L'Espagnol Abel Antón, le Marocain Jaouad Gharib et le Kényan Abel Kirui chez les hommes, et ses compatriotes Catherine Ndereba et Edna Kiplagat chez les femmes, sont avec deux médailles d'or remportées, les athlètes les plus titrés dans cette épreuve.
En 1987 à Rome, le Kényan Douglas Wakiihuri crée la surprise en s'imposant en 2 h 11 min 48 s après avoir fait la différence sur adversaires dans les 5 derniers kilomètres. Il devance largement le Djiboutien Hussein Ahmed Salah, médaillé d'argent en 2 h 12 min 30 s et le champion d'Europe en titre italien Gelindo Bordin, médaillé de bronze en 2 h 12 min 40 s[1].
Le départ du marathon des championnats du monde de 1991, à Tokyo, est donné à 6 heures du matin en raison des fortes chaleurs. Habitué de ces conditions humides, le Japonais Hiromi Taniguchi, vainqueur par ailleurs du Marathon de Londres en 1987, s'impose dans le temps modeste de 2 h 14 min 57 s, devant Hussein Ahmed Salah, qui décroche une nouvelle médaille d'argent en 2 h 15 min 26 s, et l'Américain Steve Spence, troisième en 2 h 15 min 36 s[1]. Gelindo Bordin, champion olympique en 1988 à Séoul, se classe 8e de la course en 2 h 17 min 3 s.
Lors des championnats du monde 1993 à Stuttgart, le Namibien Lucketz Swartbooi possède près d'une minute d'avance sur ses concurrents au 30e kilomètre. Il est rattrapé puis dépassé dans les deux derniers kilomètres par l'Américain Mark Plaatjes, d'origine sud-africaine comme Swartbooi, qui s'impose finalement au Gottlieb Daimler Stadion en 2 h 13 min 57 s, devant Lucketz Swartbooi (2 h 14 min 11 s) et le Néerlandais Bert van Vlaanderen (2 h 15 min 12 s)[1].
En 1995 à Göteborg, le Mexicain Dionicio Cerón est en tête durant une très grande partie de la course avant d'être rejoint puis dépassé vers le 40e kilomètre par l'Espagnol Martín Fiz, champion d'Europe en titre. Fiz s'impose dans le temps de 2 h 11 min 41 s, devant Dionicio Cerón (2 h 12 min 13 s) et le Brésilien Luíz Antônio dos Santos (2 h 12 min 49 s)[1].
1997-2005
Le marathon des championnats du monde 1997, disputé à Athènes sous une forte chaleur, est remporté par l'Espagnol Abel Antón[1]. En tête de la course au 29e kilomètre avec son compatriote Martín Fiz, le tenant du titre, Antón fait la différence sur son adversaire dans les 500 derniers mètres après l'entrée dans le Stade olympique. Il s'impose en 2 h 13 min 16 s et devance de 5 secondes Martín Fiz, l'Australien Steve Moneghetti arrivant en troisième position en 2 h 14 min 16 s.
En 1999 à Séville, Abel Antón devient le premier athlète à remporter un deuxième titre mondial sur marathon, mais est également à près de 37 ans, le médaillé d'or en athlétisme le plus âgé. Seul en tête de la course au 38e kilomètre, le Japonais Nobuyuki Satō est rejoint un kilomètre plus loin par Abel Antón et l'Italien Vincenzo Modica. L'Espagnol creuse l'écart sur ses adversaires dans les derniers hectomètres de la course et l'emporte en 2 h 13 min 36 s, devant Vincenzo Modica (2 h 14 min 3 s) et Nobuyuki Satō (2 h 14 min 7 s), Martín Fiz se classant 8e de l'épreuve[1]. Pour la dernière fois lors d'un marathon des championnats du monde, aucun athlète africain ne figure dans les huit premiers.
Champion olympique en 2000 à Sydney, l'Éthiopien Gezahegne Abera s'impose lors des championnats du monde de 2001, à Edmonton. Vainqueur quelques mois plus tôt du Marathon de Londres, le Marocain Abdelkader el-Mouaziz compte près de 9 secondes d'avance sur ses adversaires à 30 kilomètres de l'arrivée mais est rejoint par cinq concurrents. Après deux heures de courses, Gezahegne Abera et le Kényan Simon Biwott prennent la tête et arrivent ensemble dans le stade olympique. Au terme d'un sprint final, Abera s'impose dans le temps de 2 h 12 min 42 s, une seconde devant Simon Biwott[1]. L'Italien Stefano Baldini, champion d'Europe en 1998, remporte la médaille de bronze en 2 h 13 min 18 s, l'Éthiopien Tesfaye Tola terminant au pied du podium.
Le départ du marathon des championnats du monde 2003 est donné devant l'Hôtel de ville de Paris[1]. Au 32e kilomètre, le Marocain Jaouad Gharib et l'Espagnol Julio Rey se retrouvent seuls en tête de la course, Stefano Baldini occupant la troisième place à près d'une minute des deux hommes. À l'entrée dans le tunnel du Stade de France, Gharib se détache de son adversaire et s'impose en 2 h 8 min 31 s, établissant un nouveau record des championnats du monde. Julio Rey est médaillé d'argent en 2 h 8 min 38 s et Stefano Baldini médaillé de bronze en 2 h 9 min 14 s. Le tenant du titre Gezahegne Abera abandonne sur blessure[2].
En 2005 à Helsinki, Jaouad Gharib devient le deuxième athlète après Abel Antón à remporter un deuxième titre de champion du monde sur marathon. Juste avant le 30e kilomètre, Jaouad Gharib se retrouve en tête de la course en compagnie de Stefano Baldini, champion olympique en 2004 à Athènes, mais ce-dernier est contraint à l'abandon deux kilomètres plus tard, ressentant une douleur aux ischio-jambiers[1]. Le Marocain l'emporte en 2 h 10 min 10 s et devance de 11 secondes le Tanzanien Christopher Isengwe, revenu sur la fin, et de plus d'une minute le Japonais Tsuyoshi Ogata[3].
2007-2015
Le départ des championnats du monde de 2007, à Osaka, est donné à 7 heures du matin en raison des fortes chaleurs[1]. Au 30e kilomètre, le Kényan Luke Kibet prend seul le commandement de la course et possède 23 secondes d'avance sur ses poursuivants au 35e kilomètre. Il s'impose dans le temps de 2 h 15 min 59 s, temps d'un vainqueur le plus lent de l'histoire des championnats du monde, et devance de près d'une minute et demie — la plus grande marge jamais enregistrée entre le premier et le deuxième de l'épreuve — le Qatarien Chami Moubarak, médaillé d'argent en 2 h 17 min 18 s. Le Suisse Viktor Röthlin, qui a diminué son retard sur Kibet dans les deux derniers kilomètres, s'adjuge la médaille de bronze en 2 h 17 min 25 s[4].
En 2009 à Berlin, le Kényan Abel Kirui décroche la médaille d'or en établissant un nouveau record des championnats du monde en 2 h 6 min 54 s[1]. Accompagné par son compatriote Emmanuel Mutai jusqu'au 39e kilomètre, il creuse l'écart sur son adversaire dans les deux derniers kilomètres de la course et le devance de près d'une minute sur la ligne d'arrivée. L’Éthiopien Tsegay Kebede remporte la médaille de bronze en devançant dans les derniers mètres son compatriote Yemane Tsegay[5]. Samuel Wanjiru, champion olympique en 2008 à Pékin, n'est pas sélectionné par la Fédération kényane.
Lors des championnats du monde 2011 à Daegu, Abel Kirui devient le troisième marathonien masculin après Abel Antón et Jaouad Gharib à remporter une deuxième médaille d'or[6]. En tête de la course en compagnie de trois concurrents : ses compatriotes Vincent Kipruto et Eliud Kiptanui et l'Éthiopien Feyisa Lilesa, Kirui se détache au 30e kilomètre pour atteindre progressivement une avance de 2 min 30 s sur ses adversaires. Il s'impose en 2 h 7 min 38 s, devant Vincent Kipruto (2 h 10 min 6 s) et Feyisa Lilesa (2 h 10 min 32 s)[1].
Aux mondiaux 2015 à Pékin, l'Érythréen Ghirmay Ghebreslassie devient à 19 ans le plus jeune champion du monde dans l'épreuve du marathon. Il s'impose sous de fortes chaleurs[1] dans le temps de 2 h 12 min 27 s et devance l'Éthiopien Yemane Tsegay, deuxième en 2 h 13 min 7 s et l'Ougandais Solomon Mutai, troisième en 2 h 13 min 29 s[8]. Le tenant du titre Stephen Kiprotich se classe 6e de l'épreuve.
Le marathon des championnats du monde 2019, disputés à Doha dans des conditions météorologiques difficiles (31 degrés et 45% d'humidité), est remporté par Lelisa Desisa, médaillé d'argent mondial en 2013 et vainqueur du Marathon de New York en 2018, qui s'impose dans le temps de 2 h 10 min 40 s au terme d'un ultime sprint devant son compatriote éthiopien Mosinet Geremew (2 h 10 min 44 s) et le Kényan Amos Kipruto (2 h 10 min 51 s), le Britannique Callum Hawkins terminant au pied du podium en 2 h 10 min 57 s[10]. Geoffrey Kirui, le tenant du titre, se classe 14e.
Médaillé d'argent en 2017 et médaillé de bronze olympique sur 10 000 m en 2016, Tamirat Tola décroche le titre mondial en 2022 à Eugene en améliorant de près de 40 secondes le record des championnats du monde en 2 h 5 min 36 s après avoir pris seul la tête de la course vers le 33e kilomètre[11]. Il devance de près d'une minute Mosinet Geremew qui obtient sa deuxième d'argent consécutive dans cette compétition en 2 h 6 min 44 s et le Belge Bashir Abdi, médaillé de bronze en 2 h 6 min 48 s.
Lors du marathon des championnats du monde 2023 à Budapest, l'Ougandais Victor Kiplangat lance une première attaque à mi-parcours et se retrouve au coude-à-coude avec le tenant du titre Tamirat Tola. Luttant avec ce dernier en tête, Victor Kiplangat initie une nouvelle accélération au kilomètre 30 et parvient à se défaire de son rival qui finit par abandonner. Il termine l'épreuve en solitaire pour remporter le titre en 2 h 8 min 53 s, devenant le second Ougandais à remporter le titre mondial du marathon, dix ans après Stephen Kiprotich[12]. L'Israélien Maru Teferi est médaillé d'argent et l'Éthiopien Leul Gebresilase médaillé de bronze.
La Bahreïnienne d'origine kényane Rose Chelimo remporte le marathon des championnats du monde 2017 à Londres en 2 h 27 min 11 s, devançant de sept secondes seulement la double lauréate Edna Kiplagat et l'Américaine Amy Cragg qui établissent le même temps de 2 h 27 min 18 s, étant finalement départagées au millième de seconde[14]. Au 40e kilomètre, Edna Kiplagat tente de se détacher et prend quelques mètres d'avance sur Chelimo, mais cette dernière recolle et repasse définitivement devant la Kényane[15]. La tenante du titre Mare Dibaba se classe 8e de l'épreuve.
Le marathon féminin des championnats du monde 2019, à Doha, se dispute sous une forte chaleur (environ 32 °C et 73% d'humidité malgré un départ donné à 23 h 59) et compte 28 abandons sur 68 concurrentes au départ[16]. Après avoir porté une première accélération au 10e kilomètres, puis une nouvelle attaque décisive au 34e km, la Kényane Ruth Chepngetich franchit la ligne d'arrivée en 2 h 32 min 43 s, devançant de près d'une minute la tenante du titre Rose Chelimo (2 h 33 min 46 s) et de moins de deux minutes la Namibienne Helalia Johannes (2 h 34 min 46 s)[17]
L'Éthiopienne Gotytom Gebreslase remporte la médaille d'or du championnats du monde 2022 à Eugene en 2 h 18 min 11 s. Première éthiopienne à s'imposer sur l'épreuve depuis Mare Dibaba en 2015, elle devance de 9 secondes seulement la Kényane Judith Jeptum Korir, qui bat son record personnel en 2 h 18 min 20 s, l'Israélienne Lonah Chemtai Salpeter montant sur la troisième marche du podium en 2 h 20 min 18 s[18]. Les trois médaillées descendent chacune en dessous du record de la compétition détenu depuis 2005 par Paula Radcliffe. Victime de problèmes gastriques, la championne du monde en titre Ruth Chepngetich est contrainte à l'abandon à mi-course[19].
De 1997 à 2011, une épreuve par équipes, la Coupe du monde de marathon, prend en compte les résultats de l'épreuve individuelle des Championnats du monde, mais ces résultats par équipes ne sont pas comptabilisés dans le tableau des médailles.
↑Rédaction du Monde et AFP, « Mondiaux d’athlétisme : le marathon pour le Kényan Kirui et Rose Chelimo, Lavillenie et Mekhissi en finale », Le Monde, (lire en ligne)
↑AFP, « Athlétisme: la Bahreïnie Rose Chelimo sacrée sur marathon », Le Point, (lire en ligne)