Le boulevard de Sébastopol, anciennement boulevard du Centre, est un boulevardparisien qui sépare les 1er et 2e, d'une part, des 3e et 4e arrondissements d'autre part.
Situation et accès
Long de 1 332 mètres et large de 30, il part de la place du Châtelet et se poursuit au nord par le boulevard de Strasbourg. C'est d'abord une voie de grande circulation pourvue de deux voies automobiles, un couloir de bus et une piste cyclable. Bien qu'il comporte quelques restaurants et de nombreuses boutiques, le boulevard de Sébastopol n'est pas réellement un lieu de loisir, contrairement au Marais et aux Halles entre lesquels il s'interpose.
En son extrémité sud, on peut apercevoir la coupole du tribunal de commerce de Paris qui se situe sur l’île de la Cité.
C'est la seule voie parisienne à passer par quatre arrondissements (à l'exception du Boulevard Périphérique et de la voie Georges Pompidou).
Origine du nom
Cette voie, précédemment « boulevard du Centre », est rebaptisée dès [1] afin de perpétuer le souvenir du long siège de Sébastopol ( au ) et la prise de ce port de guerre par l'armée anglo-française qui sont les principaux évènements de la guerre de Crimée (1853-1856).
Historique
Percement
Le boulevard de Sébastopol est l'une des voies les plus importantes percées par Haussmann lors des travaux de transformation de Paris. Il constitue un élément important du nouveau grand axe nord-sud qui traverse le centre de Paris et constitue l'axe d'accès à la gare de l'Est.
Le percement de cette voie est déclaré d'utilité publique en 1854 en même temps que celui de la rue de Turbigo et du prolongement de la rue Réaumur[2]. Tout d'abord nommé « boulevard du Centre », il est renommé « boulevard de Sébastopol » quelques jours après la victoire remportée le , par les troupes de Napoléon III[3].
Le boulevard est inauguré en 1858. Dans cette partie le boulevard nouveau a absorbé, englobé ou supprimé :
la rue Salle-au-Comte également appelée « rue de la Salle-au-Comte », jadis « rue au Comte-de-Dammartin », qui devait son nom à l'hôtel de Dammartin, où habita et fut tué au XVe siècle le grand chancelier de Marie. Cette rue allait à peu près de la rue Rambuteau à la rue aux Ours
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
En 2020, le boulevard accueille une voie cyclable séparée bidirectionnelle, qui devient la piste la plus fréquentée de Paris[6]. Le , l'adjoint transport de Paris annonce l'élargissement de la voie cyclable[7]. En mai 2023, la piste est utilisée par 17 000 vélos par jour[8], avec un record de fréquentation quotidienne établi à 28 417 passages le 10 octobre 2022, faisant de cet aménagement cycliste le plus utilisé de Paris devant ceux de la rue de Rivoli et du boulevard Magenta[9].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
Le boulevard de Sébastopol est cité dans la chanson Viens Fifine chantée par Jean Gabin[10].
No 18 : inscription MACL (Maison Assurée Contre L’incendie). À la fin du XIXe siècle, certaines compagnies d’assurance annonçaient le type de protection sur la façade des immeubles[11].
Ancienne inscription MACL (Maison Assurée Contre L'incendie).
Nos 101-103 : ancien immeuble Félix Potin, actuellement occupé par un magasin de l'enseigne Monoprix. En , lors de travaux effectués dans les caves du magasin Réaumur-Sébastopol, on découvre 8 fosses communes comprenant en tout plus de 200 squelettes. Ces ossements proviendraient du cimetière de la Trinité[13],[14],[15].
No 127 : Ernest Le Deley y avait un magasin de cartes postales.
No 131 : vestiges du couvent des Filles de Saint-Chaumont (ou couvent des Filles de l'Union chrétienne), fondé en 1673, reconstruit en 1734-1735 par Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne et en partie conservé. C'est le seul témoignage conservé des grands établissements pieux ou charitables construits le long de la rue Saint-Denis.
Le boulevard de Sébastopol est cité dans l'appel de l'abbé Pierre le : « Une femme vient de mourir gelée, cette nuit à 3 heures sur le trottoir du boulevard de Sébastopol ».
En , une manifestation de nuit y réunit plusieurs centaines de féministes, qui souhaitent dénoncer le fait que les femmes violées sont traitées en coupable, « soupçonnées d'avoir été imprudentes ou provocantes au motif qu'elles ont parlé à des inconnus ou sont sorties tard le soir, seules, sans protecteur » note l'historienne Séverine Liatard[16].
Le boulevard de Sébastopol, près de la place du Châtelet.
Dans la musique
Dans La File indienne, Georges Brassens chante : « Un chien caniche à l'œil coquin / Qui venait de chez son béguin / Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle / Descendait, en s'poussant du col / Le boulevard de Sébastopol / Tortillant de la croupe et redoublant le pas ».
↑Adolphe Alphand (dir.), Adrien Deville et Émile Hochereau, Ville de Paris : recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), (lire en ligne), « Décret du 29 septembre 1854 », p. 286.
↑Marquis Félix de Rochegude (Marie Joseph Edouard Félix de Robert d'Aquéria, marquis de Rochegude), Promenades dans toutes les rues de Paris par arrondissements, Librairie Hachette et Cie, Paris, 1910.