Le groupe Europe de la liberté et de la démocratie directe (en anglais : Europe of Freedom and Direct Democracy Group, abrégé en EFDD ou EFD2) est un groupe politique du Parlement européen, ayant existé entre 2009 et 2019. Il s'appelle Europe libertés démocratie (ELD, en anglais : Europe of Freedom and Democracy Group, EFD) entre 2009 et 2014.
Le , il change de nom pour devenir Europe libertés démocratie directe (ELDD, en anglais : Europe of Freedom and Direct Democracy Group, EFDD)[13] : il est coprésidé par Nigel Farage et David Borrelli.
Le , il est dissous car il ne comprend plus de députés européens en provenance d'au moins sept États membres, du fait de la défection de la députée lettone Iveta Grigule[14],[15]. À la suite d'une négociation avec le parti d'extrême droite polonais Congrès de la Nouvelle droite, le député Robert Iwaszkiewicz adhère au groupe le 20 octobre, ce qui lui permet de se reconstituer sous des critiques liées aux positions négationnistes du leader de ce parti[16].
À la surprise générale, Beppe Grillo annonce le la tenue immédiate d'un référendum en ligne pour, en raison du Brexit, quitter son alliance avec l'UKIP et rejoindre le groupe parlementaire de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ADLE), pro-européenne[19]. Ce changement est approuvé par 78,5 % des votants en ligne le . Luigi Di Maio déclare le même jour qu'« au sein du Parlement européen, le choix du groupe est une question technique [...]. Si l'adhésion à un groupe était de nature politique, alors on se serait trompé de groupe ». Il ajoute : « nous sommes opposés aux États-Unis d'Europe à long terme et nous voulons tout de suite un référendum sur le maintien dans l'euro ». Sylvie Goulard (ADLE) réplique : « Mieux valent 12 étoiles que 5 »[20]. L'ADLE refuse cette adhésion le jour même alors que Grillo avait déjà acté son adieu à l'UKIP. Le lendemain, des négociations entre Grillo et Farage semblent ne faire qu'une parenthèse de cette séparation manquée, mais au risque de redimensionner la place du M5S au sein du groupe[21].
Le 3 octobre 2017, les députés européens du parti français Les Patriotes annoncent rejoindre le groupe[22].
La charte du groupe dégage quatre points fondamentaux : la défense de la libre coopération entre États, le respect de la singularité des histoires et des traditions des peuples européens, le respect de leurs décisions souveraines, et le respect de la liberté de vote des délégations nationales.
D'après le site du Mouvement pour la France, le groupe s'articule également autour du rejet du traité de Lisbonne, de la supranationalité et du renforcement de l'intégration européenne, qui se font selon eux au détriment des libertés des États.
Entre 2009 et 2014, le groupe Europe libertés démocratie est d'après VoteWatch celui dont la cohésion et le taux de participation ont été les plus faibles[26],[27].
Beatrix von Storch (AfD) rejoint le groupe en [29]. Elle justifie son choix en déclarant avoir trouvé auprès du groupe ELDD « un environnement politique approprié » qui donne de l'importance à la démocratie directe et aux référendums[30].
Marcus Pretzell, le second élu européen de l'AfD, décide de ne pas imiter sa collègue et déclare que son avenir au Parlement européen dépendra de la décision qui sera prise par le congrès fédéral de son parti à la fin du mois d'avril[31]. Il rejoint les non-inscrits, puis le le groupe ENL. Beatrix von Storch avait refusé de rejoindre ce groupe car elle estime que le Front national est « trop socialiste »[32].
Le , le bureau du groupe CRE avait demandé aux élus de l'AfD de quitter leur groupe avant le 12 avril, faute de quoi leur exclusion serait votée[30],[33].
Le 23 octobre 2017, élue au Bundestag, elle démissionne de son mandat européen. Elle est remplacée par Jörg Meuthen.
En septembre 2017, Florian Philippot quitte le FN et fonde son parti, Les Patriotes (LP). Deux députées européennes FN, Sophie Montel et Mireille d'Ornano, le rejoignent. Le 3 octobre 2017, les trois élus annoncent rejoindre le groupe d'euro-parlementaires ELDD, et quitter le groupe ENF[22]. L’année suivante, après avoir quitté LP, Sophie Montel est exclue du groupe ELDD[34].
Le , Beppe Grillo annonce la tenue immédiate d'un référendum interne pour rompre son alliance avec l'UKIP et rejoindre le groupe de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ALDE), référendum approuvé par 78 % des votants en ligne. Cependant, l'ALDE refuse l'adhésion des députés du M5S.
Daniela Aiuto quitte le Mouvement 5 étoiles en octobre 2018.
Marco Valli et Giulia Moi, exclus du Mouvement 5 étoiles le . Le premier cité pour avoir menti sur ses diplômes[35],[36],[37], la seconde pour harcèlement envers ses assistants au Parlement européen et pour n'avoir pas versé une partie de ses indemnités d'élue au parti[38],[39],[40].
Selon d'autres versions, Iveta Grigule aurait quitté le groupe à cause de contradictions politiques portant notamment sur le conflit russo-ukrainien et sur l'euro. En effet, au sein du groupe eurosceptique, Iveta Grigule a voté en faveur de toutes les résolutions contre la Russie (contrairement au parti UKIP, pro-Poutine) et elle s'est montrée favorable à l'euro alors que certains membres du groupe parlementaire comme les députés du Mouvement 5 étoiles italien demandent un référendum sur la sortie la zone euro. L'appartenance de Grigule commençait également à déranger en Lettonie car l'eurodéputée est membre de l'Union des paysans de Lettonie, un parti centriste et écologiste membre de la coalition gouvernementale anti-Poutine, actuellement au pouvoir[43].
Le , Amjad Bashir a rencontré le Premier ministre conservateur britanniqueDavid Cameron dans le but de préparer sa defection du parti UKIP[44]. Le lendemain, avant l'annonce officielle de la défection, UKIP a annoncé la suspension d'Amjad Bashir pour des raisons financières décrites comme très « sérieuses » et affirme avoir transmis des preuves aux autorités compétentes[45]. Depuis, Amjad Bashir a qualifié ces allégations d'« absurdes » et a demandé au parti UKIP de revenir sur ces accusations, faute de quoi il entamerait une procédure judiciaire pour diffamation[46].
Le , Valentinas Mazuronis a annoncé sur les réseaux sociaux quitter le groupe eurosceptique pour rejoindre le groupe ADLE. Il écrit notamment : « Je ne suis pas eurosceptique donc je vais défendre les intérêts européens de la Lituanie au sein du groupe ADLE »[47]. À la fin du mois d'avril, Valentinas Mazuronis avait quitté le parti national-conservateur Ordre et justice pour rejoindre le Parti du travail, centriste et affilié au groupe parlementaire européen ADLE, ce qui explique son choix au Parlement européen[48].
Le , Janice Atkinson a été suspendue du parti UKIP à la suite de « graves allégations de nature financière »[49]. Elle a été définitivement exclue du parti le [50] après la publication d'enregistrements sonores par le journal The Sun démontrant l'implication de la parlementaire européenne et de son personnel dans des affaires financières illégales[45]. Malgré son exclusion du parti UKIP, elle est restée membre du groupe parlementaire européen ELDD jusqu'au , date à laquelle elle participe à la création du groupe parlementaire européen Europe des nations et des libertés[51].
Le , dans un contexte marqué par de fortes tensions internes au sein du parti UKIP, Steven Woolfe est hospitalisé à la suite d'une altercation avec un de ses collègues, Mike Hookem, au siège du Parlement européen à Strasbourg[52]. Il annonce sa démission du parti UKIP et sa volonté de continuer à siéger au sein du Parlement européen en tant qu'indépendant le [53].
En , Diane James annonce quitter UKIP et le groupe ELDD en déclarant : « Ces dernières semaines, ma relation avec le parti a été de plus en plus difficile et je pense qu'il est temps de passer à autre chose ». Elle critique également le manque de soutien de l'exécutif du parti quand elle en était la présidente (du au ). En conséquence, Nigel Farage, président par intérim du parti UKIP et coprésident de l'ELDD, déclare que sa décision est « un autre acte d'égoïsme irrationnel » et réclame sa démission. Cependant, Diane James décide de continuer à siéger au Parlement européen en qualité d'indépendante parmi les non-inscrits pour, dit-elle, servir sa circonscription « efficacement et avec diligence »[54].
En janvier 2019, alors président du parti UKIP, il quitte le groupe ELDD pour rejoindre le groupe ENL avec Stuart Agnew et Jane Collins, également membres du UKIP[56].
En janvier 2019, avec Stuart Agnew et Gerard Batten, également membres du UKIP, elle quitte le groupe ELDD pour rejoindre le groupe ENL[56]. Elle réintègre finalement le groupe ELDD en avril 2019.
Secrétariat général
La secrétaire générale du groupe est Aurélie Laloux[Depuis quand ?].
↑« European elections: What we know », sur BBC News, (consulté le ) : « two far-right groupings, Europe of Freedom and Direct Democracy (EFDD) and Europe of Nations and Freedom (ENF). »
↑Wouter Wolfs et Jef Smulders, Handbook of Political Party Funding, Edward Elgar Publishing, (ISBN978-1-78536-797-7), « Party finance at the level of the European Union – Party finance reform to vitalise the EU's proto-party system », p. 197
↑Wolfram Nordsieck, « European Union » [archive du ], sur Parties and Elections in Europe, (consulté le )
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(it) Simona Casalini, « Ue, dopo il no dei liberali marcia indietro M5s: si torna con Farage ma ora il britannico detta le condizioni », La Repubblica, (lire en ligne).