croiser une ancienne copine qui m'a emmenée, moi et mon carton à dessin, au cours de Tania Balachova. Je suis restée."
↑L'Hebdo Cinéma, n°21, semaine du 20 au 26 mars 1985, p.46, interview de Josiane Balasko par Leslie Bedos : "Pour gagner ma croûte, j'étais caissière au Théâtre de Poche, et j'ai joué une mauvaise pièce pleine de sketches hippies à messages. Une horreur."
↑L'Hebdo Cinéma, no 21, semaine du 20 au 26 mars 1985, p.46, interview de Josiane Balasko par Leslie Bedos : « Je m'ennuyais tellement que, tous les soirs, je tapais dans ma chambre d'hôtel ce que j'avais écrit la veille. Ca a donné Quand je serai grande je serai paranoïaque, ma première pièce ».
↑L'Hebdo Cinéma, n°21, semaine du 20 au 26 mars 1985, p.46, interview de Josiane Balasko par Leslie Bedos : « Je l'ai jouée, en 74, avec une fille qui s'appelait Maryse au café-théâtre de l'Odéon »
↑L'Hebdo Cinéma, n°21, semaine du 20 au 26 mars 1985, p. 46, interview de Josiane Balasko par Leslie Bedos : "En 76, j'ai remplacé Valérie Mairesse dans Le Pot de terre contre le pot de vin avec l'équipe du Splendid, et j'ai enchaîné avec Ginette Lacaze avec Miou-Miou, Coluche, Lanvin et Lamotte »
↑Décret du 3 décembre 1994 portant promotion et nomination JO du 4 décembre 1994, page 17183. Ministère de la culture et de la francophonie, « Mme Berry, née Balaskovic, dite Balasko (Josiane), comédienne, auteur, metteur en scène; 24 ans d'activités artistiques. »