Les archéologues discutent toujours pour savoir si Vicina, cité portuaire médiévale mentionnée au XIVe siècle et dont l'archevêque Hyacinthe fut le premier métropolite de Valachie, désigne Tulcea, ou bien Isaccea, Nufăru, Hârșova, la Citadelle de Păcuiul lui Soare(ro) ou d'autres localités de la rive droite du Danube[1],[2],[3].
En 1416, Tulcea est conquise par l'Empire ottoman, et reste ottomane jusqu'au dernier tiers du XIXe siècle. Autour de 1848, c'est une port actif dont l'activité comprend des chantiers navals et qui représente, pour les Diciens (Roumains dobrogéens), les Grecs et les Bulgares, un centre culturel important. Le statut de ville lui fut accordé en 1860, quand elle devient chef-lieu du district ottoman homonyme. En 1878 elle est attribuée à la Roumanie lors du partage de la Dobrogée entre ce pays et la Bulgarie. Ce rattachement est commémoré par un monument qui figure sur le blason de la ville.
Tulcea connut un développement rapide, fut rattachée au réseau ferré en 1925, et subit, comme toute la Roumanie, les régimes dictatoriaux carliste, fasciste et communiste de février 1938 à décembre 1989. Dans les années 1970, le centre-ville historique fut démoli comme « archaïque » et remplacé par des immeubles impersonnels en béton sous l'égide de l'architecte Cezar Lăzărescu. Après le rétablissement de la démocratie, avec l'ouverture des frontières, le développement a repris, basé sur les chantiers de réparation navale, l'agro-alimentaire, le commerce et le tourisme.
↑Laurențiu Rădvan, At Europe's Borders : medieval towns in the Romanian principalities, Brill 2010, (ISBN9789004180109); p. 107, 135-136, 234, 250-252 et 345.