À l'instar du Guide Michelin, le Gault et Millau est un guide jugé influent, car ses critiques ont un impact sur la fréquentation d'un restaurant. Les notes des deux guides sont souvent comparées[1]. Henri Gault, dans un article intitulé Vive la nouvelle cuisine française, définit les dix commandements de la « nouvelle cuisine », qui sont à l’origine de la création de la maison d’édition[a]. Depuis 1996[2],[3], le critique gastronomique Marc Esquerré est le rédacteur en chef du guide.
Historique
L’alliance des deux critiques, Henri Gault et Christian Millau pour le Guide Julliard de Paris en 1963 et le Guide Julliard des environs de Paris en 1966, débouche en 1969 sur la création de la marque commerciale « Gault Millau », prenant tout d’abord la forme d’un magazine gastronomique mensuel, puis à partir de 1972, de guides de critiques gastronomiques[4].
Dans les années 1970, ils sont mal vus par leurs confrères de la presse, plus conservateurs. Ils se singularisent en prenant toujours parti et en soignant la rédaction de leurs critiques[5]. Plusieurs de leurs collaborateurs témoignent d'un réel talent d'écriture. En effet, Gilles Pudlowski, alias « Pudlo » a collaboré à ce guide durant cinq ans[6]. François Simon, qui travailla ensuite pour le Figaro, débute également chez eux comme reporter, tout comme Pascal Rémy qui fit ensuite carrière au Guide Michelin et qui écrivit en 2004 le livre polémique L'Inspecteur se met à table, sur la vie des inspecteurs des guides sur le terrain[7].
En 1980, le succès international des guides et du magazine GaultMillau vaut aux deux auteurs la couverture du prestigieux magazine américain Time, privilège accordé depuis 1923 à quarante-deux Français seulement[8].
Après de nombreuses années de travail en commun, les deux fondateurs se séparent en 1986. Cependant, la marque demeure sous le nom « GaultMillau » et continue de se réclamer des valeurs mises en place par les deux fondateurs[10].
En , la marque GaultMillau est rachetée par Otium, société indépendante, qui a maintenu le guide et développé un site internet. En juin 2011, GaultMillau devient Gault&Millau et Côme de Chérisey prend la direction de l'entreprise afin d'assurer sa restructuration et la relance de la marque. L'édition du 2012 est la première édition « connectée » grâce à des tags qui activent une application mobile disponible pour iOS et Android[11]. En 2012, Gault & Millau lance un guide gastronomique en Hongrie. L'année 2013 voit le lancement d'une nouvelle édition en Australie[12], et l'édition de neuf livres diffusés en librairies, dont le livre de recettes des chefs « jeunes talents » de l'année. En , le Guide Montréal voit le jour. Le premier cuisinier de l'année est Normand Laprise du restaurant Toqué !.
Le guide Gault & Millau, racheté en 2016 par Côme de Chérisey[13], est désormais présent sur tous les continents à travers les pays suivants : France[14], Autriche[15], Allemagne, Belgique[16], Luxembourg[17], Pays-Bas, Suisse, Australie[12], Russie[18], Japon[19], Antilles et Guyane[20], Hongrie, Pologne, Israël[21], Géorgie[22], Maroc[23], Québec[24], Croatie[25], Roumanie[26], Slovénie[27], Grèce.
Les éditions allemande, autrichienne, suisse, croate, roumaine et slovène publient également des Guides des Vins avec une sélection des meilleures cuvées et domaines du pays. L'édition française s'étoffe avec la parution d'un Guide des Champagnes, et un Guide international des Rhums[28]est publié aux Antilles.
Le , Gault & Millau est racheté à Côme de Chérisey (propriétaire depuis 2011) par Jacques Bally qui en devient alors président et un entrepreneur russe, Vladislav Skvortsov[29],[30]. Un investissement de plusieurs millions d'euros est prévu pour mettre davantage l'accent sur le développement du numérique et sur le rayonnement de la marque à l'international[31]. La même année, à l'occasion du centenaire de la marque, Gault & Millau crée l'académie des « Toques d'or » qui distingue dix grands chefs de la gastronomie française[32].
En septembre 2020, Jacques Bally quitte ses fonctions de président de Gault & Millau à la suite d'un désaccord avec la stratégie de développement des investisseurs russes[33].
En mars 2022, dans le contexte de la guerre en Ukraine, Vladislav Skvortsov annonce qu'il quitte ses fonctions de président du groupe, mais en est toujours l'actionnaire majoritaire. Il est remplacé par le Suisse Patrick Hayoun[34].
Les guides gastronomiques
En 2010, Gault & Millau devient le deuxième guide le plus vendu en France (70 000 exemplaires), même s'il se situe toujours environ moitié moins que le leader du marché, le Guide Michelin (139 000 exemplaires)[35]. Ces guides, en majorité annuels, évaluent les restaurants, les hôtels, chambres d’hôtes, etc. Cette notation est établie sur une note maximale de cinq toques et est accompagnée d’une appréciation sur le ressenti de l’enquêteur, qui reste toujours dans l’anonymat[36]. Les critères de cette notation regroupent la qualité de la cuisine et l’environnement du lieu. Les notes sur vingt, en vigueur depuis la première édition en 1972, sont associées à des toques (sauf de 2010 à 2015 où seules les toques apparaissaient de manière expérimentale, équivalentes aux notes entre 10 et 20/20).
La correspondance s'établit comme suit :
toques = 19 et 19,5/20 ;
toques = de 17 à 18,5/20 ;
toques = de 15 à 16,5/20 ;
toques = de 13 à 14,5/20 ;
toque = de 11 à 12,5/20 ;
0 toque = de 10 et 10,5/20.
En plus de ces deux grands guides annuels que sont le Guide France (guide gastronomique présentant 5 000 adresses) et le Guide des vins (6 000 références sélectionnées), la société Gault & Millau a sorti en 2005, un Guide du golf notant quelque 550 parcours de golf ainsi que les restaurants et hôtels proches des parcours.
En 2006, deux autres guides virent le jour, le Guide de Paris et le Guide des bonnes tables à petits prix. En 2007, Gault & Millau publie une édition spéciale consacrée à la gastronomie bretonne.
Restaurants « 5 toques »
Les éditions de 2010 à 2015 du guide Gault & Millau inaugurent un nouveau système de classification, qui abandonne les notes sur vingt pour adopter un système de notation par un nombre de toques allant de 1 à 5. En 2015, 17 établissements bénéficient de la plus haute distinction. Dans l'édition 2016, l'ancien système doublant les toques et les notes est réintroduit.
Les chefs de la nouvelle cuisine ne récusent ni les techniques nouvelles de cuisson, ni les nouveaux matériels ;
L’espace de la cuisine est un lieu de travail moderne et confortable ;
La nouvelle cuisine récuse le faisandage du gibier et en conséquence les « épices qui cachent les fermentations honteuses ont disparu de leur panoplie » ;
La nouvelle cuisine veut en finir avec les sauces « riches » ;
La nouvelle cuisine n’ignore pas la « diététique » ;
La nouvelle cuisine a des préoccupations esthétiques ;
↑ a et b« Gault&Millau », sur au.gaultmillau.com (consulté le )
↑LEADERS LEAGUE, « Gault et Millau quitte Otium pour ExtendAM », sur DECIDEURS MAGAZINE - Accédez à toute l’actualité de la vie des affaires : stratégie, finance, RH, innovation, (consulté le )
↑« Gault&Millau », sur fr.gaultmillau.com (consulté le )
↑« Gault&Millau », sur at.gaultmillau.com (consulté le )
↑« Gault&Millau », sur be.gaultmillau.com (consulté le )
↑« Gault&Millau », sur lu.gaultmillau.com (consulté le )
↑« Gault&Millau », sur ru.gaultmillau.com (consulté le )
↑« Gault&Millau », sur jp.gaultmillau.com (consulté le )
↑« Gault&Millau », sur aa.gaultmillau.com (consulté le )
↑« Gault&Millau », sur il.gaultmillau.com (consulté le )
↑« Gault&Millau », sur ge.gaultmillau.com (consulté le )
↑« Gault&Millau », sur ma.gaultmillau.com (consulté le )
↑« Gault&Millau », sur ca.gaultmillau.com (consulté le )
↑« Gault&Millau », sur hr.gaultmillau.com (consulté le )
↑« Gault&Millau », sur ro.gaultmillau.com (consulté le )
↑« Gault&Millau », sur si.gaultmillau.com (consulté le )
↑« Gastronomie : Gault & Millau passe sous pavillon russe », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
↑Toque d'or à vie et hors d'atteinte au niveau de la notation par le guide gastronomique, cette distinction est selon Libération« une manière de se mettre ces chefs médiatiques dans la poche. Et de se démarquer du classement concurrent, le Michelin, coutumier des promotions-relégations controversées, les dernières en date ayant frappé Marc Veyrat en Haute-Savoie et Marc Haeberlin ». La direction de Gault & Millau précise : « Les impétrants doivent avoir obtenu, durant au moins trente ans, un minimum de 17/20 et quatre toques et prendre encore aujourd'hui une part active dans leurs(s) restaurant(s) ». Cf Pierre Carrey, « Gastronomie. Le Gault et Millau lance la catégorie des intouchables », sur liberation.fr, .