Il est le fondateur du Black Arts Movement. À l'avant-garde d'une forme d'esthétique engagée, Amiri Baraka s'est fait le chantre d'une esthétique afro-américaine émancipée de l'hégémonie des canons de la culture occidentale.
Biographie
Jeunesse et formation
Everett LeRoi Jones dit Amiri Baraka[3],[4],[5] est le fils de Coyt Leverette Jones, un chauffeur livreur de l'United States Postal Service, et d'Anna Lois (née Russ) Jones, une travailleuse sociale qui avait fait des études universitaires à l'Université Fisk de Nashville, études qu'elle a interrompues pour se marier. Il a une sœur cadette Sandra Elaine Jones. Everett a grandi dans des quartiers mixtes, il s'est fait des camarades de diverses origines européennes, Italiens comme Irlandais. Dès l'école primaire, il montre une curiosité littéraire, jeune il dévore les œuvres de Charles Dickens et de Rudyard Kipling, et comme le rapporte son père lors d'une interview « Il lisait tout ce qui lui tombait sous la main ». Alors qu'il n'a que huit ans, ses parents le surprennent à réciter par cœur le Discours de Gettysburg prononcée par le présidentAbraham Lincoln en 1863. Élève particulièrement doué, il surprend ses enseignants par ses remarques et son imagination débordante. Il fait ses études secondaires à la Barringer High School(en) un établissement non ségrégué de Newark. I+l écrit plusieurs nouvelles pour le journal de l'établissement et finit brillamment ses études secondaires à seulement l'âge de seize ans. Durant ses études secondaires, il découvre le Jazz et commence des études de trompette pour imiter son idole Miles Davis, mais découragé par un enseignement centré sur la musique classique, il abandonne ses études musicales, choses qu'il regrettera plus tard. Son dossier scolaire lui permet d'obtenir une bourse d'études et d'être accepté par plusieurs universités, il choisira la plus proche, l'Université Rutgers de Newark. En 1952, se sentant isolé en tant qu'Afro-Américain dans cette université qu'il juge « trop blanche » il demande à être transféré à l'Université Howard située à Washington (district de Columbia) qui l'accepte. Pour la première fois de sa vie, Everett LeRoi Jones quitte le foyer familial[6].
Jones rejoint en 1954 l'US Air Force, atteignant le grade de sergent. Une lettre anonyme ayant dénoncé ses convictions communistes supposées à ses supérieurs, il reçoit un blâme pour violation de son serment militaire, et est affecté aux cuisines.
En 1960, il se rend à Cuba, une visite qui fait de lui un artiste beaucoup plus engagé politiquement. Il publie en 1961Preface to a Twenty Volume Suicide Note (Préface à une Note de Suicide en 20 Volumes), suivi en 1963 de Blues People: Negro Music in White America (Le Peuple du Blues : une musique noire dans une Amérique blanche), qui reste encore aujourd'hui considéré comme l'un des travaux critiques les plus influents au sujet du Blues et du Jazz.
En 1964, Jones remporte un grand succès avec sa pièce de théâtreDutchman (Le Métro fantôme), qui lui vaut un Obie Award.
À la suite de l'assassinat de Malcolm X en 1965, Jones rompt avec les poètes Beat, quitte sa femme et leurs deux enfants et part vivre dans le quartier noir new-yorkais de Harlem, rejoignant le mouvement du nationalisme noir.
En 1966, Jones épouse en secondes noces la poète Sylvia Robinson, qui va devenir Amina Baraka(en)[21],[22] lorsqu'il changera son nom, l'année suivante, pour le patronyme africain Imamu Amear Baraka, puis Amiri Baraka.
Sa plus grande contribution au mouvement du Black Power est l'ouvrage Le Peuple du Blues (Blues People), où il développe la thèse révolutionnaire que l'évolution du statut des Afro-Américains a trouvé un écho dans les modifications de la musique afro-américaine. Sa lecture sociale et politique du blues et du jazz a eu une influence très importante dans le domaine des Popular Music Studies.
Le , il épouse Hettie Cohen Jones, le couple divorce en août 1965, de leur union naissent deux filles Kellie Elisabeth et Lisa Victoria Chapman.
En août 1966, il épouse Sylvia Robinson qui prend le nom de Bibi Amina Baraka, de leur union naissent cinq enfants Dbalaji Malik Ali, Ras Jua Al Aziz, Shani Isis, Amiri Seku et Ahi Mwenge[9].
(en-US) Eulogies, Marsilio Publishers, , 180 p. (ISBN9781568860077),
(en-US) Amiri Baraka & Greg Tate (dir.), The Fiction of Leroi Jones/Amiri Baraka, Lawrence Hill Books, , 462 p. (ISBN9781556523533, lire en ligne),
(en-US) Digging: The Afro-American Soul of American Classical Music, University of California Press, 1 juin 2001, rééd. 26 mai 2009, 436 p. (ISBN9780520257153),
(en-US) Paul Vangelisti (dir.), S O S: Poems, 1961-2013, Grove Press, , 560 p. (ISBN9780802123350),
Anthologies
(en-US) LeRoi Jones (dir.), The Moderns: An Anthology of New Writing in America, Corinth Books, , 317 p. (ISBN9780870910463, lire en ligne),
(en-US) Amiri Baraka & Larry Neal, Black Fire: An Anthology of Afro-American Writing, Black Classic Press, 1969, rééd. 5 avril 2007, 692 p. (ISBN9781574780390, lire en ligne),
(en-US) Amiri Baraka, Amina Baraka (dir.), Anthology of African American Women: Confirmation Men, William Morrow & Co, , 428 p. (ISBN9780688015824, lire en ligne),
Traductions française
Le peuple du blues [« Blues People: Negro Music in White America »], Gallimard, coll. « Folio », , 333 p. (ISBN9782070403448)
Discographie
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Notices dans des encyclopédies et manuels de références
(en-US) Michael W. Williams (dir.), The African American Encyclopedia, volume 1, Cavendish Square Publishing, , 295 p. (ISBN9781854355454, lire en ligne), p. 120-122,
(en-US) Suzanne Michele Bourgoin (dir.), Encyclopedia Of World Biography, volume 1, Gale Research, , 504 p. (ISBN9780787622213, lire en ligne), p. 498-499,
(en-US) R. Kent Rasmussen (dir.), The African American Encyclopedia, volume 1, Cavendish Square Publishing, , 292 p. (ISBN9780761472087, lire en ligne), p. 181-183,
(en-US) Elizabeth H. Oakes (dir.), American Writers, Facts on File, , 433 p. (ISBN9780816051588, lire en ligne), p. 33-35,
(en-US) Webster's New Explorer Dictionary of American Writers, Federal Street Press, , 545 p. (ISBN9781892859655, lire en ligne), p. 28-29,
(en-US) Hans Ostrom (dir.), The Greenwood Encyclopedia of African American Literature, volume 1, Greenwood Press, , 389 p. (ISBN9780313329722, lire en ligne), p. 90-92,
(en-US) Jeffrey A. Gray (dir.), The Greenwood Encyclopedia of American Poets and Poetry, volume 1, Greenwood Press, , 357 p. (ISBN9780313330094, lire en ligne), p. 86-89,
(en-US) Steven G. Kellman (dir.), Magill's Survey of American Literature, Volume 1: Edward Abbey--Kate Chopin, Salem Press, , 469 p. (ISBN9781587652868, lire en ligne), p. 167-174,
Essais
(en-US) Theodore C. Hudson, From Leroi Jones to Amiri Baraka: The Literary Works, Duke University Press, , 248 p. (ISBN9780822304739, lire en ligne),
(en-US) Kimberly W. Benston (dir.), Imamu Amiri Baraka (Leroi Jones): A Collection of Critical Essays, Prentice Hall, , 216 p. (ISBN9780134513027, lire en ligne),
(en-US) William J. Harris, The Poetry and Poetics of Amiri Baraka: The Jazz Aesthetic, University of Missouri Press, , 192 p. (ISBN9780826204837, lire en ligne),
(en-US) Jerry G. Watts, Amiri Baraka: The Politics and Art of a Black Intellectual, New York University Press, 1996, rééd. 1 août 2001, 600 p. (ISBN9780814793732, lire en ligne),
Articles
Anglophones
(en-US) William C. Fischer, « The Pre-Revolutionary Writings of Imamu Amiri Baraka », The Massachusetts Review, Vol. 14, No. 2, , p. 259-305 (47 pages) (lire en ligne),
(en-US) Iris Washington, Phyllis Muhammad & Imamu Amiri Baraka, « An Interview with Imamu Amiri Baraka », Columbia: A Journal of Literature and Art No. 5, , p. 76-86 (11 pages) (lire en ligne),
(en-US) D. H. Melhem, « Revolution: The Constancy of Change: An Interview with Amiri Baraka », Black American Literature Forum, Vol. 16, No. 3, , p. 87-103 (17 pages) (lire en ligne),
(en-US) W. D. E. Andrews, « "All Is Permitted": The Poetry of LeRoi Jones/Amiri Baraka », Southwest Review, Vol. 67, No. 2, , p. 197-221 (25 pages) (lire en ligne),
(en-US) W. D. E. Andrews, « The Marxist Theater of Amiri Baraka », Comparative Drama, Vol. 18, No. 2, , p. 137-161 (25 pages) (lire en ligne),
(en-US) James A. Miller, « "I Investigate the Sun": Amiri Baraka in the 1980s », Callaloo, No. 26, , p. 184-192 (9 pages) (lire en ligne),
(en-US) Gerald Early, « The Case of Leroi Jones/Amiri Baraka », Salmagundi, No. 70/71, , p. 343-352 (10 pages) (lire en ligne),
(en-US) Sandra G. Shannon, « Amiri Baraka on Directing », Black American Literature Forum, Vol. 21, No. 4, , p. 425-433 (9 pages) (lire en ligne),
(en-US) Jay R. Berry Jr., « Poetic Style in Amiri Baraka's Black Art », CLA Journal, Vol. 32, No. 2, , p. 225-234 (10 pages) (lire en ligne),
(en-US) « Amiri Baraka on "New Jack City" », Cinéaste, Vol. 18, No. 3, , p. 17 (1 page) (lire en ligne),
(en-US) Mary Ellison, « Jazz in the Poetry of Amiri Baraka and Roy Fisher », The Yearbook of English Studies, Vol. 24, , p. 117-145 (29 pages) (lire en ligne),
(en-US) Amri Baraka & Kalamu ya Salaam, « Amiri Baraka Analyzes How He Writes », African American Review, Vol. 37, No. 2/3,, , p. 211-236 (26 pages) (lire en ligne),
(en-US) Nita N. Kumar, « The Logic of Retribution: Amiri Baraka's "Dutchman" », African American Review, Vol. 37, No. 2/3, , p. 271-279 (9 pages) (lire en ligne),
(en-US) Meta DuEwa Jones, « Politics, Process & (Jazz) Performance: Amiri Baraka's "It's Nation Time" », African American Review, Vol. 37, No. 2/3,, , p. 245-252 (8 pages) (lire en ligne),
(en-US) Piotr Gwiazda, « The Aesthetics of Politics/The Politics of Aesthetics: Amiri Baraka's "Somebody Blew up America" », Contemporary Literature, Vol. 45, No. 3, , p. 460-485 (26 pages) (lire en ligne),
(en-US) Daniel Matlin, « "Lift up Yr Self!" Reinterpreting Amiri Baraka (LeRoi Jones), Black Power, and the Uplift Tradition », The Journal of American History, Vol. 93, No. 1, , p. 91-116 (26 pages) (lire en ligne),
(en-US) Casey Heyman, « People's Poetics: Amiri Baraka, Hip-hop, and the Dialectical Struggle for a Popular Revolutionary Poetics », The Massachusetts Review, Vol. 50, No. 1/2, , p. 82-97 (16 pages) (lire en ligne),
(en-US) Jennifer G. Brooks, « Amiri Baraka's Conversion to Leninist-Marxism as an Extension of the Black Arts Movement », CLA Journal, Vol. 53, No. 3, , p. 254-266 (13 pages) (lire en ligne),
(en-US) Christopher Baker, « A Trip with the Strange Woman: Amiri Baraka's "Dutchman" and the Book of Proverbs », South Atlantic Review, Vol. 78, No. 3/4, , p. 110-128 (19 pages) (lire en ligne),
(en-US) David Grundy, « Amiri Baraka 1934-2014 », Paideuma: Modern and Contemporary Poetry and Poetics, Vol. 41, , p. 282-287 (6 pages) (lire en ligne),
(en-US) Haki R. Madhubuti, « Amiri Baraka (1934–2014): Missed Melody, Magic, and Revolutionary Song », Chicago Review, Vol. 58, No. 3/4, , p. 341-345 (5 pages) (lire en ligne),
(en-US) Harmony Holiday, « On Amiri Baraka », Chicago Review, Vol. 59, No. 3, , p. 174-177 (4 pages) (lire en ligne),
Francophones
Michel Fabre, « Les avatars d'Amiri Baraka, citoyen-dramaturge: un montage documentaire », Revue française d'études américaines, No. 10, , p. 285-294 (10 pages) (lire en ligne),
Amiri Baraka & William Taniféani, « Blues & Funk-lore Amiri Baraka », Présence Africaine, Nouvelle série, No. 156, , p. 235-241 (7 pages) (lire en ligne),
↑(en-US) Poetry Foundation, « Amiri Baraka », sur Poetry Foundation, (consulté le )
↑ a et b(en-GB) Associated Press, « Amiri Baraka, radical playwright and poet, dies aged 79 in Newark », The Guardian, (ISSN0261-3077, lire en ligne, consulté le )
↑(en-US) Margalit Fox, « Amiri Baraka, Polarizing Poet and Playwright, Dies at 79 (Published 2014) », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le )
↑(en-US) Matthew Purdy, « New Jersey Laureate Refuses to Resign Over Poem (Published 2002) », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le )