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Un avion bombardier d'eau (ABE)[1] est un avion utilisé pour la lutte contre les feux de forêt.
Missions des avions bombardiers d'eau
L'avion bombardier d'eau (ABE) peut larguer de l'eau, simple ou additionnée de « retardant », un produit coloré (rouge) qui revêt la végétation d'une pellicule ignifuge (le retardant est une combinaison de sel ignifugeant -du phosphate d'ammonium, plus précisément-, d'épaississant -de la gomme ou de l'argile-, de quelques composants de moindre importance et de l'oxyde de fer qui agit en fait comme colorant) . Par météo défavorable (température ambiante élevée, vitesse du vent supérieure à 20 nœuds, teneur en eau du sol inférieure à 30 millimètres), très souvent présente en saison estivale, quelquefois dès le printemps ou prolongée en automne, les ABE peuvent exercer une veille aérienne, soutes pleines, à titre préventif.
Contraintes
Les avions bombardiers d'eau sont soumis à des contraintes très importantes :
ils doivent larguer au plus près du feu et doivent pour ce faire voler à basse altitude dans des reliefs souvent tourmentés (entraînant des changements de direction et d'altitude importants), avec des turbulences atmosphériques générées par les incendies et souvent des vents forts (puisqu'on les envoie en priorité sur les feux à propagation rapide, donc avec un vent important) ;
le largage lui-même provoque des contraintes importantes, notamment en raison du changement de masse rapide et important de l'aéronef (un Canadair CL-415 largue par exemple en 1,2 seconde ses 6 tonnes d'eau, pour un poids à vide de moins de 13 tonnes).
Les ABE sont donc soumis à des difficultés de pilotage et à des contraintes énormes, ce qui explique la fréquence des accidents, et notamment de ruptures en vol (en particulier rupture par fatigue).
Modèles d'avions bombardiers d'eau
Les premiers bombardiers d'eau ont été les Catalina (surnom anglais) ; ces appareils étaient au départ des hydravions bombardiers-patrouilleurs militaires créés au milieu des années 1930, pour la lutte anti-sous-marine, les patrouilles côtières et le sauvetage maritime. Produits par le constructeur Consolidated, puis Convair (surnom canadien : Canso), certains d'entre eux furent transformés en bombardiers d'eau après la Seconde Guerre mondiale. Puis, la société Canadian Vickers (devenu Canadair) les reconditionna en modèle 28-5 , relancé pour servir l'ARC puis pour cet usage spécifique. De fait, ils ont été les précurseurs du Canadair CL-215.
Les ABE les plus connus sont ceux de la marque Canadair (constructeur Bombardier), souvent surnommés « pélican » en raison de leur forme. Ce sont des hydravions qui remplissent leurs soutes en vol rasant sur les plans d'eau. Deux modèles sont en service, le CL-215 puis le CL-415 ; le CL-415 emporte 6 100 litres.
Modèles d'avions bombardiers d'eau
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Airbus dispose depuis 2013 d'un prototype de CASA C-295W en configuration de bombardier d'eau[10] auquel la France s'intéresse pour le renouvellement de sa flotte, prévoyant un financement dans ce sens à partir de 2017[11].
En 2021, Airbus commença, en collaboration avec la division aéronautique d'Akka Technologies, à étudier un usage particulier de l'A400M, en tant que bombardier d'eau. La solution retenue est l'installation d'un kit, ne nécessitant aucune modification de l'appareil[12]. Il s'agit d'une citerne que l'on fait glisser dans la soute de l'avion (roll on/roll off) dans laquelle on l'arrime et qui peut-être rapidement installée, deux tuyaux courant le long de la rampe permettent le largage de l'eau[13].
Grâce à cette configuration, un A400M peut transporter au moins 10 tonnes d'eau à larguer (contre 6 pour un Canadair)[14]. À la différence d'autres appareils actuellement en usage, il pourra atterrir même sur la plage pour se ravitailler en eau, ce qui ne durerait que 5 à 10 minutes[14]. En juillet 2022 en Espagne, avec ce kit, Airbus réussit à larguer jusqu'à 20 tonnes d'eau en 10 secondes à une altitude de 45 mètres et une vitesse de 230 km/h[14]. Les vols d'essai doivent se poursuivre, notamment de nuit, afin de confirmer la sécurité de ce type de mission. Si tous les résultats sont favorables, cette configuration sera opérationnelle à l'été 2023[14].
La start-up belge Roadfour développe un projet d'avion bombardier d'eau nommé Seagle, qui aura – s'il voit le jour – une capacité de 12 500 litres d'eau, et sera produit entièrement en Europe[15].
Autres
Enfin, des constructeurs travaillent sur un mini bombardier d'eau (UBE), d'une capacité d'environ 250 litres.
En France, les avions bombardier d'eau effectuent deux types de missions :
veille aérienne préventive, soutes pleines[16], on parle alors de « guet aérien armé » ou « GAAR » (mission principale des Bombardier Dash 8-Q-400 MR).
attaque curative (mission principalement effectuée par les Canadair CL-415, mais aussi par les Bombardier Dash 8-Q-400 MR).
En mission de GAAR, l'ABE suit un circuit préétabli, survolant les zones à risque, pour surveiller tout signe d'apparition ou de développement d'un incendie. S'il en détecte un (flamme ou fumée, annonciateurs avec probabilité élevée d'un feu naissant), il informe son COZ de rattachement et il effectue un largage, dont le but est d'essayer de « tuer » le feu avant son extension. Il a donc un double rôle de détection et d'action significative à délai minimum contre les éclosions.
Durant leur parcours les avions du GAAR peuvent être appelés à traiter des feux récemment établis :
qui auraient échappé à la vigilance d'un aéronef précédent, ou qui se seraient développés après son largage,
situés sur un front difficilement accessible, non encore traité par les autres ABE,
en protection d'une zone répertoriée (lotissement, camping, centre de vacances...) ou d'une équipe au sol menacée d'encerclement par les flammes (les hommes se réfugiant dans leurs camions-citernes forestiers).
↑ abc et dFrance Info, Lutte contre les incendies : Airbus a testé un kit transformant un A400M en bombardier d'eau en quelques minutes, le 25 juillet 2022 [1]
↑Laurent Fabri, « Seagle, un projet belge pour remplacer les canadairs », L'Echo, (lire en ligne)
↑« Protéger la forêt contre les incendies », Direction de la Sécurité Civile, (lire en ligne)
Pélicans infos, revue annuelle, L'amicale des pompiers du ciel
Jean Barbaud et Alexandra Zainal, Pompiers en zings, Saint-Egrève, Ed. Mosquito, (ISBN2-908551-68-3) (livre d'images et textes humoristique)
Michèle Garrigues, Au-dessus de l'enfer : histoire du combat aérien contre les feux de forêt, Paris, A. Michel, , 247 p. (ISBN2-226-08807-5)
Frédéric Marsaly, Les Bombardiers d'eau en images, Rennes, Marines, , 95 p. (ISBN978-2-915379-67-9) (répertoire illustré des principaux avions de cette catégorie, en France, aux États-Unis, au Canada...) [présentation en ligne]
Charles Fortunato, Les "Canadair" à la rescousse, Marignane, Rockson, , 239 p. (ISBN2-903090-01-7)