En 1984, il monte Rock Video International, une société de distribution qui apporte leurs premiers vidéoclips à l'URSS et au Japon[3]. À Tokyo, où il s'installe vers la fin de la décennie, il découvre avec l'intérêt le karaoké, et le ramène aux États-Unis, avant de le faire découvrir également aux Européens. Il rencontre un grand succès dans cette activité, produisant un millier de vidéos du genre dans l'Occident. En 1987, il crée en parallèle Art Associates, pour mettre en contact les collectionneurs avec les travaux d'Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat, rencontrés durant sa période new-yorkaise. Par la suite, la structure signera nombre d'artistes parmi lesquels Damien Hirst, Julian Schnabel et Anselm Kiefer[2],[3].
Production de cinéma
En 1991, Hanley et sa femme se lancent dans la production cinématographique en montant Muse Productions. L'année suivante sort leur premier film, Killer Instinct (Split Second), un thriller d'action assez mineur mais qui les fait connaître. Désormais installés à Venice, quartier balnéaire de Los Angeles, ils se rapprochent d'Harvey Weinstein, qui leur propose de racheter la moitié de Miramax pour 6 millions de dollars, mais ils préfèrent renoncer. Dopée par le succès de The Crying Game, la société sera revendue pour dix fois plus à la Walt Disney Compagny en 1993[1].
Leur premier grand succès vient en 1999, avec Virgin Suicides, qui lance la carrière de cinéaste de Sofia Coppola. Puis vient leur rencontre avec Bret Easton Ellis, et l'adaptation de son roman American Psycho, qui révèle l'acteur Christian Bale au grand public[3]. Depuis lors, Muse Productions enchaîne les succès autant que les controverses, profitant de ses contacts dans les divers milieux artistiques, participant à l'avènement de nouveaux talents[1],[5], et se fixant toujours pour ligne de conduite que « si l'idée est intéressante, alors elle sera bien accueillie »[3]. Par ses choix et son style, Hanley est souvent vu dans le milieu cinématographique comme un marginal, mais il est apprécié des réalisateurs pour sa réputation à leur laisser le final cut[1],[2].
Le couple rencontre néanmoins des difficultés juridiques en 2014, quand des tensions se nouent entre eux et Periscope Entertainment(en) sur la production de Séduction fatale. L'affaire se solde par un arrangement financier[6], mais l'année suivante, les Hanley sont de nouveau attaqués en justice par le cinéaste Mathew Cullen(en). Cullen, soutenu par l'actrice Amber Heard, accuse Hanley d'avoir dénaturé le film. En réponse, le producteur poursuit à son tour l'actrice, lui reprochant de n'avoir pas respecté les termes de son contrat[7]. Le film finit par sortir en 2018, mais le public ne suite pas[8].
Détour dans l'architecture
Les Hanley semblent depuis longtemps apprécier l'architecture. Déjà en 1992, leurs bureaux à Venice avaient été conçus par Frank Gehry[2]. En 2020, ils inaugurent de nouveaux bureaux en plein désert, dans le parc national de Joshua Tree, sous la forme d'une vaste villa tout en verre réfléchissant. Baptisée The Invisible House, cette « maison invisible » a été conçue par Chris Hanley lui-même, avec l'aide de l'architecte Tomas Osinski[9].
Filmographie
Sur tous les films ci-après, Chris Hanley et sa femme Roberta apparaissent en qualité de coproducteurs. Roberta est également réalisatrice sur Brand New World[10].