Natif de Montpellier, Jean Raoux s’est formé auprès d’Antoine Ranc. Même si sa carrière fut ensuite essentiellement italienne et parisienne, ses premières œuvres ont été peintes en Languedoc pour des établissements religieux.
De à sa mort, il fut avec Antoine Watteau l’un des peintres les plus en vue à Paris, et il contribua à renouveler la peinture française à l’époque de la Régence, par ailleurs féconde en changements culturels, politiques et sociaux.
Véritable artiste européen, Jean Raoux unit sa connaissance de l’art nordique, plus particulièrement l'art hollandais, à ses expériences françaises et vénitiennes pour créer une synthèse artistique novatrice. Voltaire, qu’il connut alors, avait pour lui la plus grande admiration et le qualifiait de « peintre inégal ; mais, quand il a réussi, il a égalé le Rembrandt[2] », ce qui est néanmoins révélateur de l’étendue de sa culture picturale.
Raoux fait évoluer la peinture vers un art plus sensuel, dominé par un fondu chromatique inspiré de la leçon vénitienne. Ses œuvres trouvent à la fois une dimension intimiste et gracieuse, ce qui se traduit tout particulièrement dans ses portraits par des draperies théâtralisées aux riches effets lumineux. Il s’attache tout au long de sa carrière à brosser une image de la femme dans toute sa beauté, sa fragilité, oscillant entre une pudeur et un érotisme discret, tout en exaltant sa jeunesse et sa beauté, avec des joues rondes et un teint de porcelaine[3].
Carcassonne, musée des Beaux-Arts : Portrait de Mme Nicolas de Poulhariez (née Marie Marguerite Fresalz de Lisle)[8].
Dijon, musée des Beaux-Arts : Portrait de Madame Boucher, née Marie-Françoise Perdrigeon[9] ; Portrait d'Alexis Piron[10] ; Portrait de femme à la toque[11].
Montpellier, musée Fabre : La Chasse de Didon et Énée ; Le Jugement de Salomon ; Pygmalion amoureux de sa statue ; Vestale portant le feu sacré ; Offrande à Priape; Le Bain de Diane ; La Chasse, La Danse ; L'Enfance, La Jeunesse (esquisses).
Paris, musée du Louvre : Jeune femme lisant une lettre[21] ; Philippe de Vendôme, grand prieur de France[22] ; Télémaque raconte ses aventures à Calypso[23].
Le Puy-en-Velay : La Mort de Procris (attribué)[24] ; Portrait de Jean Soanen, évêque de Senez (d'après)[25].
↑Voltaire, Œuvres complètes de Voltaire : avec des remarques et des notes historiques, scientifiques et littéraires, Paris, Baudouin frères, , 2e éd., 512 p. (lire en ligne), p. 274.
↑Musée des Beaux-arts de Beaune, l’œuvre du mois ([1]).
↑Biographie extraite du dossier de presse de l’exposition Jean Raoux, musée Fabre de Montpellier 2009-2010 (artactu.com).