Issu d'une famille séfarade venue d'Algérie, il est le fils d'André Korsia originaire d'Oran (rabbin dans la région parisienne[2]), et d'une mère née à Tlemcen[3],[4]. Né à Lyon, il grandit à Meaux (Seine-et-Marne) puis dans une tour de la banlieue parisienne[5]. Haïm Korsia est père de trois enfants avec son épouse Stéphanie (également mère de deux enfants d'un premier mariage)[6].
En 2004, Haïm Korsia indique son intention d'inviter l'humoristeDieudonné à Auschwitz, car selon lui : « il est l'un des rares à pouvoir parler à ces jeunes désocialisés qui insultent des juifs. Bien malgré lui, il est devenu l'icône de ceux qui veulent s'opposer aux juifs, je suis certain qu'il peut avoir un impact positif sur ces jeunes qui peuvent avoir un rejet du judaïsme »[14]. Cependant, il abandonne le projet la même année, se pliant à l'avis du grand-rabbin Joseph Sitruk qui se désolidarise publiquement de cette initiative[15].
Le jour de l'élection, il ne reste plus que six candidats[24],[25], les autres s'étant retirés.
Sur les 313 électeurs, 233 sont présents (177 électeurs et 56 suppléants). Au 1er tour, 227 suffrages sur 233 et au deuxième tour 228 suffrages sur 233 sont exprimés.
Les résultats du 1er tour sont les suivants : Haïm Korsia, 94 voix (41,41 %), Olivier Kaufmann, 52 voix (22,90 %), Laurent Berros, 41 voix (18,06 %), Alain Sénior, 32 voix (14,09 %), Meyer Malka, 4 voix (1,76 %) et David Shoushana, 4 voix (1,76 %)[26].
Haïm Korsia est élu grand-rabbin de France, au 2e tour[10], avec 131 voix (57,45 %) contre 97 voix (42,54 %) pour Olivier Kaufmann[27],[28].
Le rabbin Moché Lewin était le directeur de sa campagne. Au moment de l'annonce de l'élection par le président du Consistoire Joël Mergui, la présence du grand-rabbin Gilles Bernheim est notée[29].
Réélection au grand-rabbinat de France en 2021
Haïm Korsia est réélu le pour sept ans comme grand-rabbin de France au 1er tour avec 74,4 % des suffrages (avec 189 voix) devant Laurent Berros, 54 ans, rabbin de Sarcelles (34 voix), déjà candidat sept ans plus tôt, et Mikaël Journo, 47 ans, rabbin de la synagogue Chasseloup-Laubat dans le 15e arrondissement de Paris, aumônier général des hôpitaux de France et secrétaire général de l’Association des rabbins français (30 voix). Pour le scrutin tenu au Consistoire israélite de Paris, 254 grands électeurs votent : les représentants des communautés de toutes les régions et environ 10 % de rabbins[30],[31],[32].
Le , le vote par la France d'une résolution de l'Unesco[35] sur la « Palestine occupée », qui vise officiellement à « sauvegarder le patrimoine culturel palestinien et le caractère distinctif de Jérusalem-Est »[36] trouble fortement la communauté juive : le grand-rabbin de France déplore une résolution « ignorant le lien entre les juifs, le Mur occidental et le mont du Temple à Jérusalem » et exprime sa désapprobation dans une entrevue avec le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault[36]. Après l'avoir rencontré, « le Grand Rabbin s’est dit rassuré à l’issue de cet échange, le ministre ayant expliqué n’avoir jamais eu l’intention de remettre en cause, ni la présence ni l’histoire juives à Jérusalem et redit que Jérusalem appartenait bien à tous les croyants, juifs, chrétiens et musulmans »[37]. Toutefois, le grand-rabbin de France exprime à nouveau son indignation quant à la résolution le dans un article du Figaro[38]. Il la qualifie d'« atteinte à la foi de nombre de fidèles, qui ont accompagné la destinée du Temple de Jérusalem, de Salomon le bâtisseur à Jésus chassant les marchands ». Pour lui, le « principe de laïcité [...] aurait dû interdire de prendre aussi ouvertement parti pour des tenants extrémistes » et il considère de sa responsabilité d'obéir à l'injonction biblique « Pour Jérusalem, je ne me tairai point »[39]. Haim Korsia reçoit à ce sujet le soutien du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve[40].
Le député Aymeric Caron saisit la justice le 26 août 2024 pour signaler des propos d'Haïm Korsia qui font selon lui « l’apologie de crimes de guerre ». Celui-ci avait affirmé que les massacres commis par l'armée israélienne dans le cadre de la guerre de 2023-2024 dans la bande de Gaza sont un « fait de guerre » qui incombe au Hamas palestinien. « Je n’ai absolument pas à rougir de ce qu’Israël fait dans la façon de mener les combats », avait-il également déclaré, disant ne pas être « mal à l’aise avec une politique qui consiste à défendre ses ressortissants »[46],[47].
Publications
Être juif et Français : Jacob Kaplan, le rabbin de la République, Éditions Privé, 2006 (ISBN978-2-35076023-0)
Monsieur le rabbin, un film de Christophe de Ponfilly (auteur-réalisateur), production/diffusion : Interscoop, France 3, distribution : Doc & Co, 55 minutes, 1999[56]
Dessin animé
Haïm Korsia participe au dessin animéSilex and the City diffusé sur Arte, en interprétant le personnage de Shlomo Abilis, un rabbin préhistorique, dans l'épisode Chamane Shalom de la saison 2.
↑Alain Sayada, « Haïm Korsia, auteur de « Groupes Religieux Juifs en Israël et Processus de Paix », élu Grand Rabbin de France », 24 juin 2014, sur israel-actualites.tv [lire en ligne], consulté le 5 mars 2021.
↑« Présidentielle 2022 : « En cas d’élection de Marine Le Pen, les juifs de France pourraient se voir interdire de continuer à manger casher » », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Roger Cohen. Debate Over Islam Roils France's Election Season. The New York Times, Monday, April 18, 2022, p. A5.