Surnommée la « panthère de Goro »[1] pour parachever le « trio zoologique » qui passionnait alors l’Italie (à savoir : Mina, dite « la Tigresse de Crémone » et Iva Zanicchi, alias « l’aigle » de Ligonchio)[réf. nécessaire], Milva commence par étudier le chant à Bologne où sa famille s'est installée en 1955. En même temps, elle se produit dans des night-clubs locaux sous le pseudonyme de Sabrina. En 1959, elle gagne un concours de voix nouvelles organisé par la RAI et, en 1960, elle enregistre son premier 45 tours, en hommage à Édith Piaf avec la version italienne de « Milord »[2].
Milva fait ses réels débuts au Festival de Sanremo de 1961 où elle arrive en troisième position avec la chanson « Il mare nel cassetto », qui lui permet de dévoiler l'étendue de sa voix. Elle sera d'ailleurs invitée dix ans durant à participer à cette manifestation. En 1961, la critique discographique italienne la nomme « interprète de l’année ». La même année, Milva fait ses débuts cinématographiques dans le film « La bellezza d’Ippolita », de Giancarlo Zagni, aux côtés de Gina Lollobrigida. Cette expérience lui donne l'occasion de mettre en valeur sa crinière rousse qui lui vaudra l'appellation de « La Rossa »[1],[2].
En 1962, elle entreprend sa première tournée hors d’Italie avec un succès tel qu’elle est invitée à venir se produire à Paris sur la scène de l'Olympia où elle est la première interprète non-française à chanter Édith Piaf.
Les années soixante voient s'affronter, en Italie, deux « monstres sacrés » : Mina et Ornella Vanoni. Loin de leurs querelles, Milva se construit une identité de rebelle, inscrivant à son répertoire des hymnes à la liberté (elle chante très tôt Bella ciao, le chant des partisans), des chansons politiquement engagées où elle raconte la vie du prolétariat tout en s'appropriant bon nombre de hits de la musique folk, des Negro spirituals de style Afro-Américain et des gospels aux intonations tant religieuses que sociales[2].
En 1965, elle rencontre le metteur en scène Giorgio Strehler qui lui fait travailler le répertoire de Bertolt Brecht et Kurt Weill où, jusqu'alors, seules les voix allemandes triomphaient. De fait, elle parvient non seulement à conquérir les Allemands, mais s'impose même en tant que référence dans ce domaine[2].
En 1967, Milva fait ses débuts au Piccolo Teatro de Milan, avec un récital intitulé « Moi, Bertolt Brecht » aux côtés de Strehler, à la fois metteur en scène et comédien[2].
En 1973, elle franchit un pas, toujours grâce à Strehler, et devient « Jenny des Pirates » dans L'Opéra de quat'sous de Brecht qu’il met en scène en Italie et à travers l’Europe.
De 1973 à 1980, Milva est en tournée (Italie, France, Grèce, Allemagne, Canada, Russie soviétique et Japon) avec le groupe « I Milvi », composée par Neno Vinciguerra au piano, Franco Paganelli à la guitare, Claudio Barontini à la basse, Giovanni Martelli à la batterie et Marco Gasperetti la flûte. Le groupe devient « Black and Withe » de Livourne quand les rejoignent en concert les gospels du New Folkstudio Singer composé de Lois Cantor, Hazel Rogers, Nat Bush, Eddie et Jesse Hawkins.
En 1984, elle est l'interprète du show « El Tango » d'Astor Piazzolla au théâtre des Bouffes du Nord de Paris, remarquée par l’interprétation de Balada para un loco accompagnée d'Astor Piazzolla au bandonéon[2].
Sur le plan privé, Milva se marie avec Maurizio Corgnati, qui sera son Pygmalion, le . De cette union naît son seul enfant: Martina. Elle partage ensuite la vie des comédiens Mario Piave(it) qui est assassiné dans des circonstances mystérieuses en [1] et Luigi Pistilli qui se suicide après leur rupture[2].
En , Milva annule le spectacle qu'elle devait présenter avec Franco Battiato au théâtre romain de Vérone afin de présenter son nouveau disque, Non conosco nessun Patrizio. Quelques jours plus tard, elle annonce son retrait définitif de la scène pour des raisons de santé[1],[2].
Milva est morte à Milan le . Elle a vendu plus de 80 millions de disques au cours de sa carrière et est l'artiste italienne qui a sorti le plus grand nombre d'albums : 173 entre les albums studio, les albums live et les compilations[2].