Brigitte Haentjens a étudié la pharmacologie à l'Université de Vincennes[3]. Elle a fait partie de la troupe étudiante de l'École des hautes études commerciales de Paris, où sa passion pour le théâtre s'est développée[3].Elle est formée en France où elle se familiarise avec les possibilités créatrices et théâtrales du corps à l'école de Jacques Lecoq[1].
Elle s'installe en Ontario, au Canada, en 1977, où elle coécrit La parole et la loi ainsi que Hawkesbury Blues[1],[3]. Elle entreprend ainsi une carrière de directrice artistique et de metteuse en scène qui se déploie en Ontario, où elle dirige le Théâtre du Nouvel-Ontario de 1982 à 1990, à Sudbury, et où elle mettra en scène plusieurs pièces en collaboration avec Jean-Marc Dalpé[1],[3].
De 1984 à 1990, elle est présidente de l'Association des théâtres francophones du Canada, qui a pour but de mettre en relation les petites compagnies de théâtre éloignées des grands centres comme Québec et Montréal et de défendre leur survie[1].
Afin d'avoir une plus grande liberté de création et de pouvoir travailler sur une création collective intitulée Je ne sais plus qui je suis, elle fonde sa propre compagnie, Sibyllines, en 1997[1],[4]. Je ne sais plus qui je suis, créée en collaboration avec sept autres femmes, a pour but d'illustrer « les fractures secrètes de l'identité féminine[2]». Elle est la directrice artistique de Sibyllines depuis sa fondation ainsi que du Théâtre français du Centre national des Arts depuis 2012[5],[6].
Au cours des dernières années, sa démarche de metteuse en scène s’est signalée par son audace singulière et le choix de ses collaborateurs[4]. Elle explore, entre autres, des thèmes comme le désespoir, la violence, la sexualité ainsi que la difficulté d'être une femme[4].
Brigitte Haentjens est l'une des instigatrices du Moulin à paroles, un évènement littéraire ayant eu lieu sur les Plaines d'Abraham à Québec les 12 et [7]. Une centaine de personnalités y ont lu sans interruption, jour et nuit, des textes marquants de l'histoire du Québec[7].
En 2003, Brigitte Haentjens est choisie comme présidente du jury du Prix des Lecteurs de Radio-Canada[2].
Écrits
Dans le recueil de poésie D'éclats de peines (1991), Brigitte Haentjens livre, en vers libres, la douleur et le désespoir d'une peine d'amour sur un ton nostalgique pour enfin retrouver espoir, maintenant « paisible comme la tendresse / d'un lit d'hiver »[8].
Strip, par Catherine Caron avec la collaboration de Brigitte Haentjens et Sylvie Trudel, Sudbury, Prise de parole, 1983, 48 p. (ISBN0920814492).
1932, la ville du nickel : une histoire d'amour sur fond de mines, par Jean-Marc Dalpé avec la collaboration de Brigitte Haentjens, Sudbury, Prise de parole, 1984, 62 p. (ISBN0920814611).
Matériaux pour Médée : fragments et réflexions autour de Médée-Matériau de Heiner Muller mis en scène par Brigitte Haentjens, par Stéphane Lépine avec la collaboration de Heiner Müller, Pierre Deshusses et Brigitte Haentjens, Montréal, Publications Sibyllines, 2004, 43 p.
Koltès-Haentjens : des signes noirs sur la blancheur du monde, par Stéphane Lépine avec la collaboration de Bernard-Marie Koltès et Brigitte Haentjens, Montréal, Sibyllines, 2006, 42 p.
Tout comme elle, avec Louise Dupré, Montréal, Québec Amérique, 2006, 110 p. (ISBN2764404549).
Un chœur qui bat : propos et entretiens sur l'œuvre de Louise Dupré et la production de la pièce Tout comme elle mise en scène par Brigitte Haentjens, par Stéphane Lépine avec la collaboration de Brigitte Haentjens, Louise Dupré et Nicole Brossard, Montréal, Publications Sibyllines, 2006, 36 p.
L'homme est un loup pour l'homme (et la femme--) : notes sur l'oeuvre de Sarah Kane et réflexions autour de la mise en scène signée Brigitte Haentjens de Blasté, par Stéphane Lépine avec la collaboration de Brigitte Haentjens, Montréal, Publications Sibyllines, 2008, 44 p.
Sous haute surveillance, le Moulin à paroles, avec Gilles Pellerin, Québec, L'Instant même, « coll. Instant scène », 2010, 191 p. (ISBN9782895023029).
Autres
Un regard qui te fracasse : propos sur le théâtre et la mise en scène, Montréal, Boréal, 2014, 219 p. (ISBN9782764623541).
Mises en scène
1979 : La Parole et La loi, collectif, Théâtre de la Corvée
2013 : Le 20 novembre de Lars Norén — La nuit juste avant les forêts avec Sébastien Ricard —Ta douleur en collaboration avec Francis Ducharme et Anne Le Beau[6]
↑ ab et cMarguerite Andersen, « Brigitte Haentjens : femme de génie », Liaison, no 122, , p. 19–19 (ISSN0227-227X et 1923-2381, lire en ligne, consulté le )
↑ abcde et fLouis Leroux, « Brigitte avant Haentjens : un engagement artistique en Ontario français », L’Annuaire théâtral : revue québécoise d’études théâtrales, no 61, , p. 15–41 (ISSN0827-0198 et 1923-0893, DOI10.7202/1051025ar, lire en ligne, consulté le )
↑ ab et cLouise Vigeant, « Brigitte Haentjens : la résistante : sibyllines. Un parcours pluriel. Dix ans de création », Jeu : revue de théâtre, no 129, , p. 99–101 (ISSN0382-0335 et 1923-2578, lire en ligne, consulté le )
↑DÉOF, « D'éclats de peines. Poésie. Par Brigitte Haentjens », dans Gaëtan Gervais et Jean-Pierre Pichette (dir.), Dictionnaire des écrits de l'Ontario français : 1613-1993, Ottawa, Presses de l'Université d'Ottawa, , p. 227.
↑Patrice Coquereau, « Hawkesbury Blues : un spectacle surprenant », Liaison, no 21, , p. 37–37 (ISSN0227-227X et 1923-2381, lire en ligne, consulté le )
↑ ab et cHélène Bernier, « On a découvert le théâtre, pis on aime ça! », Liaison, no 24, , p. 10–11 (ISSN0227-227X et 1923-2381, lire en ligne, consulté le )
↑Denis St-Jules, « Théâtre : les maux de tête de Brigitte Haentjens », Liaison, no 40, , p. 29–29 (ISSN0227-227X et 1923-2381, lire en ligne, consulté le )
↑Raymond Bertin, « Brigitte Haentjens se frotte à Shakespeare », Jeu : revue de théâtre, no 153, , p. 84–87 (ISSN0382-0335 et 1923-2578, lire en ligne, consulté le )