Passé professionnel en 1980 et surnommé « Whirlwind » (tornade en français)[1], il restera pour toujours l'éternel second, échouant six fois en finale du championnat du monde, dont une défaite 18-17 lors de l'édition 1994 face à Stephen Hendry. Une bille noire ratée par Jimmy White dans la manche décisive du match restera l'une des billes manquées les plus folles de l'histoire du snooker[2]. Cependant, White avouera plus tard ne jamais avoir regretté ce manqué, et explique même que cet échec « rend l'histoire encore plus incroyable »[3]. Il compte aussi un break maximum (147 points), réalisé lors du championnat du monde 1992.
Né dans le quartier de Tooting, à Londres (Angleterre), Jimmy White suit sa scolarité dans l'établissement Ernest Bevin. Élève médiocre, Jimmy prend l'habitude, dès l'âge de huit ans, de quitter l'école, pour laisser place à des entraînements de snooker. C'est en fréquentant le « Zans » (salle de snooker), que Jimmy rencontre Tony Meo et commence à disputer des matchs dotés (matchs avec de l'argent mise en jeu).
Talentueux, White enchaîne les succès sur le circuit amateur, remportant le championnat d'Angleterre et le championnat du monde dans cette catégorie. Sa carrière professionnelle est marquée par de nombreux titres, ainsi qu'une 2e place au classement mondial.
En 1990, il prend part au film « Legend of the Dragon », de Stephen Chow. Il incarne aussi le gérant d'une salle de billard dans le film britannique « Jack Said ». Il poursuit avec une apparition dans la série « I'm a Celebrity...Get Me Out of Here! »[5], terminant à la 3e place de l'émission[6].
Dans une interview, accordée à The Guardian, White avoue avoir été un consommateur régulier de drogues, et explique que sans sa défaite contre Alex Higgins au championnat du monde 1982, il serait certainement mort d'une overdose, se justifiant en disant que pour célébrer sa victoire, il aurait été acheter du crack[7]. Par la même occasion, White avoue avoir souffert d'un cancer[7].
Il est marié et a eu cinq enfants avec sa femme Maureen[9].
Carrière
Début de carrière (1980-1984)
Passé professionnel en 1980 après plusieurs succès sur le circuit amateur, White remporte ses deux premiers titres en 1981 ; le Masters d’Écosse[10] et le trophée d'Irlande du Nord[11] (tournois non classés). Également demi-finaliste au championnat du monde 1982[12], White entre rapidement dans le top 10 du classement mondial. La même année, il atteint sa première finale de classement et s'incline contre Ray Reardon[13].
Sextuple finaliste du championnat du monde et meilleur classement en carrière (1985-1994)
Après avoir été battu en finale de l'Open d'Écosse 1985 et du Masters 1986, il remporte sa première victoire classée, lors du Classique Mercantile, s'imposant sur le CanadienCliff Thorburn, sur le score accroché de 13-12. Il remporte dans la foulée le Grand Prix[16] ; sa deuxième victoire dans un tournoi de classement et l'Open de Grande-Bretagne ; son troisième titre majeur[17]. En revanche, il manque de peu sa défense de titre au Classique, s’inclinant en finale contre Steve Davis (13-12). L'année suivante, White obtient son meilleur classement en carrière : celui de no 2 mondial. Il s'y maintient pendant deux ans, réalisant trois finales classées : le championnat du Royaume-Uni 1987[18], l'Open international 1988[19] et le Masters du Canada 1988[20], remportant même la troisième[21].
À partir de 1990, White devient l'homme des finales au championnat du monde de snooker, s'inclinant cinq fois à la suite. Sa première finale en 1990, se solde par une défaite par 18 manches à 12, contre Stephen Hendry[22]. Sur ses quatre autres finales, le joueur londonien perd trois fois face à ce même adversaire, à l’exception de 1991, où il est dominé par son compatriote John Parrott[23]. En 1992, il subit la plus lourde défaite de l'histoire de la finale du tournoi, perdant 18 à 5 contre Hendry[24]. Sa finale la plus marquante reste celle de 1994 (sa dernière), où White parvient à emmener Stephen Hendry en manche décisive[25]. Bien que prenant une avance de 37 points, White rate une bille noire et assiste ensuite à une fermeture de table de la part de son adversaire[2].
En parallèle, Jimmy White s'impose sur cinq nouveaux tournois classés : le Classique 1991, l'Open d'Europe 1992[26], l'Open de Grande-Bretagne 1992[27], le Grand Prix 1992[28]. Le cinquième constitue sa deuxième victoire sur un tournoi de la triple couronne, au championnat du Royaume-Uni 1992, à l'issue d'un succès maîtrisé sur John Parrott, par 16-9[29]. Lors du championnat du monde, White signe un magnifique break maximum de 147 points, devenant le deuxième joueur à réaliser cette performance au Crucible Theatre de Sheffield. Il s'agit cependant de son unique break maximal en compétition à ce jour. Pendant cette période, le natif de Londres perd une autre finale sur un tournoi de la triple couronne, au championnat du Royaume-Uni de 1991, battu cette fois-ci par Parrott[30].
Déclin progressif (1995-2005)
Après sa finale au mondial de 1994, White commence à décliner dans ses résultats. Sa baisse de motivation joue sur sa santé ; White se fait diagnostiquer un cancer du testicule, subissant ainsi une opération dans laquelle on lui enlève son testicule gauche. White en profite pour faire une implantation de cheveux pour soigner sa calvitie. Il ne parvient plus à atteindre les stades finaux des compétitions auxquelles il est inscrit ; Jimmy sort du top 10 en 1996, rétrogradant à la 13e position du classement. White justifie cette baisse de régime par le décès de sa mère et de son frère. Les saisons qui suivent ne sont pas meilleures et il commence à graviter autour de la 20e place mondiale ; chose qui ne s'était plus produite depuis sa troisième saison sur le circuit.
Au début des années 2000, Jimmy White semble retrouver ses moyens, atteignant une première finale de classement depuis plus de six ans, à l'Open de Grande-Bretagne ; finale qu'il perd contre Peter Ebdon[31]. Il remporte en 2004 sa dixième victoire classée lors du championnat des joueurs à Glasgow, battant l'AnglaisPaul Hunter, le jeune espoir de l'époque. La même saison, White perd la finale de l'Open d'Europe contre un autre joueur prometteur ; Stephen Maguire[32], après des victoires sur James Wattana (5-4)[33], Stephen Hendry (5-3)[34], Neil Robertson (5-3)[35] et Tony Drago en demi-finale[36]. White augmente ainsi à la 11e place du classement, après la saison 2003-2004. Lors du Masters 2005, White réalise un retour incroyable dans son match qui l'oppose à Matthew Stevens[37]. Mené 5-2, il l'emporte 6-5, en signant une dernière fermeture de table jugée « très excitante » (« thrilling » en anglais) par les spécialistes[38]. Son parcours s'arrête finalement en demi-finale, après une défaite contre Ronnie O'Sullivan[39]. À l'issue de cette saison, White fait son retour dans le top 10 mondial, occupant le 8e rang du classement.
En revanche, ses performances sur les tournois de classement sont déclinantes. Ce manque de résultats se traduit par un classement qui gravite autour de la 64e place mondiale ; dernière place avant de devoir passer par la Q School pour rester professionnel. En 2015-2016, White sort du top 64, mais parvient à conserver son statut de professionnel, grâce à un ordre du mérite établi par la fédération. Il lui faut attendre 2016 avant de retrouver un quart de finale sur un tournoi de classement, lors du Classique Paul Hunter, où il domine son Michael White en huitième de finale[47].
En 2019-2020, Jimmy White entame sa 40e saison consécutive en tant que professionnel[48]. Son succès au championnat du monde seniors lui permet de participer au champion des champions. Opposé à Ronnie O'Sullivan, White perd en manche décisive, malgré avoir mené 3 à rien[49].
Le 22 août 2020, Jimmy bat successivement Stephen Hendry et Ken Doherty pour remporter son deuxième titre consécutif au championnat du monde pour les seniors[50]. En mars 2021, il se rend en huitième de finale à l'Open de Gibraltar, son meilleur résultat depuis presque cinq ans. Lors du premier tour de qualification pour le championnat du monde, Jimmy White affronte le vétéran Stephen Hendry, avec qui il a disputé 4 finales du Championnat du monde dans les années 1990[51]. White perd le match 6-3. Sa place sur le circuit se trouve donc compromise pour la prochaine saison[52]. Toutefois, la fédération lui accorde une invitation pour les deux prochaines saisons[53].
↑ a et b(en-GB) Donald McRae, « Jimmy White: ‘I'd have died if I’d beaten Higgins and won the world title in 1982’ », The Guardian, (ISSN0261-3077, lire en ligne, consulté le )