Avesnes-Chaussoy est un village rural picard situé au sud d'Abbeville et à l'ouest d'Amiens, accessible par la RD 157 qui constitue la limite sud-est de la commune.
Par la route, Avesnes-Chaussoy se situe à 37 km d'Amiens via la D901, 30 km d'Abbeville via la D29 et 12 km d'Oisemont via la D29[1].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 820 mm, avec 12 jours de précipitations en janvier et 8,5 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Oisemont à 10 km à vol d'oiseau[4], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 801,4 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Urbanisme
Typologie
Au , Avesnes-Chaussoy est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8].
Elle est située hors unité urbaine[9] et hors attraction des villes[10],[11].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (88,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (88,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (80 %), forêts (11,7 %), prairies (6,1 %), zones agricoles hétérogènes (2,2 %)[12]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté précocement sous la forme Avisnas en 750[13]. La commune est instituée sous la dénomination de Avesnes Chaulsoix en 1793, Avesnes et le Sauchoy en 1801. Elle prend ultérieurement son toponyme actuel de Avesnes-Chaussoy[14].
Ernest Nègre explique le type toponymique Avesnes, dont la répartition est limitée au Maine, à la Normandie, la Picardie et le Nord-Pas-de-Calais, par l'ancien français avenesne[15] ou le bas latin *avenesna (non attesté) au sens de « terre propice à l'avoine »[16], en supposant un hypothétique passage de *Avenesne à Avesne. En effet, *Avenesne n'est jamais mentionné en tant que forme ancienne des différents toponymes Avesnes ou en -avesne, alors même que ce type toponymique est attesté dès le Haut Moyen Âge, ce qui est rarement le cas pour des localités rurales. Albert Dauzat considère qu'il y a un problème avec le type Avesnes, c'est pourquoi il exclut Avesnes-Chaussoy de la série des toponymes contenant l'élément avena « avoine » et le qualifie simplement d'obscur[17].
Les formes les plus anciennes sont du type Avis(i)n- et non pas *Avenesne. Ainsi en témoignent encore Avesnes (Somme, Vron, Avisnis en 844), Avesnes-le-Sec (Nord, Avisinas en 775), Avesnes-en-Bray (Seine-Maritime, Avisnis en 842). Le radical Avisn- est en revanche semblable au mot germanique avisna / afisna « pâturage »[18],[19] (cf. vieil anglaisæfesn « pâturage »). En outre, des formations toponymiques avec l'article défini l ou les, plus tardives, confirment ce sens, par exemple : Les Avesnes (Seine-Maritime, Communes patures nommées les Avesnes dans le fief de Montérolier 1455).
On le retrouve également dans des composés de type germanique comme Haravesnes.
Histoire
Le , Jehan de Calonne achète la seigneurie d'Avesnes et ses fiefs. Il construit le château, qui est resté depuis dans sa famille[20].
Première Guerre mondiale
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Le château a été utilisé pendant la Première Guerre mondiale a été utilisé comme centre de repos et de soins pour les soldats canadiens, américains et français. Un soldat anglais est d'ailleurs enterré dans le parc du château[21].
Seconde Guerre mondiale
Durant la bataille de France, au début de la Seconde Guerre mondiale, le , les troupes allemandes, arrivées sur la rive gauche de la Somme depuis le 21 mai, franchissent le fleuve à bord de canots pneumatiques. Le village est défendu par des unités du 53e régiment d'infanterie coloniale français, et notamment la 7e compagnie, composée majoritairement de tirailleurs sénégalais et du capitaine N'Tchoréré. Ses positions sont prises les unes après les autres après d'âpres combats. « Mais elle finit par déclarer forfait. Les Allemands trient les prisonniers, séparent les Africains des Européens. Le capitaine N'Tchoréré est sauvagement exécuté. Les autres Africains sont emmenés à Dromesnil où 120 d'entre eux sont fusillés[22] ». Une stèle inaugurée en 2013 leur rend hommage[23].
À partir de , une cinquantaine de militaires allemands lancent des V1 vers l'Angleterre pendant deux mois et demi, à partir d'une rampe et ses annexes construites dans le parc du château[24],[21].
Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du 7 août 2015, qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants, la préfète de la Somme propose en octobre 2015 un projet de nouveau schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI) qui prévoit la réduction de 28 à 16 du nombre des intercommunalités à fiscalité propre du département.
Le conseil municipal a donné un avis défavorable en mars 2020 à la création d'un parc éolien qui serait réalisé sur la commune et celle d'Épaumesnil, il comprendrait 4 aérogénérateurs[36].
En 2022, la commune n'a pas de « moulin à vent » sur son territoire mais est entourée par celles des communes voisines[37].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[38]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[39].
En 2021, la commune comptait 65 habitants[Note 2], en stagnation par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Château d'Avesnes, des XVIe et XVIIIe siècles[41] avec un jardin à la française[42], résidence de la famille de Calonne d'Avesnes. Une tour d'escalier hexagonale, une poivrière, jouxte le bâtiment principal[43]. . Le parc du château accueille un pigeonnier en torchis de 600 cases, toujours en service[21], ainsi que la reconstitution d'un V1 sur les lieux où une base de lancement a été active en 1944. Des vestiges ont été remis en valeur et rendus visitables[24],[44],[45].
Église Saint-Denis.
Chapelle Notre-Dame-de-la-Salette, près du bois du mont d'Avesne. Elle a été édifiée par la famille de Calonne, propriétaire du château, après la disparition de huit de ses dix enfants, atteints de tuberculose en 1850[46].
Chapelle funéraire du Chaussoy. Elle remonte au XVIIIe siècle. Dédiée primitivement à saint Antoine de Padoue, elle appartient aux familles Martin, Houbard et Dumesnil[46].
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Maurits Gysseling, Toponymisch woordenboek van België, Nederland, Luxemburg, Noord-Frankrijk en Duitsland (vóór 1226), Deel I, Belgisch Interuniversitair Centrum voor Nederlandistiek, 1960, p. 86 (lire en ligne) [1]
↑François de Beaurepaire (préf. Marianne Mulon), Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard, , 180 p. (ISBN2-7084-0040-1, OCLC6403150), p. 35.
↑Lydaille, « Ma mission est de garder le patrimoine familial » : Rencontre avec Roland De Calonne qui entretient avec passion le château familial à Avesnes-Chaussoy », L'Informateur - L'Éclaireur, (lire en ligne, consulté le ).
↑ ab et cSamuel Laporte, « L'incroyable histoire du Château d'Avesnes-Chaussoy à découvrir jusqu'au 22 août : Inscrit au titre des Monuments historiques, le château d'Avesnes-Chaussoy a d'abord été consacré à l'élevage avant de connaître des bouleversements au XXe siècle. », L'Éclaireur du Vimeu], (lire en ligne, consulté le ).
↑Discours du maire, Roland de Calonne, lors de l'inauguration de la stèle commémorative en 2013.
↑Patrick Piérard, « Pensée pour les tireurs sénégalais : Une commémoration a eu lieu en mémoire des tireurs sénégalais tombés lors des combats de juin 1940. Tous se sont retrouvés au pied de la nouvelle plaque », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bFR3 Picardie, actualités régionales, 29 août 2015.
↑« Arrêté du Préfet de région du 23 décembre 2016 portant modification des limites territoriales des arrondissements de la Somme », Recueil des actes administratifs de la préfecture des Hauts-de-France, no 200, , p. 321 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
↑« Somme, la CDCI valide des projets de fusion d'ECPI », Décideurs en région, (lire en ligne).
↑« Arrêté préfectoral du 15 avril 2016 portant projet de périmètre de la communauté de communes issue de la fusion de la communauté de communes du sud-ouest Amiénois, de la communauté de communes du Contynois et de la communauté de communes de la région d'Oisemont », Recueil des actes administratifs de la préfecture de la Somme, nos 2016-031, , p. 93-95 (lire en ligne [PDF]).
↑Réélu pour le mandat 2014-2020 : éélu pour le mandat 2014-2020 : « Liste des maires de la Somme » [PDF], Liste des élus du département de la Somme, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
↑Benoît Delespierre, « Quatre éoliennesà l'étude entre Épaumesnil et Avesnes-Chaussoy : Une « étude de préfaisabilité » prévoit « environ quatre éoliennes » à une distance de 500 mètres des habitations les plus proches. Une commune a déjà dit non, l'autre attend après les élections. », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Le pactole diversement apprécié de la fiscalité éolienne : Avesnes-Chaussoy : de l'argent sale », Courrier picard, , p. 18.
↑Le Courrier picard, édition Picardie maritime, Avesne-Chaussoy, le château et son histoire ouverts jusqu'au 22 août, 26 juillet 2016, p. 2.
↑Émilie Da Cruz, « Le tourisme reprend ses quartiers à Poix et Conty : Les bureaux d'information touristique de Conty et Poix ont rouvert pour la haute saison. Avec à la clé, la publication d'un nouveau guide et un projet pour attirer plus de touristes », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Blandine Thoreux, « Le château des De Calonne rouvre ses portes au public : Cet été, le château d'Avesnes-Chaussoy est ouvert aux visiteurs. Outre le château du XVe siècle, le parc abrite une base de lancement d'une des armes secrètes d'Hitler : le V1. », L'Informateur - L'Éclaireur, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bAndré Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 94-95 (ASINB000WR15W8).