Baya Hocine, de son vrai nom Baya Mamadi, née le dans la Casbah d'Alger, et morte le , est une militante indépendantiste algérienne d'origine kabyle. Elle a été également députée pendant quelques années.
Biographie
« Je suis née un dimanche 28 mai 1940 dans une famille de deux garçons plus âgés que moi l’un de 12 ans et l’autre de 8 ans. Aujourd’hui, j’ai 17 ans et je suis dans une cellule souterraine condamnée à mort depuis trois jours », écrit-elle dans un journal confisqué lors d'une fouille de sa cellule en prison. Sa famille est originaire d'Ighil Imoula[1].
Adolescente, elle est membre du FLN et du réseau « bombes » de Yacef Saâdi. Le , durant la bataille d'Alger, des bombes explosent dans les stades de Belcourt et d'El Biar faisant 9 morts et 45 blessés. Elle est l'une des poseuses de bombes. Arrêtée, elle est incarcérée à la prison de Barberousse le 28 février. Elle est condamnée à mort à 17 ans par le Tribunal permanent des forces armées d'Alger. Rejugée par le Tribunal permanent des forces armées d'Oran, elle est condamnée à nouveau le . Elle est la plus jeune des six femmes condamnées à mort pour des actes « terroristes » pendant la Guerre d'Algérie[2],[3].Elle n'est pas exécutée mais reste emprisonnée jusqu'en 1962. Elle est amnistiée à la suite des accords d'Evian[4].
Après l'indépendance, elle continue ses études pour occuper le poste de journaliste. Elle est élue députée en Algérie de 1977 à 1982[5].
↑Sylvie Thénault, « Les papiers de Baya Hocine. Une source pour l’histoire des prisons algériennes pendant la guerre d’indépendance (1954-1962) », L’Année du Maghreb, no 20, (DOI10.4000/anneemaghreb.4643, lire en ligne)
↑Vanessa Codaccioni, « (Dé)Politisation du genre et des questions sexuelles dans un procès politique en contexte colonial : le viol, le procès et l’affaire Djamila Boupacha (1960-1962) », Nouvelles Questions Féministes, vol. 29, no 1, , p. 32–45 (ISSN0248-4951, lire en ligne, consulté le )
↑Sylvie Thénault, « Défendre les nationalistes algériens en lutte pour l'indépendance. La « défense de rupture » en question », Le Mouvement Social, no 240, , p. 121–135 (ISSN0027-2671, lire en ligne, consulté le ) :