En tant que seigneur de Reims, il sut désamorcer une tension « communale » et mettre en place une charte, la charte willelmine, base d'un échevinage sélectif et par là même d'un système communal qui traversa les siècles. Il est aussi à l'origine de la loi de Beaumont, inspirée de la précédente charte et qui devint à son tour une source d'inspiration.
Il eut à combattre des hérésies en son diocèse : Raoul de Coggeshall rapporte qu'il fit brûler deux femmes de Reims reconnues comme publicani.
Il accorda des privilèges à la cité de Villeneuve-l'Archevêque qui venait d'être fondée et organisa le rétablissement des règles qui s'étaient relâchées dans certains monastères.
À la mort de l'archevêque Henri de France en , le chapitre de Reims le choisit pour lui succéder et il renonça alors aux diocèses de Chartres et de Sens. En 1179, il fut créé cardinal et sacra roi de France son neveu Philippe II de France.
Il se rendit deux fois en Angleterre, en 1178 et 1180, sur la tombe de saint Thomas Becket[2] ; la première fois pour accompagner le roi de France Louis VII venu en pèlerinage pour obtenir la guérison de son fils[3].
Il accorda en 1182 plusieurs chartes dont la « charte willelmine » (du nom de son auteur Willermus ou Guillaume) qui était destinée aux bourgeois de Reims et qui resta en usage pendant plus de cinq siècles[4]. Il accorda aussi la « charte d'Heutrégiville et Saint-Masmes », plus ancienne et moins libérale que la plupart des autres textes qu'il écrivit. Il fut également à l'initiative de la « loi de Beaumont »[5], loi qui affranchissait, entre autres, les habitants des localités de toute servilité envers le seigneur.
Sa complaisance dans l'affaire de la répudiation par Philippe II Auguste de son épouse Ingeburge de Danemark compliquèrent ses relations avec le pape. Il perdit son titre de légat, et dut se rendre à Rome, en 1201, pour se justifier[6]. Il rentra en France, fut victime d'un malaise et d'une attaque de paralysie à Laon et mourut[2].
Patrick Demouy, Genèse d'une cathédrale : Les archevêques de Reims et leur Église aux XIe et XIIe siècles, Langres, Éditions Dominique Guéniot, , 814 p. (ISBN2-87825-313-2), « Guillaume de Champagne (1176-1202) », p. 436, 631-635.
Pierre Desportes, Reims et les Rémois au XIIIe et XIVe siècles, Éditions Picard, , 743 p.
Abbé Portagnier, « Guillaume-aux-Blanches-Mains », Travaux de l'Académie nationale de Reims, vol. 60, nos 3-4, 1875-1876, p. 179 (lire en ligne, consulté le ).