Préfigurant l’effondrement général du réseau Prosper au début de l’été, elle est arrêtée, ainsi que sa sœur Madeleine, le [5], puis internée à Fresnes.
Inquiets, Francis Suttill et des membres de son équipe dirigeante (Armel Guerne, Jean Worms, Jacques Weil) montent une opération pour tenter de les faire évader en soudoyant un policier français. Mais l'opération échoue : au lieu de libérer les sœurs Tambour, le policier leur livre deux prostituées.
Une nouvelle tentative est faite par Suttill, à son retour d'Angleterre où il a été rappelé (du 15 au ). Cette fois-là, à la place des sœurs, ce sont des agents de l'Abwehr en uniforme qui se présentent[6] où devait avoir lieu la remise. Francis Suttill et Gilbert Norman s'enfuient. C'est un échec définitif.
Au moment de l'effondrement du réseau Prosper, en juin-, Germaine Tambour est détenue à Fresnes.
Témoignage de Germaine Tambour recueilli en prison par Mme Flamencourt[7]
Mme Flamencourt a recueilli en prison le témoignage de Germaine Tambour : « Elle m'a dit combien elle avait été péniblement surprise à l'interrogatoire d'être mise en présence de Gilbert Norman, qui paraissait jouir d'un régime de faveur, servant le thé aux Allemands et leur montrant, sur une carte étalée sur la table, les terrains de parachutage et les dépôts d'armes.
À l'interrogatoire, lorsque Germaine essayait d'éluder les questions, afin de ne pas mettre en cause des personnes encore en liberté, Gilbert disait : « Mais, Germaine, vous ne dites pas ceci, vous ne dites pas cela, compromettant à chaque fois de nouveaux groupes. » (Dossier Pierre Culioli, cote 109.)
Elles sont finalement déportées ensemble au camp de Ravensbrück où elles arrivent le .
Un an plus tard, le pour Germaine (Matricule 27551 KZ) puis le pour Madeleine (Matricule 27552 KZ), elles sont exécutées dans la chambre à gaz.
Reconnaissance
Une plaque commémorative apposée sur la façade de l'immeuble du 38, avenue de Suffren, lui rend hommage, ainsi qu'à sa sœur Madeleine et à Marie-Louise Monnet[8].
↑Henri Noguères écrit : « Suttill lui-même, Amps, Norman, Andrée Borrel et Peter Churchill avaient tous utilisé son appartement comme boîte aux lettres et comme lieu de rendez-vous. Tous, à l'exception de Churchill, mais avec en outre Agazarian et sa femme, Cowburn et Barrett, Gustave Biéler et Staggs avaient utilisé aux mêmes fins un autre appartement se trouvant dans le même immeuble. »
Jacques Bureau, Le Soldat menteur, Robert Laffont, 1992.
Paul Guillaume, La Sologne au temps de l'héroïsme et de la trahison, Orléans, Imprimerie nouvelle, 1950.
Dimitri Vicheney, Une page de la Résistance dans le XVe arrondissement. Les réseaux du S.O.E., article in Bulletin de la société historique et archéologique du XVe arrondissement de Paris, no 18, automne 2001, p. 5-17.