Dans l'après-midi du , le pétrolierAtheltemplar heurte une mine posée par des destroyers allemands au large de l'estuaire de la Tyne. Le Kelly et le destroyer HMS Mohawk sont envoyés pour escorter les remorqueurs de sauvetageGreat Emperor, Joffre et Langton. Lors de la mission, le Kelly heurte également une mine et subit des dommages à sa coque. Il est remorqué par le Great Emperor puis par les Robert Redhead et Washington jusqu'au chantier navalHawthorn Leslie and Company, où il est réparé pendant un peu plus de trois mois[2].
Moins d'un mois après son retour au service actif, le destroyer retourne en cale sèche après des avaries causées par une tempête. Les réparations s'achèvent le , et deux jours plus tard, ironie du sort, il entre en collision avec le HMS Gurkha, nécessitant 8 semaines supplémentaires en cale sèche, cette fois-ci sur la Tamise. De nouveau opérationnel, le , le Kelly fait route vers le nord pour prendre part à l'évacuation des forces alliées de Namsos.
Campagne norvégienne
Dans la nuit du au , pendant la campagne de Norvège, le Kelly est torpillé par le Schnellboot allemand S 31, sous le commandement de l'Oberleutnant zur See Hermann Opdenhoff, qui reçoit pour cette action la Croix de chevalier. Gravement endommagé, il est ramené par le remorqueurGreat Emperor, où il subit quatre jours durant des attaques de Schnellboote et de bombardiers en naviguant à trois nœuds. Le contrôleur de la marine écrivit que le navire survécut « non seulement grâce à la bonne conduite des officiers et des hommes, mais aussi à l'excellente exécution qu'assurait l'étanchéité des autres compartiments: un seul rivet défectueux aurait pu être fatal ». De nouveau, le Kelly fut réparé et remis en service[3].
À son retour au chantier d'Hebburn, le navire est démonté pour y subir d'importantes réparations ; étant inapte au service actif jusqu'en . Ce « navire malchanceux » aura été opérationnel moins de deux semaines lors des 14 derniers mois.
Pendant cette période, son commandant, Louis Mountbatten, fut contraint de mener sa flottille de façon temporaire depuis d'autres bâtiments de la flottille ; pendant un certain temps à bord du HMS Javelin jusqu'à sa perte.
Le Kelly rejoint la 5e flottille lors de son énième retour en mission en , effectuant des essais de manutention et quelques entraînements dans la Manche avant de rejoindre la mer Méditerranée, arrivant à Malte en .
Le , après la perte du HMS Jersey qui saute sur une mins, la flottille quitte Malte et rejoint les bâtiments Ajax, Dido, Orion et Perth pour escorter les convois de ravitaillement vers l'Égypte et la Grèce (opération Tiger). Le , il conduit les destroyers pour bombarder Benghazi avant de retourner à Malte. Le , il rejoint la Crète avec les Kashmir et Kipling où les patrouilles au nord de l'île débutent dès le lendemain.
Le , lors de l'évacuation de la Crète, il est bombardé. Il coule avec 130 marins de son équipage. Lors de l'affrontement, le Kelly parvient à abattre trois bombardiers en piquéJunkers Ju 87, tandis qu'un autre est gravement endommagé et finit par s'écraser lors de son retour à la base[4].
Les survivants furent profondément affectés par la perte de leur navire ; Mountbatten partagea leur peine et essaya de les consoler en citant notamment cette phrase : « nous n'avons pas quitté le Kelly, le Kelly nous a quittés ! ».
La devise du navire était Keep on instead of Hold on (littéralement : continuer plutôt que de tenir bon).
L'association HMS Kelly organise des réunions et des commémorations, les partisans notables de l'association incluant notamment le prince Charles de Galles et Sir John Mills[5],[6],[7].
(en) John English, Amazon to Ivanhoe : British Standard Destroyers of the 1930s, Kendal, England, World Ship Society, , 144 p. (ISBN978-0-905-61764-0, OCLC52611234)
(en) Norman Friedman, British destroyers & frigates : the Second World War and after, London, Chatham, , 256 p. (ISBN978-1-861-76137-8, OCLC907151880)
(en) Henry Trevor Lenton, British & empire warships of the Second World War, London Annapolis, Md, Greenhill Books Naval Institute Press, , 766 p. (ISBN978-1-853-67277-4 et 978-1-557-50048-9, OCLC39245871)
Edgar J. March, British Destroyers : A History of Development, 1892–1953; Drawn by Admiralty Permission From Official Records & Returns, Ships' Covers & Building Plans, London, Seeley Service, (OCLC164893555)
(en) Jürgen Rohwer, Gerhard Hümmelchen et Thomas Weis (Chronik des Seekrieges, 1939-1945.), Chronology of the War at Sea, 1939–1945: The Naval History of World War Two, Annapolis, US Naval Institute Press, , 3e éd., 532 p. (ISBN978-1-861-76257-3 et 978-1-591-14119-8, OCLC76797349)
(en) M. J. Whitley, Destroyers of World War Two : an international encyclopedia, Annapolis, Md, Naval Institute Press, , 320 p. (ISBN978-0-87021-326-7, OCLC415654952)