De jeunes ouvriers d'une banlieue populaire près de Dakar, Thiaroye, fatigués de travailler à la construction d'une tour futuriste nommée « Atlantique » sans que leur riche patron leur verse de salaire, décident de quitter leur pays en embarquant sur l'océan Atlantique.
Ada, qui doit bientôt se marier avec Omar, immigré régulier en Italie (neuf mois par an), est amoureuse de Souleiman. Tous deux doivent se retrouver ce soir-là, avec les autres garçons et filles, dans une boîte de nuit de bord de mer. Souleiman ne réussit pas à lui annoncer son départ et disparait de la ville sans donner de nouvelles. Une forte tempête balaie l'océan et la côte.
Lors de la cérémonie de mariage, le futur lit nuptial brûle, laissant l'assemblée stupéfaite. L'enquête est confiée au jeune inspecteur Issa, qui rapidement découvre qu'une participante à la fête aurait aperçu Souleiman. Suivant son instinct, il interroge Ada et la suit. Dans le même temps, des événements étranges commencent à se produire dans l'entourage du promoteur immobilier qui reçoit les visites nocturnes de « revenants », principalement féminins, venus lui réclamer les salaires dus.
Auteure de nombreux courts et moyens métrages, l'actrice et réalisatrice Mati Diop réalise avec ce film son premier long métrage, dont certains thèmes du scénario – les migrations subsahariennes, le désœuvrement de la jeunesse africaine – avaient en 2009 déjà fait l'objet d'un court métrage quasi-homonyme intitulé Atlantiques[4],[5]. S'appuyant sur ce travail, elle développe le scénario d'un long métrage dans lequel elle s'attache particulièrement à l'histoire des femmes qui restent seules au Sénégal lorsque les hommes émigrent[6].
Tournage
Le tournage du film se déroule de mars à mai 2018 dans la ville de Thiaroye près de Dakar au Sénégal[2].
Accueil critique
Pour Julien Gester et Luc Chessel de Libération, « la Franco-Sénégalaise Mati Diop réalise un premier long métrage renversant, évocation fantastique d'une jeunesse dakaroise tentée par le départ. […] Par l'attention à des gestes simples, de rudimentaires jeux de lumières et des trucages aussi sobres que le divorce des voix et des êtres, Atlantique ouvre sur des abîmes de profondeur méditative à l'endroit de chaque figure et de chaque lieu, dont il enregistre d'abord la matérialité avant d'en visiter les multiples vies possibles[7]. »
Pour Véronique Cauhapé du Monde, « au troisième jour du Festival, un océan est venu engloutir puis hanter le bord de mer cannois. Atlantique s'est abattu avec la force d'une marée de pleine lune. Il est ainsi des films qui marquent d'emblée la rétine et occupent l'esprit longtemps après l'avoir touchée[8]. »
Au total, le site Allociné recense vingt-neuf critiques presse, pour une moyenne de 3,3⁄5[9].
Distinctions
Le , Atlantique est retenu en compétition officielle lors du Festival de Cannes 2019[10] après avoir, dans un premier temps, fait partie de la sélection Un certain regard. Cette sélection fait de Mati Diop la première cinéaste d'ascendance africaine retenue en compétition officielle[6]. Après la présentation le , le film est bien reçu par la critique. Il sera primé en remportant notamment le Grand prix du jury.
L'année indiquée est celle de la cérémonie. Les films sont ceux qui sont proposés à la nomination par le Sénégal ; tous ne figurent pas dans la liste finale des films nommés.