Les keijidōsha(軽自動車, けいじどうしゃ?, « véhicule léger »), ou « Kei cars » en anglais (parfois appelées « midget » en franglais), sont de petites automobiles vendues au Japon et qui bénéficient d'avantages variés et en particulier de taxes et de primes d'assurances réduites.
Historique, concept et règlementation
La première législation créant les keijidōsha date de 1949[1], à une époque où peu de Japonais pouvaient s'offrir une voiture, tout en ayant assez d'argent pour s'acheter une motocyclette[2]. De plus, beaucoup de petites entreprises avaient besoin d'un moyen de locomotion peu onéreux pour pouvoir se développer. Enfin, les keijidōsha furent un bon moyen pour aider au développement d'une industrie automobile japonaise qui était chétive à l'époque.
Pour bénéficier de l'appellation keijidōsha, une voiture doit satisfaire aux normes suivantes : une longueur inférieure à 3,40 m, une largeur inférieure à 1,48 m, une hauteur limitée à 2 m et un moteur d'une cylindrée maximale de 660 cm3[3]. Ces critères ont évolué au fil des époques : dans les années 1960, la longueur maximum était de 3 m pour une cylindrée de 360 cm3. En outre, la longueur maxi était encore de 3,30 m jusqu'au milieu des années 1990. Les voitures répondant à ces critères et recevant l'appellation keijidōsha se distinguent facilement au Japon, du fait de leurs plaques minéralogiques jaunes et noires[2].
La rumeur qui veut que ces voitures dispensent leur propriétaire de justifier d'une place de parking (contrairement aux voitures « normales ») est fausse. Dans toutes les villes de plus de 100 000 habitants, l'achat d'une voiture ne peut être accordé qu'avec un justificatif de place de parking, et cette réglementation concerne aussi les keijidōsha[4].
Économie
La part de marché des keijidōsha est en progression au Japon depuis les années 1990 et la crise économique[2], ces véhicules représentaient en 2007 32 % des ventes automobiles et même 57 % des camions. En 2014, elles représentaient encore plus de 30 % des ventes[2]. En 2020, cette proportion est montée à 37,4 % avec une augmentation de 0,6 % par rapport à l'année précédente[5].
Alors que la taille de ces petites voitures semble surtout adaptée aux villes encombrées, cette catégorie trouve en fait essentiellement preneur à la campagne (population plus âgée ayant besoin de véhicules bon marché)[2]. Ainsi, les ventes de keijidōsha ne représentent que 20 % du marché sur Tokyo en 2016 (17 % en 2010) mais dépassent les 55 % à Kōchi dans le Shikoku ou à Okinawa (50 % en 2010). Ces petites voitures, qui appartiendraient à la catégorie des citadines en Europe, ne sont pas considérées comme telles au Japon.
En 2008 encore, les deux modèles les plus diffusés au Japon étaient des keijidōsha, il s'agissait du Suzuki Wagon R et du Daihatsu Move. La donne a un peu changé depuis. Ainsi, en 2010, le modèle le plus vendu au Japon était la Toyota Prius qui n'est pas une keijidosha, suivie du Suzuki Wagon R qui en est un. La troisième place était occupée par la Honda Fit, qui n'est pas non plus une keijidosha, mais en quatrième place apparaissait le Daihatsu Tanto, lui, keijidosha à succès.
En 2019, la propriété des mini-véhicules est en diminution[6].
En 2023, Luca de Meo a proposé la création d’une catégorie de véhicules électriques inspirée des Keijidōsha pour le marché européen ou de les importer[7],[8].
↑(ja) General Incorporated Association - Fédération nationale des associations de véhicules automobiles légers, « 軽自動車の保管場所届出義務等の適用地域一覧 » [« Liste des domaines applicables tels que l'obligation de sortir du lieu de stockage des automobiles »] , sur zenkeijikyo.or.jp, (consulté le ).