Jacques V n'a que dix-sept mois lorsque son père est tué à la bataille de Flodden Field le . Dans un premier temps, la régence est confiée à sa mère Marguerite Tudor, assistée de l'archevêque de GlasgowJames Beaton et des comtes de Huntly et d'Angus. Marguerite, qui n'a que 24 ans et un esprit volage, épouse après quelques mois le comte d'Angus. Ce dernier est du parti pro-anglais[1] et se heurte au parti pro-français sur fond de violence et de brigandage.
Le Parlement d'Écosse, à majorité anglophobe, confie alors la régence au duc d'Albany. Ce dernier réside alors en France et le nouveau roi François Ier, partisan de l'alliance franco-écossaise, facilite son transfert. Albany est officiellement nommé régent le [2]. Les Stuart d'Albany étant issus de Jacques II par une branche cadette, il peut prétendre au trône d'Écosse en cas de décès prématuré du jeune roi. Jouant sur la situation, le roi d'AngleterreHenri VIII réclame à plusieurs reprises la garde de l'enfant-roi, qui accessoirement est son neveu. Il exerce ainsi une pression constante sur l'Écosse, aidant en sous-main les nobles anglophiles tels le clan Douglas dirigé par le comte d'Angus et son ami Lord Home[2].
Pour faire face aux escarmouches qui ont lieu sur les zones frontières des deux pays, le régent doit se rendre en France à deux reprises pour solliciter l'aide de François Ier dont la politique vis-à-vis de l'Angleterre est particulièrement fluctuante. En définitive, après une alternance de succès et de revers, Albany quitte définitivement l'Écosse en 1524[3] pour se mettre au service du roi de France.
Marguerite Tudor reprend la fonction de régente alors que les Douglas exercent la réalité du pouvoir en surveillant étroitement le roi encore mineur. Lors d'une partie de chasse au château de Falkland, le jeune roi, âgé de 16 ans, fausse compagnie à ses quasi-geôliers avec la complicité de l'archevêque de Glasgow et se réfugie auprès du gouverneur de Stirling, lord Erskine. Ce coup d'État royal du rallie la majorité des nobles écossais. Les Douglas, eux, sont proscrits et exilés en Angleterre, et leur château de Tantallon confisqué.
Règne personnel
Jacques V réussit à pacifier le pays et une trêve de cinq ans est signée en 1528 avec l'Angleterre. Conseillé par les deux archevêquesJames Beaton, nommé entretemps au siège de St Andrews, et Gavin Dunbar de Glasgow, le roi crée en 1532 le Collège de Justice, juridiction suprême d'appel, perçu comme une atteinte à l'autonomie judiciaire des seigneurs. Il s'oppose à l'introduction du protestantisme, condamnant le réformateurPatrick Hamilton au bûcher en 1528[4]. Sa haine contre les Douglas ne désarmait pas et il fit condamner en 1537 Janet Douglas, la sœur du comte, accusée de sorcellerie et de complot contre lui. En 1541, il perdit coup sur coup, dans leur première année, son fils aîné Jacques et son cadet Robert, victimes de maladies infantiles.
En , Henri VIII convoque son neveu à York, mais Jacques V, conseillé par le cardinalDavid Beaton et son favoriOliver Sinclair, décline l'invitation. Vexé, le roi d'Angleterre pousse les Douglas à soulever leurs partisans contre le roi d'Écosse et envoie une armée sous le commandement de Thomas Howard, duc de Norfolk. Les Écossais résistent à l'invasion. Jacques V pense alors pouvoir envahir à son tour l'Angleterre, mais la reine est alors enceinte et le roi, malade, laisse le commandement au très impopulaire Sinclair[5]. Son armée est défaite dans les marais de Solway Moss. Jacques V meurt quelques jours plus tard, le , après avoir appris la naissance de sa fille Marie.