Établie en 1667, la première mission iroquoise en Nouvelle-France était nommée Kentaké. Celle-ci fut déplacée en 1676 et rebaptisée Kahnawake ou « aux rapides ». En 1690, le village fut encore déplacé et renommé Kahnawakon, ou « dans les rapides ». En 1696, la mission revint « aux rapides » (à un endroit différent), un établissement ultérieurement nommé Kanatakwente, ou « le village tel que laissé ». Le village de Kahnawake atteint son endroit actuel en 1716[5] avec la construction du fort du Sault Saint-Louis. C'est le village d'origine du trappeur Ignace Francis La Mousse qui a aidé les jésuites belges à explorer les montagnes Rocheuses au XIXe siècle.
Le terme « Caughnawaga », issu d'une ancienne traduction anglaise et hollandaise, fut employé pour désigner le village jusque dans les années 1970, alors que le Centre culturel Kanien'kehaka Raotitiokwa commença à persuader les gens à revenir à l'épellation ancestrale du nom. En 1981, le Centre culturel adresse une requête au gouvernement du Québec afin que le nom original soit de nouveau utilisé. En 1985, les cartes et panneaux de signalisation furent modifiés.
Dans les années 1830, Kahnawake est le plus grand village autochtone du Bas-Canada, peuplé de près de 1000 agriculteurs, fermiers, chasseurs, guerriers et artisans. Presque toutes les familles possèdent un cheval, des cochons et des bovins. La plupart cultivent du maïs et des patates et d'autres cultivent aussi de l'orge, des pois et des fèves. Le blé cultivé est rare ; en fait la plupart des familles vivent de maïs, de chasse et d'artisanat (Recensement de 1831).
Alors que les autorités appellent les résidents de ce village « Native American of Caughnawaga » ou « Iroquois tribe of Caughnawaga », et que leurs voisins de Châteauguay les surnomment « Amérindiens du Sault », « Gens du Sault » ou « Sauvages du Sault », les habitants de Kahnawake préfèrent s'appeler « Iroquois du Sault-Saint-Louis ». Cette appellation renvoie à une identité collective qui s'exprime sur au moins quatre niveaux, et qui ne cesse d'évoluer au cours des décennies.
Au XIXe siècle, certains habitants de Kahnawake sont unilingues iroquois alors que la plupart parlent aussi le français et portent des noms iroquois agencés à des noms de famille français tels que de Lorimier, Giasson, Beauvais, Monique et Delisle.
Une étude empirique de 1991 sur les attitudes linguistiques de la communauté mohawk donne un aperçu de l'utilisation des langues officielles du Canada et de la langue mohawk [6]:
« Les attitudes négatives à l'égard du français et l'absence presque totale de
contacts avec les Québécois expliquent en partie la faible connaissance et l'usage réduit de cette langue.
L'anglais, par contre, est la langue la plus utilisée autant par les femmes que
par les hommes, par les jeunes que par les personnes plus âgées. »
En utilisant le terme « iroquois », les gens de Kahnawake du XIXe siècle s'identifient à la confédération iroquoise, dont les villages se trouvent encore dans l'État de New York et qui est formée de six nations distinctes : Mohawk, Cayuga, Onondaga, Oneida, Seneca et Tuscarora. Aujourd'hui, ce sentiment d'identité s'est précisée puisque les gens de Kahnawake s'identifient en tant que « Mohawks », l'une des six nations iroquoises.
Le terme « Sault-Saint-Louis » distingue Kahnawake des autres villages amérindiens du Bas-Canada, dont Saint-Régis (Akwesasne), Deux-Montagnes (Kanesatake-Oka), le village abénaki de Saint-François, et le village wendat-huron de Lorette. À l'époque, les sept principaux villages amérindiens du Bas-Canada sont regroupés dans ce qu'ils appellent la Fédération des Sept-Feux ou des Sept Nations. Kahnawake est le « chef-lieu » de ce pacte fédératif et sert à titre d'organisation politique centrale tout en respectant l'autonomie des communautés alliées. Le conseil de Kahnawake est d'ailleurs composé de sept chefs élus à vie par leurs clans respectifs. Le terme « Sault-Saint-Louis » demeure peu usité aujourd'hui, sauf dans le contexte de revendications territoriales.
Enfin, le terme « Sault-Saint-Louis » renvoie au nom de la seigneurie dans laquelle le village de Kahnawake se trouve depuis ses origines. En 1680, un terrain de 40 000 acres fut octroyé aux Jésuites afin d'y faire habiter des Iroquois convertis. Il était convenu que les Jésuites n'étaient pas les seigneurs du Sault et ne devaient pas concéder des terres à des Blancs. Toutefois, sous l'influence illicite des prêtres, les limites sud (seigneurie de La Salle) et est (seigneurie de la Prairie-de-la-Madeleine) du Sault-Saint-Louis devinrent rapidement outrepassées par des agriculteurs blancs.
Aujourd'hui, seulement 11 000 acres des 40 000 acres originaux demeurent dans les mains des Mohawks.
Les revendications territoriales
Depuis 1760, les Iroquois de Kahnawake réclament une portion du territoire, la seigneurie du Sault-Saint-Louis, qui a été annexée à la seigneurie voisine de La Prairie-de-la-Madeleine. Au cours du XIXe siècle, la limite mal définie entre Sault St-Louis et La Prairie est devenue l'objet de nombreuses requêtes, pétitions et délégations de la part des chefs de Kahnawake. En 1829, le curé séculier de Kahnawake, Joseph Marcoux, rédigea un « résumé » de 15 « preuves en faveur des Sauvages du Sault St-Louis » dans l'espoir que la portion de terre réclamée leur soit remise. Toutefois, tout comme les autres demandes, ce texte tomba sur des oreilles de sourds.
Joseph Marcoux : 15 preuves en faveur des amérindiens du Sault St-Louis
1°. On peut donner pour première preuve les réclamations constantes que les Sauvages ont faites de ce morceau de terre, comme faisant partie de leur Seigneurie, auprès de presque tous les Gouverneurs de la Province depuis et même avant la Conquête ; ce qu'ils n'auraient pas fait, si de père en fils et de succession de Chefs, ils n'eussent pas été convaincus qu'il leur appartient de droit.
2°. Dans les titres de la concession du Sault, données à Fontainebleau, par Louis XIV en 1680, il est dit : « En montant le long du Lac sur pareille profondeur, avec deux isles, islests et batures qui se trouvent au-devant. » Or ces isles, islets et batures, avec la portion du Continent vis-à-vis duquel ils se trouvent, ne sont point entre les mains des Sauvages, comme ils devraient l'être d'après leurs titres, puisqu'ils font partie du morceau reclamé.
3°. Il est dit dans les mêmes titres : « Joignant aux terres de la Prairie de la Magdeleine. » N'est-ce pas dire que la ligne entre La Prairie et le Sault doit être mitoyenne. Or cependant, il se trouve entre ces deux lignes une espace d'une trentaine d'arpens qui ne sont pas mentionnés sur les titres de La Prairie ni sur aucun autres titres que sur ceux des Sauvages.
4°. La tradition constante de tous les Sauvages et habitants de La Prairie est que, lorsque les iroquois ont quitté La Prairie de la Magdeleine pour venir s'établir sur la nouvelle concession appelée du Sault, ils ont implanté leur village sur le rive Est de la rivière du Portage, et qu'ils sont restés là au moins une quinzaine d'années, après y avoir bâti une église en bois. Il reste encore une vieille croix plantée sur le terrain de l'ancien village et quelques décombres en terre.
5°. La seconde station du village, d'après la même tradition a été quelques arpens plus haut dans un endroit que l'on appèle à présent chez Catho, encore sur le morceau reclamé. Ils n'ont été là que six ou sept ans.
6°. La troisième station, d'après la même tradition a été sur la rivière Susanne, une demi-lieue au-dessus du rapide. Ils sont demeurés là une quinzaine d'années, après quoi ils sont venus se fixer ici pour toujours.
7°. Le nom Caughnawaga, Kahnawake en langue iroquoienne, qui veut dire au sault, au rapide, dénote que le village a été autrefois vis-à-vis d'un sault ou d'un rapide. Il n'aurait pas été ainsi nommé s'il eut été bâti dès le principe à une demie lieue au-dessus du Sault (3e station) ou à plus d'une lieue d'icelui, où il est maintenant. Les Sauvages dans les différentes stations de leur village, en ont conservé le nom primitif.
8°. Le Père Charlevoix en son journal historique qui fait partie de l'Histoire du Canada, dit dans une lettre datée du Sault St. Louis même, en 1721 : « Cette bourgade fut d'abord placée à la Prairie de la Magdeleine environ une lieue plus bas que le sault (ou le rapide) St. Louis, du côté du Sud. Les terres ne s'y étant pas trouvées propres à la culture du Maïs, on la transporta vis-à-vis du Sault même, d'où elle a pris son nom, qu'elle porte encore, quoiqu'elle ait été transférée il y a peu d'années, une autre lieue plus haut. » Donc, d'après Charlevoix, le terrain qui est vis-à-vis du rapide, et où a été bâti le premier village, doit appartenir à la Concession du Sault, qui doit être tout entière aux Sauvages.
9°. En partant de 1680, temps où les Sauvages ont laissé La Prairie pour venir au Rapide, où est maintenant la Croix, et additionnant les années des différentes stations du village, savoir : 15 ans au Rapide, 7 ans chez Catho, et 15 ans sur le Rive-Susanne, on a 37 ans ; lesquelles ajoutées à 1680, font 1717. Or le Père Charlevoix écrit en 1721, qu'il y avait peu d'années que le village avait été transféré où il est maintenant ; ce qui s'accorde parfaitement avec les traditions sauvages.
10°. La réponse de l'Intendant aux Sauvages du Sault St. Louis, avant la Conquête (pièce originale, entre les mains des Sauvages) on doit y remarquer les mots : « Pour que vous jouissiez ensemble des avantages que CETTE TERRE doit produire, &c. et ces autres : « Vouz devez tous jouir de cette terre, &c., et ces autres : « Les Pères Jésuites prédécesseurs de ceux-ci ont concédé quelques terres de cette Seigneurie, &c., et plus bas : « Les Révérends Pères ni vous ne pouvez vendre aucune portion de cette terre, &c. » Les Sauvages réclamaient alors ce qu'ils réclament aujourd'hui : l'Intendant ne leur dit pas que le morceau revendiqué ne leur appartient pas ; il ne le sépare pas du reste de la Concession ; cette terre, cette seigneurie, &c., il accorde donc le droit : mais il oblige les Sauvages à le laisser entre les mains des Jésuites, comme leur agens, parce que, dit-il, dans son allocution : « Ils (les Jésuites) doivent avoir la direction de la Seigneurie que vous n'êtes pas capables de gouverner. » Donc c'est par erreur que l'on a confondu ce morceau de terre avec les propriétés des Jésuites.
11°. Le Procès Verbal de Jean Peladeau, Arpenteur, (autre pièce authentique entre les mains des Sauvages). Il y est dit dans la première partie « y planter les bornes pour séparer la dite Seigneurie de la Prairie de la Magdeleine, de la Seigneurie du Sault St. Louis ... en présence de mon dit Sieur Claus et des Sauvages, &c., » or ces bornes furent plantées près de la rivière de la Tortue, comme le dit le même Procès verbal, précisément là où finit la Seigneurie de La Prairie. Donc là doit commencer la Seigneurie du Sault. Les Sauvages ne veulent pas admettre la seconde partie de ce Procès Verbal où l'on voit que le même Jean Peladeau vint dans l'automne de la même année (1762) avec des Militiens et entièrement à l'inscu des Sauvages, reprendre les bornes qu'il avait plantées à la Tortue et les reporter trente et quelques arpens plus haut, a dessus du Moulin du Sault, parce que disent-ils, étant les plus intéressés dans cette affaire, nous aurions dû y être appelés les premiers. Ils regardent donc comme nul ce qui a été fait sans eux.
12°. La promesse du Général Carleton aux Sauvages, rassemblés à Montréal, dans la Maison du Gouvernement, de leur rendre ce morceau de terre à la mort du dernier Jésuite. Cette promesse, il est vrai, n'a été que verbale, les Sauvages ne connaissant pas alors la conséquence d'un écrit ; mais il reste encore dans le Village un vieux Iroquois octogénaire qui était présent alors ; tous les autres sont morts.
13°. La triple promesse du Sir George Prévost aux mêmes Sauvages : 1°. à Montréal ; 2°. à Chateaugay aux Fourches ; 3°. à Kingston, de leur rendre à la fin de la guerre [de 1812] le morceau de terre qu'ils réclamaient, lorsqu'ils l'auraient défendu avec le reste du pays contre l'ennemi. (Les témoins auriculaires ont donné des certificats de ces différentes promesses, signés de leurs mains.)
14°. Par leurs Titres de Concession de 1680, les Sauvages doivent avoir trois lieues et demie de front, sur deux de profondeur ; or par le fait, ils n'ont pas trois lieues. Donc ils ont été frustrés de plus d'une demie lieue.
15°. Lorsque les Jésuites avaient la jouissance du Moulin du Sault, et qu'ils percevaient les Rentes des Concessions qu'ils avaient faites sur le morceau de terre réclame, les Sauvages n'étaient chargés d'aucune redevance envers eux ni envers l'Église. Ils vivaient de ce revenus, et portaient exclusivement les frais d'entretien et de réparations nécessaires à l'Église et au Presbitère, comme le font à peu près les Messieurs de St-Sulpice au Lac des Deux Montagnes [Kanesatake]. Lorsque le Gouvernement s'est emparé de ce fond, comme faisant partie des biens des Jésuites, il n'en a pas moins fallu que les Sauvages trouvâssent dans le reste de leur Seigneurie de quoi subvenir à toutes ces dépenses, sans quoi ils n'auraient plus eu de Missionnaire. Aussi ne leur reste-t-il pas un denier à la reddition de leurs comptes annuels, les trois lieues qu'ils ont entre les mains, étant beaucoup moins lucratives que la demi-lieue revendiquée par eux, vû quelles ne sont ni ne peuvent être concédées, étant presque toutes en Culture et en Prairies et en Sucreries, départies entre chaque famille, pour sa propre subsistance. - SAULT ST-LOUIS, 1829 ("Analyse d'un mémoire inédit ou Résumé des Preuves en faveur des Sauvages du Sault St-Louis, réclamant le Moulin du Sault, et le Lopin de Terre, de trente et quelques arpens de front sur deux lieues de profondeur, sur lequel il est construit." Joseph Marcoux, 1829 - Archives du Diocèse-de-St-Jean-de-Québec à Longueuil, dossier 3A : Saint-François-Xavier de Caughnawaga, document no. 127).
Les revendications territoriales actuelles touchent les municipalités de Saint-Constant, Sainte-Catherine, Saint-Mathieu, Delson, Candiac et Saint-Philippe, tous s'étant graduellement établies sur la seigneurie du Sault-Saint-Louis. En 2018, malgré des contestations judiciaires de la part des municipalités concernées, des terres avoisinant l'autoroute 30 et au nord-ouest du territoire sont transférées des municipalités à la réserve de Kahnawake[7].
Politique d'expulsions des « non-Mohawks » de la réserve de Kahnawake
Dès la création de la réserve au XVIIe siècle, l'identité collective des habitants de Kahnawake est régulièrement une source de débats[8]. Dès 1850, une lettre du chef Martin Tekanasontie au Gouverneur-général du Canada, Lord Elgin, relate des règles controversées similaires sur l'attribution des droits mohawks, différant selon le genre de la personne mohawk impliquée dans l'union : « il n'est pas permit a un blanc qui se marie à une sauvagesse de jouir des droits des Sauvages, qu'en se mariant a un blanc elle perd ainsi que ses enfants, tous droits comme membres de Tribu a la quelle elle appartenoit [...]; un Sauvage qui se marie à une blanche peut emmener sa femme dans sa cabane et elle et ses enfants jouissent de tous les droits des membres de la Tribu a laquelle appartient, le Sauvage avec qui elle se marie [...]; il n'est pas permis a un blanc de s'établir parmi nous et de jouir de nos droits. [Ces] droits nous ont été transmis par nos pères, ils ont toujours été respectés. »[9]. En 1981, des premières expulsions de personnes que le conseil considère comme étant non-mohawk se sont produites[10]. Cette politique d'expulsion finira par obtenir le surnom de « Marry Out, Get Out »[10].
Dès 1993, des contestations au tribunal apparaissent contre ces décisions de la part de Mary Deer, habitante mohawk, dont le mari non-mohawk fut visé pour expulsion avec 200 autres personnes. Encore en 2010, le cas n'était toujours pas réglé[11].
En , le conseil de bande de la réserve de Kahnawake décide d'expulser toute personne qui n'est pas considérée Mohawk de celle-ci, y compris ceux qui ont un conjoint de cette tribu et interdit aux étrangers de s'y installer[12]. La décision fut ouvertement critiquée par le ministre fédéral des affaires indiennes, Chuck Strahl, ainsi que par le chef du Parti libéral du Canada, Michael Ignatieff bien que Strahl ajouta que c'était légal et qu'il ne pouvait directement intervenir et qu'Ignatieff disait comprendre l'objectif de la préservation culturelle mais pas la décision[11]. La critique fut rejointe par un organisme de droits des femmes autochtones du Québec, Femmes autochtones du Québec inc., sa présidente mohawk Ellen Gabriel ajoutant que ces évictions ne respectaient pas les « coutumes et traditions mohawk » et, qu'au contraire, tout conseil de bande comme celui de Kahnawake faisant ce genre d'évictions perpétuait les politiques de la Loi sur les indiens, les plaçant « dans le camp des oppresseurs »[11]. À l'inverse, ces avis d'expulsions furent défendus par l'ancien secrétaire général du Conseil exécutif du Québec, Louis Bernard, dans un article du Devoir où il voit en ces expulsions un effort de survie culturelle et identitaire comparable à la Commission Bouchard-Taylor pour la nation québécoise[11].
En 2014, le rédacteur en chef Steve Bonspiel du journal de la réserve Eastern Door, mohawk natif de la réserve de Kanesatake, fut expulsé d'une réunion de son journal parce que n'étant pas considéré comme inscrit dans le registre de la bande de la réserve en vertu d'une loi de 2003 réservant l'appartenance mohawk à ceux ayant au moins quatre arrière-grands-parents mohawk[13]. Bonspiel critiqua le fait que les pleins pouvoirs dans ces décisions furent laissés au conseil des ainés, disant que certains parmi ceux-ci interprétaient la loi pour ne pas compter les personnes qui ne parlaient pas la langue mohawk ou qui ne se « comportait pas en mohawk », excluant leurs descendants de leur appartenance à la réserve et des services qui s'y trouve[13].
Cinq résidents de la réserve se sont plaints devant la Commission canadienne des droits de la personne pour avoir été victimes de discrimination avec leur avis d'expulsion ainsi que des allégations de s'être vu refusé des emplois et des services à Kahnawake pour des motifs similaires, Commission qui leur donna raison d'y voir discrimination en 2016 et relégua l'affaire au Tribunal canadien des droits de la personne[14]. Le porte-parole du conseil de bande de Kahnawake, Joe Delaronde, dit que celui-ci était « peu surpris » devant la décision de la Commission, réfutant les allégations des plaintifs et disant que les personnes mariées ou vivant avec des autochtones mohawk n'avaient pas le droit de vivre dans la réserve[14].
En 2018, la Cour supérieure du Québec juge discriminatoire en vertu de la Charte canadienne des droits et libertés et basée « sur des stéréotypes au sujet des mariages mixtes » la politique d'expulsion des personnes jugées non-mohawk, ordonnant le dédommagement de 7 des 16 plaignants avec des montants allant de 1000 à 25 000$[10]. Le juge Thomas M. Davis ajoute également que le conseil de bande échoua à offrir des preuves que « la présence de partenaires allochtones puisse limiter la capacité du conseil à gérer son territoire » et que ces politiques « remplissaient l'objectif de protéger la culture et le territoire mohawk » mais laisse au conseil des ainés de Kahnawake la liberté d'examiner les demandes de réintégration des membres expulsés[10]. Le chef de Kahnawake, Joe Norton, contesta cette décision, indiquant qu'aucun tribunal ne pouvait décider sur ce qu'il considère comme « des affaires intrinsèquement liées à notre identité »[10].
Démographie
Kahnawake refuse de participer aux recensements du Canada depuis plusieurs années. Il n'existe donc aucune donnée démographique officielle sur la communauté. Cependant, en 2006, la population était de 8 550 habitants.[réf. souhaitée]
↑« Kahnawake », Banque de noms de lieux du Québec, sur Commission de toponymie (consulté le ).
↑Gouvernement du Québec, « Kahnawake », Répertoire des municipalités, sur Ministère des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire
↑Hanny Feurer, « Attitudes langagières de la communauté mohawk de Kahnawake et leur impact sur l’emploi du mohawk de 1971 à 1990 », Revue québécoise de linguistique, vol. 20, no 2, , p. 249–260 (ISSN0710-0167 et 1705-4591, DOI10.7202/602713ar, lire en ligne, consulté le )
↑Matthieu Sossoyan: The Kahnawake Iroquois and the Lower-Canadian Rebellions, 1837-1838, McGill University, Master's Thesis in Anthropology, 1999: p. 82-85http://de.scientificcommons.org/7829560
Alfred, Gerald R., 1995a: Heeding the Voices of our Ancestors: Kahnawake Mohawk Politics and the Rise of Native Nationalism. Toronto: Oxford University Press.
Alfred, Gerald R., 1995b: To Right Certain Wrongs: A Report on Research into Lands Known as the Seigniory of Sault St. Louis. Kahnawake: Kahnawake Seigneury Office.
Devine, Edward James, 1922: Historic Caughnawaga. Montreal: Messenger Press
Kanien'kehaka Raotitiokwa Cultural Center, 1979: Tewaterihwarenia'tha: the Journal of Kanien'kehaka Raotitiokwa Cultural Center 2 (1).
Kanien'kehaka Raotitiokwa Cultural Center, 1980: Tewaterihwarenia'tha: the Journal of Kanien'kehaka Raotitiokwa, Cultural Center 3 (5).
Kanien'kehaka Raotitiokwa Cultural Center, 1991: Old Kahnawake; an Oral History of Kahnawake. Kahnawake: Kanien'kehaka Raotitiokwa Cultural Center
Sossoyan, Matthieu, 1999 : The Kahnawake Iroquois and the Lower-Canadian Rebellions, 1837-1838. Université McGill, Département d’Anthropologie, Mémoire de maîtrise. [1]