En gascon dont béarnais, Bic et Vic se prononcent de la même façon, comme B et V en espagnol.
Histoire
Dans son dictionnaire[8] (réédition), Vastin Lespy rapporte que le vic est une division du pays de Béarn au XIIIe siècle : le vicomte Gaston de Béarn a divisé le Béarn en dix-sept Vics (dont les vallées d’Aspe et d’Ossau, un Vic chacune) parmi lesquels le Vic-Bilh.
Le même dictionnaire de Vastin Lespy note aussi (au mot : parsaa, parsan) que vers 1548, Henri II (roi de Navarre) avait divisé le Béarn en six « parsans » ; un des chefs-lieux étant Morlaàs[N 1].
Paul Raymond[1] note que l'archidiaconé de Vic-Bilh, qui dépendait de l'évêché de Lescar et dont Lembeye était le chef-lieu, comprenait les communes suivantes :
Indice de la pérennité de l'entité et du nom Vic-Bilh, les deux quotidiens L'Éclair des Pyrénées et La République des Pyrénées maintiennent une rubrique (page) « Morlaàs & Vic-Bilh » parmi sept rubriques dédiées chacune à une partie du Béarn[N 2].
Du pétrole a été découvert en 1979 dans quelques communes et est exploité depuis.
Vignobles madiran et pacherenc du Vic-Bilh
Les vignerons s’organisent pour la création des AOC madiran et pacherenc-du-vic-bilh, par décret[9] du , qui indique notamment les communes concernées par l’aire de production.
département des Basses-Pyrénées (devenu Pyrénées-Atlantiques) : Arricau-Bordes, Arrosès, Aubous, Aurions-Idernes, Aydie, Bétracq, Burosse-Mendousse, Cadillon, Castetpugon, Castillon (près de Lembeye), Conchez-du-Béarn, Corbère-Abères, Crouseilles, Diusse, Escurès, Gayon, Lasserre, Lembeye, Mascaraàs-Haron, Moncaup, Moncla, Monpezat, Mont-Disse, Portet, Saint-Jean-Poudge, Séméacq-Blachon, Tadousse-Ussau et Vialer ;
département des Hautes-Pyrénées : Castelnau-Rivière-Basse, Hagedet, Lascazères, Madiran, Saint-Lanne et Soublecause ;
Les dénominations dans des décrets ultérieurs tiennent compte de fusion(s) de communes, mais voient le maintien des communes citées en 1948, ainsi que l’addition de la commune de Viella (Gers). Les communes des Pyrénées-Atlantiques sont situées dans les ex-cantons de chef-lieuLembeye ou Garlin.
Concession pétrolière du Vic-Bilh
Le gisement de Vic-Bilh a été découvert en 1979 par ESSO REP et SNEA(P)[10]. La concession d’hydrocarbures liquides ou gazeux de « Vic-Bilh » qui couvre 54,5 km2 a été accordée à la SNEA(P) (Société nationale Elf-Aquitaine (production)) et à la société ESSO le pour une durée de 50 ans. Elle est exploitée par la société Vermilion REP depuis .
Depuis 1979, 49 puits ont été forés, pour des réserves estimées à 1,5 million de barils alors que la production est aujourd'hui d'environ 700 barils par jour. Les puits actifs sont situés sur les communes de Burosse-Mendousse, de Cadillon, de Saint-Jean-Poudge, de Taron-Sadirac-Villenave et de Vialer.
Afin d'assurer dans la durée la continuité d'exploitation, la société Vermilion a fait une demande de modification de la concession, l'enquête publique s'est conclue favorablement en .
Lieux et monuments
Le patrimoine du Vic-Bilh comporte essentiellement des églises romanes et des châteaux construits à partir du XIVe siècle. S'ajoute un patrimoine rural composé de fontaines, lavoirs, pigeonniers et d'un moulin à Lespielle. L'architecture des maisons traditionnelles se caractérise par des toits en forte pente couverts de tuiles plates, de lucarnes-frontons et de génoises. Les constructions en dur utilisent les matériaux locaux, terres et galets. Plus anciennement, la période romaine a laissé quelques traces, comme des villas de l'Antiquité Tardive.
Patrimoine archéologique
Le Vic-Bilh a été, comme le reste de l'Aquitaine, marqué par le développement lors de l'Antiquité Tardive de grandes villas aristocratiques. Ont été fouillées celles de Taron-Sadirac-Viellenave et de Lalonquette. Le site de cette dernière est visitable.
Patrimoine civil
Les châteaux sont plutôt des manoirs hissés au rang de château par leur taille ou leur architecture. Les origines sont anciennes, souvent du XIVe siècle. Leur forme actuelle date — pour les mieux conservés — principalement des XVIe et XVIIe siècles, souvent modifiée au XVIIIe et XIXe siècles. Ces châteaux privés peuvent être entourés de parcs, dépendances et pigeonniers. Deux châteaux, Mascaraas-Haron et Arricau-Borde sont des monuments historiques, plusieurs sont aujourd'hui au cœur de domaines viticoles (Crouseilles, Gayon, Aydie, Diusse, notamment)[11].
Patrimoine religieux
Les églises sont riches en vestiges romans et en mobilier baroque[11]. Ces sanctuaires souvent modestes, érigés dès le XIe siècle, dévoilent un décor sculpté original. Trois d'entre elles sont des monuments historiques, à Diusse, Mascaraas-Haron et Lasserre. L'église de Taron-Sadirac-Villenave est bâtie sur une ancienne villa gallo-romaine et comporte des éléments remontant au Xe siècle.
Patrimoine rural
Symboles d'une époque sans eau courante, le Vic-Bilh compte de nombreuses fontaines, la commune de Moncaup en totalisant 12, des lavoirs, très souvent du XIXe siècle. Il subsiste en activité un moulin du XIVe siècle à Lespielle[11].
Notes et références
Notes
↑Les six parsans avaient respectivement pour chef-lieu (cap-dùlh) : Morlaàs (Mourlâs), Nay, Oloron (Oulouroûn), Orthez (Ortès), Pau, Sauveterre ; (graphie gascon du dictionnaire S. Palay, escole Gastoûn Febus 60s)