Autrefois traversé par la via francisca[1] qui avait remplacé l'antique « route du bronze » des ségusiaves, Bully est situé aujourd'hui en bordure de la Nationale 7, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Lyon, entre L'Arbresle et Tarare, aux confins sud du Beaujolais, dans le département du Rhône (69).
Bully, en latin Bulliacus, serait un nom d'origine gallo-romaine qui signifierait « propriété de la famille de Bullieu », famille dont les membres furent seigneurs du village au Moyen Âge. Mais il est également possible que ce nom vienne du latin bullire (bouillir) car Bully était connu du temps des Romains pour ses sources[2] dont la découverte à la fin du XIXe siècle, vers la Turdine, au bout de l'actuel chemin des Thermes, de deux bassins contenant des pièces de monnaie romaines frappées sous différents empereurs, atteste la renommée de l'époque. Ces vestiges sont malheureusement perdus aujourd'hui.
De nos jours, Bully compte environ 2 000 habitants, sur une superficie de 1 259 hectares, dont 250 en vignobles qui en font la première commune viticole du canton de L'Arbresle. Le bourg, dominé par le clocher de son église et le donjon du château, constitue un pittoresque village dominant la vallée de la Turdine. Bully est entouré des communes de L'Arbresle, Sarcey, Saint-Romain-de-Popey, Savigny, Le Breuil et Saint-Germain-Nuelles
Comme bon nombre d'autres villages du Beaujolais, la plupart des maisons anciennes sont construites en pierres dorées, ce qui donne un charme particulier à ce village.
Une des principales activités économiques est la viticulture avec la production du Beaujolais. La cave des vignerons de Bully est une des plus importantes du pays Beaujolais.
L'autoroute A89 passe sur le territoire de la commune depuis le . L'accès se fait via l'antenne de L'Arbresle depuis l'est et via le diffuseur de Tarare-Est (sur la commune de Saint-Romain-de-Popey, près de Pontcharra) depuis l'ouest.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 817 mm, avec 9,2 jours de précipitations en janvier et 6,4 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Le Breuil », sur la commune du Breuil à 5 km à vol d'oiseau[5], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 749,8 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Urbanisme
Typologie
Au , Bully est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle appartient à l'unité urbaine de L'Arbresle[Note 1], une agglomération intra-départementale regroupant huit communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 2],[10],[11]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lyon, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[11]. Cette aire, qui regroupe 397 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[12],[13].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (88,7 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (91,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
prairies (35,2 %), zones agricoles hétérogènes (29,5 %), cultures permanentes (24 %), zones urbanisées (5,7 %), forêts (5,6 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
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Histoire
Bully et ses seigneurs
Le premier seigneur de Bully qui nous soit connu est Ythier de Bullieu. Nous savons qu'il eut quatre fils d'un premier mariage (Achard, Hugues, Guillaume et Guy) et une fille d'un second mariage qui épouse un seigneur voisin, Étienne de Varennes.
À la suite d'événements relatés plus loin, la seigneurie de Bully revient à la famille de Varennes qui sera seigneur de Bully jusque vers 1370.
La famille de Jarolle possède les terres de Bully de 1370 à 1410.
À la suite d'une union, la seigneurie de Bully devient la propriété des Tholigny. C'est Philippe de Tholigny qui, à la fin du XVe siècle, fait édifier le château dont nous admirons encore aujourd'hui le donjon. Les armes de cette famille sont toujours visibles au-dessus de la porte d'entrée de la tour.
En 1590, la seigneurie passe à la famille Amyot jusqu'en 1663.
Clément Amyot occupe en son temps les fonctions de conseiller à Lyon, et de lieutenant à la compagnie du duc de Nemours. Le 22 juillet 1629, il accueille dans sa demeure seigneuriale (le château de Bully) le roi Louis XIII, lequel préfère éviter la ville de Lyon, touchée par la peste[15].
En 1663, Geneviève Amyot, devenue dame de Bully, épouse Daniel Cholier, seigneur de Cibeins, et apporte ainsi la seigneurie à la famille de Cibeins, une des plus anciennes familles nobles de Dombes.
Après la Révolution, le château de Bully sera acheté par la famille Génissieux qui le revendra en 1885 à François Gillet, un industriel lyonnais issu d'une vieille famille paysanne de Bully. C'est son fils Edmond qui, en 1900, confiera à l'architecte Gaspard André[16] la restauration du château pour lui donner l'aspect que nous lui connaissons aujourd'hui.
Le château ne se visite pas
La succession d'Ythier de Bullieu
Lorsque Guy, fils d'Ythier de Bullieu, entre comme moine à l'abbaye de Savigny, Ythier teste en faveur de l'abbaye, stipulant que tous ses biens reviendraient à cette dernière dans le cas où ses autres fils mourraient sans descendance.
Après la mort de leur père en 1095, Achard et Hugues, répondant à l'appel d'Urbain II et de Pierre l'Ermite, s'engagent dans la première croisade (1095-1099) et périssent tous deux en terre sainte.
Vers 1110, Guillaume, le dernier fils, meurt à son tour sans postérité. L'abbaye se dispose alors à prendre possession de son héritage, mais c'est sans compter sur Étienne de Varennes qui a épousé la fille d'Ythier.
Étienne de Varennes conteste les dispositions testamentaires d'Ythier et réclame toute la succession des de Bullieu. Dans un souci d'apaisement, l'abbé de Savigny abandonne à Étienne de Varennes les trois quarts de la succession mais ce dernier s'empare du tout par la force ; il fortifie une grange située sur la route de Savigny et y établit une garnison chargée de rançonner les gens de Savigny. Cette maison forte est connue aujourd'hui sous le nom de "Péage". À son tour, l'abbé va recourir à la force, s'empare de la maison forte et la détruit. L'archevêque de Lyon excommunie alors les religieux de Savigny. Guichard III de Beaujeu, suzerain d'Étienne de Varennes et protecteur de l'abbaye, intervient pour mettre un terme au conflit. On parvient à l'accord suivant : l'abbaye abandonne à Étienne de Varennes le château et les terres de Bully et ce dernier cède à l'abbaye l'église et tous ses biens et renonce à son droit de péage.
C'est ainsi que la famille de Varennes entra en possession des terres et du château de Bully.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[20]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[21].
En 2021, la commune comptait 2 076 habitants[Note 4], en évolution de +0,78 % par rapport à 2015 (Rhône : +3,94 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Terrains de sport (football, tennis, basket-ball, handball)
Piste de Kart : Karting Évasion
Cave des vignerons Bully Sud-Beaujolais
Garages automobiles
Caserne de sapeurs-pompiers
Maison de retraite : Le Hameau des aînés
Environnement
Sentiers de randonnées
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Château de Bully
Château construit vers 1480 par la famille de Tholigny. Restauré au XIXe siècle. Non visitable. Visible de l'extérieur uniquement.
Le château de Bully est de style Renaissance florentine.
À l'origine, c'était une construction militaire qui avait, entre autres, pour but de surveiller et de défendre la "via Fancisca" (VIe siècle) qui deviendra plus tard la RN7.
Église Saint-Polycarpe
L'église paroissiale de Bully a été construite entre 1857 et 1861 par l'architecte Journoud sur plans de Bossan. Conçue en pierre jaune de Glay et en pierre bleue d'Apinost. Amples voûtes hautes de 13 m. Piliers en pierre de Lucenay, aux chapiteaux finement sculptés. Vitraux de Barelon, Mauvernay, Bégule Statues de Joseph-Hugues Fabisch. Trois imposants lustres en bronze incrustés d'émaux. Rénovée entièrement en 1995.
La première mention de l'église de Bully remonte à 984, date à laquelle l'archevêque de Lyon reconnaît posséder cette église. C'est sans doute la famille de Bullieu qui a fait édifier la première église. De style roman, elle est alors située à l'intérieur du vingtain. Placée sous le patronage de saint Polycarpe, elle est dotée de trois autels sous les vocables de Saint-Clair, Saint-Roch et Saint-Eloy. De cet édifice primitif, il ne reste rien aujourd'hui.
En 1101, Hugues, archevêque de Lyon, fait don de l'église de Bully à l'abbaye de Savigny. Dès lors, c'est l'abbé qui nomme à la cure de Bully et cette situation perdurera jusqu'à la sécularisation de l'abbaye en 1780.
En 1742, le curé Claude Bayard, pour une raison inconnue, entreprend la construction d'une nouvelle église, cette fois-ci hors du vingtain, à l'emplacement de l'église actuelle. Cette nouvelle église est consacrée le 28 octobre 1743. L'ancienne église devient alors le bûcher de la cure. Spoliée à la Révolution et déjà très vétuste, elle est acquise en 1839 par monsieur Génissieux, déjà propriétaire du château, qui la fera démolir.
Au début de la seconde moitié du XIXe siècle, l'église étant devenue trop exigüe, le curé d'alors, l'abbé Giraud suggère l'édification d'une église plus spacieuse. Les plans seront dressés par Pierre Bossan, l'architecte de Fourvière et la construction commencera en 1857 pour s'achever en 1861. L'église est livrée au culte sans attendre, le reste des travaux s'échelonnant jusqu'à la fin du siècle.
Mais de fait, cette église restera inachevée. Il faudra attendre près d'un siècle et demi pour qu'en 1990, sous l'impulsion conjointe du conseil municipal et du conseil paroissial, soit décidée une restauration de l'édifice. Cette restauration sera réalisée entre janvier et juin 1995 et l'inauguration sera célébrée le 25 juin de cette même année.
Patrimoine culturel
Mairie de Bully
Située au "Vingtain", la mairie de Bully est un bâtiment du XVIIe siècle reposant sur des assises du XVe siècle de l'enceinte primitive. La galerie, soutenue par des colonnes de pierres en saillie sur la façade, date de 1927.
François Dumouchel (1772-?), artiste exilé dans le Bas-Canada, il est reconnu pour ses fresques animées et ses spectacles d'ombres chinoises. Lors de son séjour à Ville-Marie, il emprunta le pseudonyme « Euterke » pour signer son travail.
François Gillet créateur de la société de chimie au XIXe siècle, qui sera finalement vendu à Rhône Poulenc dans les années 1970.
Jean Mirio (1928 - 2018), héraldiste (élève de Jean Tricoud), généalogiste, et historien local, auteur de nombreuses monographies sur Bully et sa région.
Jean-François Bizot (1944 - 2007) écrivain, journaliste, fondateur d'Actuel, Nova press, Radio Nova et d'autres médias. Descendant de la famille Gillet par sa mère, il a grandi en bonne partie dans la commune, dans le château familial. Il est enterré au cimetière de Bully.
Télévision
Depuis le 31 mars 2005, un émetteur situé à Fourvière permet aux habitants de Bully de recevoir les programmes de la TNT.
Un autre émetteur situé sur le Crêt d'Arjoux a été allumé en septembre 2011 afin d'améliorer la couverture.
Notes et références
Notes
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de L'Arbresle comprend une ville-centre et sept communes de banlieue.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Il n'est pas évident de connaître l'exacte voie romaine traversant Bully qui, venant de l'Arbresle montait tout droit par l'actuel "chemin sous Bully" et "chemin du pavé" (en référence aux pavés romains dont on peut encore voir quelques vestiges dans les fossés de ce chemin près de la nationale) puis, au lieu-dit le Trève, bifurquait au nord vers Valsonne et à l'Ouest vers Tarare puis Roanne. Le nom via Francisca est en fait d'origine moyenâgeuse ce nom n'étant pas répertorié dans les voies romaines connues. Il est fort possible que ce tronçon ait fait partie de la Route de l'Océan (Lyon-Brest par Roanne, Nevers, Orléans, Tours, Angers, Nantes, Vannes, Carhaix), ou bien qu'il ait simplement fait partie d'une voie secondaire pour relier Lyon à Roanne si, comme certaines sources l'attestent, les deux grands itinéraires vers l'ouest passaient tous deux par Feurs. cf. Voies romaines en Gaule et vici.org. Dans tous les cas, comme la plupart des voies romaines en Gaule, il est fort probable que l'itinéraire existât déjà du temps des Gaulois et de l'époque du Bronze
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )