Issu d'une famille de la noblesse bretonne, il est le fils de Maurice-Jehan, baron Halna du Fretay, et de Marie-Noémie Fourtier-Rouget (née le à Saint-Brieuc)[1],[2] et l'arrière petit-fils de l'archéologue Maurice Halna du Fretay. Il suit des études au collège de Dinan. En 1937, il prend des cours de pilotage sur l'aérodrome de Dinan et obtient, au bout d'un an, son brevet de pilote d'avion privé puis celui de mécanicien-avion. Il s'achète d'ailleurs un Zlin XII de 45 ch, petit avion de tourisme tchèque.
Alors qu'il se prépare à suivre des études de droit à la faculté de Rennes, la guerre éclate, en . Un mois plus tard, il signe un pré-engagement dans l'armée de l'air. Élève pilote à l'École élémentaire de pilotage no 24 de Dinan puis, en , élève navigant à Aulnat, il est démobilisé après l'armistice du 22 juin 1940 sans avoir pu participer à la défense de son pays.
De retour chez lui le , il quitte la France occupée à bord de son avion personnel, un ZLIN-XII tchécoslovaque, caché, démonté, dans la propriété familiale, le manoir de Ranléon ; il le remonte clandestinement et décolle de l'allée du manoir, en compagnie d'un officier de la Légion et atterrit à Dorchester (Angleterre) le [3].
Affecté au 174 Squadron au printemps 1942, il effectue de nombreuses missions au-dessus de la France. Il est décoré de la croix de l'ordre de la Libération le . En , son escadrille assure la couverture aérienne de l'opération Jubilee, organisant un débarquement allié à Dieppe. Au retour de l'opération, vers 14 heures, son Hawker Hurricane IIc disparaît en mer, le même jour que son squadron leader, Émile « François » Fayolle[4]. Son corps n'a jamais pu être retrouvé. Sur la carlingue de son Hurricane, il avait fait inscrire les devises : « Breizh dalc'h mad » (« Bretagne, tiens bon ! ») et « Kentoc'h mervel » (« Plutôt la mort », début de la devise « Plutôt la mort que la souillure »)[5].
↑Pierre de Longuemar, Mémorial 1939-1945: l'engagement des membres de la noblesse et de leurs alliés, Ehret, 2001, 310 pages, p. 104.
↑Alain Lozac'h, Visages de la Résistance bretonne: réseaux et mouvements de libération dans les Côtes-d'Armor, Coop Breizh, 2003, 375 pages, p. 280 (ISBN284346157X).
↑Sur les circonstances de son évasion, lire général Martial Valin, « Les FAFL et la Bretagne », Revue de la France libre, no 89, (lire en ligne), réédité dans La Mémoire des Français libres. Hommes et Combats, t. II, Paris, Fondation de la France libre, , p. 997-998. Un article est également paru dans le journal Ouest-France, en 1952 ou 1953 (coupure de presse non datée), sous la plume de Pierre Cressard, dans une série baptisée L'héroïsme n'est pas une légende. Titre de l'article : Sur un petit biplace remonté en trois jours, Maurice Halna du Fretay s'envola de l'avenue de son château jusqu'en Angleterre...
↑Colonel Henry Lafont, Les Aviateurs de la liberté. Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres, Service historique de l'Armée de l'air, 2002, p. 117-118
↑Jean-Jacques Monnier, Résistance et conscience bretonne, 1940-1945: l'hermine contre la croix gammée, Yoran embanner, 2007, 398 pages, p. 66 (ISBN2916579095)