Fils de François Crès et de Marie Julie Céleste Bouet, son épouse, Georges Célestin Crès naît à Paris en 1875[2].
Parfaitement autodidacte, Georges Crès commence sa carrière à treize ans, employé en tant que commis libraire à la librairie d'Augustin Challamel à Paris. Le 15 , il publie un article dans la revue du Mercure de France sous le pseudonyme de Jean Serc, Un clérical athée, M. Jules Soury. En 1908, il ouvre une librairie à Paris et se lance dans l'édition l'année suivante[3].
Il s'associe avec Adolphe van Bever pour donner naissance à une collection appelée « Les Maîtres du livre », éditée avec soin et comprenant des bois gravés, dans l'esprit de la bibliophilie mais très abordable, pour lesquels il fait appel au graveur Pierre-Eugène Vibert et à H.S. Ciolkowski[4]. Une autre collection, Artistes nouveaux, dirigée par Georges Besson, se présente sous la forme de petites monographies et s'ouvre aux peintres contemporains. Ces beaux-livres d'auteurs classiques, vendus peu cher, lui assurent une belle réputation.
En 1913, il fonde la maison d'édition Crès & Cie, qu'il rebaptise en 1918 Éditions G. Crès et Cie : installé dans le 6e arrondissement de Paris, d'abord au 116 boulevard Saint-Germain, déménageant ensuite au 21, rue Hautefeuille, il voulait faire de sa maison d'édition « un carrefour d'idées »[5]. En , la section suisse du bureau de propagande du ministère français des Affaires étrangères, dirigée par Guy de Pourtalès (un écrivain dont Crès est d'ailleurs lui-même l'éditeur), l'envoie fonder deux librairies françaises, d'abord à Zurich (appelée Les Éditions françaises) puis à Berne, une première à l'époque.
Dans les années 1920, Crès fut aussi diffuseur pour les Éditions de La Sirène, La Banderole, La Chimère, Devambez, la Société littéraire de France, etc.
En 1925, à la suite d'un grave accident de voiture[6], Crès revend les parts de sa propre maison à René Gas et Camille Sauty et prend la direction d'une petite structure d'édition appelée Les Arts et le Livre (reprise à son beau-frère, Henri Paul Jonquières) en 1928, qui deviendra, la même année, Les Œuvres représentatives. De leur côté, tandis qu'elles connaissent des difficultés financières depuis le début des années 1930, les Éditions G. Crès et Cie font finalement faillite en 1935[7]. Georges Crès meurt en décembre[2].
Son fils Jean Crès a continué cette tradition d'éditeur en créant en 1947, en hommage à son père, une collection intitulée « La Tradition du livre »[8]. Jean Crès a poursuivi une carrière de maître imprimeur et d’éditeur jusqu'à son décès en . Il avait formé son fils Raymond dès l'âge de seize ans, et celui-ci fera perdurer la tradition familiale et travailla en maître imprimeur dans son entreprise qu’il localisa dans la Sarthe jusqu'à sa retraite. Raymond garda jusqu’à sa mort en une passion et un amour des « beaux livres » et de leurs maîtres transmises par son père et son grand-père.