Le curium se présente comme un métal radioactif, d'un blanc argenté et d'une grande dureté. Il se forme dans les réacteurs nucléaires : une tonne de combustible usé en contient en moyenne 20 g.
Le curium est formé pour la première fois à l'été 1944 à partir d'un élément plus léger, le plutonium. Cette découverte n'est tout d'abord pas rendue publique. Ce n'est que le 11 novembre 1945, au cours d'une émission américaine pour les enfants, que l'invité, Glenn T. Seaborg, auteur de la découverte, annonce au public son existence, en répondant à un jeune auditeur qui demandait si on avait découvert de nouveaux éléments[5].
Pour la fabrication d'un nouvel élément, on utilisait le plus souvent les oxydes de l'élément à irradier. Dans le cas présent, on déposait une solution de nitrate de plutonium 239 sur une feuille de platine de 0,5 cm2. La solution était alors évaporée, et le sel restant était chauffé suffisamment pour donner le dioxyde de plutonium PuO2. Après exposition dans le cyclotron, la couche était dissoute dans l'acide nitrique, puis précipitée par mélange avec une solution d'ammoniaque. Le reste était dissous avec de l'acideperchlorique. Une séparation finale avait lieu avec des échangeurs d'ions. Dans ces expériences, deux isotopes différents ont été produits : le curium 242 et le curium 240.
Le premier, 242Cm, a été obtenu en juillet/août 1944 par irradiation de plutonium 239 avec des particules α4 2He, ce qui donne l'isotope cherché à la suite d'une réaction (α, n) :
La demi-vie de cette désintégration a d'abord été mesurée à 150 j (meilleure mesure actuelle : 162,8 j[8]).
Le deuxième isotope, 240Cm, de plus courte vie, qui est produit de la même manière par irradiation de 239Pu par des particules α, n'a été découvert par la même équipe qu'en :
La demi-vie de la désintégration α subséquente a tout d'abord été mesurée comme 27,6 j (valeur actuelle 27 j[8]).
En raison de la continuation de la Seconde Guerre mondiale, la découverte du nouvel élément n'a d'abord pas été publiée. Le public ne l'apprit que d'une manière très curieuse : dans l'émission radio américaine Quiz Kids du , un des jeunes auditeurs a demandé à Glenn Seaborg, invité de l'émission, si l'on avait découvert de nouveaux éléments, au cours de la recherche sur les armes atomiques. Seaborg répondit positivement et dévoila ainsi l'existence de cet élément, ainsi que celui immédiatement inférieur en numéro atomique, l'américium[9]. Ceci arriva encore avant la présentation officielle à un symposium de l'American Chemical Society, le 16 novembre 1945.
La découverte des isotopes 242 et 240 du curium, leur production et leurs composés ont été brevetés plus tard sous le nom de « ELEMENT 96 AND COMPOSITIONS THEREOF », sous le seul nom d'inventeur de Glenn T. Seaborg[10].
Le nom de curium a été choisi par analogie avec « gadolinium », le métal des terres rares qui se trouve dans la classification périodique juste au-dessus du curium. Le nom du gadolinium avait été donné d'après le célèbre chercheur sur les terres rares, Johan Gadolin. Le choix de celui du curium fut fait en l'honneur de Pierre et Marie Curie[11], dont le travail scientifique avait ouvert la voie à la recherche sur la radioactivité :
« Comme nom pour l'élément de numéro atomique 96, nous aimerions proposer « curium », avec le symbole Cm. Il y a des preuves que l'élément 96 contient 7 électrons 5f, et est donc analogue à l'élément gadolinium avec ses 7 électrons 4f dans la famille des terres rares. Sur cette base, l'élément 96 serait nommé d'après les Curie, de manière analogue à la désignation du gadolinium, en l'honneur du chimiste Gadolin[6]. »
La première quantité pondérable de curium a pu être réalisée en 1947 sous forme d'hydroxyde de Cm(III), par Louis B. Werner(de) et Isadore Perlman(en)[12]. Il s'agissait alors de 40 µg d'hydroxyde 242Cm(OH)3, obtenu par irradiation neutronique d'américium 241Am[13]. Ce n'est qu'en 1951 qu'il a été présenté sous forme élémentaire par réduction de fluorure de Cm(III) CmF3 par du baryum[14],[15].
Distribution
Il a été établi en 2016 que lors de ses débuts, le système solaire contenait du curium. Ce résultat a pu être obtenu en repérant dans une météorite un excès d'uranium 235, très probablement obtenu par désintégration du 247Cm[16].
247Cm est l'isotope de plus longue vie du curium, mais sa demi-vie n'est que de 15,6 × 106 a. Pour cette raison, tout le curium initial contenu par la Terre à sa formation s'est désintégré. On fabrique artificiellement du curium en petites quantités pour la recherche. En outre, il s'en trouve de petites quantités dans les combustibles usagés des réacteurs nucléaires.
Le curium présent dans l'environnement provient pour la plus grande part des tests de bombes atomiques atmosphériques, jusqu'en 1980. Il peut y avoir des concentrations locales supérieures, dues à des déchets nucléaires et autres tests d'armes atomiques. En tous cas, le curium ne contribue que de façon négligeable à la radioactivité naturelle[17].
Dans les déchets de la première bombe H américaine Ivy Mike le sur l'atoll d'Eniwetok, outre la première découverte d'einsteinium et de fermium, on a trouvé, à côté du plutonium et de l'américium, des isotopes du curium, du berkélium et du californium : en ce qui concerne le curium, surtout les isotopes 245Cm et 246Cm, 247Cm et 248Cm en plus petites quantités, ainsi que des traces de 249Cm. Ces résultats, couverts par le secret militaire, n'ont été publiés qu'en 1956[18].
Obtention et préparation
Obtention des isotopes du curium
Le curium se forme en petites quantités dans les réacteurs nucléaires. On n'en dispose actuellement dans le monde que de quelques kilogrammes, d'où son prix très élevé d'environ 160 US$ par milligramme pour 244Cm[19]. Dans les réacteurs nucléaires, il se forme à partir de l'uranium 238U tout un ensemble de réactions nucléaires. Une étape importante dans ces processus est la capture neutronique ou réaction (n,γ), où le nucléide produit, qui est dans un état excité, perd son énergie en excès par rayonnement γ et se retrouve ainsi dans son état fondamental. Les neutrons libres nécessaires sont créés par les fissions des autres noyaux du réacteur. Dans ce processus nucléaire, la réaction (n,γ) est suivie de deux désintégrations β−, ce qui aboutit à la formation de plutonium239Pu. Dans les réacteurs surrégénérateurs, cette réaction entraîne la formation de nouveau matériau fissile.
Ensuite, deux réactions (n,γ) suivies d'une désintégration β− conduisent à l'américium 241Am. Celui-ci conduit, après une nouvelle capture (n,γ) et une nouvelle désintégration β− au 242Cm :
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Pour les besoins de la recherche, le curium peut être obtenu de façon efficace à partir de plutonium, que l'on obtient en grande quantité à partir de combustibles nucléaires usagés. Il est irradié par une source de neutrons à haut flux. Les flux ainsi obtenus peuvent être beaucoup plus élevés que ce qu'il y a dans un réacteur, si bien qu'une autre chaîne de réactions prédomine sur celle décrite auparavant. 239Pu est transformé par 4 captures neutroniques (n,γ) successives en 243Pu, qui donne par désintégration β− de l'américium 243Am avec une demi-vie de 4,96 h. Ce dernier, après une nouvelle capture neutronique qui forme de l'244Am, subit une désintégration β− avec une demi-vie de 10,1 h pour donner finalement du 244Cm[7] :
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Cette réaction a lieu aussi dans les réacteurs nucléaires, si bien que l'on retrouve un peu de 244Cm dans les produits de retraitement du combustible nucléaire.
À partir du 244Cm, de nouvelles captures neutroniques ont lieu dans le réacteur et donnent en quantités toujours décroissantes des isotopes plus lourds. Pour la recherche, les isotopes 247Cm et 248Cm sont particulièrement appréciés en raison de leur longue vie.
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Captures neutroniques (n,γ) pour les poids atomiques A=244 à 248, mais rarement pour A=249 ou 250.
Mais la production de 250Cm par ce processus est particulièrement défavorisée par la courte vie du 249Cm[n 1], ce qui rend improbables les captures neutroniques pendant cette courte vie. On peut produire 250Cm par désintégration α du californium 254Cf. Le problème est néanmoins que ce dernier se désintègre principalement par fission spontanée, et peu par désintégration α.
En raison des cascades de captures neutroniques et de désintégrations β−, le curium produit est toujours un mélange de divers isotopes. Leur séparation est particulièrement difficile.
Pour la recherche, on utilise de préférence 248Cm, en raison de sa longue vie. La méthode la plus efficace pour l'obtenir est la désintégration α du californium252Cf, que l'on peut obtenir en grandes quantités en raison de sa longue vie. 248Cm obtenu de cette manière possède une pureté isotopique de 97 %. Actuellement, on en fabrique ainsi de 35 à 50 mg par an.
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L'isotope 245Cm pur, intéressant pour la recherche seulement, peut être obtenu par désintégration α du californium 249Cf, que l'on obtient en très petite quantité de la désintégration β− du berkélium 249Bk.
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Préparation du curium métallique
Le curium métallique peut s'obtenir par réduction de ses composés.
Tout d'abord, c'est le fluorure de curium(III) qui a été utilisé pour la réduction. À cette fin, ce fluorure est mis à réagir, en absence totale d'eau ou d'oxygène, dans un appareil en tantale ou en tungstène, avec du baryum ou du lithium métallique[7],[14],[20],[21],[22].
Le curium est un métal artificiel radioactif. Il est dur et possède un aspect d'un blanc argenté, similaire au gadolinium, son analogue dans les lanthanides. Il lui ressemble également par ses autres propriétés physiques et chimiques. Son point de fusion à 1 340 °C est significativement plus élevé que ses prédécesseurs dans les transuraniens, le neptunium (637 °C[24]), le plutonium (639 °C) et l'américium (1 173 °C). Par comparaison, le gadolinium fond à 1 312 °C. Le point d'ébullition du curium est à 3 110 °C.
Au-dessus d'une pression de 23GPa, le Cm-α se transforme en Cm-β. Cette structure Cm-β a une structure cubique de groupe, avec le paramètre de réseau a = 493 pm[25], c'est-à-dire un réseau cubique à faces centrées (fcc) compact, avec une suite de couches ABC.
La fluorescence des ions Cm(III) excités est suffisamment longue pour pouvoir l'exploiter en spectroscopie de fluorescence laser résolue en temps[26]. La longueur de la fluorescence peut être expliquée par le grand écart en énergie entre le fondamental 8S7/2 et le premier état excité 6D7/2. Ceci permet une détection sélective de composés du curium parmi un lot bien plus important de processus de fluorescence plus brève d'autres ions métalliques ou substances organiques[27].
Propriétés chimiques
Le degré d'oxydation du curium le plus stable est +3 (Cm2O3, Cm(OH)3). À l'occasion, on le rencontre aussi au degré d'oxydation +4 (CmO2)[28],[29]. Son comportement chimique ressemble beaucoup à celui de l'américium et de nombreux lanthanides. En solution aqueuse, l'ion Cm3+ est incolore, alors que Cm4+ est jaune pâle[30].
Les ions curium font partie des acides de Lewis forts et forment donc les complexes les plus stables avec les bases fortes[31]. Dans ce cas, la formation de complexes n'a qu'une composante covalente très faible et se fonde plutôt sur les interactions ioniques. Le curium diffère dans son comportement de complexation des actinides précédemment connus comme le thorium et l'uranium, et ressemble par là aussi beaucoup aux lanthanides[32]. Dans les complexes, il préfère une coordination à 9 éléments, avec la géométrie de trois prismes triangulaires se chevauchant.
Aspects biologiques
Le curium ne possède, en dehors de son caractère radioactif (voir infra), aucune influence biologique spécifique[33]. L'absorption de Cm3+ par des bactéries et des archées a été étudiée[34],[35].
Propriétés fissiles
Les isotopes impairs du curium, en particulier 243Cm, 245Cm et 247Cm, en raison de leur haute section efficace, pourraient en principe servir de combustibles pour un réacteur thermique. En général, tous les isotopes, entre 242Cm et 248Cm, ainsi que 250Cm, peuvent soutenir une réaction en chaîne, même pour certains seulement avec des neutrons rapides. Dans un surrégénérateur rapide, n'importe quelle combinaison des isotopes indiqués ci-dessus pourrait être utilisée comme combustible[36]. L'avantage en serait que pour le retraitement du combustible usagé, il n'y aurait pas besoin de recourir à la séparation isotopique, mais simplement une séparation chimique du curium des autres éléments.
La table suivante donne les masses critiques pour une géométrie sphérique sans modérateur ni réflecteur, puis avec réflecteur, et enfin avec réflecteur et modérateur :
Isotope
Masse critique
Rayon
+ réflecteur
+réflecteur + modérateur
242Cm
371 kg
40,1 cm
243Cm
7,34 – 10 kg
10 – 11 cm
3 – 4 kg
155 g
244Cm
(13,5) – 30 kg
(12,4) – 16 cm
245Cm
9,41 – 12,3 kg
11 – 12 cm
3 – 4 kg
59 g
246Cm
18 – 21 cm
247Cm
6,94 – 7,06 kg
9,9 cm
3 – 4 kg
1,55 kg
248Cm
40,4 kg
19,2 cm
250Cm
16,0 cm
Avec un réflecteur, les masses critiques des isotopes impairs se situent vers 3 à 4 kg. En solution aqueuse avec réflecteur, la masse critique tombe encore bien plus bas ; ces valeurs ne sont précises qu'à 15 % près, en raison de l'incertitude sur les données physiques pertinentes, et corrélativement, on trouvera des indications très variables selon les sources[37],[36]. Mais en raison de sa rareté et de son prix élevé, le curium n'est pas utilisé comme combustible nucléaire, et selon la loi nucléaire allemande, il n'est pas classé comme tel[38].
Les isotopes impairs du curium, ici encore en particulier 245Cm et 247Cm, pourraient également, comme pour la construction de réacteurs, être utilisés pour la construction d'armes nucléaires. Des bombes au 243Cm devraient, en raison de la faible demi-vie de cet isotope, faire l'objet d'une maintenance importante. En outre, 243Cm, sous l'action de sa désintégration α dont il transforme l'énergie en chaleur, deviendrait excessivement chaud, ce qui compliquerait considérablement la construction d'une bombe. Mais le fait que les masses critiques sont pour certaines très petites pourrait permettre de construire des bombes miniaturisées. Cependant jusqu'à présent aucune activité de recherche dans ce sens n'a été publiquement évoquée, ce qui s'explique aussi par la faible disponibilité du curium.[Interprétation personnelle ?]
On ne connaît que des radionucléides et aucun isotope stable. En tout, on connaît 20 isotopes et 7 états isomériques, de 233Cm à 252Cm[8]. Les plus grandes demi-vies sont celles du 247Cm (15,6 × 106 ans) et du 248Cm (348 000 ans). Ensuite viennent 245Cm (8 500 ans), 250Cm (8 300 ans) et 246Cm (4 760 ans). L'isotope 250Cm est une curiosité, car une grande majorité (environ 86 %) de ses désintégrations sont des fissions spontanées.
Les isotopes du curium les plus utilisés techniquement sont 242Cm, avec une demi-vie de 162,8 j, et 244Cm avec 18,1 ans.
Ceci correspond à la règle selon laquelle la plupart des nucléides transuraniens de nombre de neutrons impair sont « facilement fissiles thermiquement ».
Le curium fait partie des substances les plus radioactives. Comme les deux isotopes préférentiellement engendrés dans les réacteurs, 242Cm et 244Cm, n'ont que de courtes demi-vies (respectivement 162,8 j et 18,1 ans), avec des énergies α de 6MeV environ, ils présentent une bien plus grande activité que par exemple le radium226Ra, engendré dans la chaîne de désintégration naturelle uranium-radium et qui a une demi-vie de 1 600 ans[40]. Cette radioactivité engendre une grande quantité de chaleur : 244Cm émet 3 W/g, et 242Cm monte jusqu'à 120 W/g[41]. Ces isotopes du curium peuvent, en raison de leur très grande émission de chaleur, être utilisés dans des générateurs thermoélectriques à radioisotope, sous la forme d'oxyde de curium(III) (Cm2O3), pour l'alimentation en énergie électrique, par exemple dans les sondes spatiales. Dans ce but, on a de préférence étudié l'utilisation du 244Cm. En tant qu'émetteur α, il lui faut un blindage notablement plus mince que pour un émetteur β. Cependant, son taux de fission spontanée, et de neutrons et γ associés, sont plus élevés que pour 238Pu. La combinaison d'un blindage plus lourd contre les γ, d'un taux d'irradiation neutronique supérieur et d'une demi-vie plus courte donnent finalement l'avantage au 238Pu avec sa demi-vie de 87,7 ans[42].
On a aussi essayé 242Cm pour remplacer 238Pu dans les générateurs thermoélectriques à radioisotope pour pacemakers. En effet, 238Pu engendré dans les réacteurs est toujours contaminé par du 236Pu venant de la réaction (n,2n) du 237Np. Or celui-ci contient dans sa chaîne de désintégration du thallium208Tl, qui est un puissant émetteur gamma. Un défaut semblable arrive au 238Pu fabriqué par irradiation par deutons de l'uranium. Les autres isotopes du curium produits tout simplement en quantités significatives dans les réacteurs conduisent vite dans leur chaîne de désintégration à des isotopes de longue vie, dont le rayonnement pour la construction de pacemakers n'a plus d'importance[43].
Les sondes lunairesSurveyor 5 à 7 avaient également des spectromètres alpha à bord. Mais ceux-ci travaillaient avec du 242Cm et mesuraient les protons éjectés par les particules α, ainsi que les particules α rétrodiffusées (renvoyées en arrière)[45],[46].
Production d'autres éléments
Le curium sert aussi de matière première pour la production de transuraniens et transactinides plus élevés. C'est ainsi que par exemple, l'irradiation de 248Cm par des noyaux d'oxygène 18O ou de magnésium 26Mg conduit respectivement aux éléments seaborgium (265Sg) et hassium (269Hs et 270Hs)[47].
Mesures de sécurité
Les degrés de danger indiqués dans la liste allemande Règlement sur les substances dangereuses(de) n'existent pas pour le curium et ses composés, car ils ne concernent que la dangerosité sur le plan chimique, qui joue un rôle totalement négligeable par rapport à ceux relatifs à la radioactivité. Cette dernière n'est de toute façon importante que quand il s'agit de quantités appréciables de matière.
Comme il n'existe que des isotopes radioactifs du curium, cet élément ne doit faire l'objet, comme ses composés, de manipulations que dans des laboratoires spécialisés, qui ont leurs propres règles de sécurité. La plupart des isotopes courants sont des émetteurs α, dont l'incorporation doit être évitée par tous moyens. Une grande partie des isotopes se désintègre partiellement au moins par fission spontanée. Le large spectre des produits de fission qui en résultent, et qui sont à leur tour souvent eux-mêmes radioactifs, éventuellement émetteurs γ de haute énergie, présente un risque supplémentaire, que l'on doit prendre en compte dans l'élaboration des consignes de sécurité[17].
Effets sur le corps
Si le curium est absorbé avec la nourriture, il est excrété pour la plus grande partie en quelques jours, et seulement 0,05 % parviennent à la circulation générale. Cette quantité se dépose à 45 % dans le foie, à 45 % dans les os et les 10 % restants sont éliminés. Dans les os, le curium se dépose en particulier à la limite entre le corps osseux et la moelle, inhibant ainsi la production de globules sanguins (hématopoïèse). Une diffusion ultérieure vers la corticale ne se produit ensuite que lentement[17].
Par inhalation, le curium entre nettement plus fort dans le corps, ce qui rend cette forme d'incorporation le plus haut risque pour le travail avec le curium. La charge totale admissible pour le corps humain par le 244Cm (sous forme soluble) est de 0,3 µCi[19].
Dans des expériences sur les rats, on a observé après injection intraveineuse de 242Cm et de 244Cm une augmentation du taux de cancer des os, dont la survenue est considérée comme le principal danger de l'incorporation de curium chez l'homme. L'inhalation des isotopes a conduit au cancer du poumon et au cancer du foie[17].
Problèmes liés au retraitement des déchets nucléaires
Dans les réacteurs nucléaires exploités dans des conditions raisonnablement économiques (c'est-à-dire avec une grande durée d'utilisation du combustible), il se forme de façon physiquement inévitable des isotopes du curium par réactions (n,γ) suivies de désintégrations β− (voir supra). Une tonne de combustible usagé contient en moyenne environ 20 g d'isotopes divers du curium[48]. Parmi eux se trouvent des émetteurs α avec des nombres de masse de 245 à 248, qui en raison de leur relativement longue demi-vie sont indésirables dans les stockages définitifs, et doivent donc être comptés parmi les déchets transuraniens. Une diminution de leur radiotoxicité à longue période dans les stockages définitifs serait possible en séparant les isotopes à longue vie des combustibles irradiés.
Pour l'élimination du curium, on explore actuellement la stratégie de séparation & transmutation[49]. Le processus envisagé comporte 3 étapes : séparation chimique du combustible usé, groupement des éléments, et suite spécifique à chaque groupe pour obtenir un reste susceptible de stockage définitif. Dans le cadre de ce processus, les isotopes du curium seraient exposés à une irradiation par neutrons dans des réacteurs spécialisés, jusqu'à être transformés en nucléides à courte vie. La mise au point d'un tel processus fait actuellement[Quand ?] l'objet d'études[26], dont le but n'est pas encore atteint actuellement[Quand ?].
Le curium est facilement attaqué par l'oxygène. Il existe des oxydes de curium avec les degrés d'oxydation +3 (Cm2O3) et +4 (CmO2). On connaît aussi l'oxyde bivalent CmO[50].
On peut obtenir l'oxyde de curium(IV) noir directement à partir des éléments. Il suffit de chauffer le curium métallique en présence d'air ou d'oxygène[29]. Pour de petites quantités, on préfèrera le chauffage de sels de curium, comme l'oxalate de curium(III) (Cm2(C2O4)3) ou le nitrate de curium(III) (Cm(NO3)3), la manipulation du curium métallique restant délicate.
La plus grande partie du curium présent dans la nature (voir supra) est sous forme de Cm2O3 et de CmO2[17].
Halogénures
On connaît des halogénures de curium à base des 4 halogènes stables.
Le fluorure de curium(III) incolore (CmF3) peut être obtenu par précipitation de solutions contenant du Cm(III) avec des ions fluorures. On n'obtient le fluorure de curium tétravalent (CmF4) que par transformation de fluorure de Cm(III) par du fluor moléculaire[7] :
Le chlorure de curium(III) incolore (CmCl3) peut être obtenu par réaction sur l'hydroxyde de curium(III) (Cm(OH)3) de chlorure d'hydrogène (HCl) sec. Le chlorure de curium(III) peut être utilisé pour la synthèse de bromure de curium(III) (vert clair) et d'iodure de curium(III) (incolore). Pour ce faire, il faut déplacer le chlore par l'halogénure d'ammonium convenable[53] :
Les sels de pnictogènes du type CmX sont connus pour les éléments X = azote, phosphore, arsenic et antimoine[7]. Leur production peut avoir lieu par action de ces éléments à haute température sur de l'hydrure de curium(III) (CmH3) ou sur du curium métallique.
Composés organo-métalliques
De façon semblable à l'uranocène, un composé organo-métallique dans lequel l'uranium est complexé par deux ligands de cyclooctatétraène, les complexes correspondants ont été présentés pour le thorium, le protactinium, le neptunium et l'américium. La théorie des orbitales moléculaires laisse supposer qu'un composé analogue, (η8-C8H8)2Cm, un « curocène » pourrait être synthétisé, mais on n'y est pas encore arrivé[55].
Notes et références
(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Curium » (voir la liste des auteurs).
Notes
↑249Cm a une demi-vie d'1 h et donne à 100 % par désintégration β− du berkélium249Bk.
↑Fluorescence orange induite par laser dans une solution de complexe tris(hydrotris)pyrazolylborato-Cm(III), avec une longueur d'onde d'excitation de 396,6 nm.
↑APXS est l'acronyme de l'anglais Alpha Particle X Spectrometer.
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Roberts ParkBandstand, statue and Half Moon PavilionTypeUrban ParkLocationSaltaire, Shipley, City of Bradford, West YorkshireNearest cityBradfordCoordinates53°50′28″N 1°47′28″W / 53.841°N 1.791°W / 53.841; -1.791Area14 acres (5.7 ha)Created1871 (1871)DesignerWilliam GayEtymologyNamed in memory of Bertram Foster RobertsOperated byCity of Bradford, Parks and Landscape ServicesVisitorsup to 3,000 people per day[1]OpenOpen all yearSt...
Peruvian football club Football clubUnión CarolinaFull nameClub Deportivo Unión CarolinaNickname(s)Carolinos AlbicelestesFoundedJune 9, 1905GroundEnrique Torres Belón, PunoCapacity20,000ChairmanGuido Velásquez BaylónManagerJuan MansillaLeagueCopa Perú Home colours Away colours Unión Carolina is a Peruvian football club, playing in the city of Puno, Peru. History In the 2005 Copa Perú, the club classified to the National Stage, but was eliminated by the Senati FBC of Arequipa.[1 ...
Quaker organization American Friends Service CommitteeFoundedApril 30, 1917Founder17 members of the Religious Society of FriendsLocationPhiladelphia, Pennsylvania, USOriginsHaverford, Pennsylvania, USArea served Worldwide with U.S. emphasisKey peopleJoyce Ajlouny, General SecretaryRevenue US$37.2 millionEmployees 350Volunteers thousandsAward(s) Nobel Prize in Peace (1947)Websiteafsc.org Designations Pennsylvania Historical MarkerOfficial nameAmerican Friends Service CommitteeTypeCityCrit...
У Вікіпедії є статті про інші географічні об’єкти з назвою Бриджпорт. Місто Бриджпортангл. Bridgeport Координати 41°40′04″ пн. ш. 103°05′56″ зх. д. / 41.667777777805774519° пн. ш. 103.09888888891778436° зх. д. / 41.667777777805774519; -103.09888888891778436Координати: 41°40′04″ пн. ш. 103°05�...
2014 film by Peter Jackson The Hobbit:The Battle of the Five ArmiesTheatrical release posterDirected byPeter JacksonScreenplay by Fran Walsh Philippa Boyens Peter Jackson Guillermo del Toro Based onThe Hobbitby J. R. R. TolkienProduced by Carolynne Cunningham Zane Weiner Fran Walsh Peter Jackson Starring Ian McKellen Martin Freeman Richard Armitage Evangeline Lilly Lee Pace Luke Evans Benedict Cumberbatch Ken Stott James Nesbitt Cate Blanchett Ian Holm Christopher Lee Hugo Weaving Orlando Blo...
1991 San Francisco mayoral election ← 1987 November 5, 1991December 10, 1991 1995 → Candidate Frank Jordan Art Agnos Party Democratic Democratic Popular vote 98,491 90,875 Percentage 52.01% 47.99% Mayor before election Art Agnos Democratic Elected Mayor Frank Jordan Democratic Elections in California Federal government U.S. President 1852 1856 1860 1864 1868 1872 1876 1880 1884 1888 1892 1896 1900 1904 1908 1912 1916 1920 1924 1928 1932 1936 1940 1944 1948 19...
Heinosuke GoshoHeinosuke Gosho pada 1951LahirHeiemon Gosho[1](1902-01-24)24 Januari 1902Kanda, TokyoMeninggal1 Mei 1981(1981-05-01) (umur 79)Mishima, ShizuokaKebangsaanJepangPekerjaanSutradara, penulis naskahTahun aktif1925–1968 Heinosuke Gosho (五所平之助code: ja is deprecated , Gosho Heinosuke, 24 Januari 1902 – 1 Mei 1981) adalah seorang sutradara dan penulis naskah asal Jepang yang dikenal karena menyutradarai film bersuara pertama di Jepang, The N...
Spanish marshal and statesman In this Spanish name, the first or paternal surname is Serrano and the second or maternal family name is Domínguez. The Duke of la TorrePortrait by NadarPresident of SpainIn office3 January 1874 – 31 December 1874Prime MinisterHimselfJuan de ZavalaPráxedes Mateo SagastaPreceded byEmilio CastelarSucceeded byAlfonso XII(as King of Spain)Prime Minister of SpainIn office3 January 1874 – 26 February 1874PresidentHimselfPreceded byEmilio...
American mobster (1901–1935) Not to be confused with a former professional wrestler who used the ring names Dutch Savage and Dutch Schultz. Dutch SchultzSchultz's 1931 mugshotBornArthurian Simon FlegenheimerAugust 6, 1901The Bronx, New York City, U.S.DiedOctober 24, 1935(1935-10-24) (aged 34)Newark, New Jersey, U.S.Cause of deathPeritonitis from a gunshot woundResting placeGate of Heaven Cemetery, Hawthorne, New YorkCitizenshipAmericanYears active1918–1935OrganizationNoe-Sc...
Ability to mentally or emotionally cope with a crisis or to return to pre-crisis status quickly For other uses, see Resilience (disambiguation). This article's lead section may be too short to adequately summarize the key points. Please consider expanding the lead to provide an accessible overview of all important aspects of the article. (July 2021) Psychological resilience is the ability to cope mentally and emotionally with a crisis, or to return to pre-crisis status quickly.[1] The...
Japanese light novel series and its franchise For FLOW's single, see World End. WorldEnd: What Do You Do at the End of the World? Are You Busy? Will You Save Us?The cover of the first light novel, featuring Chtholly終末なにしてますか? 忙しいですか? 救ってもらっていいですか?(Shūmatsu Nani Shitemasu ka? Isogashii Desu ka? Sukutte Moratte Ii Desu ka?) Light novelWritten byAkira KarenoIllustrated byUePublished byKadokawa ShotenEnglish publisher...
В Википедии есть статьи о других людях с такой фамилией, см. Никоненко. Яков Тихонович Никоненко Дата рождения 12 марта 1911(1911-03-12) Место рождения Лубянка, Лубянская волость[d], Павлоградский уезд, Екатеринославская губерния, Российская империя Дата смерти 7 января 1973(1973...
Alchorneine Nama Nama IUPAC (preferensi) (2R)-1-Methoxy-7,7-dimethyl-2-(prop-1-en-2-yl)-1,2,3,7-tetrahydroimidazo[1,2-a]pyrimidine Penanda Nomor CAS 28340-21-8 Model 3D (JSmol) Gambar interaktif 3DMet {{{3DMet}}} ChemSpider 3683166 Nomor EC PubChem CID 217611 Nomor RTECS {{{value}}} UNII EZ8Q3SE26S Y CompTox Dashboard (EPA) DTXSID50276915 InChI InChI=1S/C12H19N3O/c1-9(2)10-8-14-7-6-12(3,4)13-11(14)15(10)16-5/h6-7,10H,1,8H2,2-5H3Key: RCNXAKUMTKVCLL-UHFFFAOYSA-NInChI=1/C12H19N3O/c1-9(...
1990 psychological horror/drama miniseries Stephen King's It redirects here. For the novel, see It (novel). ItTitle card logoAlso known asStephen King's ItGenreSupernatural horrorPsychological drama[1]Coming-of-ageBased onItby Stephen KingWritten byLawrence D. CohenTommy Lee WallaceDirected byTommy Lee WallaceStarringHarry AndersonDennis ChristopherRichard MasurAnnette O'TooleTim ReidJohn RitterRichard ThomasTim CurryNarrated byTim ReidComposerRichard BellisCountry of origin United St...
Private university in Rochester, New York, U.S. Not to be confused with Rochester University or Rochester Institute of Technology. University of RochesterLatin: Universitas RocestriensisMottoMeliora (Latin)Motto in EnglishEver Better (also, Always Better)TypePrivate research universityEstablished1850; 173 years ago (1850)AccreditationMSCHEAcademic affiliationsAAUCOFHENAICU[1]URAWUNSpace-grantEndowment$3.2 billion (2023)[2]PresidentSarah Mangelsdorf[3...
Kata Farm in 2019. Kata Farm (Swedish: Kata Gård) is the remains of a large Viking-age farming estate, located in Varnhem, Västra Götaland. The ruins include a crypt dated to the late 10th century A.D., which could make it the oldest Christian church in Sweden.[1] History Until recently, Sweden was considered to have begun its Christianisation in the year 1000, when the king Olof Skötkonung was baptised by the English missionary-bishop Sigfrid of Sweden. The name Kata Farm derives...
Public holiday celebrated on 15 August 15 August 1947 and August 15, 1947 redirect here. For other uses, see August 1947 § August 15, 1947 (Friday). Independence DayThe flag of India hoisted at the Red Fort in Delhi; hoisted flags are a common sight on Independence DayObserved byIndiaTypePublicSignificanceCommemorates the independence of IndiaCelebrationsFlag hoisting, parade, fireworks, singing patriotic songs and the National Anthem Jana Gana Mana, speech by the Prime Minister of...
Bagian dari seri tentangGereja Ortodoks TimurMosaik Kristos Pantokrator, Hagia Sofia Ikhtisar Struktur Teologi (Sejarah teologi) Liturgi Sejarah Gereja Misteri Suci Pandangan tentang keselamatan Pandangan tentang Maria Pandangan tentang ikon Latar belakang Penyaliban / Kebangkitan / KenaikanYesus Agama Kristen Gereja Kristen Suksesi apostolik Empat Ciri Gereja Ortodoksi Organisasi Otokefali Kebatrikan Batrik Ekumenis Tatanan keuskupan Klerus Uskup Imam Diakon Monastisisme Tingkatan ...
Hill range in central India Satpura RangePachmarhi valleyHighest pointPeakDhupgarhElevation1,350 m (4,430 ft)Coordinates22°27′2″N 78°22′14″E / 22.45056°N 78.37056°E / 22.45056; 78.37056GeographyCountry IndiaStatesMadhya Pradesh, Maharashtra, Chhattisgarh and GujaratRiversNarmada, Mahanadi and TaptiRange coordinates21°59′N 74°52′E / 21.983°N 74.867°E / 21.983; 74.867GeologyOrogenya study The Satpura Range i...