Groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons (1914-1922)
Les Groupes d’autos-mitrailleuses et autos-canons (GAMAC), connus également sous divers autres noms et abréviations, sont créés en septembre 1914 par le général Gallieni à partir de quelques éléments de la Marine pour apporter une puissance de feu mobile aux armées combattant dans le Nord et en Belgique. À la fin de 1914, les grandes unités de cavalerie disposent de 16 groupes d'autos-canons de la Marine, rejoints par le 17e groupe le . Ces petites unités s’avèrent, dans leurs débuts, d’un emploi délicat au combat du fait des caractéristiques des véhicules, poids trop élevé, blindage trop mince. Leurs contributions efficaces dans divers types d'opérations à la fin 1917 et dans les campagnes de 1918 consacrent l'utilité de l'arme blindée motorisée au sein des unités de cavalerie.
Identification
Ces unités, d’une grande nouveauté en 1914, pour l’Armée en général et la cavalerie en particulier, sont l'objet d'une relative imprécision dans leur identification. Leur dénomination fluctue selon les unités de rattachement, les rédacteurs des comptes-rendus officiels, les auteurs d’historiques d’unités et les périodes de la guerre. Les marques de reconnaissance, insignes d'arme, tampons d'unités, n'apparaissent que tardivement.
Dénominations
Parmi les noms et abréviations désignant ces unités on relève :
« Groupe A.M.A.C. » (Auto-mitrailleuse-auto-canon)[3]
« Groupe d’A.M.C. » (Autos-mitrailleuses de la Cavalerie)[4].
« Groupes d’auto-mitrailleuses et d’auto-canons de la cavalerie »[5]
« Groupe mixte auto-mitrailleuses et auto-canons », intitulé officiel des Journaux de marche et opérations ouverts en 1916[6]. Cette dénomination est fréquemment simplifiée en « Groupe mixte ».
Marques de reconnaissance
Insigne de type d’unité
Il faut attendre une instruction de pour que les GAMAC soient pourvus d'un insigne spécifique symbolisant deux canons en X, surmontés d'une grenade et enserrant les lettres A M[5]. Cet insigne, déclinaison de l'insigne de l'artillerie spéciale, est cousu sur la manche gauche et sur les pattes de col de la veste d'uniforme. Il apparait parfois peint sur les véhicules comme sur cette auto-mitrailleuse du 12e GAMAC présentée pour une revue en , devant le château de Nampcel (Oise), en ruines.
Insigne de manche gauche «Auto-mitrailleuse» (1917)
Insigne AM blanc sur auto-mitrailleuse (1918)
Timbre 12e GAMAC (1917)
Timbre d’unité
Même s'il ne dispose pas de l'autonomie administrative (voir ci-dessous) chaque GAMAC est bien une unité constituée avec son Journal des marches et opérations et son timbre d'unité à l'instar de celui du 12e GAMAC apposé au dos d'une photo de groupe de permissionnaires en attente d'embarquement dans un train.
Unités d'autos-mitrailleuses et/ou d'autos-canons autres que les GAMAC
Créées avant, pendant et immédiatement après la Première guerre, plusieurs unités d'artillerie légère dont les dénominations intègrent les expressions « autos-mitrailleuses » et/ou « autos-canons » ne doivent pas être confondues avec les GAMAC. Bien que certaines mettent en action des moyens techniques similaires à ceux des GAMAC, elles n'en partagent ni la composition, ni les affectations.
Les sections d'autos-mitrailleuses des grandes unités de cavalerie en 1914[7]
Le Corps de cavalerie Sordet sous l'impulsion du capitaine Boucherie, spécialiste des autos-mitrailleuses, se dote de deux sections de 3 autos-mitrailleuses chacune qui accompagnent l'état-major du corps dès son départ vers la Belgique le . L'auto-mitrailleuse n'est qu'une voiture de tourisme, débarrassée de sa carrosserie, sur le plancher de laquelle a été fixé le trépied d'une mitrailleuse fournie par le dépôt du 147e régiment d'infanterie. La dissolution du corps Sordet le met fin à l'expérience.
L'état-major du 2e corps de cavalerie compte fin 1914 un petit détachement de 3 « autos-mitrailleuses, simples voitures de liaison munies d'un armement de fortune », commandé par le capitaine de Bourbon-Chalus qui commande ensuite les autos-mitrailleuses de l'armée d'Orient puis le 5e GAMAC.
L'état-major de la 2e division de cavalerie s'adjoint à l'automne 1914 une section d'autos-mitrailleuses similaire à la précédente.
La 10e division de cavalerie reçoit pour son état-major, fin 1914, deux autos-mitrailleuses Peugeot, remplacées en février 1915 par une section d'auto-mitrailleuses détachée du 19e régiment de dragons.
Le Corps expéditionnaire d'Orient incorpore courant 1915 un groupe d'autos-mitrailleuses à 3 sections dont la composition, les effectifs et les armements sont proches de ceux des GAMAC. Ce groupe sous le commandement du capitaine de Bourbon Châlus opère en Serbie et en Bulgarie[8],[N 1].
Un groupe de 4 autos-canons armés du canon à tir rapide modèle 47 mm TR est créé en novembre 1914 et placé sous le commandement du Lt de vaisseau de Villeneuve-Bargemon[10],[11].
Les sections d'autos-canons de 75
Armées de canons de 75 mm modèle 1910, les « sections autos-canons » ou « sections de 75 automobiles » relèvent de l'Artillerie Anti-Aérienne (AAA). Cette destination opérationnelle leur impose mobilité et autonomie sur l'ensemble du théâtre des opérations. Elles peuvent ne pas avoir d'affectation précise autre que de relever d'un Groupe AAA à la disposition d'une grande unité[N 2]. À partir de 1916 la plupart des sections de 75 antiaériennes sont affectées à un régiment d'artillerie de défense contre avions comme la 68e section affectée au 66e régiment d'artillerie de défense contre avion et remarquée en 1918[12].
La défense antiaérienne compte 77 sections d'autos-canons de 75, composées chacune d'une soixantaine d'hommes et de deux pièces de 75 mm sur plateau ou remorque.
Historique
Au préalable, lever les réticences
Les groupes d'autos-mitrailleuses et autos-canons sont la résultante de plusieurs courants dont la convergence ne pouvait être acquise à la déclaration de guerre en août 1914. De nombreuses réserves bloquent l'innovation comme par exemple ces conclusions de la Commission d'enquête des 30 juin et 1er juillet 1903 présidée par le Colonel Rouquerol, commandant l’Artillerie de la 12e division d’infanterie statuant sur l'opportunité d'emploi d'une Charron Girardot Voigt 1902, armée d'une mitrailleuse Hotchkiss modèle 1901 :
« ... étant donné le poids de la voiture (3.000 kg), son prix de revient élevé (45.000 F.), les risques auxquels elle serait exposée et qui semblent hors de proportion avec la puissance de l’engin, la rareté des circonstances où elle pourra agir utilement, il n’y a pas lieu de faire de l’Auto Mitrailleuse un engin de combat.[13] »
Pour arriver à lever ce type de réticence, il faut faire confluer :
Les courants d'évolutions techniques :
Possibilité de fixer une mitrailleuse sur un véhicule, de la faire pivoter sur son arbre
Possibilité de fixer sur un véhicule un canon de petit diamètre à tir rapide
Possibilité de monter une protection (blindage) sur ces véhicules
Disponibilité de véhicules suffisamment robustes et vastes pour recevoir équipage, armes, munitions et blindage
Les courants d'évolutions de la doctrine militaire :
Acceptation de la diminution de l'efficacité de la cavalerie montée
Acceptation par la hiérarchie de la possibilité de tirer à la mitrailleuse depuis un véhicule, une « auto mitrailleuse »
Acceptation par la hiérarchie de tirer au canon depuis un véhicule, une « auto canon »
Aptitude des chefs de corps à intégrer des véhicules armés dans la tactique
Gallieni : le catalyseur de septembre 1914
Les premières semaines de combats aboutissant à la bataille de la Marne font prendre conscience de la nécessité d'évoluer très rapidement dans de nombreux domaines. La mobilité de l'artillerie légère devient une priorité. Le général Gallieni, gouverneur militaire de Paris, fort du succès et de l'impact psychologique de l'opération des taxis de la Marne s'empare du projet d'unités d'autos-mitrailleuses et d'autos-canons sur lequel travaille le lieutenant Lesieure Desbrières. Le Général Gallieni est définitivement convaincu de l'intérêt de ce nouveau moyen lors de la création de la batterie d'autos-mitrailleuses du capitaine Drouet à l'instigation du gouverneur militaire du Havre. Le 6 septembre 1914 il ordonne à l'établissement d'artillerie de Vincennes de monter des canons de 37 sur des véhicules Renault et charge le Lieutenant de vaisseau Hergault, assisté du lieutenant Lesieure Desbrières, de conduire cette opération dans les meilleurs délais. Les groupes autos-mitrailleurs et autos-canons commandés par des officiers de marine, préfiguration des GAMAC sont lancés[14],[15].
Près d'un an plus tard, la Chambre des députés approuve l'initiative du futur maréchal : « La Commission de l'Armée, réunie sous la présidence de M. le général Pédoya, a entendu lecture et approuvé à l'unanimité les conclusions d'un rapport très documenté de M. Maurice Bernard, sur les auto-mitrailleuses et les auto-canons[16]. »
Dates charnières
Le général Eugène Féraud, à la tête du 1er Corps de cavalerie de à fin , constate avec quatre années de recul la profonde transformation de la Cavalerie française devenue « une puissance de feux » grâce aux modifications de l'armement, c'est-à-dire grâce à l'introduction fin 1914, et au développement au cours du conflit, de l'artillerie légère et mobile dans les grandes unités de cavalerie :
« En 1914, point de moyens propres [d'artillerie] au corps de cavalerie, mais l'on met de suite des mitrailleuses sur des autos de tourisme, ce qui est l'origine de l'auto-mitrailleuse-canon blindé qui est lui-même le frère ainé du char d'assaut […].
En 1915, chaque division de cavalerie reçoit un groupe d'autos-mitrailleuses-autos-canons blindés comprenant trois autos-canons et six autos-mitrailleuses.
En 1916, les divisions de cavalerie, [reçoivent] deux groupes d'autos-mitrailleuses-autos-canons au lieu d'un. Le corps de cavalerie reçoit un groupe d'autos-mitrailleuses-autos-canons.
En 1917, les voitures des autos-mitrailleuses-autos-canons sont progressivement transformées pour pouvoir marcher indifféremment en avant et en arrière.
En 1918, le corps de cavalerie reçoit un deuxième groupe d’autos-mitrailleuses-autos-canons.
Les autos-mitrailleuses-autos-canons deviennent progressivement autos-mitrailleuses-canons, la même voiture étant armée d’une mitrailleuse et d'un canon de 37[17] »
Bilan positif en fin de guerre
Ces nouvelles unités et leurs moyens mécaniques sont évalués au cours de la campagne contre l'Allemagne et quelques années après par les stratèges.
Fin mars 1918, à l'issue d'un fort engagement dans la zone Montdidier-Roye (Oise), l'état-major de la 1e Division de cavalerie résume :
« Les A. C. M. ont rendu les plus grands services comme moyens de reconnaissance, de liaison et de combat. En raison de leur visibilité et de leur vulnérabilité aux coups de l'artillerie, il convient de les dissimuler, de les employer par petits groupes (deux ou trois au maximum), de ne pas les immobiliser. On ne doit pas non plus les employer de nuit [18]. »
En mai 1918 un observateur souligne :
« Qu'est-ce qu’une mitrailleuse, sinon un fusil à tir accéléré. Bien avant la guerre, l'idée était venue d’augmenter sa maniabilité et, par suite, sa valeur tactique en la plaçant sur une automobile ; des sections d’auto-mitrailleuses et d'auto-canons (A. M. A. C.) furent affectées à l’arme mobile par excellence, la cavalerie.
À la Marne, les A. M. A. C. rendirent de grands services, et voici qu’au cours de la dernière offensive, elles se sont imposées définitivement [...] À la contre-attaque de Grivesnes, à la prise de Monchel, les A. M. A. C. ont pris une part décisive, s’approchant à 50 mètres du Boche et tirant jusqu'à 5.000 cartouches.
Dans une offensive rapide, l'artillerie ne pouvant suivre, elles sont l'appui indispensable de l'infanterie[19]. »
En 1923, l'historien du 2e Corps de cavalerie souligne à son tour l'entrée définitive des GAMAC dans la Cavalerie :
« Il y a enfin les deux corps de cavalerie modernisés. Ces formations comportent chacune trois divisions de cavalerie renforcées par des moyens modernes (escadrilles d’observation, génie, etc.). Ces corps se déplacent le long du front deux fois plus vite que les autres corps d’armée, ce qui va s’avérer très précieux pour colmater les brèches réalisées par les attaques allemandes. Surtout, ils disposent chacun d’une centaine d’automitrailleuses-autocanons équipées d’un canon de 37 millimètres et d’une mitrailleuse. Dans les phases offensives, ces groupes vont remplir toutes les missions traditionnelles de la cavalerie [20]. »
Disparition des GAMAC
En 1919, les groupes d'autos-mitrailleuse et d'autos-canons voient d'une part leur nombre réduit de seize à onze, et d'autre part leur dénomination changer en "groupes d'autos-mitrailleuses de cavalerie".
Deux décisions de 1922 marquent la disparition définitive des GAMAC et de leur organisation :
Le , en termes d'organisation, deux groupes d'A.M.C. forment dorénavant un "groupement d'autos-mitrailleuses de cavalerie" sous le commandement d'un chef d'escadrons[21].
Le , le « groupe d'autos-mitrailleuses de cavalerie » devient un « escadron d'auto-mitrailleuses de cavalerie » (E.A.M.C.), toujours commandé par un capitaine. Deux E.A.M.C. forment un « groupe d'escadrons d'auto-mitrailleuses de cavalerie » (G.E.A.M.), au commandement d’un chef d’escadrons, affecté à une division de cavalerie, sauf de la 3ème DC de Paris dont le GEAM dispose de trois EAMC[22].
De 1922 à 1931-32, l’automitrailleuse White, seule automitrailleuse en service en France équipe les GEAM avant qu'elle ne soit remplacée par des véhicules plus modernes comme les automitrailleuses semi-chenillées Schneider P16.
En 1939, par des regroupements d'escadrons d'auto-mitrailleuses de cavalerie, sont constitués cinq régiments d'automitrailleuses qui sont dissous un an plus tard.
Unités et affectations principales
Les GAMAC n'ont pas d'autonomie administrative. Ceci est vraisemblablement dû à leur petite taille, environ 70 hommes, et à leur rattachement opérationnel direct à l'état-major d'une division de cavalerie qui, selon les nécessités des opérations, peut les détacher, temporairement et sans préavis, soit à une autre division de cavalerie, soit à une division d'infanterie.
Affectations administratives
Initialement, à l'automne 1914, les groupes d’autos-canons de la Marine, composés chacun de deux sections, sont rattachés administrativement au Dépôt des équipages de la Flotte de Paris implanté au Grand Palais des Champs-Élysées à Paris[10].
Puis, en application de la dépêche constitutive du 9 mai 1915, la gestion administrative des personnels et matériels des Groupes d'autos-mitrailleuses et autos-canons est assurée par le service autos du 13e régiment d'artillerie. Moins d'un an plus tard, le 12 février 1916, le général en chef décide de remplacer les marins de Groupes d'autos-mitrailleuses par du personnel de l'armée métropolitaine. Pour une raison non explicitée, les GAMAC sont alors rattachés à la 71e batterie du 81e régiment d'artillerie lourde à tracteurs, spécialement créée à cet effet dès le . Ce rattachement va à nouveau évoluer, en conséquence directe du rattachement des GAMAC à la cavalerie décidé le , confirmé par une dépêche ministérielle du . Ainsi le tous les GAMAC sont rattachés administrativement au 27e régiment de dragons et plus précisément à son 13e escadron de dépôt, créé à cet effet au Quartier de Croy, caserne du régiment, rue Royale à Versailles, où a été également transféré le Centre d'Instruction des autos-mitrailleuses (CIAM)[23],[24], placé sous le commandement du capitaine Arnaud de Castelbajac[25],[26],[27]. Cette organisation perdure jusqu'à la fin de la guerre[28] et se poursuit jusqu’à la fin septembre 1919.
Au 1er octobre 1919, « les groupes d’A.M.A.C. sont désormais affectés à un régiment de la D. C. à laquelle ils appartiennent, pour les groupes de la métropole, ou à la formation de cavalerie la plus proche pour les groupes de l’A. O. du Maroc et de l’Afrique du Nord […] À la même date, le CIAM de Versailles est versé au groupe de cavaliers de l’École de cavalerie de Saumur »[29].
Cne O'Gorman (21/6/1916[55]-22/10/1917[56] Cne de Valence de Minardière (24/10/1917-31/1/1919)[56],[34] Cne de Brémond d'Ars (à partir du 22/2/1919)[54]
Cn Le Poupon[51] Cne Chrétien Lalanne (4/3/1917-15/9/1917)[76] Cne de Lastie Saint-Jal (3/10/1917-17/2/1919) Cne Lechevalier (à partir du 24/2/1919)[77]
La moitié des groupes d'automitrailleuses et autocanons ayant été cités deux fois à l'ordre de l'armée reçoivent la Croix de Guerre 1914-1918 et leurs personnels peuvent en conséquence en porter la fourragère[34].
1er Groupe, citations du et du , décision du .
6e Groupe, citations du et du , décision du .
7e Groupe, citations du et du , décision du .
8e Groupe, citations du et du , décision du .
9e Groupe, citations du et du , décision du .
11e Groupe, citations du et du , décision du .
13e Groupe, citations du et du , décision du .
16e Groupe, anciennement Groupe batterie d’auto-canons du capitaine d’artillerie coloniale Drouet, puis 18e Groupe d'auto-canons, citations du et du , décision du .
Participation aux défilés de la Fête nationale[N 8]
La cavalerie ferme la marche du Défilé de la Victoire et aligne quatre autos-mitrailleuses et quatre autos-canons [N 9],[83] qui elles-mêmes précèdent les chars Renault. C'est la première apparition publique à Paris de ces nouveaux véhicules blindés[84].
Les deux Groupes d'autos-mitrailleuses-autos-canons de la 1re DC participent au défilé du à l'Hippodrome de Vincennes avec d'autres unités de cavalerie honorées lors de cette manifestation patriotique. Ils paradent à la « Une » du Petit Parisien du [85].
Personnels
Première époque : principalement fournis par la Marine
Le premier groupe d'autos-mitrailleuses-autos-canons formé et commandé par le lieutenant de vaisseau P. Guette sur instruction du général Gallieni se compose, début septembre 1914, de l'enseigne de vaisseau Réveillaud et de quelques marins inemployés sur leurs bâtiments. Ils sont rapidement rejoints par des second-maîtres, quartier-maîtres, des matelots, quelques sous-officiers et hommes de troupe précédemment affectés à des régiments de dragons, d'infanterie, d'artillerie qui, réunis en quelques jours, permettent de constituer les équipages de deux sections, composée chacune de trois véhicules armés et d'un véhicule de ravitaillement[86]. Si l'on ignore comment et pourquoi ces soldats et matelots se sont trouvés enrôlés dans cette aventure, on peut penser qu'ils sont tous capables d'utiliser au mieux le canon de 37 mm à tir rapide de la Marine dans un contexte opérationnel complètement inédit.
Au total, au tout début de la « Course à la mer », le groupe du Lt de vaisseau Guette aligne ainsi une quarantaine d'hommes dont 2 officiers de marine, 3 officiers-mariniers et 35 matelots. En juin 1915, au fil des rencontres avec d'autres unités et dans des conditions administratives non déterminées, son « groupe a doublé d'importance ayant glané deux fantassins, deux soldats d'infanterie coloniale, un de la Légion, un zouave, deux dragons, trois chasseurs à cheval, huit sapeurs du génie, [...] et de petites fractions isolées avec leur propre personnel[87] ».
La constitution en septembre-octobre 1914 des douze autres groupes AMAC commandés par des officiers de marine semble plus organisée, tout en se calant sur le même schéma organisationnel :
1 lieutenant de vaisseau, 1 enseigne de vaisseau, 1 lieutenant, 1 sous-lieutenant, 3 adjudants, 3 maréchaux-des-logis, 3 second-maîtres, 2 maîtres de mousquetterie, 1 mécanicien, 8 quartier-maîtres, 4 brigadiers, 40 matelots, 13 soldats[88].
Deuxième époque : issus de trois armes de l'Armée de Terre
Recrutement et formation
L'instruction du 12 février 1916 du Général en Chef renvoie les personnels de la Marine à leurs unités et prescrit que les officiers encadrant les GAMAC proviennent désormais de régiments de cavalerie, d'artillerie et plus rarement de régiments d'infanterie dont ils sont seulement détachés, leur corps d'origine continuant à assurer la gestion de leur carrière.
Conformément à la Décision du sous-secrétaire d’État de l’Artillerie n°32 106 3/3 (novembre 1915), la plupart des sous-officiers et, semble t-il la quasi-totalité des hommes de troupe ont été versés dans les groupes automobiles à la suite de déclaration d'inaptitude au combat par les commissions de réforme à la suite de blessures, plus ou moins invalidantes et/ou d'intoxication par les gaz [23].
Ces personnels n'ayant jamais manipulés d'armes automatiques sont entraînés à leur emploi au Centre d'instruction des autos-mitrailleuses (CIAM) initialement implanté à Boulogne-sur-Seine à côté des usines Renault fabricants des nouveaux véhicules blindés, transféré à Versailles à la caserne du 27e régiment de dragons en juillet 1916, lors du rattachement administratif des GAMAC à ce régiment[25].
Effectifs
Dans sa composition en ordre de bataille le commandement d'un groupe d'autos-mitrailleuses et d'autos-canons, fort d'environ 65 hommes en effectif complet, est assuré par un chef de groupe et trois chefs de sections/pelotons. Les appellations varient selon les groupes et les circonstances tant du fait de la petite taille de la formation que des armes d'origine des personnels qui la composent.
Officiers
Le groupe compte, en principe, 4 officiers, le capitaine, commandant le groupe, et trois lieutenants ou sous-lieutenants, chacun commandant une section. Les JMO montrent qu'en fait une des sections est fréquemment commandée par un adjudant-chef, plus rarement par un adjudant[89].
Sous-officiers
En principe un groupe compte 8 maréchaux des logis :
3 chefs de véhicule auto-canon, 3 chefs de ravitaillement, un par section, 1 chef d'atelier, 1 comptable.
Hommes de troupe
Les hommes de troupe, appelés cavaliers ou canonniers selon les groupes et sans doute selon l'arme d'origine du commandant de groupe, se répartissent ainsi :
6 brigadiers, chefs de véhicules auto-mitrailleuse, 9 maître-pointeurs, un par véhicule blindé, 9 servants, un par véhicule blindé, 20 conducteurs, un par véhicule plus trois en réserve, 4 agents de liaison, certains disposant d'une moto.
Autres personnels
1 infirmier, 3 ouvriers (spécialistes respectivement de l'armement, du fer et du bois).
Composition des unités du groupe
La section
En ordre de marche, une section se compose de 2 véhicules autos-mitrailleuses, 1 véhicule auto-canon, et une motocyclette de liaison. Selon les missions, reconnaissance, combat, surveillance, les sections sont fréquemment reconfigurées pour être constituées de façon homogène en section ou sous-section de mitrailleuses ou de canons.
Lors de nombreuses et longues phases de combat à pied au service des tranchées, décrites dans les Journaux des Marches et Opérations des GAMAC, les hommes normalement affectés à un véhicule demeurent sous les ordres de leur encadrement habituel.
Matériels
De septembre 1914 à juin 1916, période d'activité des premières unités d'autos-mitrailleuses et autos-canons sous commandement de lieutenants de vaisseau détachés de la Marine, les caractéristiques des matériels, véhicules et armements varient dans le temps et d'un groupe AMAC à un autre. Cette diversité résulte de la jeunesse de ce type de moyens et des atermoiements à leur égard de la haute hiérarchie militaire dont seule vient à bout la détermination farouche de quelques personnalités marquantes comme le général Gallieni, aidé d'une poignée de jeunes officiers convaincus qu'il faut penser la guerre autrement qu'avec les moyens de 1870.
Du caractère innovant de ces armes découle un enchaînement d'essais-erreurs tant sur la conception/construction des véhicules blindés que sur l'installation des armes à leur bord. En conséquence, aucune étude n'a pu déterminer avec précision la date d'implantation d'un modèle particulier de véhicule auto-mitrailleuse ou auto-canon dans chacun des GAMAC, les nombreuses photos de presse ou d'albums n'étant d'aucune aide, faute de légende ou du fait de légendes manifestement erronées.
Véhicules
En ordre de bataille un groupe d'autos-mitrailleuses et autos-canons doit aligner 17 véhicules [89]:
6 véhicules blindés, chacun armé de 2 mitrailleuses, une fixée à la voiture l'autre, mobile, utilisable pour le combat à pied, en réalité à poste fixe, souvent lors du service à la tranchée.
3 véhicules blindés, chacun armé d'un canon de 37 mm.
4 véhicules de tourisme pour les liaisons, un pour le chef de groupe et un par section.
3 camions de ravitaillement, un par section.
1 camion-atelier.
L'auto-mitrailleuse
* La première auto-mitrailleuse Renault modèle 1914
Une auto-mitrailleuse Renault modèle 1914, matricule 17 843.
En 1914
Schémas profil face
En 1915
Les groupes d'autos-canons et d'autos-mitrailleuses, créés par le général Gallieni en septembre 1914, placés sous le commandement d'un lieutenant de vaisseau, sont dotés de véhicules blindés innovants construits par l’établissement d'artillerie de Vincennes sur un châssis Renault 20 CV[90] selon les directives des spécialistes de l'état-major du gouverneur de Paris, sous la supervision des capitaines Genty et Renaud[91].
* L'auto-mitrailleuse Renault modèle 1915
Auto-mitrailleuse Renault, modèle 1915.
En 1916 à Maurepas (80)
Schémas profil face
P. Lamaison et B... (sept. 1916).
Le modèle 1915 bénéficie de plusieurs améliorations :
- blindage plus épais
- masque de protection des servants plus enveloppant
- ventilation du moteur améliorée par l'aménagement de larges lamelles horizontales donnant au véhicule une apparence caractéristique
- plateau légèrement plus long donnant plus d'espace aux servants de la pièce
- rétroviseurs circulaires rabattables et plus solides...
L'auto-canon
Initialement, l'auto-canon « c'était, sur un châssis de tourisme, un baquet de bois aux parois basses, à peine doublé dans ses parties les plus vulnérables par une mince plaque d’acier, avec, au milieu du fond, le canon, dont le pivot s'emmanchait dans un fort billot. Pour protéger les deux servants, un petit masque étroit ; quant aux conducteurs ils devaient se contenter d'un coupevent métallique, tout juste bon à arrêter... le vent en effet et aussi la pluie [92] »
L'auto-canon Peugeot
Conçu à la fin de 1914, l'auto-canon monté sur un châssis Peugeot équipe les 6e et 7e groupes dès la fin janvier 1915. Les autres groupes bénéficient de ce nouveau véhicule à mesure des livraisons.
Auto-canon Peugeot, modèle 1915.
Auto-canon Peugeot 1915
Schéma auto-canon 1915
Auto-canon avec camouflage
L'auto-canon-mitrailleuse à marche réversible sur châssis américain White
Un blindage renforcé, la maniabilité, grâce à deux postes de conduite, avant et arrière, une tourelle à rotation complète dotée d'un canon et d'une mitrailleuse en opposition, donnent au modèle White TBC un avantage définitif aux unités qui en sont équipées à partir de fin 1918[N 10]-printemps 1919, même si les commentaires de certains utilisateurs ne sont guère flatteurs pour ce nouvel équipement lors de sa sortie des usines Berliet de Vénissieux[N 11].
Armement
Deux types d'armes équipent les GAMAC, les mitrailleuses et les canons de 37 mm.
Les mitrailleuses. Chaque auto-mitrailleuse dispose de deux mitrailleuses, une mitrailleuse à poste fixe, néanmoins démontable, et une mitrailleuse mobile avec son tripode. Lors du service aux tranchées, ces armes sont confiées aux mitrailleurs et maîtres pointeurs. Les mitrailleuses peuvent également être utilisées dans le tir contre avions. Dans ce cas la mitrailleuse est montée sur le plateau du véhicule avec un affût spécial. Deux modèles de mitrailleuses se sont succédé dans les groupes :
La mitrailleuse Saint-Étienne modèle 1907. Cette arme présente de nombreux inconvénients techniques, un échauffement excessif lors d'une séquence de tir prolongée[93] et globalement un fonctionnement complexe qui en font une arme peu appréciée des personnels[N 12].
La Mitrailleuse Hotchkiss modèle 1914 remplace en principe la mitrailleuse de Saint-Étienne à partir de juillet 1916[N 13]. De calibre 8 mm elle est une version améliorée du premier modèle 1900[93].
Les canons de 37 mm
Dans la première commande du général Gallieni à l'atelier de Vincennes, les autos-canons sont équipés de canons de 37mm à tir rapide de type Marine modèles 1885 et 1902[94].
Les véhicules blindés sont ensuite équipés d'un Canon de 37 mm modèle 1916 TR, lui-même démontable et utilisable sur affût dans les secteurs de tranchées.
Il sera remplacé par le canon de 37 mm SA 18 en 1918 sur les nouvelles autos-mitrailleuses White TBC.
En janvier 1917 parait le premier numéro de Taca Tac Teuf Teuf, Journal des groupes d'autos-mitrailleuses, édité par le 12e groupe d'autos-mitrailleuses sous la direction d'Édouard Sené[N 14], journaliste, mitrailleur affecté à ce groupe depuis mars 1916, maréchal des logis en 1917[95].
Composé et imprimé à Paris par l'Imprimerie des Arts et des Sports [N 15], Taca Tac Teuf Teuf se présente comme une publication de qualité professionnelle dont les articles, largement illustrés, sont disposés en deux colonnes, sur 12 pages pour les 7 premiers numéros, puis sur 8 pages.
Le lecteur y trouve les grands classiques de cette presse : caricatures, informations pratiques, résultats des compétitions inter-unités, promotions, citations et décorations honorant tous les personnels, officiers, sous-officiers et hommes de troupe et aussi articles culturels et littéraires, poèmes et chansons conçus par les soldats les plus inspirés de ces groupes, dont certains sont des professionnels de la plume ou du crayon.
La plupart des illustrations sont signées Del Marle, né en 1889, peintre futuriste[95] et Pierre Lamaison, né en 1896, jeune engagé volontaire, futur éditeur-illustrateur, qui signe aussi Pierre Lebasque. Outre Édouard Sené, les articles sont signés Jean E. Bayard, Jean de Létraz, né en 1897, jeune engagé volontaire, mitrailleur au 3e GAMAC, futur auteur dramatique à succès.
UNE du n°3 (F. Del Marle).
« Annonces », n°4 (Del Marle, Lamaison).
Le Gaulois, dans une chronique de 1919 récapitulant les mérites des principaux journaux du front, présente :
« Le célèbre « TacaTacTeufTeuf », périodique illustré des autos-mitrailleuses, directeur Édouard Sené, l'excellent poète. « TacaTacTeufTeuf » a publié de poignants dessins de Del Marle[96]. »
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
12e Groupe Auto-mitrailleuses et Édouard Sené, directeur de la publication, Taca Tac Teuf Teuf : Périodique illustré publié par les Groupes d'Autos-mitrailleuses, Au front, Imprimerie des Arts et Sports, Paris, 1917-1918, 9 numéros (SUDOC169228886, lire en ligne).
Anonyme, Historique du 1er Groupe d’Autos-Mitrailleuses et d’Autos-Canons (1914-1918), Paris, Charles Lavauzelle, , 24 p. (lire en ligne)
Colonel Boucherie (préf. général Marie Antoine Henry de Mitry), Historique du 1er corps de cavalerie (mars 1917- décembre 1918), Limoges, Paris, Nancy, Charles-Lavauzelle et Cie, , 319 p. (lire en ligne).
François René Boullaire, Historique du 2e corps de cavalerie du 4 octobre 1914 au , d'après les archives historiques du ministère de la guerre, Nancy, Charles-Lavauzelle et Cie, , 503 p.
Alain Gougaud, L’aube de la gloire. Les autos mitrailleuses et les chars français pendant la Grande Guerre : histoire technique et militaire, arme blindée, cavalerie, chars, Musée des blindés, OCEBUR, , 248 p. (ISBN978-2904255021, EAN9782402439503).
Pierre de Kadoré (pseudonyme de Pierre Guette), Mon groupe d'autos-canons : Souvenirs de campagne d’un officier de marine (-), Paris, Librairie Hachette et Cie, coll. « Mémoires et récits de guerre », , 231 p.
Dans son texte, l'auteur, lui-même caché derrière un pseudonyme, a cru devoir préserver la confidentialité des personnes et des lieux en ne mentionnant que l'initiale de leur nom. Cette précaution complique la lecture de ce témoignage et s'avère d'autant moins opérante que sont fournis en exergue les noms, grades et distinctions de tous les hommes composant l'unité.
Paul Lafleur, Les autos-mitrailleuses de cavalerie - Histoire et insignes, C.F.A., , 77 p.
L.V. Joseph-Louis Moal, Organisation des formations des marins à terre (1914-1919), Paris, École de guerre navale, , 52 p. (lire en ligne)
Colonel Ange Poli, « Les Groupes mixtes d'Automitrailleuses et d'Autocanons de la Marine (septembre 1914 à mars 1916) », Revue historique des armées, no 172, , p. 91-100 (ISSN0035-3299, lire en ligne, consulté le ).
Service historique de la Défense, Les armées françaises dans la Grande Guerre, t. I, vol. 4 : La bataille de l'Aisne, la Course à la mer, la Bataille des Flandres (14 septembre-14 novembre 1914), Imprimerie nationale, , 570 p., lire en ligne sur Gallica.
Service historique de la Défense, Les armées françaises dans la Grande Guerre, t. 10, vol. 1 : Grands quartiers généraux, Groupes d'armées, Armées, Corps d'armée, Imprimerie nationale, , 1092 p., lire en ligne sur Gallica.
Service historique de la Défense, Les armées françaises dans la Grande Guerre, t. 10, vol. 2 : Ordres de bataille des grandes unités : divisions d'infanterie, divisions de cavalerie, Imprimerie nationale, , 1092 p., lire en ligne sur Gallica.
L'auteur, romancier et journaliste, lui-même capitaine de réserve dans l'artillerie pendant la Première Guerre, reprend, en les romançant à peine, quelques exploits bien réels d'équipages d'une certaine auto-mitrailleuse « M 4 ». Il s'inspire soit de témoignages de camarades combattants à la 1re Division de cavalerie soit directement de notes extraites des Journaux des Marches et Opérations des 1er et 7e GAMAC entre février et .
Dominique Waquet, Textes officiels fondateurs des Groupes d'Autos-mitrailleuses et autos-canons de la Grande-Guerre (septembre 1914 - octobre 1922). Transcriptions annotées, Causseul & Rougeret, , 13 p. (lire en ligne).
Les journaux des marches et opérations (JMO) de 77 sections de 75 automobiles ont été partiellement ou totalement conservés. Ils sont consultables sur le site Mémoire des Hommes, dans la rubrique Artillerie, sous-rubrique Artillerie d'assaut, autos-mitrailleuses et autos-canons, paragraphe Sections de 75 automobiles.
Régiments, divisions et corps de cavalerie en 1914-1918, c'est quoi ?Lire en ligne.
Un siècle d'histoire des engins-blindés français, Autos-mitrailleuses et autos-canons 1902-1928 (consulter en ligne).
Notes et références
Notes
↑Gaspard Charles Joseph de Bourbon Châlus (Paris 1876- Châlus (Haute-Vienne) 1936), officier de la Légion d'honneur, Croix de guerre, lieutenant de réserve du 9ème de Cuirassiers comptant à la 8ème Division de Cavalerie prend part à l’attaque de Lombartzyde les 15 et dans le cadre du Groupement de Nieuport, constitué le 14 décembre aux ordres du Général de Mitry. Il prend le commandement des Autos Mitrailleuses de l’Armée d’Orient puis celui du 5e GAMAC et enfin celui de l’A.S.317 du 6ème B.C.L ou 319 du 7ème B.C.L. (A. Gougaud, op. cit., p. 42)
↑Ainsi la 5e section de 75 remorques, se place en juillet 1918 sous les ordres du chef d'escadron commandant l'AAA II, qui, selon les opérations, regroupe avec elle les 1re et 4e sections d'autos-canons de 75 (JMO de la 5e section de 75, -, SHDGR, 26 N 1247/4).
↑Pierre Napoléon Guette (1874-après 1933), officier de marine, se trouve en poste diplomatique à Lima (Pérou) à la déclaration de guerre. Il embarque sur le premier paquebot en partance pour la France. Le lieutenant de vaisseau Hergault, un camarade de promotion membre de l'état-major du général Gallieni, obtient de ce dernier que lui soit confiée la création dans les meilleurs délais d'une unité d'autos-canons, innovante dans sa composition, ses missions, ses personnels. Pierre Guette sous le pseudonyme de Pierre de Kadoré a raconté cette expérience unique dans Mon groupe d'autos-canons (Voir bibliographie et pour une synthèse rapide Georges Pineau, « Les autos-canons, armes de guerre », Journal des mutilés, réformés et blessés de guerre, , p. 3 (lire en ligne, consulté le ).
↑Dans les ordres de bataille de l'Historique du 1er CC le 2e GAMAC est affecté deux fois : une fois correctement à la 3e DC (annexe III, p.308-309), une autre fois, par erreur, à la 1re DC (annexe II, p. 306-307) au lieu du 7e GAMAC. Ce dernier,comme en témoigne son JMO, est constamment affecté à la 1re DC.
↑ Le 10e GAMAC est affecté à la Mission d'assistance française militaire en Roumanie, sous le commandement du Général Henri Berthelot. En , les 2 000 militaires de la mission transitent par l'Océan Glacial arctique et la Russie car la route terrestre, la Méditerranée et la Mer Baltique sont bloquées par les empires allemand, austro-hongrois et ottoman. Un immense incendie ayant détruit le matériel dans le port d'Archangelsk, le personnel est transporté en Roumanie en train et intervient vraisemblablement dans l'instruction des troupes roumaines à l'emploi de l'artillerie légère. Le pays s'étant retiré du conflit en mars 1918, le plus fort de la mission, dont les éléments du 10e GAMAC, revient en France en . Le groupe est alors réaffecté au 2e CC et le premier à se voir doté des nouveaux véhicules mixtes autos-canons-mitrailleuses White TBC, le (A. Gougaud, op. cit., p. 63).
↑« 16e GAMAC » est l'identité conférée le à la « Batterie d'auto-canons mitrailleuses du capitaine Drouet » devenue 18e Groupe d'auto-canons le 15 juin 1915 (JMO, 16e GAMAC).
↑Il semble que la batterie du Cne Drouet ait été initialement rattachée au Corps de cavalerie coloniale, dont lui-même était issu,selon la citation à l'ordre de l'armée de décembre 1914 (« L'Armée - A l'ordre du Jour », La Patrie, , p. 4 (lire en ligne, consulté le ).
↑La présence de véhicules blindés légers aux deux défilés de l'immédiat après-guerre apparait essentiellement participer de la propagande politico-militaire d'un vainqueur, fort de sa supériorité technique. Il semble cependant utile de souligner, accessoirement, que sont ainsi représentées et mises en valeur des très petites unités qui n'ont pas compté au total plus de 2 000 hommes, effectifs à rapprocher des 8 millions de Français mobilisés pendant toute la guerre.
↑Il parait vraisemblable que ce détachement appartienne au 4e GAMAC. D'une part, les véhicules arborent une reproduction de la médaille de la Croix de Guerre dans un ovale blanc sur la portière. Or la 3e section de ce Groupe a reçu la Croix de guerre avec palme le 15 août 1917 (Voir son JMO vue 8) et semble être l'une des seules dans ce cas. D'autre part le capitaine de Castellane, commandant de ce 4e groupe, est le commandant de GAMAC le plus âgé, 51 ans, le plus cité, 7 citations, et le seul parmi ses pairs officier de la Légion d'Honneur.
↑Un groupe équipé de ces nouveaux matériels défile devant le président de la République à Metz le 8 décembre 1918.
↑« 28 avril 1919 : le 1re Groupe A.M.A.C. quitte Lyon avec les nouveaux matériels et se porte à Lapalisse où il cantonne ... 3 mai 1919 : stationnement à Versailles pour mise au point des nouvelles voitures blindées qui n’ont occasionné que des désagréments au cours des étapes Lyon-Versailles » (JMO du 1re Groupe A.M.A.C. du au , vue 72).
↑Voir ainsi « La Guerre et l'Académie », long poème satirique sur les mécanismes complexes - et manifestement incompréhensibles- de la mitrailleuse de Saint-Étienne du à la verve du lieutenant J. L. du 1er groupe AC de 47 paru dans le n°3 de TacaTacTeufTeuf (p. 9) (Lire en ligne).
↑Ce remplacement est néanmoins plus tardif dans le cas par exemple du 2e GAMAC qui doit attendre le 3 mai 1918 pour échanger des mitrailleuses Saint-Étienne contre des Hotchkiss au GPA 8 à Koudekerque-Branche (Dunkerque) (JMO, 2e GAMAC, vue 22/33).
↑Édouard Sené, né en 1887 à Nantes, est un illustrateur et journaliste, anarchiste et syndicaliste, plusieurs fois condamné pour injures envers l'armée. Mobilisé en 1914 au 265e régiment d'infanterie il est affecté en 1916 à ce groupe d'autos-mitrailleuses où, promu maréchal-des-logis, il répond aux exigences de ses supérieurs (« Notice SENÉ Édouard, Louis, Marie », dans Jean Maitron, Guillaume Davranche, Dictionnaire des anarchistes, (lire en ligne).
↑À la dernière page des premiers numéros du périodique cet atelier professionnel se cache derrière l'appellation « Imprimerie spéciale du "Taca Tac Teuf Teuf" », puis son nom apparait en clair avec l'adresse, 24 rue Milton à Paris.
↑Capitaine Oudin, « Opérations de la 2e Division de cavalerie sur l’Ourcq (30 mai – 7 juin 1918) », Revue de cavalerie, vol. 32, no 5, , p. 601-612 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b« Addition à la notice descriptive des nouveaux uniformes : 10 février 1917, Insigne spécial aux groupes d’auto-mitrailleuses et d’auto-canons de la cavalerie », Bulletin Officiel des ministères de la guerre, des travaux publics et des transports, de l’agriculture et du ravitaillement, de l’armement et des fabrications de guerre, vol. 1er, , cité dans milguerres.unblog.fr (lire en ligne, consulté le ).
↑Exemple : le Journal des marches et opérations du 2e Groupe mixte auto-mitrailleuses et auto-canons pendant la campagne contre l'Allemagne du 15 avril 1916 au 20 septembre 1919, Service Historique de la Défense, 26 n 1246/3, 66 p..
↑Le groupe à la tête duquel le Lt de vaisseau Villeneuve-Bargemon se distingue, reste en Belgique plusieurs mois (Excelsior, , p. 4, col. 1 (Lire en ligne).
↑Boullaire2, p. 467 cité par Michel Goya, « L'armée française et la révolution militaire de la Première Guerre mondiale », Politique étrangère, no 1, , p. 87-99 (ISSN0032-342X, e-ISSN1958-8992, lire en ligne, consulté le )..
↑Ministère de la Guerre, circulaire n°3974 4/2 du 8 février 1922, citée dans La France militaire, , p. 1, col. 3-4 (Lire en ligne sur Retronews).
↑ a et bMinistère de la Guerre, circulaire n° 6717 4/2 du 20 octobre 1922, citée dans La France militaire, , p. 1, col. 4 (Lire en ligne sur Retronews).
↑ abcdefghi et j« Les citations collectives à l’ordre de l’Armée de la cavalerie pendant la grande Guerre Fourragères aux couleurs de la croix de Guerre - Groupes d’auto-canons-mitrailleuses », Revue de la cavalerie, vol. 35e année, no 5, , p. 204-211 (lire en ligne, consulté le ).
↑Une section d’autos-canons commandée par le Lt de vaisseau Thirion est mise à la disposition de la 5e Division de cavalerie le par l'état-major du 2e CC (JMO 5e Division de Cavalerie, SHD 26 N 485/3, vue 21).
↑« Mémorandum en vue de la promotion au grade de commandeur dans l'Ordre de la Légion d'Honneur », pièce du dossier de Légion d'honneur de J. de Castellane, Base Léonore, vues 18-25 (lire en ligne).
↑JMO 6e Division de Cavalerie, SHD 26 N 487/1, v. 119, 145).
↑JMO 6e Division de Cavalerie, SHD 26 N 487/1, v. 157, /2, v. 5).
↑Journal de Montélimar, 2 février 1918, p. 2, col. 2.
↑Le lieutenant de Miribel est promu capitaine par décision du 27 mai 1916 et maintenu commandant du 9e Groupe d'autos-canons (Journal Officiel, 30 mai 1916, p. 4807.
↑Le groupe d’autos-canons du lieutenant de vaisseau Mascart est affecté à la 5e Division de cavalerie le par le général de Mitry, commandant du 2e CC (JMO 5e Division de Cavalerie, SHD 26 N 485/3, vue 50).
↑JMO 5e Division de Cavalerie, SHD 26 N 485/1 à 8.
↑JMO de la 5e DC du 30 mars au 23 mai 1916 (SHD, 26 N 485/7).
↑Le lieutenant de vaisseau Robert de Vogüé, commandant le 14e groupe d'autos-canons est cité à l'ordre de l'armée le 31 juillet 1915, L’Action française, 13 août 1915, p. 1 (Lire en ligne).
↑JMO 6e Division de Cavalerie, SHD 26 N 487/1, vue 66.
↑ Cartes postales anciennes (Col. part.). On peut également voir ces véhicules en mouvement sur le film du défilé, d'abord place de l’Étoile après leur passage sous l'Arc de triomphe (minute 9:40), à l'entrée de la place de la Concorde (minute 15:35), enfin très brièvement sur les Grands boulevards (minute 27:35) (Ministère des Armées, François Borot, réalisateur, « Le défilé de la victoire, 14 juillet 1919, filmé par le cinéma des Armées », Paris, ECPAD, DVD encarté avec le n°45 de 14-18 Le magazine de la Grande Guerre, mai-juin-juillet 2009.Visible en ligne sur You Tube).
↑« Le défilé », Journal des débats politiques et littéraires, , p. 1-2 (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bVoir la composition détaillée du 6e GAMAC lors de sa constitution le 26 mai 1916 à Billancourt (Seine), JMO 6e GAMAC, du au , vue 4.
↑ Gérard Gastaut, « Renault, entreprise d'armement 1914-1918 », Renault Histoire, p. 31. Lire en ligne. Il s'agit vraisemblablement du modèle Renault BY 20 CV Voir illustration.