La cisticole est généralement repérée par son vol et son chant typiques : pendant un vol rapide et ondulé, elle émet à intervalles d'environ 0,7 s un « tchip » très puissant. Il est fréquent de l'entendre sans parvenir à la localiser[1].
Dénomination
Son nom français est issu de son nom latin cisticola venant du grec κίσθος (kisthos) signifiant « ciste, buisson » et du latin cola signifiant « habitant ». L'épithète spécifique juncidis vient du latin juncus, signifiant « jonc »[2].
Description
La cisticole des joncs est un des plus petits oiseaux d'Europe[1] : il mesure entre 10 et 14 cm de long pour un poids de 7 à 12 g (5 à 8 g pour la femelle)[3].
Elle est plutôt compacte, avec de petites ailes arrondies et une queue courte. Cette dernière est sombre avec des bords blancs, ce qui peut permettre de l'identifier ; elle la déplie en vol. Son bec rosâtre est fin et pointu, sa tête brun clair avec une couronne foncée. Elle possède un dos rayé de noir, une croupe cannelle et des dessous plutôt clairs.
Le mâle possède un bec plus sombre à la saison de la reproduction, ainsi qu'une couronne plus sombre[1].
Chant
Le cisticole chante systématiquement de jour et en vol, à plus de 5 m de hauteur. Il émet une note stridente à chaque ondulation, soit toutes les 0,7 s : tchip... tchip... tchip... sur une durée de 30 s[1].
Il a deux types d'appel, un tchip seul pour le contact ou l'alarme, et une série de clics métalliques pour le conflit[1],[3].
En France, on peut trouver la cisticole des joncs sur la côte méditerranéenne et le long du Rhône, l'Occitanie, la côte atlantique, la Bretagne et une partie de la côte nord[4].
La cisticole des joncs n'est pas migrateur, excepté pour quelques populations du nord de la Chine, ainsi que pour des populations d'Europe bien que seule une partie des oiseaux migre. Il peut cependant se déplacer en fonction des saisons[3].
Habitat
La cisticole des joncs habite les prairies ouvertes, notamment inondables, et les zones marécageuses, en particulier en présence de hautes herbes. On peut aussi la trouver dans les zones cultivées. Elle tend à chasser dans les environnements humides comme les roselières. On la trouve généralement à basse altitude mais elle peut monter à 3 000 m dans certaines régions[3].
Écologie et comportement
Alimentation
La cisticole des joncs se nourrit de petits insectes qu'elle trouve au milieu des roseaux qu'elle fréquente et ne délaisse pas les graines pour compléter son régime alimentaire. Dans ses quartiers d'hiver, les insectes consommés sont majoritairement des diptères et des larves ; les graines représentent tout de même un tiers de son alimentation[5].
Reproduction
La cisticole des joncs est généralement polygyne[6].
La saison de la reproduction varie fortement selon les régions, s'étendant entre mars et septembre dans l'hémisphère nord, et entre octobre et juin dans l'hémisphère sud. Il peut éventuellement y avoir plusieurs couvées par an[3].
Son nid vertical est construit par le mâle en 2 ou 3 jours, à l'aide d'herbe et de soie d'araignée. Il se trouve dans des herbes denses, à moins d'1 m de hauteur. La femelle double ensuite le nide avec des herbes fines, de la soie d'araignée ou de la laine[3].
Elle y pond 4 à 6 œufs, plus rarement 7, au rythme de 1 par jour. L'incubation dure 11 à 15 jours, à la suite de quoi les jeunes quittent le nid 11 à 15 jours après la naissance. Seule la femelle participe à nourrir les jeunes, jusqu'à 20 jours après qu'ils ont quitté le nid[3].
Plus gris-brun sur le dessus, rayures visibles, dessous plutôt gris avec des flancs ocres (mais moins que juncidis), nuque de la même couleur que la couronne.
Nommée d'après le marais de Leanyer près de Darwin. Petite taille, ailes pointues, queue courte, dos terne, rayures peu prononcées, rectrices larges et rondes avec un miroir cannelle. Ventre des mâles très blanc en plumage nuptial. De manière général assez roux.
Petite taille, ailes pointues, queue courte, dos terne, rayures peu prononcées, rectrices larges et rondes avec un miroir cannelle. Dos plus pâle que leanyeri. De manière générale plutôt terne.
Petite taille, ailes pointues, queue courte, dos terne, rayures peu prononcées, rectrices larges et rondes avec un large miroir cannelle chez les mâles et les femelles. Dos plus pâle que leanyeri et rayures plus marquées.
La cisticole des joncs et l'humain
Conservation
La cisticole des joncs est classé comme "préoccupation mineure" par l'UICN en raison de sa large population (plus de 1 000 000 de couples en Europe) et de son territoire très étendu[4].
Le territoire de la cisticole des joncs a tendance à s'agrandir : il a par exemple colonisé Malte dans les 50 dernières années[10], la Hongrie avec une première observation en 2006[11], le nord-ouest du Monténégro en 2004[12] ou encore la péninsule du cap York en 1996[13].
↑ abcd et e(en) IUCN, « Cisticola juncidis: BirdLife International: The IUCN Red List of Threatened Species 2017: e.T22713491A111070621 », IUCN Red List, International Union for Conservation of Nature, (DOI10.2305/iucn.uk.2017-1.rlts.t22713491a111070621.en., lire en ligne, consulté le )
↑(en) Grzegorz Kopij, « Diet of Cisticola species in South African grassland: Diet of Cisticola species », African Journal of Ecology, vol. 39, no 3, , p. 322–323 (DOI10.1046/j.1365-2028.2001.00315.x, lire en ligne, consulté le )
↑Richard Schodde et I. J. Mason, « Revision of the Zitting Cisticola Cisticola Juncidis (Rafinesque) in Australia, with Description of a New Subspecies », Emu - Austral Ornithology, vol. 79, no 2, , p. 49–53 (ISSN0158-4197, DOI10.1071/MU9790049, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Natalino Fenech, « Some food sources of the Zitting Cisticola (Cisticola juncidis) in Malta », Bulletin of the Entomological Society of Malta, vol. 5, , p. 161-163 (ISSN2070-4526, lire en ligne, consulté le )
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↑N. Stojnic, « Tivatska solila: the new Zitting Cisticola Cisticola juncidis breeding site at the Adriatic coast [Montenegro] », Ciconia (Serbia and Montenegro), (ISSN0354-2181, lire en ligne, consulté le )
↑Stephen Garnett et Gabriel Crowley, « A new population of the Zitting Cisticola 'Cisticola juncidis' on Cape York Peninsula », The Sunbird: Journal of the Queensland Ornithological Society, vol. 26, no 3, , p. 60–62 (DOI10.3316/informit.210486285537637, lire en ligne, consulté le )