En 1870, il remporte un prix de l'Institut avec un mémoire sur le Système colonial des peuples modernes, qu'il augmente et publie en 1874 sous le titre De la colonisation chez les peuples modernes. Avec cet ouvrage, Leroy-Beaulieu devient l'un des porte-parole de la colonisation, inspirant les discours de Jules Ferry, et invitant la Troisième République à une nouvelle expansion coloniale.
Il propage des idées xénophobes à l'encontre des travailleurs immigrés italiens dans le contexte des Vêpres marseillaises[7].
Parcours professionnel
Il crée une association de porteurs de parts de mines d'or d'Afrique du Sud qui intervient dans le débat au moment de la guerre des Boers[8].
Travaux
Représentant d'une nouvelle génération d'économistes, il devient chef de file des économistes libéraux[7]. Il publie un certain nombre d'études sur les salaires ouvriers, l'administration locale en France et en Angleterre, et le travail des femmes employées dans les travaux d'industries.
Il devient par ailleurs une tête de Turc de l'humoriste Alphonse Allais, qui ne se prive pas de lui attribuer d'énormes sophismes économiques, en particulier dans le domaine du protectionnisme :
« Paul Leroy-Beaulieu, un garçon remarquablement intelligent, est d'avis qu'on mette un gros impôt sur les produits agricoles étrangers. Les campagnards français pourraient alors augmenter leurs prix de vente et, d'après le savant économiste, leurs bénéfices s'accroîtraient d'autant. Le pain à vingt sous la livre[9], voilà l'idéal de P. L.-B. ! »[10].
Principales publications
De l'État moral et intellectuel des populations ouvrières et de son influence sur le taux des salaires (1868).
Les Guerres contemporaines (1853-1866), recherches statistiques sur les pertes d'hommes et de capitaux (1868).
L'Administration locale en France et en Angleterre (1872).
La Question ouvrière au XIXe siècle (1872).
Le Travail des femmes au XIXe siècle (1873) Texte en ligne [PDF].
De la colonisation chez les peuples modernes (1874) Réédition de 1882 et de 1883 disponibles sur Gallica.
Traité de la science des finances (2 volumes, 1877) Texte en ligne 12 [PDF].
Essai sur la répartition des richesses et sur la tendance à une moindre inégalité des conditions (1881) Texte en ligne [PDF].
Le Collectivisme, examen critique du nouveau socialisme (1884) Texte en ligne [PDF].
Des causes qui influent sur le taux de l'intérêt et des conséquences de la baisse du taux de l'intérêt, mémoires lus dans les séances des 6 et (1888) Texte en ligne [PDF].
L'État moderne et ses fonctions (1890) Texte en ligne [PDF].
Traité théorique et pratique d'économie politique (4 volumes, 1896 ; 2 volumes, 1914) Texte en ligne 12 [PDF].
Le Sahara, le Soudan et les chemins de fer transsahariens (1904).
La Guerre de 1914 vue en son cours chaque semaine (1916).
Notes et références
↑Yves Breton et Michel Lutfalla, L'économie Politique en France au XIXème siècle, Paris, Economica,
↑(en) Sharif Gemie, « Politics, Morality and the Bourgeoisie: The Work of Paul-Leroy Beaulieu (1843-1916) », Journal of Contemporary History,
↑ a et bGérard Vincent et Anne-Marie Dethomas, Sciences po: Histoire d'une réussite, Plon (réédition numérique FeniXX), (ISBN978-2-259-26077-0, lire en ligne)
Xaxier Daumalin, « La doctrine coloniale africaine de Paul Leroy-Beaulieu (1870-1916) : essai d’analyse thématique », dans L’esprit économique impérial (1830-1970). Groupes de pression & réseaux du patronat colonial en France & dans l'empire, Paris, Publications de la Société française d'histoire des outre-mers, (lire en ligne), p. 103-120