Le Bas-Poitou est l'ancienne division du comté de Poitiers[1] puis de la province du Poitou[2], correspondant à sa partie occidentale. Ses habitants étaient les Bas-Poitevins[3].
Largement reconverti au catholicisme à la fin du XVIIe siècle, par des prêtres originaires de Bretagne, le territoire de l'ancien Bas-Poitou, devenu le département de la Vendée, fût affecté, comme d'autres territoires du massif armoricain par un important soulèvement contre la Convention, à la fin du XVIIIe siècle. Au sud de la Loire, cet épisode a pris la forme d'une véritable guerre, connu sous le nom de guerre de Vendée, qui marqua durablement la mémoire régionale, si bien que le nom de Vendée pour désigner cette partie de la France se substitua progressivement à celui de Bas-Poitou dans l'imaginaire collectif[11]
Toutefois, la singularité du Bas-Poitou apparaît dès le milieu du Moyen Âge et témoigne de son éloignement vis-à-vis du reste du Poitou[1]. Cette singularité tient à la fois aux caractéristiques naturelles (marais, collines) du Bas-Poitou, fort différentes des plaines céréalières du Haut-Poitou, mais aussi à la situation géographique de cet espace soumis aux attaques maritimes et aux invasions bretonnes et angevines[1].
Aussi, le Bas-Poitou était plus qu'une simple circonscription administrative, puisque dans les années 1780, ses habitants, ou du moins certains d'entre eux, possédaient une conscience d'appartenance à ce même territoire que formait le Bas-Poitou et se considéraient comme « Bas-Poitevins »[3].
Toponymie
Le Poitou, et Poitiers, dérivent tous deux de Picton, passant par Poictou, comme il apparait sur les cartes anciennes, donnant Poitou[12].
Le terme de « Bas » pour désigner cette partie du Poitou, n'a pas par de rapport avec l’altitude mais avec la richesse et désignait le territoire de la province considéré par les élites poitevines comme plus pauvre et de moindre valeur que celui de la partie considérée comme « Haute »[13],[14].
Une marche géographique et culturelle entre l'Aquitaine et l'Armorique
La Vendée, territoire correspondant peu ou prou à l'ancien Bas-Poitou, constitue, à de nombreux égards, une région de marche entre l'Aquitaine et l'Armorique[5],[16].
Une marche naturelle et paysagère
Sur le plan géologique, la majeure partie de la région vendéenne appartient au Massif armoricain et comporte des sols granitiques et schisteux. Toutefois, les sols du bassin de Chantonnay, de la plaine et les îles du marais, sont quant à eux calcaires et plus sec, ce qui n'est pas sans rappeler le bassin aquitain[5].
Cette double appartenance géologique s'observe sur le littoral vendéen. Les côtes du plateau armoricain sont souvent rocheuses et marquées par les falaises granitiques (ex : Corniche des Sables-d'Olonne et de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, falaises de l'île d'Yeu). Les côtes du bassin aquitain et notamment du marais poitevin, sont, quant à elles, plus sablonneuses (ex. : pointe d'Arçay, plages des Conches).
Sur le plan paysagé, le territoire se divise entre un bocage couvrant la majeure partie du territoire et une région de culture et de champs ouverts. Cette région constitue aussi une marge paysagère entre les forêts humides, que l’on retrouve aussi dans les territoires celtiques, et les forêts sèches qui se rapprochent davantage des forêts méditerranéennes[5].
Une marche culturelle
Dès le Moyen Âge la Vendée se situait dans l'aire linguistique de la langue d’oïl (ancien français). Toutefois, le patois vendéen (poitevin) est aussi soumis à des influences des langues celtes et de la langue d'oc[5].
La double influence nord-sud s’observe par ailleurs dans l’architecture locale. Les maisons traditionnelles vendéennes (borderies et bourrines) possèdent des traits hérités à la fois de l’architecture bretonne, telles que les encadrements en granite[5], mais aussi des caractéristiques architecturales issues de l’influence méridionale, telles que les toits de tuiles romanes. La Renaissance et la réforme protestante, qui ont profondément marqué le Bas-Poitou ainsi que son architecture, notamment par la construction de manoirs aux formes fantaisistes et de temples relativement sobres, sont arrivées du monde aquitain. Par ailleurs, de nombreuses croix et statues ont été érigées par Louis-Marie Grignion de Montfort, clerc catholique, originaire d’un territoire de tradition celte, la Bretagne, lors de ses missions visant à reconvertir au catholicisme les habitants du Bas-Poitou[5]. Si bien que sur le plan politique la Vendée a longtemps été divisée entre un Sud plutôt progressiste : « la Vendée bleue », et un Nord plutôt conservateur : « la Vendée blanche »[17].
Un territoire historiquement aquitain, sous influence nantaise
Le Bas-Poitou est aux confins des aires d'influence de Poitiers et de Nantes. Si ce territoire appartenait administrativement au Poitou sous l'ancien régime, il est davantage dans l'aire d'influence de Nantes que dans celle de la capitale poitevine[5].
Ainsi entre le Xe siècle et la stabilisation des frontières entre la Bretagne, le Poitou et l'Anjou, le comté de Nantes, dirigé par les princes Bretons Hoël puis Guérech, s'étendait jusqu'au Lay au sud et au Layon à l'est, comprenant ainsi la majeure partie de l'actuel département de la Vendée.
La Vendée est comprise entièrement dans le bassin versant Loire-Bretagne et plus spécifiquement dans le sous-bassin versant "Loire aval et côtiers vendéens"[21] qui comprend aussi le sud de la Loire-Atlantique et du Maine et Loire, l'ouest des Deux-Sèvres et l'Aunis. Dans ce bassin versant, les précipitations venant de l'Atlantique accrochent les hauteurs de l'est du Bas-Poitou (collines vendéennes) et se déversent en direction du littoral, via les vallons traversant les bocages et les plaines. Le réseau hydrographique distribue cette eau de pluie, à l'ouest, vers la Boulogne, la Vie, le Lay, la Vendée et la Sèvre niortaise jusque dans les marais et l'océan Atlantique, et au nord vers la Maine et la Sèvre nantaise et le Thouet qui se jettent dans la Loire, puis dans l'océan Atlantique.
Climat
Le climat y est de type tempéré et océanique, influencé par l'océan Atlantique, le Gulf Stream et la Dérive nord atlantique. La Vendée se situe aux confins des deux grandes zones climatiques de la façade atlantique française : la zone de climat océanique Nord-Ouest qui s'étend sur la péninsule armoricaine et la zone de climat océanique aquitain qui s'étend sur le bassin aquitain. Sa situation lui permet d'être abritée, à la fois, des flux de nord-ouest, par la péninsule bretonne, mais aussi des perturbations orageuses remontant depuis la Gascogne, au sud[22].
Le bocage est toutefois plus arrosé que le littoral[22]. Entre la Loire, véritable frontière climatique naturelle au nord, et les zones humides de grandes superficies que représentent les Marais poitevin au sud et breton-vendéens plus au nord et le long du littoral, les flux océaniques s'engagent et les nuages, parfois chargés en eau, s'engouffrent vers les plaines de Vendée, et poussés par les vents dans ce long couloir jusque vers l'est du territoire, ils se heurtent et s'accrochent aux hauteurs granitiques, provoquant régulièrement la formation de brumes matinales et de brouillards, typiques et passagers.
Du fait l'appartenance de cette région au Massif armoricain, les paysages du Bas-Poitou sont relativement différents de ceux des alentours de Thouars ou de Poitiers[1].
L'essentiel du territoire est couvert par le bocage qui s'étire depuis l'océan jusqu'au Thouet, à l'Est, et s'élève au centre sur les massifs granitiques, du haut-bocage vendéen. Typique de l'Ouest de la France, ce paysage constitué d'une succession de petits champs entourés de haies, est surtout consacré à l'élevage.
Au haut Moyen Âge le territoire se divisait en plusieurs circonscriptions administratives que l'on qualifiait de pagi[1].
Parmi ceux présents en Bas-Poitou, trois ont été clairement identifiés[1].
Le Pagus d'Herbauges (comprenant le territoire s'étirant entre l'embouchure de la Loire, la baie de l'Aiguillon et la Moine).
Le Pagus de Tiffauges (comprenant Tiffauges et Saint-Georges de Montaigu).
Le Pagus des Mauges (comprenant le territoire entre la Moine, la Loire et le Layon).
Deux autres circonscriptions ont été identifiées avec une moindre certitude[1] :
Le Pagus de Thiré ;
Le Pagus de Mervent (aux alentours de Sainte-Hermine).
Chef-lieu
Sur le plan politique, Fontenay-le-Comte devient la capitale du Bas-Poitou en 1242, sous l'autorité d'Alphonse de Poitiers. En 1804, après les guerres de Vendée, Napoléon décide de déplacer la capitale au centre du territoire, devenu pour l'essentiel le département de la Vendée : La Roche-sur-Yon.
Avant la conquête romaine en , cette partie du massif armoricain située au sud de la Loire, comprenant l'actuelle Vendée ainsi que le Pays de Retz[29] et les Mauges, était habitée par le peuple gaulois armoricain des Ambilatres. Ce peuple était probablement établi de part et d'autre de la Sèvre Nantaise comme l'indiquerait l'étymologie de son nom[4]. Il occupait un territoire correspondant peu ou prou à ce qui devint progressivement le Pagus Arbatilicus (Pays d'Herbauges)[30], un pagus gallo-romain cité pour la première fois par Grégoire de Tours[31] et dont les frontières seront à peu près celles du Bas-Poitou[15]. Le territoire des Ambilatres, tourné vers la mer, entretenait des relations avec les Vénètes[32], puissant peuple, situé sur l'autre rive de la Loire, qui contrôlait le commerce dans l'embouchure de ce fleuve et sur la côte atlantique notamment via le port de Corbilo[4].
Le rattachement à la cité des Pictons
À la même époque, le peuple des Pictons, situés plus à l'est et au sud contrôlaient les espaces stratégiques du seuil du Poitou et du golfe qui prit par la suite le nom de ce peuple[33]. En Vendée, les Pictons étaient déjà présent dans le Sud-Est du territoire, dans la plaine, où ils bâtirent une ville sur le site des Chirons (Le Poiré-sur-Velluire) leur permettant probablement l'accès au golfe des Pictons[34].
À la suite de la guerre des Vénètes, le territoire des Ambilatres fut rattaché à la cité des Pictons en récompense de l'aide apporté par les Pictons aux Romains dans leur guerre contre les Vénètes en -56[4].
La Cité des Pictons connut ainsi une importante expansion territoriale puisqu'elle s'étendit désormais sur l'ensemble de l'actuel département de la Vendée ainsi que sur les Mauges et sur la partie de l'actuelle Loire-Atlantique située au sud de la Loire[4]. Sur cette dernière, les Pictons fondèrent le port de Ratiatum sur la Loire qui devint par la suite la ville de Rezé.
Toutefois, ce n'est véritablement qu'aux alentours de l'an Mil que ce territoire armoricain entra véritablement dans la sphère d'influence Poitevine et Aquitaine[35],[9]. En effet, durant près d'un millénaire, la partie occidentale du Poitou, très rurale et mal contrôlée, fut disputée par les Angevins et les Bretons et format même un comté indépendant du Poitou au IXe siècle.
Les Grandes Invasions
À l'époque de la division de l'Empire romain, les Taïfales, peuple originaire du monde germanique, étaient présents en Bas-Poitou et se battaient au service des Romains. Des terres leur furent concédées par la suite sur les bords de la Sèvre Nantaise, territoire qui devait être relativement sauvage à l'époque. Ce peuple donna son nom à cette région du Bas-Poitou qui devint le Pagus Thaiphalgicus ou Theophalgicus, le pays de Tiffauges. Ce pagus "pays" vint s'ajouter aux deux autres déjà présents dans la région : le pays d'Herbauges sur le littoral et le pays des Mauges à l'intérieur des terres.
Les Francs saliens forment alors un groupe occidental qui s'est en partie fondu dans les territoires gallo-romains au parler roman, devenant ainsi la langue d'oïl. Ils s'installent de façon certaine en Deux-Sèvres dès l'époque des mérovingiens et jusqu'à l'île de Noirmoutier, puis, au tout début de l'époque carolingienne. Ils exploitent les mines de Melle de 602 jusqu'aux environs de 995. Situées sous la ville et aux alentours, ces mines fournissent la part la plus importante de l'argent produit dans l'Empire. Après l'ère du plomb sous Dagobert Ier et la fin des Mérovingiens avec Childéric III, les Francs utilisent l'argent pour leur monnaie : deux types de monnaies d'argent y sont frappés, l'obole et le denier, sous Pépin le Bref, Charlemagne avec son monogramme, Louis le Pieux et Charles le Chauve. Toutefois ce commerce se concentrait le long de l'axe majeur de circulation que constituait le seuil du Poitou et le territoire Bas-Poitevin situé dans une enclave à l'ouest, restait quant à lui en marge de cet arc de développement[36].
Le nom de « Gâtine », superficie d'à peu près le tiers central du Poitou et qui est situé au nord-ouest de Melle, est directement issu de la présence des Francs saliens à cette époque, d'où l'influence du vieux bas francique sur la toponymie et l'étymologie des noms de familles toujours présentes, aux racines d'origine germanique, encore traduisible de nos jours, tantôt en néerlandais, tantôt en allemand.
Haut Moyen Âge : un espace disputé entre Aquitains et Bretons (Ve – XIe siècles)
Un territoire en périphérie du Poitou et du royaume d'Aquitaine
Jusqu'aux IXe et Xe siècles, le Poitou, membre de l'Aquitaine, s'étendait jusqu'à la Loire, et ce, depuis le partage administratif de la Gaule effectué sous l'empereur Auguste. Ainsi, à l'époque, le comté du Poitou incluait encore le pays des Mauges[6], ainsi que la partie de l'actuelle Loire-Atlantique située au sud de la Loire.
Toutefois, l'ensemble de cette partie occidentale de la Cité des Pictons puis du comté du Poitou a longtemps été plus rurale que le reste du Poitou et du bassin aquitain[36]. Cette caractéristique s'explique notamment par l'appartenance de cette région au plateau armoricain, dont la géologie favorise l'habitat dispersé, l'élevage et le bocage plutôt que la céréaliculture et l'habitat groupé. En Vendée, cette importante ruralité s'observa d'ailleurs jusqu'au milieu du XXe siècle[9] ce qui valut souvent à cette région d'être considérée comme un espace dit de la « France profonde ». La pauvreté rurale valut d'ailleurs aux Vendéens le sobriquet méprisant de « ventrachoux » (ou ventre à choux) qui renvoie notamment aux stéréotypes du campagnard simple et rustre[41] ; le terme de « plouc » désignant, quant à lui, à l’origine, le paysan breton.
Dans, ce contexte, les Pays d’Herbauges, de Tiffauges et des Mauges ont connu au fil des siècles, un processus d'autonomisation vis-à-vis-à-vis du reste du Poitou qui se manifesta notamment au haut Moyen Âge[42]. En effet à cette époque, les Vikings (ou Normands dans la bibliographie ancienne) menés par leur chef Hasting[43] attaquent, puis occupent à la fin du VIIIe siècle les îles du Bas-Poitou. Ils s'en servent ensuite de bases arrière pour leurs actions, et remontent les fleuves de l'Ouest de la France, détruisant les monastères de Luçon et de Saint-Michel-en-l'Herm, jusqu'à piller Melle et Poitiers de 852 à 865.
Le Bas-Poitou, et notamment ses abbayes, éloigné des grands centres de commandements aquitains, était très vulnérable à ces raids. C'est dans ce contexte que fut créé le comté d'Herbauges.
Du fait de sa grande ruralité et de la distance importante qui le séparait de Poitiers, ce territoire était soumis à l’attraction de la ville de Nantes. Renaud d'Herbauges, bien qu'originaire du royaume d'Aquitaine se mit au service des Francs et reçu ainsi de leur part le titre de duc de Nantes[1].
Après que le comté d'Herbauges ait disparu, les comtés et vicomtés voisins ont tenté d'étendre leur influence sur le territoire de cet ancien comté[1]. Le territoire bas-poitevin est ainsi devenu une région de contact entre la Bretagne, l'Anjou et le Poitou. Ainsi l'enclave qu'a constitué le Bas-Poitou entre l’axe ligérien au nord, l’axe aquitain au sud, avec le seuil du Poitou et la porte Rochelaise, a longtemps été l’enjeu des ambitions territoriales opposées des duchés d’Aquitaine, de Bretagne et du royaume de France[45].
Rattachement des pays d'Herbauges de Tiffauges et des Mauges au duché de Bretagne (Xe – XIe siècles)
Pendant plusieurs siècles, les frontières de ces comtés et duchés voisins en Bas-Poitou ont été relativement mouvantes. Elles se sont stabilisées lors de la création des marches Bretagne-Poitou-Anjou.
Ces marches qui s'étendaient sur le nord des Pagi d'Herbauges et de Tiffauges, ne tenant pas compte des frontières de ces anciennes circonscriptions, ne délimitaient pas des espaces homogènes mais les avancées des armées à la conquête du territoire Bas-Poitevin[1].
La concurrence entre les différents comtés pour le contrôle de ce territoire frontalier qu'était le Bas-Poitou a permis à ses habitants, de part et d'autre des frontières, de bénéficier d'un ensemble de privilèges et a certainement donné aux communautés rurales la possibilité de profiter de davantage de libertés que dans d'autres régions[1].
Ainsi, à partir de l'intégration du Poitou au Domaine royal français, à la fin du Moyen Âge, la région du bocage vendéen s'est souvent soulevée contre les autorités afin de ne pas avoir à payer la gabelle[47], impôt sur le sel dont le régime était différent selon les provinces. Aussi, sous l'Ancien Régime, comme la Bretagne mais contrairement au reste du Poitou, le Bas-Poitou était exempté de gabelle (pays de franc-salé)[10],[46]. Le sel n'étant pas taxé, il fut abondamment utilisé dans la conservation des aliments et notamment dans celle du beurre, si bien que le beurre salé (et demi-sel) est aussi traditionnellement utilisé dans la cuisine locale[48].
Conquête par l’Aquitaine et intégration au Poitou (XIe – XIIIe siècles)
Les comtes du Poitou et ducs d’Aquitaine, soucieux d’intégrer la partie occidentale du Poitou au reste du comté et à l’Aquitaine mènent ainsi une importante politique d’aménagement du territoire sur ce qui devient progressivement le Bas-Poitou.
Action du nouveau pouvoir en faveur du développement de la région
À la fin de la période de la domination Aquitaine sur la région, le Bas-Poitou, en marge du Poitou, ne possédait aucune structure administrative propre et était toujours entièrement administré depuis Poitiers. Par ailleurs sur le plan économique, bien que la noblesse aquitano-poitevine ait réalisé des aménagements afin d'exploiter économiquement le Bas-Poitou, ces derniers s’étaient concentrés essentiellement sur le développement de la plaine vendéenne[9] où la réalisation d'infrastructures avait permis de connecter la ville de Poitiers au littoral et à ses ressources (notamment aux marais salants d’Olonne) via Niort. Toutefois, l’essentiel du territoire et en particulier la région du bocage avait été globalement laissé à l’abandon et restait un espace rural relativement cloisonné[9].
Au XIVe siècle, les Plantagenêts avaient perdu au siècle précédent l’essentiel de l’Aquitaine mais possédaient encore sa frange littorale : la Guyenne, située de part et d’autre de l’estuaire de la Gironde. Lors de la guerre de Cent Ans, les Plantagenêts tentent, depuis la Guyenne de reconquérir leurs anciens fiefs Aquitains et notamment le Poitou qui tombe en leur possession après le traité de Brétigny. Ainsi le Poitou et notamment sa partie littorale, devient un vaste champs de bataille où s’affrontent le royaume de France et les Plantagenêts (royaume d'Angleterre). Les Abbayes du littoral vendéen, à l’instar de celle d’Orbestier[59] sont pillées, les ports sont incendiés. Le Prince Noir, sillonne la région et commet de nombreuses exactions. Le territoire est toutefois repris quelques décennies plus tard par le camp français.
La Renaissance, la Réforme et les guerres de religion (XVIe – XVIIe siècle)
Exempté de gabelle, le Bas-Poitou connu une certaine prospérité économique grâce au commerce du sel, à la fin du Moyen Âge, ce qui y favorisa la diffusion du mouvement culturel de la Renaissance.
François Rabelais rejoint l'ordre franciscain au couvent du Puy Saint-Martin à Fontenay-le-Comte en 1520, où il étudia le grec et le latin, ainsi que les sciences, la philologie et le droit. Il y poursuit ses études et fréquente les beaux esprits de la cité dans les salons du célèbre légiste André Tiraqueau. Il y rencontre l’évêque de l’abbaye bénédictine de Maillezais, Geoffroy d’Estissac. De franciscain, dont l’autorité de l’ordre ne lui convenait guère, il devient bénédictin, et surtout secrétaire particulier de Geoffroy d’Estissac : c’est un moine en « demi-congé[61] ». Le langage poitevin influence dès lors le style de la verve rabelaisienne[62].
Le protestantisme en Bas-Poitou (début XVIe siècle)
Du fait de la proximité de l'Atlantique, le Bas-Poitou a été beaucoup plus influencé que le reste de la province poitevine par des apports de marins et commerçants étrangers, dans une moindre mesure toutefois que la ville portuaire de La Rochelle ou les estuairescharentais et girondin, par exemple.
Les puissants liens commerciaux entretenus par La Rochelle avec les espaces calvinistes du Nord de l’Europe (ligue hanséatique) ont entraîné la diffusion de cette nouvelle confession dans cette ville ainsi que dans la plaine vendéenne et les ports du Bas-Poitou sous son influence, comme Talmont et la Chaume. Cette confession s'étend alors progressivement jusque dans bocage.
Dans le Bas-Poitou du XVIe siècle, villes et villages sont, eux-mêmes, divisés sur le plan confessionnel, à l’instar des Sables-d’Olonne, où le quartier de la Chaume, peuplé de marins, se convertit au calvinisme tandis que le quartier du bourg, situé de l’autre côté du chenal, reste essentiellement catholique[63].
Au début du XVIIe siècle dans le Sud-Ouest de la France, les huguenots se révoltent et tentent d'établir une république protestante. Entre 1621 et 1628, le roi et la Ligue catholique mènent une campagne depuis Nantes et reprennent les territoires protestants du Bas-Poitou et de l’Aunis. Les villes sont reprises les unes après les autres. En 1622, les huguenots du Bas-Poitou et d'Aunis affrontent les troupes de Louis XIII sur l'île de Riez. L'armée protestante est défaite et environ 4 000 protestants sont massacrés, tandis qu'environ 700 d'entre eux sont emprisonnés au Sanitat de Nantes.
Le reste de l'armée huguenote du Bas-Poitou se réfugie à la Rochelle, qui finit elle aussi par tomber, en 1628, après un long siège.
L'émigration (XVIIe et XVIIIe siècles)
Les protestants ayant survécu connaissent des persécutions. Ces dernières prennent la forme de dragonnades et s'accentuent après la révocation de l'édit de Nantes en 1685.
Reconversion au catholicisme (XVIIe et XVIIIe siècles)
Après la période des guerres de religion, quelques minorités protestantes se sont maintenues dans le bocage, toutefois, la majorité des Bas-Poitevins se sont reconvertis au catholicisme dans le cadre de la Contre-Réforme.
En effet, contrairement au Bas-Poitou, et plus généralement à l'Aquitaine, marqués par le calvinisme, la Bretagne était restée relativement catholique aux XVIe et XVIIe siècles[65]. Cette caractéristique s'explique par l'histoire spécifique de ce territoire. Dès le Haut Moyen Âge, la Bretagne bénéficiait déjà d'une plus forte densité de prêtres et de moines ainsi que d'une certaine indépendance religieuse[66]. Le catholicisme s’est progressivement lié avec l'identité Bretonne au travers de pratiques à la fois spirituelles et culturelles (les pardons, les taolennou, l'art religieux...)[65].
Par la suite, comme la Bretagne, la Vendée et en particulier la région du bocage, connu longtemps des taux de pratique catholique supérieurs à la moyenne nationale.
La Révolution française
La création des départements de la Vendée et des Deux-Sèvres (1790)
Lors de la Révolution française, les provinces d'ancien régime son supprimées. En revanche, l'Assemblée constituante crée le , un nouvel échelon territorial : le département. Le Poitou est alors divisé en trois départements : la Vienne, les Deux-Sèvres et la Vendée, alors qu'historiquement, il n'existait en Poitou que le Haut-Poitou et le Bas-Poitou[2]. Le concept de « Moyen Poitou » pour désigner les Deux-Sèvres n'est apparu qu'après la création de ce département qui rassemblait des territoires appartenant auparavant au Haut et au Bas-Poitou[2]. Le Bocage bressuirais, partie orientale du territoire Bas-Poitevin, située entre la Sèvre Nantaise et le Thouet, fut ainsi séparée du reste de la Vendée pour former le nord-ouest des Deux-Sèvres.
La révolte Bas-Poitevine connut toutefois un destin différent des chouanneries bretonne ou bas-normande puisqu'en Bas-Poitou les insurgés parvinrent à se regrouper en une armée organisée, entraînant ainsi le déclenchement d'une véritable guerre : la guerre de Vendée. Cette guerre civile opposa, en Bas-Poitou et dans l'Ouest de la France, les révolutionnaires républicains (bleus) aux vendéens royalistes (blancs) entre l'an I et l'an IV (1793 et 1796). En octobre 1793, après plusieurs défaites, les insurgés, fuyant l'avancée des troupes républicaines, franchirent la Loire et marchèrent jusqu'au port de Granville, dans l'espoir d'un débarquement de renforts britanniques, en vain. Après l'échec de cette campagne, connu sous le nom de Virée de Galerne, une violente répression s'abattit sur la région (Noyades de Nantes, Colonnes infernales...) et marquât durablement la mémoire locale.
La Roche-sur-Yon : « la ville de Napoléon »
Le décret impérial du 25 mai 1804 (5 prairial de l'an XII) pris par Napoléon Ier, alors premier consul de France, dispose le transfert de la préfecture de la Vendée de Fontenay-le-Comte à La Roche-sur-Yon. Naît alors une ville moderne dessinée par les ingénieurs Cormier et Valot sous la forme d'un pentagone possédant un plan en damier organisé autour d'une vaste place civique.
Le 8 août 1808, face à la lenteur des travaux de construction de « sa » ville, Napoléon Ier s'y rend et devant les travaux dira : « J'ai répandu l'or à pleines mains pour édifier des palais, vous avez construit une ville de boue » (car Emmanuel Crétet, son ministre de l'Intérieur et directeur des Ponts et Chaussées, avait décidé sans son avis de la faire reconstruire par François Cointeraux premier spécialiste du pisé).
Certains travaux seront finis après la chute du Premier Empire, comme l'église Saint-Louis, commandée en 1804 et terminée en 1829. La Roche-sur-Yon compte aujourd'hui encore plusieurs bâtiments de style néo-classique comme le théâtre municipal, l'église Saint-Louis ou bien l'ancien palais de justice.
Cas unique en Europe, La Roche-sur-Yon a changé huit fois de nom en moins de 70 ans :
La Roche-sur-Yon (avant le 28 août) ;
Napoléon (pendant le Premier Empire) ;
La Roche-sur-Yon (une quinzaine de jours en 1814) ;
Bourbon-Vendée (pendant la Restauration d'avril 1814 à avril 1815) ;
Napoléon (d'avril à juin 1815 pendant les Cent-Jours) ;
La Roche-sur-Yon, préfecture de la Vendée est aujourd'hui la ville la plus peuplée de la Vendée et son principal centre urbain.
Première guerre mondiale (1914-1918)
La Vendée fut particulièrement marquée par la première guerre mondiale. Les paysans étant davantage envoyés sur le front que d'autre groupes sociaux, cette région, encore très rurale, connut, à l'instar de la Bretagne, des taux de mortalité largement supérieurs à la moyenne nationale[71].
Terres gagnées sur l'océan
Marais breton-vendéen
Situé au nord-ouest, vers Challans, sur le littoral de l'océan Atlantique, le Marais breton-vendéen ou Marô (le marais en patois vendéen) ou « Marais breton », marque la limite entre deux anciennes provinces françaises, la Bretagne et le Poitou.
Dans l'Antiquité et au début du Moyen Âge, le Marais poitevin n'existait pas encore et un vaste golfe parsemé d'îles et d'îlots s'étendait à l'intérieur des terres, dans le prolongement du Pertuis Breton, jusqu'à hauteur de l'actuelle ville de Niort.
Le double cœur est un symbole historiquement présent en Bas-Poitou. Le symbole du cœur transpercé d’une flèche est très ancien dans la région ; peut-être d’origine préchrétienne[72] il remonterait à l'antiquité. Toutefois, il semble véritablement apparaitre au Moyen Âge[72] et être dérivé de la « guimbarde »[73]. Ce bijou, symbole d’amour, fabriqué principalement à Niort et à Nantes était épinglé par les hommes au col de leurs vestons[73] lors des mariages. Ce bijou fut aussi utilisé par les seigneurs protestants Bas-Poitevins lors des guerres de religion[72]. Le symbole fut ensuite récupéré par le père de Monfort et transformé en Sacré-Cœur, symbole religieux de l’amour du Christ, lors des missions paroissiales qu'il mena sur ce territoire au XVIIIe siècle dans le contexte de la Contre-Réforme.
En 1793, le Sacré-Cœur alors très présent dans la région, devint, le symbole des insurgés lors des guerres de Vendée.
Enfin en 1943, le double cœur devint le blason officiel du département de la Vendée[73].
Le Bas-Poitou étant un territoire largement ouvert sur l’Atlantique, les Vendéens pratiquent la pêche depuis des siècles. Les sardines de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, la sole sablaise, la margate (seiche) et le thon de l'île d'Yeu sont péchés au large. Les anguilles sont quant-à-elles traditionnellement prélevées dans le marais poitevin tout comme les écrevisses.
Sur le plan agricole, comme le reste du massif armoricain, le bocage vendéen, s’est spécialisé dans l’élevage[76], et le territoire Bas-Poitevin est à l'origine de plusieurs races et espèces locales :
La charcuterie est aussi présente dans la région. Le jambon de Vendée (IGP 2014) est une spécialité locale, tout comme la fressure (abats de porc), qui constitue un plat typique du Bocage vendéen et des Mauges.
La Vendée produit également du beurre (AOP Charentes-Poitou) et compte aussi de nombreux fromages tels que l’halbran et la mizotte ou encore le vacher vendéen et le moelleux vendéen.
Desserts et gâteaux
Les brioches de Vendée ont acquis une renommée mondiale et constituent l’un des produits les plus représentatif du territoire. On y trouve la brioche ainsi que la gâche vendéenne qui comporte davantage de beurre et de crème fraîche et dont la recette améliorée au XIXe siècle donne la brioche vendéenne.
D'autres spécialités sucrées sont typiques de la région :
La mogette, rapportée d’Amérique du Sud au XVIe siècle : des moines découvrirent en périphérie du marais poitevin un environnement propice à sa culture. Traditionnellement consommé avec le jambon de Vendée, le jambon-mogette constitue un des plus célèbres plat vendéen.
Grâce à la douceur climatique que lui procure sa situation au sud de la Loire, la Vendée est une région de viticulture. On y trouve les Fiefs-vendéens, vins AOC/AOP, qui comprennent des vignobles se déployant sur cinq terroirs : Mareuil, Brem, Vix, Pissotte et Chantonnay[78]. La gastronomie locale comprend aussi plusieurs apéritifs et liqueurs telles que la Trouspinette, la Chouanette et le Kamok. L’apéritif est traditionnellement consommé avec le préfou, pain sans levain enfourné, garni d’ail et tartiné de beurre.
L’herbe d’égaille (herbe qui détourne), est une plante magique qui ferait perdre l’orientation à celui qui aurait l’imprudence de marcher dessus[80].
Le cheval Mallet est une légende commune à l’ensemble du grand-Ouest français. En Bas-Poitou, elle raconte qu’un cheval blanc fantastique serait apparu notamment à proximité du village de Saint-Benoist-sur-Mer pour tenter les voyageurs nocturnes et amener les imprudents aux royaume des morts.
La bête d'Angles, ou malbeste. Dévoreuse des jeunes filles du village d'Angles aurait été vaincu par le curé local.
Plusieurs groupes de musique locaux dont Arbadétorne[83] et les Joyeux Vendéens continuent de faire vivre la musique traditionnelle du Bas-Poitou[84].
Danses traditionnelles
Plusieurs grands types de danses traditionnelles étaient historiquement présentes en Bas-Poitou et se répartissaient en fonctions des régions naturelles[85]
Plusieurs traditions entouraient les fêtes de mariage en Vendée, dont l'une des plus connues est la « danse de la brioche » réalisée avec la brioche offerte aux mariés par le parrain ou par la marraine[89]. Lors de cette danse, qui se déroulait au cours de la noce, généralement à minuit, les mariés devaient soulever au-dessus de leur tête une énorme brioche sur un plateau en bois tout en effectuant une danse sur un musique traditionnelle[90]. Les convives passaient en dessous du plateau en se tenant la main tout en dansant.
Sous l'Ancien Régime, sur le plan linguistique, la culture y est globalement la même qu'en Haut-Poitou et en Aunis: région de langue d'oïl, le Poitevin est le dialecte couramment parlé.
Carte des langues en Bretagne et dans les régions voisines selon Pierre Bonnaud.
Les caractéristiques géographiques et culturelles du bocage vendéen, ont contribué à l'émergence endogène d'une région industrielle[92]. Cet espace forme un système productif local, également qualifié de district industriel.
Architecture traditionnelle et patrimoine bâti
Architecture traditionnelle
Bien que Fontenay-le-Comte, ancienne capitale de la région, et porte commerciale vers le bassin aquitain, possède une certaine richesse architecturale, on peut noter, toutefois, que le Bas-Poitou ne comporte pas un patrimoine bâti aussi conséquent que les régions voisines.
En effet contrairement au Haut-Poitou, à l'Aunis, à l'Anjou, et à la Bretagne, la région, à l'écart des grands axes commerciaux, est longtemps restée faiblement urbanisée[9]. Cette pauvreté rurale a, d’ailleurs, souvent poussée les paysans locaux à utiliser des matériaux naturels et peu coûteux, tels que le roseau ou la terre, qui se retrouvent notamment dans la « bourrine », longère traditionnelle du marais Breton-Vendéen.
Par ailleurs, le territoire du Bas-Poitou ayant longtemps fait partie du duché d’Aquitaine, l'architecture traditionnelle locale comporte un certain nombre de caractéristiques héritées de cette influence, telles que les toits plats en tuile canal[5] ou la présence de clocher roman à tour carrée et à la silhouette relativement, massive (église Notre-Dame du Vieux Pouzauges, prieuré Saint-Nicolas des Sables-d’Olonne).
Les coiffes traduisaient également l'appartenance sociale et se portaient essentiellement les dimanches et les jours de fête. À l’instar des musiques et des danses, les coiffes se répartissaient en fonction des régions naturelles, également qualifiées de pays traditionnels.
Ainsi dans le Sud-Vendée, les femmes portaient généralement la « cabanière », coiffe typique du marais poitevin, également présente dans la plaine vendéenne[98]. Dans le bocage elles portaient la « grisette »[99] tandis que le « bonnet rond de Bressuire » était porté aux alentours de Bressuire.
Les coiffes « maraîchines » portées dans le marais breton-vendéen et le Nord-Ouest du Bas-Poitou étaient de type « dormeuse » comme dans le Sud de la Bretagne[100].
Enfin, la coiffe sablaise, typique des Sables-d'Olonne et plus spécifiquement du village de pêcheur de la Chaume est probablement la coiffe vendéenne la plus célèbre[101].
Dans le Haut-Poitou, d'autres types de coiffes étaient portées à l'instar de la coiffe pantine et de la « Malvina » dans la Vienne.
Le palet est un jeu apparu au Moyen Âge qui se rapproche de la pétanque et qui à l’origine était présent dans plusieurs provinces françaises, mais qui n’a connu une popularité véritablement importante qu'en Vendée et en Bretagne[102],[103].
Ainsi, aujourd'hui, le palet, est un jeu traditionnel (et un sport), à la fois vendéen et breton mais qui ne joue pas de la même manière et avec les mêmes objets dans les deux régions[104]. Le palet vendéen, pratiqué en Vendée ainsi que dans les territoires limitrophes (Deux-Sèvres, Sud du Maine-et-Loire et de la Loire-Atlantique)[104], se joue sur des plaques en plomb avec des palets en fonte ou en laiton tandis qu'en Bretagne, le palet breton se joue à même le sol ou sur une planche en bois[102]. L'objectif du jeu est de lancer ses palets au plus près du palet le plus petit, appelé le « maître. » En 1987 les associations pratiquant le palet vendéen se sont structurées sous l’égide de la Fédération française des jeux de palets (FFJP) qui a ensuite intégré la Fédération nationale du sport en milieu rural (FNSMR)[103].
Peinture
Aux XIXe et XXe siècles, la région accueillit de nombreux artistes-peintres, dont certains furent largement inspirés par les paysages locaux.
Alain Chauvet et Jean Renard, La Vendée : Le pays, les hommes, Les Sables-d’Olonne, édition le Cercle d’Or, 1978
Cédric Janneau. Le Bas-Poitou du Xe siècle au milieu du XIIIe siècle : organisation de l'espace, affirmation du lignage et évolution des structures de la société. (Thèse d'histoire médiévale). Poitiers : Université de Poitiers, 2006. 1698 p.
Alain Chauvet, Porte nantaise et isolat choletais. Essai de géographie régionale., Nantes, Hérault-Editions, 1987, 270 p.
Alain Chauvet, « L'Armorique : essai de géographie régionale », Norois n°127, juillet-septembre 1985, pp. 345-364
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Références
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Untuk kegunaan lain, lihat Inggris (disambiguasi). Gerbang Kampung Inggris Pare di Desa Pelem, Kecamatan Pare, Kabupaten Kediri Kampung Inggris Pare (bahasa Inggris: Pare English Village) adalah sebuah julukan bagi suatu perkampungan yang terletak di sekitar Jalan Anyelir, Jalan Brawijaya, Jalan Kemuning di Desa Tulungrejo dan Desa Pelem, Kecamatan Pare, Kabupaten Kediri, Jawa Timur. Perkampungan tersebut berkembang menjadi tempat belajar Bahasa Inggris. Sebagai tempat belajar, pemandanga...
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