Passage de la route départementale 22 juste au nord du village et de la route départementale 30 sur les flancs des monts de Vaucluse. La traversée des flancs des monts de Vaucluse est aussi possible par de nombreuses « pistes », chemins en terre plus ou moins praticables.
Relief
Son relief est assez important. La partie sud, est situé entre 370 et 560 mètres d’altitude. C'est la partie la plus occupée par l'homme où le bourg s'est développé.
Le reste est situé sur les flancs des monts de Vaucluse, entre 450 et 834 mètres (à l'extrême nord-ouest de la commune). Cette partie haute est très peu habitée, très aride et néanmoins très boisée : la végétation est principalement composée de pins et de chênes verts.
Sismicité
Les cantons de Bonnieux, Apt, Cadenet, Cavaillon, et Pertuis sont classés en zone Ib (risque faible). Tous les autres cantons du département de Vaucluse sont classés en zone Ia (risque très faible). Ce zonage correspond à une sismicité ne se traduisant qu'exceptionnellement par la destruction de bâtiments[1].
Hydrographie
Le territoire est traversé d'est en ouest par la petite vallée de la Dôa, un torrent qui prend sa source dans la commune de Viens, sur le flanc méridional des monts de Vaucluse.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 835 mm, avec 5,7 jours de précipitations en janvier et 3,3 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Apt-Viton », sur la commune d'Apt à 11 km à vol d'oiseau[4], est de 13,9 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 770,3 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 43,6 °C, atteinte le ; la température minimale est de −16,4 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].
Au , Gignac est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Apt, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[10]. Cette aire, qui regroupe 18 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11],[12].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (80,9 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (83,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (80,4 %), zones agricoles hétérogènes (18,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,5 %), terres arables (0,3 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Histoire
Préhistoire et Antiquité
Le quartier de La Ferrière fut le site le plus fréquenté à cette période. Le minerai de fer qui y était extrait avait une teneur de 45 à 55 %. L'étude des anciennes scories a permis de vérifier que cette mine fut exploitée du néolithique jusqu'à la colonisation romaine. D'autres fouilles sur les forges artisanales parsemant la commune ont permis aux archéologues de savoir que cette petite industrie liée au fer a perduré jusqu'au IIIe siècle[14].
Moyen Âge
Gignac est citée au XIe siècle sous le nom de Gigniacum.
Le fief de Gignac relevait du comté de Forcalquier au XIIe siècle. Lorsque ce comté perd son indépendance en 1209, à la mort de Guillaume II, un de ses neveux, Guillaume de Sabran tente de le relever. Après une lutte de dix ans, il passe un accord à Meyrargues le avec Raimond Bérenger IV, comte de Provence et lui aussi héritier du comté de Forcalquier. Par cet accord, la moitié sud du comté, dont Gignac, lui est donnée. Guillaume de Sabran conserve sa moitié de comté jusqu'à sa mort, vers 1250[15].
Le village était déserté au XVe siècle et a été repeuplé par un acte d'habitation au siècle suivant. Il fait partie de la quarantaine de localités, de part et d'autre du Luberon[16] dans lesquelles s'installent au moins 1400 familles de vaudois des Alpes, soit environ 6 000 personnes, venues des diocèses alpins de Turin et d'Embrun entre 1460 et 1560, selon l'historien Gabriel Audisio. Les deux tiers de ces futurs Vaudois du Luberon sont arrivés entre 1490 et 1520 et la plupart subissent le massacre de Mérindol, qui détruit 24 villages et cause 3000 morts.
Gagné à la cause calviniste, par une religieuse défroquée du couvent Sainte-Croix d'Orange, les villageois s'emparèrent du château de Barthélemy de Thomas. Celui-ci fit appel à Jean de Pontevès, dit lou Mu (le Muet), et son neveu, Hubert de la Garde, dit 'lou Rinar (le Renrd), qui vinrent de Carcès avec les troupes de la Ligue assiéger le village en 1575. Après une nuit de cannonade, les villageois réussirent à s'enfuir. Seuls restèrent et furent retrouvés morts l'ancienne nonne Catherine Barriès et son amant Jacques Turque. Le château et une partie du village furent alors incendiés[17]. Le château, ruiné fut reconstruit entre 1760 et 1780.
Le fut créé le département de Vaucluse, constitué des districts d'Avignon et de Carpentras, mais aussi de ceux d'Apt et d'Orange, qui appartenaient aux Bouches-du-Rhône, ainsi que du canton de Sault, qui appartenait aux Basses-Alpes.
En 1980, lors du 150e anniversaire de la naissance de Frédéric Mistral, toutes les cloches de Provence devaient carillonner le 8 septembre à midi. Celles de l'église paroissiale Notre-Dame n'ayant plus les siennes, il fallut une réunion spéciale du Conseil municipal pour voter un rallonge de budget permettant d'en acquérir[18].
Toponymie
Les formes les plus anciennes dont Gigniacum et castrum Gigniaci, au XIe siècle, suggèrent un domaine ayant appartenu à un homme gaulois Gennius avec le suffixe -acum[19].
Politique et administration
Administration territoriale
La municipalité de Gignac, située dans les Bouches-du-Rhône en 1790, passe en 1793 dans le département de Vaucluse, le district d'Apt et le canton de Viens. En 1801, elle fait partie du canton d'Apt, dans l'arrondissement d'Apt, puis dans celui de Cavaillon en 1926 et à nouveau celui d'Apt à partir de 1933.
La part régionale de la taxe d'habitation n'est pas applicable.
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[23].
En 2021, la commune comptait 73 habitants[Note 3], en augmentation de 8,96 % par rapport à 2015 (Vaucluse : +1,26 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Elle fut florissante jusqu'au XIXe siècle, car liée aux carrières d'ocre, et soufre et de fer qui étaient exploitées sur le territoire de la commune. Il n'en reste rien aujourd'hui[26].
Agriculture
La commune produit des vins AOCventoux. Les vins qui ne sont pas en appellation d'origine contrôlée peuvent revendiquer, après agrément le label Vin de pays d'Aigues[27]
Il y a aussi des cultures fruitières comme la production de cerises.
Ruelle en enfilade.
Maison aux volets "arlequin".
La descente du "pichoun roumpe cuou".
Tourisme
Comme l'ensemble des communes du nord Luberon, le tourisme joue un rôle, directement ou indirectement, dans l'économie locale. On peut considérer trois principales sortes de tourisme en pays d'Apt. Tout d'abord, le tourisme historique et culturel qui s'appuie sur un patrimoine riche des villages perchés ou sur des festivals. Ensuite, le tourisme détente qui se traduit par un important développement des chambres d'hôtes, de l'hôtellerie et de la location saisonnière, par une concentration importante de piscines et par des animations comme des marchés provençaux. Enfin, le tourisme vert qui profite des nombreux chemins de randonnées et du cadre protégé qu'offrent le Luberon, les Monts de Vaucluse et leurs environs[28].
L'Hôpital le plus proche est à Apt ; il n'y a aucun équipement de santé sur la commune.
Lieux et monuments
Maison à tour face au château.
Château de Gignac.
Entrée du château.
On trouve des vestiges de l'enceinte défensive et de la citadelle qui coiffaient le village.
Le château date du XVIIIe siècle, entre 1760 et 1780. Les cheminées anciennes et les décors de stuc ont été inscrits monuments historiques le en même temps que le château, sa cour, sa terrasse et l'escalier du parc[29].
Sur les flancs des monts de Vaucluse, plusieurs jas (anciennes bergeries).
Vieille demeure à ciel ouvert.
Église de Gignac.
Lavoir et parloir.
Personnalités liées à la commune
Catherine Barriès, religieuse du couvent Sainte-Croix d'Orange, qui se défroqua, devint huguenote et dirigea la garnison de Gignac en 1575 contre la Ligue.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Zonage sismique réglementaire de la France, classement des cantons (découpage fin 1989) de la région PACA, page 48
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
Robert Bailly, Dictionnaire des communes du Vaucluse, A. Barthélemy, Avignon, , 475 p. (ISBN2-903044-27-9)
Jules Courtet, Dictionnaire géographique, géologique, historique, archéologique et biographique des communes du département de Vaucluse, Avignon, Seguin Ainé, , 400 p. (lire en ligne)
Jean-Pierre Saltarelli, Les Côtes du Ventoux, origines et originalités d'un terroir de la vallée du Rhône, Le Pontet, A. Barthélemy, Avignon, , 207 p. (ISBN2-87923-041-1)