Marie Eugène Debeney naît de Marie-Adélaïde Morellet et d'un père notaire Cyrille Jean Baptiste Debeney[2] en 1864. Il est le troisième enfant du couple et est marié le , Bourg-en-Bresse (Ain), avec Marie-Caroline Lacombe. Le couple a cinq enfants : Victor Debeney, Marie-Gabrielle Debeney, Marie-Thérèse Debeney, Marie-Geneviève Debeney, François Debeney.
Son fils est le général de divisionVictor Debeney (Marie Cyrille Victor Debeney, , Bourg (Ain) - , Paris)[3], grièvement blessé lors de la Première Guerre mondiale et qui fut lors de la Seconde Guerre mondiale, le chef du secrétariat du maréchal Pétain.
Formation
D'abord passé par l'Institution des Chartreux à Lyon puis entré à Saint-Cyr en 1884 à l'âge de 20 ans, il décide d'intégrer le corps des chasseurs à pied à sa sortie[4],[5].
En 1914, il est lieutenant-colonel et membre du Conseil supérieur de Guerre, partisan de la tactique d'infanterie l'attaque à outrance.
Première Guerre mondiale
Il est affecté au début de la guerre comme sous chef à l'état-major de la Ire Armée[6] puis est affecté à la VIIe en 1916 et de nouveau la Ire Armée en juin 1917 en tant que commandant, poste qu'il occupera jusqu'à la fin du conflit. C'est donc à la tête de la Ire Armée qu'il prend l'offensive à Montdidier (entre le 8 et 10 août 1918[4]), remporte la bataille de Saint-Quentin où il défait le général Paul von Hindenburg. Il a l'insigne honneur de recevoir, sur le front à la Flamengrie, le les ministres plénipotentiaires allemands venu négocier l'armistice. Il les accompagne pour dîner au presbytère de la commune d'Homblières avant de se rendre le pour l'armistice.
À cause de ces importantes responsabilités, il est l'un des plus influents rédacteurs de la doctrine militaire française dans les années 1920[8]. Il participe à l'établissement de l'Instruction provisoire sur l'emploi tactique des grandes unités publiée en octobre 1921, en vigueur sous une forme modernisée jusqu'à la bataille de France[9]. Le général Debeney insiste cependant sur l'importance de la flexibilité, et de l'adaptation aux réalités en excluant tout dogmatisme[10]. Il est également à l'origine des lois de juillet 1927 et mars 1928 sur l'organisation de l'Armée, organisant l'Armée comme une armée de réservistes, symbole de la « nations en arme » républicaine[11]. Il joue aussi un grand rôle dans les décisions sur l'organisation des défenses de la Ligne Maginot[9], soutenant l'idée proposée par le général Guillaumat de pôles de résistance (forteresses) plutôt qu'une ligne continue de casemates, comme le propose initialement le maréchal Pétain[12]. La solution finalement retenue par les généraux français en octobre 1927 est celle de régions fortifiées placées près des frontières, semblable à la variante défendue par Debeney[13].
Le , alors qu'il rentrait d'une cérémonie de la Légion française des combattants[15], il est victime d'un attentat mené par des maquisards et des suites duquel il meurt deux mois plus tard, le [1].
Décorations et hommage
Médaille militaire en 1926, suprême récompense pour un général en temps de guerre, distinction qu'il portait d'ailleurs constamment.
(Nota : la médaille militaire se porte en avant la LH pour les officiers généraux ayant commandé au front, attention selon La Grande Chancellerie aucun texte officiel n'existe et il s'agit d'une simple habitude)
↑ ab et cPaul Veyret, Histoire secrète des Maquis de l'Ain : Acteurs et enjeux, Châtillon-sur-Chalaronne, La Taillanderie, , 399 p. (ISBN978-2-87629-325-0), p. 40.
↑ Le général Mordacq écrit dans Le Ministère Clemenceau (tome 4): "Lors de l'établissement du programme précité, il avait été décidé que l'on mettrait à la tête de cet enseignement supérieur une haute personnalité militaire ayant d'une part fait ses preuves durant la guerre, et d'autre part, étant déjà connue avant la guerre même pour ses capacités pédagogiques. Le général Debeney qui avait si brillamment commandé une armée pendant la campagne et qui autrefois avait été à plusieurs reprises professeur à l'École de Guerre, m'avait paru répondre aux conditions exigées. J'en avais parlé aux maréchaux Foch et Pétain qui avaient approuvé en tous points ce choix. Quand je soumis la question à M. Clemenceau, qui avait au cours de la campagne pu apprécier sur place même le général Debeney, il acquiesça immédiatement et ce dernier fut nommé directeur du Centre des Hautes Études et, en même temps, commandant de l'École de Guerre." (page 35)
↑Henry Coston (préf. Philippe Randa), L'Ordre de la Francisque et la révolution nationale, Paris, Déterna, coll. « Documents pour l'histoire », , 172 p. (ISBN2-913044-47-6), p. 62 — première édition en 1987.
↑« Dziennik Personalny », sur wbc.poznan.pl, 26.09. 1922 (consulté le ), p. 733.
Bibliographie
Michel Mourre, Dictionnaire d'histoire universelle, Éditions universitaires, 1968, p. 538.
Gérard Géhin et Jean-Pierre Lucas, « Debeney, Marie-Eugène » in Dictionnaire des généraux et amiraux français de la Grande Guerre (1914-1918) : Tome 1, A-K, Paris, Archives et Culture, , 704 p. (ISBN978-2350770703).
Michel Wattel et Béatrice Wattel (préf. André Damien), « Debeney, Marie-Eugène » in Les Grand’Croix de la Légion d’honneur : De 1805 à nos jours, titulaires français et étrangers, Paris, Archives et Culture, , 701 p. (ISBN978-2-35077-135-9).
Patrick Veyret, L'histoire secrète des maquis de l'Ain : acteurs et enjeux, 1942-1944, Châtillon-sur-Chalaronne, La Taillanderie, , 399 p. (ISBN978-2-87629-325-0, OCLC726819916).