Share to: share facebook share twitter share wa share telegram print page

Guerre anglo-égyptienne (1882)

Guerre anglo-égyptienne (1882)
Description de cette image, également commentée ci-après
The Illustrated London News, No.2256-Vol. LXXXI, Saturday, July 29, 1882, p.102
Informations générales
Date -
Lieu Égypte, delta du Nil
Casus belli réaction nationaliste et populaire contre l'influence étrangère, mettant en péril le stratégique canal de Suez
Issue défaite nationaliste, emprise britannique accrue sur le pays
Changements territoriaux occupation britannique de l'Égypte
Belligérants
Drapeau de l'Empire britannique Empire britannique Drapeau de l'Égypte Égypte : insurgés égyptiens et soudanais
Commandants
Garnet Wolseley Ahmed Urabi
Forces en présence
40 560 Indéterminées

Batailles

La guerre anglo-égyptienne (en arabe : الاحتلال البريطاني لمصر al-āḥalāl al-Brīṭānnī al-Miṣr) est un conflit militaire qui a lieu en 1882 entre les forces égyptiennes d'Urabi Pacha et le Royaume-Uni. Elle fait suite au soulèvement nationaliste d'Urabi Pacha contre le khédive Tawfiq Pacha et débouche sur la mainmise britannique en Égypte.

Contexte

En 1878, un officier de l'armée égyptienne, Ahmed Urabi (alors connu en anglais sous le nom d'Urabi Pacha), se mutine et tente un coup d’État contre Tawfiq Pacha, khédive d'Égypte et du Soudan, d'abord pour des raisons de disparités de rémunération entre Égyptiens et Européens. L’Égypte est à cette époque un territoire quasiment autonome de l’Empire ottoman mais reste quand même symboliquement rattaché au sultan ottoman qui est considéré comme calife de l’Islam. En , les gouvernements français et britannique envoient une « note conjointe » au gouvernement égyptien, dans laquelle ils déclarent reconnaître l'autorité du khédive. Le , des navires de guerre britanniques et français arrivent au large de la côte d'Alexandrie. Toutefois, la France se retire par la suite et ne participe pas au débarquement d'une force armée, les crédits de guerre n'ayant pas été votés au Parlement.

Le débat sur les motifs de l'invasion

Du fait de l'absence d'information définitive sur ce point, les raisons de l'envoi d'une flotte de guerre britannique sur la côte d'Alexandrie restent un sujet de débat historique.

Dans leur essai Africa and the Victorians (1961), Ronald Robinson et John Gallagher soutiennent que l'invasion britannique a été ordonnée afin de supprimer les risques d'anarchie que la révolte d'Ahmed Urabi représentait, ainsi que pour protéger le contrôle européen et britannique sur le canal de Suez, indispensable au maintien des relations avec l'Inde britannique[1].

A. G. Hopkins rejette la thèse de Robinson et Gallagher. En s'appuyant sur des documents originaux et des sources de seconde main, il estime qu'Urabi ne présentait pas un réel danger pour le canal de Suez, et que ses troupes n'étaient pas des « anarchistes », mais plutôt des gardiens de la loi et de l'ordre. Au contraire, il estime que le cabinet britannique de William Gladstone recherchait d'abord à protéger les intérêts des investisseurs britanniques en Égypte, et à entretenir sa popularité interne. Hopkins met en évidence les investissements britanniques croissants massivement en Égypte dans les années 1880, en partie du fait de la dette du khédive pour financer la construction du canal de Suez, ainsi que les liens étroits qui existaient entre le gouvernement britannique et le secteur économique. Il estime que cette volonté de protéger les intérêts économiques britanniques coïncidait avec le souhait, au sein du parti libéral, de rivaliser avec la popularité du parti conservateur par une politique étrangère active. Hopkins cite une lettre d'Edward Malet, le consul général britannique en Égypte à l'époque, à un membre du cabinet Gladstone, dans laquelle il présente ses félicitations pour l'invasion : « Vous avez combattu pour toute la Chrétienté, et l'histoire le reconnaîtra. Si je puis me permettre, vous avez également donné au parti libéral un nouveau mandat de popularité et de pouvoir[2] ».

John Galbraith et Afaf Lutfi al-Sayyid-Marsot confirment la thèse de Hopkins, bien que leurs arguments se concentrent sur la manière dont certaines personnes au sein de l'administration bureaucratique du gouvernement britannique ont utilisé leurs positions pour faire apparaître l'invasion comme l'option préférable aux yeux du cabinet Gladstone. Ils décrivent d'abord les intrigues d'Edward Malet, qui s'attache à dépeindre à ses supérieurs le gouvernement égyptien comme instable[3]. Selon l'analyse de Galbraith et al-Sayyid-Marsot, Malet pensait naïvement qu'il pourrait convaincre les Britanniques d'intimider l’Égypte par une démonstration de force, sans aller jusqu'à une invasion et une occupation en bonne et due forme. Ils insistent également sur le rôle de l'amiral Beauchamp Seymour, qui, dans ses télégrammes de réponse au gouvernement, appuya en faveur des bombardements en exagérant le danger que représentaient les forces d'Urabi pour ses navires.

Déroulement de la guerre

Ordre de bataille britannique

  • 1st Infantry Division (lieutenant-général GHS Willis)
    • 1st Armoured Infantry Brigade (major-général HRH le duc de Connaught)
    • 2nd Infantry Brigade (major-général Gerald Graham VC)
      • 1st Battalion, The Buffs (Royal East Kent Regiment)
      • 1st Battalion, Royal Irish Fusiliers (Princess Victoria’s)
      • 2nd Battalion, Royal Irish Fusiliers (Princess Victoria’s)
      • 2nd Battalion, York and Lancaster Regiment
    • Troupes divisionnaires
      • 19th Royal Hussars (Queen Alexandra's Own) (2 squadrons)
      • 2nd Battalion, Duke of Cornwall's Light Infantry Regiment
      • A Battery, 1st Field Brigade, Royal Artillery
      • D Battery, 1st Field Brigade, Royal Artillery
      • 24 Field Company, Royal Engineers
      • 12 Company, Army Commissariat and Transport Corps
      • 1 Bearer Company, Army Hospital Corps (Half)
      • 3 Field Hospital, Army Hospital Corps
  • 2nd Division (lieutenant-général sir Edward Hamley)
  • Contingent indien (major-général sir Herbert Macpherson VC)
  • Cavalry Division (major-général sir Drury Curzon Drury-Lowe)
    • 1st (Heavy) Cavalry Brigade (général de brigade sir Baker Creed Russell)
    • 2nd (Bengal) Cavalry Brigade (général de brigade H. C. Wilkinson)
      • 2nd Bengal Cavalry
      • 6th Bengal Cavalry
      • 13th Bengal Lancers
    • Troupes divisionnaires
      • N Battery, A Horse Brigade, Royal Horse Artillery
      • Mounted Infantry Battalion
      • 17 Company, Army Commissariat and Transport
      • 6 Field Hospital, Army Hospital Corps
  • Troupes de l'armée
    • Naval Brigade
    • Battalion, Royal Marine Light Infantry
    • G Battery, B Horse Brigade, Royal Horse Artillery
    • F Battery, 1st Field Brigade, Royal Field Artillery
    • H Battery, 1st Field Brigade, RFA
    • C Battery, 3rd Field Brigade, RFA
    • J Battery, 3rd Field Brigade, RFA
    • T Battery, 3rd Field Brigade, RFA
    • Royal Marine Artillery
    • 1 Battery, London Division, Royal Garrison Artillery
    • 4 Battery, London Division, RGA
    • 5 Battery, London Division, RGA
    • 5 Battery, Scottish Division, RGA
    • 6 Battery, Scottish Division, RGA
  • Train
    • A (Bridging) Troop, Royal Engineers
    • C (Telegraph) Troop, RE
    • Railway Troop, RE
    • 8 Field Company, RE
    • 17 Field Company, RE
    • 18 Field Company, RE
    • A Company, Queen’s Own Madras Sappers and Miners
    • I Company, QOMS&M
    • 8 Company, Army Commissariat and Transport Corps
    • 15 Company, ACT Corps
    • Auxiliary Company, ACT Corps
    • 2 Bearer Company, Army Hospital Corps
    • 1 Field Hospital, AHC
    • 3 Field Hospital, AHC
    • 7 Field Hospital, AHC
    • 8 Field Hospital, AHC
    • Army Post Office Corps (M Company 49th Middlesex Rifle Volunteers)

Le bombardement britannique

Bombardement d'Alexandrie

Le , alors que les flottes de guerre britanniques et françaises mouillent au large d'Alexandrie, une émeute anti-chrétienne y cause la mort de cinquante Européens. Le colonel Ahmed Urabi ordonne à ses forces de réprimer l'émeute, mais les Européens fuient la ville, pendant que l'armée d'Urabi commence à la fortifier. La flotte française est réticente à engager des hostilités directes, mais, après le rejet d'un ultimatum ordonnant la cessation de l'armement de la ville, les navires de guerre britanniques la bombardent le pendant plus de dix heures. Puis la ville est occupée par les troupes de marine. Aucun navire n'est perdu, mais une grande partie de la ville est détruite par les incendies allumés par les obus explosifs, ou par les troupes d'Urabi tentant de la détruire avant qu'elle ne tombe aux mains des Britanniques[4]. Tawfiq Pacha, qui avait déplacé sa cour à Alexandrie depuis le début de la révolte, proclame qu'Urabi est un rebelle et le démet officiellement de ses fonctions au gouvernement.

Le , les forces britanniques débarquées dans la ville se montent à environ 3 750 hommes, sous les ordres de sir Archibald Allison. Le , un millier d'hommes supplémentaires débarquent[5].

La réplique d'Urabi

Urabi réplique en obtenant une fatwa des cheikhs d'Al Azhar, qui condamne Tawfiq Pacha comme traître à son pays et à sa religion, et qui absout tous ceux qui le combattent. Urabi déclare en outre la guerre au Royaume-Uni et met en œuvre la conscription. Il se retranche à Kafr el-Dawwar avec environ 12 000 à 15 000 hommes, bloquant ainsi la route entre Alexandrie et Le Caire[6].

Bataille de Kafr el-Dawwar

Le , cette bataille oppose une armée égyptienne commandée par Ahmed Urabi et des forces britanniques sous les ordres de sir Archibald Alison. Celui-ci quitte Alexandrie vers Le Caire début août. Il se heurte aux retranchements d'Urabi le soir du 5. Bien que les Britanniques parviennent à faire refluer des Égyptiens supérieurs en nombre, l'offensive n'est pas décisive. La tombée de la nuit et l'arrivée de renforts égyptiens amènent sir Alison à ordonner une retraite en bon ordre. Il présente ensuite son mouvement comme une simple reconnaissance en force, destinée à vérifier des rumeurs de retraite de l'ennemi et à reconnaître ses positions. Au contraire, Urabi fait de cette action une offensive d'ampleur qu'il a repoussé, et Le Caire est bientôt plein de rumeurs d'un échec britannique. Quoi qu'il en soit, le résultat en est que les Britanniques abandonnent tout espoir qu'ils auraient pu avoir d'atteindre Le Caire par le nord, et qu'ils décident plutôt de déplacer leur base d'opérations à Ismaïlia[7],[8].

Les renforts britanniques

Le théâtre des opérations : Alexandrie et le delta du Nil (1882)

Wolseley arrive à Alexandrie le avec de nouvelles troupes, y compris des troupes du génie comprenant des pontonniers, du génie ferroviaire et des unités de transmission. Il conçoit cette campagne avant tout comme un défi logistique, car il pense que les Égyptiens n'opposeront pas une grande résistance[9]. Deux jours après son arrivée, il feint de rembarquer pour la baie d'Aboukir mais débarque en fait à Port-Saïd, d'où il occupe facilement Ismaïlia le sans résistance[10].

Bataille de Tel el-Kebir

Tel El Kebir

Les troupes de Wolseley à Ismaïlia se montent à environ 9 000 hommes, et le génie s'emploie à réparer la ligne de chemin de fer de Suez. Un petit détachement est envoyé le long d'un canal secondaire jusqu'au village de Kassassin, où il arrive le . Là, il est attaqué par des forces supérieures en nombre, commandées par Urabi. Les deux bataillons de quatre canons tiennent leur position jusqu'à l'arrivée de renforts de cavalerie lourde, qui leur permettent de lancer une contre-attaque, obligeant Urabi à reculer de huit kilomètres avec de lourdes pertes[10].

Le corps principal de l'armée commence son mouvement vers Kassassin et les plans pour la bataille de Tel el-Kebir sont dressés. Malgré quelques escarmouches, tout est prêt le , et, la nuit tombée, l'armée lance son attaque[10].

Le , Urabi se redéploie pour défendre Le Caire contre Wolseley. Sa principale force se retranche à Tel el-Kebir, au nord de la voie ferrée et du canal secondaire, tous deux reliant Le Caire à Ismaïlia, sur le canal. Les défenses sont préparées à la hâte, par manque de temps. Les forces d'Urabi possèdent 60 pièces d'artillerie et des fusils à chargement par la culasse. Wolseley fait personnellement plusieurs reconnaissances, et se rend compte que les Égyptiens n'ont pas placé d'avant-postes devant leurs lignes de défense pour la nuit, ce qui rend possible une approche sous le couvert de l'obscurité. Il envoie donc ses forces en approche de nuit et ordonne l'attaque frontale à l'aube.

La surprise chez les défenseurs n'est pas totale, et ils ouvrent le feu de leurs canons et de leurs fusils alors que les attaquants sont encore à 500 m. Mais la fumée des tirs les gêne. Les trois bataillons britanniques arrivent en même temps dans les tranchées ennemies avec peu de pertes, et la victoire est décisive[10].

Les pertes officielles de l'armée britannique se montent à 57 hommes, contre environ deux mille Égyptiens. La chaleur cause plus de pertes aux Britanniques que l'action de l'ennemi[9]. Les troupes d'Urabi sont mises en déroute, et la cavalerie britannique les poursuit et prend Le Caire, resté sans défense.

Le khédive retrouve son pouvoir, et la guerre prend fin. La plus grande partie de l'armée britannique rembarque à Alexandrie pour la Grande-Bretagne à partir de novembre et ne laisse qu'une armée d'occupation[10].

Les innovations militaires britanniques

Le génie ferroviaire

Au cours de la préparation de la bataille de Tel el-Kebir, un régiment spécialement créé pour cela exploita un transport ferroviaire d'approvisionnement et de troupes, et répara la voie ferrée. Le jour de la bataille, le , un train entra dans la gare de Tel el-Kebir entre h et h et « la trouva complètement bloquée par des trains plein de munitions de l'ennemi, la voie jonchée de morts et de blessés, et nos propres soldats errant dans les lieux, rendus presque fous par le manque d'eau » (extrait du journal du capitaine Sidney Smith). Une fois la gare dégagée, les blessés, les prisonniers et les soldats purent être transportés à l'arrière, avec du ravitaillement[10].

Le télégraphe

Suivant la progression des troupes, des lignes télégraphiques furent posées de chaque côté du canal secondaire. À h du matin le , Wolseley put envoyer un message au major-général sir Herbert MacPherson qui se trouvait à l'extrême aile gauche avec le contingent indien et la brigade navale. À Tel el-Kebir, un poste de télégraphe de campagne fut installé dans des locaux de transport dans lesquels Urabi était présent la veille encore. À h 30 le , après la victoire de Tel el-Kebir, Wolseley utilisa le télégramme pour en envoyer la nouvelle à la reine Victoria ; il reçut sa réponse à h 15 le même jour. Après avoir relié la ligne au réseau général, la section travailla sur la liaison téléphonique

Le service postal militaire

Les précurseurs de la Poste des forces britanniques firent leurs débuts dans cette campagne, constitués à partir du 24th Middlesex Rifle Volunteers. Pour la première fois dans l'histoire militaire britannique, des postiers militaires spécialement entraînés accomplirent le service postal sur un théâtre d'opérations. Lors de la bataille de Kassassin Lock, ils furent les premiers postiers militaires à essuyer le feu ennemi[11].

Conséquences

Le procès d'Urabi

Le premier ministre Gladstone envisageait initialement de traduire Ahmed Urabi en justice et de l'exécuter, en le présentant comme « un tyran égoïste qui pouvait à la fois opprimer le peuple égyptien et devenir comme un nouveau Saladin, un massacreur de chrétiens ». Cependant, après avoir lu le journal d'Urabi, trouvé lors de sa capture et considéré d'autres éléments, il se rendit compte qu'il n'y avait guère de quoi « diaboliser » Urabi dans un procès public. Les charges furent donc réduites, et Urabi, ayant admis s'être rebellé, fut exilé[2].

L'occupation britannique

Les troupes britanniques occupèrent l’Égypte à compter de cette campagne jusqu'aux traités anglo-égyptiens de 1922 et de 1936, qui rendent progressivement le contrôle du pays au gouvernement égyptien.

Hopkins affirme que les Britanniques ont maintenu son occupation de l’Égypte après 1882 afin de garantir les investissements britanniques : « La Grande-Bretagne a d'importants intérêts à défendre en Égypte, et elle n'était prête à s'en retirer qu'à condition que la sécurité de ces intérêts soit garantie — et cela ne fut jamais le cas ». Ce point de vue est confirmé par l'augmentation des investissements britanniques en Égypte au cours de l'occupation, par la baisse des taux d'intérêt et la hausse des obligations[2].

Références

  1. (en) Ronald Robinson et John Gallagher, Africa and the Victorians : The Official Mind of Imperialism, Londres, Macmillan, .
  2. a b et c (en) A. G. Hopkins, « The Victorians and Africa: A Reconsideration of the Occupation of Egypt, 1882 », The Journal of African History, vol. 27, no 2,‎ , p. 363–391 (ISSN 1469-5138, DOI 10.1017/S0021853700036719, JSTOR 181140).
  3. (en) John S. Galbraith et Afaf Lutfi al-Sayyid-Marsot, « The British Occupation of Egypt: Another View », International Journal of Middle East Studies, vol. 9, no 4,‎ , p. 471–488 (ISSN 1471-6380, DOI 10.1017/S0020743800030658, JSTOR 162074).
  4. (en) « Bombarment of Alexandria 1882 », sur www.old-merseytimes.co.uk, (consulté le ).
  5. (en) Donald Featherstone, Tel El-Kebir 1882 : Wolseley's Conquest of Egypt, Londres, Osprey, coll. « Osprey Military Campaign Series », , 96 p. (ISBN 1-85532-333-8).
  6. (en) Charles Royle, The Egyptian campaigns, 1882 to 1885, Londres, Hirst and Plackett Ltd, (lire en ligne).
  7. (en) William Wright, A Tidy Little War : The British Invasion of Egypt 1882, Stroud, Spellmount, , 320 p. (ISBN 978-0-7524-5090-2).
  8. (en) James Grant, Recent British Battles on Land and Sea, Cassell, (lire en ligne).
  9. a et b (en) Halik Kochanski, Sir Garnet Wolseley : Victorian Hero, Hambledon & London, , 340 p. (ISBN 978-1-85285-188-0, lire en ligne).
  10. a b c d e et f (en) Whitworth Porter, History of the Corps of Royal Engineers, vol. II, Chatham, The Institution of Royal Engineers, (lire en ligne).
  11. (en) Edward Wells, Mailshot : A History of the Forces Postal Services, Londres, Defence Postal & Courier Services, Royal Engineers, , 191 p. (ISBN 0-9513009-0-3).

Liens externes

Read other articles:

هذه المقالة تحتاج للمزيد من الوصلات للمقالات الأخرى للمساعدة في ترابط مقالات الموسوعة. فضلًا ساعد في تحسين هذه المقالة بإضافة وصلات إلى المقالات المتعلقة بها الموجودة في النص الحالي. (مارس 2023)   لمعانٍ أخرى، طالع يونيون (توضيح). يونيون دي سانتا في تأسس عام 15 أبريل 1907 ...

 

 

Juan Carlos MonteagudoInformación personalNacimiento 15 de octubre de 1960 Valencia (España) Fallecimiento 30 de mayo de 1991 (30 años)Llissá de Munt (España) Nacionalidad EspañolaInformación profesionalOcupación Terrorista Miembro de Terra LliureComando BarcelonaEuskadi Ta Askatasuna (1991) [editar datos en Wikidata] Juan Carlos Monteagudo Povo[nota 1]​ (Valencia, 15 de octubre de 1960-Llissá de Munt, 30 de mayo de 1991) fue un terrorista español, miembro de la...

 

 

لا يجب الخلط مع أنصار الإسلام. جبهة أنصار الإسلام نشط 8 أغسطس 2012 – أواخر 2013 (تجمع أنصار الإسلام) 31 مارس 2014 – الآن (جبهة أنصار الإسلام) أيديولوجية إسلامية سنية[1][2] جماعات جبهة أنصار الإسلام:[3] لواء أسامة بن زيد لواء العز بن عبد السلام كتيبة العاديات سابقاً، تجمع أنص

Birchmount StadiumBirchmount Stadium in 2010Birchmount StadiumLocation in TorontoShow map of TorontoBirchmount StadiumLocation in OntarioShow map of OntarioBirchmount StadiumLocation in CanadaShow map of CanadaAddress85 Birchmount RoadToronto, OntarioM1N 3J7Coordinates43°41′44″N 79°15′39″W / 43.69556°N 79.26083°W / 43.69556; -79.26083OwnerCity of Toronto governmentToronto District School BoardOperatorTDSBCapacity2,000SurfaceArtificial TurfScoreboardYes W/Vi...

 

 

1998 studio album by Heather NovaSirenStudio album by Heather NovaReleasedJune 2, 1998GenreIndie rockLength60:53LabelBig Cat/Work (North America)[1]V2 (UK)ProducerJon Kelly (tracks 1, 4, 7, 12, 13)Felix Tod (tracks 2, 5, 8, 9, 10, 14)Youth (tracks 3, 6, 11)Heather Nova chronology Oyster(1994) Siren(1998) Wonderlust(2000) Professional ratingsReview scoresSourceRatingAllMusic[2]Entertainment WeeklyC−[3]Pitchfork7.0/10[4]Slant Magazine[5]The Time...

 

 

Johan IV kan verwijzen naar: Johan IV van Beieren (1437-1463), hertog van Beieren-München (1460-1463) Johan IV van Brandenburg (ca. 1261-1305), markgraaf van Brandenburg (1304-1305) Johan IV van Mecklenburg (voor 1370-1422), hertog van Mecklenburg-Schwerin (1384-1422) Johan IV van Monferrato (1413-1464), markgraaf van Monferrato (1445-1464) Johan IV van Nassau (1410-1475), graaf van Nassau-Dillenburg, heer van Breda (1442-1475) Johan IV van Portugal (1603-1656), koning van Portugal (1640-165...

Leonardo Cuéllar Cuéllar en la Selección en 1975Datos personalesNombre completo Leonardo Cuéllar RiveraApodo(s) El tucán, El león de la MetroNacimiento Ciudad de México14 de enero de 1954 (69 años)País MéxicoAltura 1.85Carrera como entrenadorDeporte FútbolCarrera como jugadorPosición Extremo izquierdo y luego CentrocampistaDebut como jugador 1972(UNAM)Retirada deportiva 1985 [editar datos en Wikidata] Leonardo Cuéllar Rivera (*Ciudad de México, México, 14 de...

 

 

American fashion designer Alan EcksteinBornGreat Neck, New YorkNationalityAmericanEducationFashion Institute of TechnologyOccupation(s)Design director, Timo Weiland[1]Known forCo-founder of Timo WeilandLabelTimo Weiland Alan Eckstein is an American fashion designer. Eckstein is the co-founder and design director of the brand Timo Weiland,[2] a men's and women's clothing line founded by Eckstein, Tim Weiland, and Donna Kang.[3] In 2014, Eckstein and the Timo Weilan...

 

 

Film and television franchise article Pacific RimOfficial franchise logoCreated byTravis BeachamGuillermo del ToroOriginal workPacific Rim (2013)OwnerLegendary PicturesYears2013–presentFilms and televisionFilm(s) Pacific Rim (2013) Pacific Rim Uprising (2018) Television seriesPacific Rim: The Black (2021–2022) Pacific Rim (Spanish: Titanes del Pacífico) is a Mexican-American franchise that consists of Kaiju-monster installments; including two theatrical films: Pacific Rim (2013) and Paci...

Ministerial department of the UK Government For a working room or study in a domestic dwelling, see Study (room). For small businesses operated from home, see Small office/home office. Home Department redirects here. For other uses, see Ministry of home affairs. Home OfficeLogo2 Marsham Street, WestminsterDepartment overviewFormed27 March 1782; 241 years ago (1782-03-27)Preceding DepartmentSouthern DepartmentJurisdictionGovernment of the United KingdomHeadquarters2 Marsham S...

 

 

Erard II of Brienne (died 1191) was count of Brienne from 1161 to 1191, and a French general during the Third Crusade, most notably at the Siege of Acre.[1] He was the son of Gautier II, count of Brienne, and Humbeline Baudemont, daughter of Andrew, lord of Baudemont and Agnes of Braine.[2] His paternal grandparents were Erard I, Count of Brienne and Alix de Roucy. During this siege he saw his brother André of Brienne die on 4 October 1189, before being killed himself on 8 Fe...

 

 

Spanish cyclist In this Spanish name, the first or paternal surname is Beloki and the second or maternal family name is Dorronsoro. Joseba BelokiJoseba Beloki on Col de Peyresourde in 2005Personal informationFull nameJoseba Beloki DorronsoroBorn (1973-08-12) 12 August 1973 (age 50)Lazkao, Basque Country, SpainHeight1.78 m (5 ft 10 in)Weight68 kg (150 lb; 10 st 10 lb)Team informationCurrent teamRetiredDisciplineRoadRoleRiderRider t...

Agency of the European Union EFSA redirects here. For other uses, see EFSA (disambiguation). European Food Safety AuthorityHeadquarters in ParmaAuthority overviewFormed21 February 2002 (2002-02-21)JurisdictionEuropean UnionHeadquartersParma, Emilia-Romagna, ItalyMottoCommitted to ensuring that Europe's food is safeAuthority executiveBernhard Url, Executive DirectorKey documentRegulation (EC) No 178/2002Websitewww.efsa.europa.euMapParmaEuropean Food Safety Authority (European Un...

 

 

Region of New Zealand This article is about the region of New Zealand. For other uses, see Northland (disambiguation). Place in New ZealandNorthland Region Te Tai TokerauNorthland landscape at Parua BayMotto: Our Northland - together we thriveNorthland Region in New ZealandCountryNew ZealandSeatWhangāreiGovernment • TypeRegional council • BodyNorthland Regional Council • ChairPenny Smart • Deputy chairJustin BlaikieArea • Total...

 

 

Spanish lawyer and politician Yolanda IbarrolaMinister of Justice of the Community of MadridIncumbentAssumed office 22 May 2018 Personal detailsBorn1964Madrid, SpainAlma materComplutense University of MadridOccupationLawyer and politician Yolanda Ibarrola de la Fuente (born 1964) is a Spanish lawyer and politician. She has exercised her political activity within the structure of the regional government of the Community of Madrid. Biography Born in 1964 in Madrid.[1] She graduated ...

У этого термина существуют и другие значения, см. Шахтёр (значения). Стиль этой статьи неэнциклопедичен или нарушает нормы литературного русского языка. Статью следует исправить согласно стилистическим правилам Википедии. Шахтёр Сфера деятельности горное дело, mining oper...

 

 

American politician David MuradianMember of the Massachusetts House of Representatives from the 9th Worcester districtIncumbentAssumed office January 7, 2015Preceded byGeorge N. Peterson Jr. Personal detailsBornDavid K. Muradian Jr. (1982-11-21) November 21, 1982 (age 41)Blackstone Valley, Massachusetts, United StatesPolitical partyRepublicanSpouseJessica LynnResidence(s)Grafton, Massachusetts, United StatesEducationWorcester State University David K. Muradian Jr. (born November 21, ...

 

 

士美非路公共圖書館入口 兒童圖書館 報刊閱覽部 士美非路公共圖書館(英語:Smithfield Public Library)是由香港特別行政區政府康樂及文化事務署轄下之香港公共圖書館系統管理的小型圖書館,位於香港島堅尼地城士美菲路12K號士美非路市政大廈3樓,在1996年8月16日,​27年前​(1996-08-16)啟用,是中西區唯一一所小型圖書館。 設施及服務 士美非路公共圖書館的設施�...

1935 film This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: Sundown Saunders – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (May 2019) (Learn how and when to remove this template message) Sundown SaundersTheatrical release posterDirected byRobert N. BradburyWritten byRobert N. BradburyProduced byA. W. HackelSta...

 

 

This article needs additional citations for verification. Please help improve this article by adding citations to reliable sources. Unsourced material may be challenged and removed.Find sources: Scandinavian colonialism – news · newspapers · books · scholar · JSTOR (May 2014) (Learn how and when to remove this template message) Scandinavian colonialism is a subdivision within broader colonial studies that discusses the role of Scandinavian nations in a...

 

 

Kembali kehalaman sebelumnya