La ville est implantée dans l'est du département du Val-d'Oise, au nord de l'agglomération parisienne. Écouen se situe sur le flanc septentrional d'une butte-témoin couronnée par la forêt d'Écouen et dominant la plaine de France, à dix-neuf kilomètres au nord de Paris, et à une dizaine de kilomètres de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Les terrasses du château, au sommet de la butte, constituent un des meilleurs points de vue sur la plaine de France.
Limitrophe de Sarcelles et Villiers-le-Bel, la ville d'Écouen (qui est restée un « gros village ») témoigne de ce à quoi ressemblaient ces deux communes avant la construction des grands ensembles.
La plus grande partie de la ville est comprise dans le plan d'exposition au bruit de l'aéroport de Roissy, rendant non constructibles les champs et terrains qui entourent la ville.
Carte de la commune avec localisation de la mairie.
Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap
Carte topographique
Carte de la commune
Occupation des sols
Transports en commun
Écouen est desservie par la gare d'Écouen - Ézanville, sur le réseau TransilienParis-Nord, branches Paris-Nord — Persan-Beaumont/Luzarches. La gare est desservie à raison d'un train omnibus au quart d'heure en heures creuses et à la même fréquence en heures de pointe. La desserte se réduit à un train omnibus à la demi-heure en soirée (après 20 h 30). Il faut de 16 à 22 minutes de trajet à partir de la gare du Nord.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 688 mm, avec 10,2 jours de précipitations en janvier et 8,3 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Bonneuil-en-France à 7 km à vol d'oiseau[4], est de 12,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 616,3 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Urbanisme
Typologie
Au , Écouen est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8].
Elle appartient à l'unité urbaine de Paris[Note 1], une agglomération inter-départementale regroupant 407 communes, dont elle est une commune de la banlieue[Note 2],[9],[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune du pôle principal[Note 3],[10]. Cette aire regroupe 1 929 communes[11],[12].
Toponymie
Iticiascoa en 637, Esconium, Escouaeum, Escuem[13].
Le nom de la commune provient de l'anthroponyme gaulois Scotus et du mot gaulois magos, marché.
En 632 : « Le bon roi Dagobert a fait présent de la terre et seigneurie d'Écouen à la basilique Saint-Denis. Ce village offert se nomme alors : Iticiniscoam. Il réunissait les communes actuelles d'Écouen et Ézanville. Iticin se traduit en latin par « ville », ce qui a donné Ézanville. Iticiniscoam s'est contracté en Iscoam ce qui a donné, au fil du temps, Écouen. »[14]. L'acte de don du roi à l'abbaye est conservé à Saint-Denis. Après cette archive, on ne trouve plus de trace écrite d'Écouen pendant une longue période.
Les Templiers
Il semble que par la suite une partie du territoire d'Écouen ait appartenu aux Templiers puisqu'on retrouve les traces d'un échange en 1269 entre l'Ordre et la Maison de Montmorency : alors que Mathieu III de Montmorency cède aux Templiers 62 arpents de terre aux alentours de Bondy et ceux-ci cèdent en contrepartie 20 arpents situés à Écouen.
XVIe et XVIIe siècles : les Montmorency
Écouen est le berceau de la célèbre famille de Montmorency, issue de Bouchard de Montmorency, qui devait y posséder un donjon. Dès le XIIe siècle, il est fait mention d'un castel appartenant aux Montmorency à Écouen, mais il ne nous est pas parvenu de description de cet édifice aujourd'hui disparu.
Les barons de Montmorency possèdent la quasi-totalité de la Plaine de France au XVIe siècle, dont Écouen fait partie. C'est alors l'une des plus puissantes familles seigneuriales du Royaume, dont les différents membres sont très proches des rois de France successifs. Anne de Montmorency (qui est un homme, filleul d'Anne de Bretagne qui lui donne son nom), connétable de France, métamorphosa au début du XVIe siècle le castel en résidence monumentale marquée par l'architecture et l'art de la Renaissance. À partir de ce moment, l'histoire du village est intimement liée à la destinée des Montmorency et de leur immense château bâti au sommet de la butte. Pour l'édifier, Anne de Montmorency, devenu l'homme le plus puissant du Royaume après le roi lui-même, fait appel aux plus grands artistes (peintres, architectes, sculpteurs…). Le château d'Écouen devient un des joyaux de l'architecture de la Renaissance. Il fut visité en 1527 par François Ier, puis en 1547, par Henri II, qui, en 1559, y ordonna le cruel édit d'Écouen condamnant à mort les luthériens. Écouen devient même le lieu de villégiature préféré d'Henri II. À la mort de ce dernier, le Royaume sombre dans les guerres de Religion, au cours desquelles Anne de Montmorency est tué. Ses possessions reviennent à ses descendants, mais la famille s'éteint un peu plus tard.
L'église Saint-Acceul date également du XVIe siècle, elle est élevée, ainsi que plusieurs autres bâtiments (les écuries du château, la grange dîmière…) juste en contrebas du château, ce qui est aujourd'hui le centre-ville d'Écouen. Ses vitraux ont été préservés de toutes les guerres, et sont pour cette raison très connus. C'est la seule église de France à porter ce nom.
En 1632, la branche aînée des Montmorency s'éteint. Le domaine d'Écouen est confié à la duchesse Charlotte d'Angoulême. Sa descendance cédera à son tour le château à la famille de Condé, qui conserva presque intact le monumental legs.
XVIIIe siècle : les Condé
Les Condé firent détruire une aile du château, remplacée par une construction basse. Leur intention aurait été de dégager la vue sur la Plaine de France depuis le château. Cette imposante aile a été en partie retrouvée lors de fouilles en contrebas, dans la ville d'Écouen. Les pièces sont exposées dans le château.
De façon générale les Condé entretiennent peu le château, et auront donc peu d'influence sur le développement de la ville.
À la Révolution française, le château est confisqué. L'édifice lui-même subit peu de dégâts, mais la plus grande partie du mobilier est emporté. En 1793 la première expérience de télégraphie optique est réalisée en partie à Écouen.
XIXe siècle
Le château
En 1805, Napoléon Ier créa la première maison d'éducation pour les filles de légionnaires (de la Légion d'honneur) au sein du château d'Écouen, qui y demeura jusqu'en 1962. Il visita Écouen en 1809. Le château accueille ainsi les filles de personnalités s'étant vues décorées. Une ordonnance royale de 1814 à la Restauration, supprime temporairement la maison d'Écouen, qui est réunie à celle de Saint-Denis, et le château est rendu au prince de Condé qui ne s'en occupe guère.
En 1844, Pierre-Joseph Charrin s'installe à Écouen dans une maison bâtie en 1784 pour Adeline, de la Comédie italienne, et y demeure jusqu'à sa mort survenue le . C'était un chansonnier, auteur de pièces de théâtre et goguettier très connu. Né à Lyon le , il fut président d'honneur de la célèbre goguette parisienne du Caveau. Il est aujourd'hui complètement oublié du grand public[15].
En 1852, Napoléon III fonde à nouveau au château d'Écouen, une maison d'éducation pour les filles d'officiers décorés, jusqu'au grade de capitaine. La Fontaine Hortense est bâtie à ce moment dans le parc du Château. Dix ans plus tard, le château des Montmorency est classé Monument historique.
Au milieu du XIXe siècle, Écouen accueille, à l'initiative de l'artiste Pierre-Édouard Frère une colonie de peintres, lesquels viennent de toute l'Europe, des personnalités comme David Ossipovitch Widhopff (Russie), Mary Cassatt (États-Unis) et bien d'autres, notamment d'Angleterre. Ces derniers ont été encouragés par le critique John Ruskin qui appréciait l'art des peintres de cette école. Leurs toiles se vendaient, à l'époque, très chers sur les marchés d'art américains. L'impact sur la ville fut notable. Les peintres ont ainsi fait construire de belles demeures avec de larges baies vitrées pour leur atelier. La plupart sont encore en l'état, et quelques rues de la ville portent le nom de ces peintres.
Le fort
À la suite de la défaite de 1871, la construction d'une série de forts est entamée, ceinturant la capitale pour améliorer sa défense. C'est à ce moment que le fort d'Écouen est bâti. Il ne faut en aucun cas le confondre avec le château. Le fort est une construction polygonale de défense, dans la forêt, conçu pour pouvoir abriter plus de 300 hommes et 22 pièces d'artilleries en cas de guerre. Une partie du fort d'Écouen a disparu, mais il en subsiste encore de nombreuses traces.
Le télégraphe de Chappe
À la fin du XVIIIe siècle, Claude Chappe invente le premier système de télécommunication au monde. Il s'agit d'un télégraphe mécanique, optique aérien.
Pendant la Terreur révolutionnaire, le , Écouen fit partie de la première expérience officielle de transmission optique réussie d'un message sur une distance de 25 km. Le message fut délivré entre Ménilmontant (à Paris) et Saint-Martin-du-Tertre en passant par Écouen. La commune avait été choisie pour le poste relais en raison de sa butte. Alors que Claude Chappe et Pierre Daunou envoient le message à Ménilmontant, Abraham Chappe, son frère, et Joseph Lakanal l'attendent à Saint-Martin-du-Tertre. En onze minutes le message est envoyé : « Daunou est arrivé ici. Il annonce que la Convention nationale vient d'autoriser son Comité de Sûreté Générale à apposer les scellés sur les papiers des représentants du peuple. » La réponse fut : « Les habitants de cette belle contrée sont dignes de la liberté par leur amour pour elle et leur respect pour la Convention nationale et ses lois. » La réponse fut transmise en neuf minutes.
L'expérience étant une réussite, quelques semaines plus tard, le Comité de salut public, influencé par Lakanal, ordonne la construction de la première ligne télégraphique de l'histoire. Elle relie Paris et Lille, alors zone de combats. C'est Claude Chappe qui réalise la construction, sur 230 km, de 23 stations relais du Louvre à l'église Sainte-Catherine de Lille, via Écouen. Ce sont les menaces d'invasion aux frontières qui ont entraîné dans l'urgence l'installation rapide du télégraphe. Il permettait à l'époque de transmettre de courts messages en une demi-heure de Paris à Lille, seulement en plein jour.
D'autres lignes furent développées au XIXe siècle. Puis l'électricité et les chemins de fer rendirent obsolète ce système télégraphique optique.
Une exposition consacrée au télégraphe de Chappe est proposée à l'office de tourisme d'Écouen. Le relais, à l'origine situé sur la butte, dans la forêt, a disparu. Néanmoins, les travaux récents ont pu retrouver son emplacement[16].
Du XXe siècle à nos jours
Le 3 septembre 1914, un escadron du Husaren 16 avec une compagnie du Regiment Infanterie 27, arrivent à Écouen[17].
Les deux guerres mondiales font des dégâts dans la ville, mais les principaux monuments restent intacts. Les vitraux de l'église ont été protégés par les habitants. En 1940 la reddition de Paris est signée à Écouen.
En 1962, la maison d'éducation quitte le château qui est alors cédé au ministère des Affaires culturelles. André Malraux décide d'y installer le musée national de la Renaissance, pour exposer les collections françaises de cette époque. Après d'importants travaux, le musée ouvre ses portes en 1977, ouvrant la voie au tourisme. Il est à l'heure actuelle le seul musée de France entièrement consacré à cette période pourtant riche en somptueuses œuvres d'art. Le musée d'Écouen présente donc une collection remarquable, visité par des chercheurs, historiens et passionnés du monde entier.
De son histoire, la commune a hérité d'un château digne de ceux du Val de Loire, d'une église du XVIe siècle aux vitraux remarquables, d'une grange dîmière, sans compter une école de peinture du XIXe siècle, qui constituent un patrimoine d'une très grande richesse. Durant les années 2000, l'essentiel du patrimoine d'Écouen a été restauré sous l'impulsion du maire, Bernard Angels, pour faire de la ville un haut lieu touristique.
Plus largement, la ville s'est transformée pendant le mandat de Bernard Angels (maire de la commune depuis 1977). Écouen a progressivement évolué d'un village agricole à une véritable ville. De nombreux bâtiments à l'abandon ont été rénovés et de nouveaux quartiers ont été créés (depuis les années 1980 : plusieurs rénovations de l'église, création du quartier du Mail, rénovation du manoir des Tourelles, rénovation de la grange à dîmes puis des écuries, ouverture d'une bibliothèque, ouverture d'un centre socio-culturel, création d'une nouvelle école…). Les nouveaux quartiers ont cependant tenu compte d'une grande exigence architecturale pour se fondre dans le paysage et ne pas défigurer les abords des monuments d'Écouen. Ainsi, rares sont les immeubles de plus de 5 étages, et les nombreux parcs (parc Charles-de-Gaulle, parc Lemaire…) font de cette ville un lieu agréable à vivre, qui présente un contraste très net avec les villes limitrophes de Sarcelles ou Villiers-le-Bel.
Écouen était le siège d'une juridiction d’instance supprimée par la réforme de la carte judiciaire française de 2008[20]. La commune fait partie de la juridiction de grande instance ainsi que de commerce de Pontoise[21],[22]. Elle est désormais rattachée au tribunal d'instance de Gonesse. Le bâtiment du tribunal, en centre-ville, appartient désormais à la commune qui le reconvertira. Par ailleurs, la ville d'Écouen dispose sur son territoire d'une brigade de gendarmerie.
Les services municipaux comptent plusieurs structures dont l'hôtel de ville, les ateliers des services techniques, la bibliothèque municipale André-Malraux et le centre culturel Simone-Signoret. L'hôtel de ville abrite une collection de tableau de peintres d'Écouen (dans la salle du conseil municipal) et que l'on peut visiter.
Dans le cadre de la mise en œuvre de la loi MAPAM du , qui prévoit la généralisation de l'intercommunalité à l'ensemble des communes et la création d'intercommunalités de taille importante, le préfet de la région d'Île-de-France approuve le un schéma régional de coopération intercommunale qui prévoit notamment la « fusion de la communauté d'agglomération Val de France (95) et de la communauté d'agglomération Roissy Porte de France (95), et extension du périmètre du nouveau regroupement aux communes de Seine-et-Marne (77) suivantes : Claye-Souilly, Compans, Dammartin-en-Goële, Gressy, Juilly, Le Mesnil-Amelot, Longperrier, Mauregard, Mitry-Mory, Moussy-le-Neuf, Moussy-le-Vieux, Othis, Rouvres, Saint-Mard, Thieux, Villeneuve-sous-Dammartin, Villeparisis[23] », qui appartenaient auparavant à la communauté de communes Plaines et Monts de France.
Politiquement, Écouen semble se présenter comme un bastion de la gauche. Le maire Bernard Angels (Parti socialiste) a en effet été élu six fois sans interruption depuis 1977 jusqu'à sa démission en 2018.
Lors des élections régionales de 2010, la liste d'union de la gauche conduite par Jean-Paul Huchon a remporté 62,35 % des voix, contre 37,65 % pour Valérie Pécresse, UMP. Au précédent scrutin régional, en 2004, la liste de Jean-Paul Huchon était déjà arrivée première au deuxième tour avec 52,58 % des suffrages.
Les élections cantonales de 2004 ont vu la victoire de Philippe Démaret (PS) au deuxième tour avec 51,48 % des voix.
La victoire électorale de la gauche n'est toutefois pas systématique, ainsi sur des scrutins nationaux, comme les présidentielles et législatives 2007, ce sont les candidats de l'UMP qui sont arrivés en tête. Au premier tour de l'élection présidentielle 2002, c'est Lionel Jospin qui est arrivé devant Jacques Chirac, alors que l'inverse s'est produit au niveau national[24].
Lors du premier tour des élections municipales de 2020, la liste menée par la maire sortante Catherine Delprat — qui avait succédé en 2018 à Bernard Angels après sa démission — (DVG) a obtenu la majorité absolue des suffrages exprimés, avec 53,07 %, devançant largement celles de Benoît Huet (Div, 18,93 %), de Dominique Joly (DVG, 18,38 %) et de Philippe Donon (DVG, 9,61 %), mors d'un scrutin marqué par 57,62 % d'abstention[25].
Cadre bancaire puis professeur de danse Réélue pour le scrutin 2020-2026[34]
Politique de développement durable
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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[36]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[37].
En 2021, la commune comptait 7 145 habitants[Note 5], en évolution de −0,71 % par rapport à 2015 (Val-d'Oise : +3,39 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
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Depuis 2009 la ville d'Écouen organise une grande manifestation printanière, issue de l'ancienne « fête de la ville » : le Festival du Connétable, autour du personnage d'Anne de Montmorency (Connétable du Roi) qui fit édifier à la Renaissance le château qui surplombe la commune. La troisième édition de a rassemblé plus de 7 000 visiteurs et l'édition 2012 un peu plus de 8 600 festivaliers, ce qui en fait l'un des principaux temps forts de la saison culturelle du Val-d'Oise[39].
Cette manifestation associe la commune, l'office de tourisme d'Écouen, le musée national de la Renaissance et un grand nombre d'associations locales. Sa thématique est la Renaissance, et plusieurs arts sont présents : musique, danse, théâtre, calligraphie, peinture…
À l'exception du château, situé dans la forêt au-dessus de l'agglomération, l'essentiel du patrimoine d'Écouen est situé dans le centre-ville, autour de l'hôtel de ville.
Ce château fut édifié sur ordre d'Anne de Montmorency de 1538 à 1555 sur les plans de l'architecte Jean Bullant. Il constitue l'un des symboles de l'architecture Renaissance. Anne de Montmorency aurait décidé de sa construction au retour des guerres d'Italie aux côtés de François Ier, et se serait inspiré des palais italiens. Après l'exécution pour conspiration de son petit-fils le connétable Henri II de Montmorency en 1632, le château fut confisqué et remis à sa sœur, Charlotte d'Angoulême.
Il passa ensuite à la maison de Condé qui le conserva jusqu'à la Révolution. L'abbé Grégoire intervint pour que l'édifice ne soit pas dépecé et, en 1805, Napoléon y créa la première maison d'éducation pour les filles de membres de la Légion d'honneur.
Le château est restitué aux Condé sous la Restauration, puis remis à l'ordre de la Légion d'honneur sous la monarchie de Juillet.
En 1850, le « prince président » y réinstalla la maison d'éducation fondée en 1805, qui y resta jusqu'en 1962. André Malraux décida en 1969 d'y installer le musée national de la Renaissance, qui fut inauguré en 1977. Aujourd'hui il appartient donc à l'État, mais une partie du domaine (la forêt d'Écouen qui entoure le château) est encore la propriété de la Légion d'honneur. Le château d'Écouen présente la particularité de n'avoir subi pratiquement aucune modification architecturale d'ensemble au fil des siècles, en sorte qu'il constitue un témoignage exemplaire du style Renaissance[b 1].
Église Saint-Acceul, place de l'Église (classée monument historique par liste de 1840[41]) :
Il s'agit de la seule église de France à porter ce nom. Elle est l'un des premiers monuments classés en France.
L'édifice, de fondation très ancienne, a été rebâti à partir de 1536. Le chœur et le bas-côté, achevés en 1545, portent partout la marque du connétableAnne de Montmorency, qui finança les travaux et les dix verrières. Le chantier fut sans doute réalisé sur les plans de l'architecte Jean Bullant, qui exprima d'ailleurs dans son testament le souhait d'être inhumé dans cette église, « au pied du crucifix ». Jean Bullant est également le principal architecte du château d'Écouen qui surplombe l'église. La nef a été édifiée en 1709 et la façade en 1852[42],[b 2]. On peut visiter l'église Saint-Acceul en s'adressant à l'office de tourisme, en face.
Grange dîmière, dans la cour intérieure de l'hôtel de ville (inscrite monument historique en 1985[43]) :
Ses murs remontent au XIVe siècle et sa charpente au XVIIe siècle. La grange appartenait au prieuré Saint-Martin-des-Champs, seigneur d'Écouen depuis 1060. Appelée localement « grange à dîmes », ce bâtiment imposant a été restauré au début des années 2000 par la commune et transformée en salle municipale. Y sont régulièrement organisés des concerts, réceptions et représentations théâtrales. Le bâtiment bénéficie d'une acoustique remarquable[b 3].
Fort d'Écouen (classé monument historique en 2007[44]) :
Maison de Félix-Justin Gardon, 10 rue Jacques-Yvon : le peintre (1852-1921) de l'école d'Écouen y élit domicile en 1906. Il est connu pour ses natures mortes sur faïence[b 5].
Maison de Jean Le Vacher, 2 place Jean-le-Vacher : cette maison se fait remarquer par la haute fenêtre d'un atelier d'artiste dans la mansarde. Le , y est né Jean Le Vacher, prêtre lazariste et consul général de France à Tunis et à Alger, tué par la maladie d'après Joseph Gianola, exécuté en 1665 par le Dey d'Alger[b 6] pour trahison selon d'autres sources.
Manoir des Tourelles, en face de l'église : il s'élève à l'emplacement de la roseraie du château, vendu par les princes de Condé puis loti. Sa façade de la fin du XVIIIe siècle est cantonnée de deux tours rondes des deux étages. Après une longue période d'abandon, le manoir abrite désormais l'office de tourisme d'Écouen. Sa restauration par la commune en 2008-2009 a été récompensée par un Ruban du Patrimoine. Le manoir se visite : outre l'office de tourisme, une exposition permanente consacrée à Louis Théophile Hingre, sculpteur et affichiste d'Écouen, et une galerie d'exposition y sont installées. S'y ajoutent un « atelier vitrail » ainsi qu'un salon de thé avec sa terrasse. Dans le jardin du manoir, un chemin piéton permet de monter directement au château sans faire le long détour par le parc[b 7].
Escalier au sud de la place de la Mairie : cet escalier s'ouvrant derrière un court passage sous une maison particulière provient d'une époque non déterminée[b 4]. Il aboutit devant la façade nord du château et permet d'accéder au parc du château par l'ouest, ce qui oblige à contourner l'édifice pour rejoindre l'entrée située à l'est.
Ancien tribunal d'instance, 22 rue de la Grande-Fontaine : cet ancien hôtel particulier de la fin du XVIIIe siècle a été la propriété du peintre Jules-Paulin Lorillon (1836-1912)[b 7]. Après la suppression du tribunal en 2008, la municipalité a acquis la vieille demeure pour y installer sa maison des Solidarités. Le petit parc qui l'entoure est désormais un jardin public. Il abrite un petit mémorial pour l'appel du 18 Juin du général de Gaulle.
Lavoir, 22 rue de la Grande-Fontaine : ce lavoir alimenté par une source aujourd'hui tarie se situe en dessous du niveau de la rue. De forme triangulaire, il est enserré entre la rue, une immeuble et l'actuel parc municipal.
Croix de mission, rue de la République / avenue du Connétable : installée en 1860, cette croix avait comme objectif de rappeler l'acte de piété collective qu'est la mission, organisée régulièrement pour raviver la foi chrétienne au sein de la population[b 4].
Ancienne laiterie, rue de la Grande-Fontaine / rue de la République : dans ce petit complexe de bâtiments du XIXe siècle en meulière et brique rouge, fut stocké puis vendu le lait recueilli auprès des fermes des alentours[b 8].
Bibliothèque municipale André-Malraux, 21 rue du Four-Gaudon : elle a été aménagée dans l'ancienne propriété Lemaire du XIXe siècle, dont le parc d'agrément est devenu un jardin public. La façade sur le parc se singularise par ses fenêtres arquées sur deux niveaux et l'alternance de briques rouges et ocre, choix de matériaux rare dans la région[b 8].
Monument aux morts.
Maison de Félix-Justin Gardon.
Maison de Jean Le Vacher.
Manoir des Tourelles.
Escalier vers le château.
Ancien tribunal d'instance.
Lavoir municipal.
Croix de mission.
Ancienne laiterie.
Bibliothèque municipale.
La colonie d'artistes d'Écouen
Pendant la seconde moitié du XIXe siècle, une colonie d'artistes français et étrangers s'installa à Écouen, attiré par le paysage unique de la ville. Dès 1830, un grand nombre d'artistes, notamment des peintres, quittent Paris et les zones urbaines, pour s'installer dans la proche campagne. C'est ainsi qu'un groupe d'artistes choisit Écouen, alors village de mille habitants, pour installer leur atelier. Parmi ces peintres on peut citer Pierre-Édouard Frère, Guillaume Seignac, Pancrace Bessa, August Friedrich Schenck, Jules-Paulin Lorillon, Louis Théophile Hingre (également sculpteur et affichiste) ou encore Paul-Constant Soyer. Ces noms, pour la plupart inconnus aujourd'hui, étaient célèbres à leur époque, soutenus par les critiques d'art les plus renommés tels que l'Anglais John Ruskin. Leur style particulier et leur grande notoriété donnèrent naissance à l'École d'Écouen.
Au fil du XIXe siècle, le groupe évolue de 10 à 20 artistes en permanence installés à Écouen. Au total, de 1856 à la fin du siècle, la commune a ainsi accueilli plus d'une centaine de peintres. Certains se livrèrent à l'enseignement des techniques artistiques et accueillirent des élèves étrangers tels que Henry Bacon ou George Henry Boughton. La colonie commença à décliner à la fin du XIXe siècle après la mort de Pierre-Édouard Frère en 1886.
Il subsiste de nombreux témoignages de la présence de ces peintres, notamment des maisons dotées de grandes verrières, propres aux ateliers de peintres. Plusieurs rues d'Écouen portent le nom de ces artistes. Depuis les années 1990, la municipalité d'Écouen a entrepris un important travail de recherche sur cette colonie et d'acquisition de tableaux de cette époque. Ils sont exposés en permanence au premier étage de la mairie. L'exposition, composée d'une trentaine de toiles, est accessible librement aux heures d'ouverture de la mairie. Enfin une exposition permanente consacrée à Louis Théophile Hingre (peintre, sculpteur et affichiste) est en accès libre à l'office de tourisme d'Écouen[45]
Il est parfois dit à tort qu'Ecouen aurait hébergé le tournage de Tchao Pantin en 1983 ; cette erreur provient de la confusion entre un bar qui se trouvait à l'angle de la rue Desargues et la rue de l'Orillon à Paris et la rue Lorillon à Ecouen[47].
Charlotte Brun, première adjointe du maire d'Écouen, conseillère régionale d'Île-de-France, secrétaire nationale du Parti socialiste, ancienne présidente du Mouvement des Jeunes Socialistes ;
Philippe Démaret, ancien adjoint au maire d'Écouen, conseiller général du canton d'Écouen, vice-président du conseil général.
D'or à la croix de gueules cantonnée de seize alérions d'azur ordonnés 2 et 2, au franc-canton d'azur chargé d'une aigle romaine d'or
Le blason d'Écouen est en fait issu des armoiries de la Maison de Montmorency, qui furent les bâtisseurs du château à la Renaissance. Il est d'ailleurs très semblable au blason des villes de Montmorency, Eaubonne, Saint-Brice-sous-Forêt, qui furent toutes sous la domination de cette maison. Les alérions symbolisent les batailles remportées par les Montmorency au côté des Rois de France.
Jusqu'en 2010, la commune d'Écouen a toujours utilisé le blason en tant que logo, en signe de reconnaissance de son riche patrimoine et de son histoire liée à la Maison de Montmorency. Cependant, depuis le , la Ville d'Écouen utilise un nouveau logo, plus moderne (typographie grasse et en bâton), mais qui utilise toujours le blason. La courbe verte symbolise à la fois les espaces naturels d'Écouen (parcs, forêt, champs), et la butte sur laquelle est posée la ville. Le mélange de modernité et de tradition symbolise l'aspect tant urbain que rural de la commune[48]. Il a été créé par les services municipaux.
Pauline Mathon, Jean-Claude Cavard, Daniel Baduel et Claude Adam, « Le patrimoine des communes du Val-d’Oise : Écouen », Collection Le Patrimoine des Communes de France, Paris, Flohic Éditions, vol. I, , p. 203-218 (ISBN2-84234-056-6)
Daniel Baduel, Aude Bertrand et Christian Dauchel, L'Ecole d'Ecouen, une colonie de peintres au XIXe siècle, Écouen, Office de Tourisme d'Écouen, , 151 p. (ISBN978-2-7466-4645-2)
Alain Blond, D'Iscoam à Ecouen : Des origines ...à la Paroisse en 1590, Écouen, I.F.D.G., , 41 p. (ISBN2-9501226-0-4)
Alain Blond, D'Iscoam à Écouen : Les Écouennais dans leur histoire et leurs traditions (des origines à 1946-47), 2 vol., Écouen, chez l'auteur, , 380 p. (ISBN2-9510509-0-9)
Chantal Ausseur-Dolléans, Thierry Crépin-Leblond et Judith Förstel, Écouen, un balcon sur la plaine de France, Lyon/impr. en Serbie, Lieux-dits, coll. « Patrimoines Île-de-France », , 96 p. (ISBN978-2-36219-168-8)
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Paris comprend une ville-centre et 406 communes de banlieue.
↑Une des écoles de la ville porte le nom de Raoul Riet, maire de 1948 à 1958.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Alexandre Boucher, « Maire d’Écouen depuis 41 ans, Bernard Angels jette l’éponge : Endeuillé par le décès de son épouse en début d’année, le socialiste élu depuis 1977 a démissionné de son poste de maire et souhaite passer le flambeau à sa première adjointe », Le Parisien, édition du Val-d'Oise, (lire en ligne, consulté le )« L’ancien sénateur (1997 à 2011) et ex-député de la huitième circonscription (1991 à 1993), qui a longtemps occupé des fonctions dans les cabinets ministériels sous la présidence de François Mitterrand, ne fait pas mystère du nom de celle qu’il souhaite voir lui succéder. Il s’agit de sa première adjointe, Catherine Delprat, chargée de l’action éducative, la petite enfance, l’enfance et la jeunesse ».
↑« Parlement : Deux remplaçants de ministres font leur entrée au Sénat, le 5 juillet », Le Monde, (lire en ligne)« Bernard Angels (PS, Val-d'Oise), remplaçant d'Alain Richard, ministre de la défense. [Né le 18 septembre 1944 à Alger, licencié de lettres, enseignant, Bernard Angels fut attaché parlementaire puis chef adjoint de cabinet de Roger Quillot au ministère de l'urbanisme et du logement (1981-1983), puis chargé de mission au cabinet de Pierre Mauroy à Matignon (1983-1984) et conseiller technique au cabinet de Paul Quilès au ministère de l'urbanisme, puis à celui de la défense (1984-1986). Maire d'Ecouen depuis 1977, il avait accédé à l'Assemblée nationale en 1991 en remplacement de Dominique Strauss-Kahn, entré au gouvernement.] ».
↑Romain Chiron, « Catherine Delprat élue maire d’Écouen : Sans surprise, l’ancienne première adjointe, âgée de 63 ans, a revêtu ce lundi soir l’écharpe tricolore . Elle succède à Bernard Angels, qui avait décidé de se retirer début septembre », Le Parisien, édition du Val-d'Oise, (lire en ligne, consulté le )« Chargée de mission pendant 10 ans au Crédit Lyonnais, elle quitte ensuite le secteur bancaire pour se consacrer à sa carrière de professeur de danse, qu’elle exerce à Domont, Ezanville et Ecouen de 1983 à 2016. Elle s’engage dans la vie politique locale en 2002, où elle est élue sur la liste de Bernard Angels et devient adjointe déléguée au sport et à la jeunesse, avant de prendre le poste de première adjointe, en 2014 ».
↑Romain Chiron, « Ecouen : Catherine Delprat, une nouvelle maire qui doit se faire un nom : Peu d’habitants croisés ce mardi après-midi dans la commune étaient au courant de l’élection de leur nouveau maire. Le commerce en centre-ville et le stationnement font partie des principales attentes », Le Parisien, édition du Val-d'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑« investiture de la Maire Catherine Delprat, élue en mars dernier au 1er tour », Grand Roissy tourisme, (lire en ligne, consulté le ).
↑Mathieu Lours, « Écouen - Saint-Acceul », Églises du Val-d’Oise : Pays de France, vallée de Montmorency, Gonesse, Société d’histoire et d’archéologie de Gonesse et du Pays de France, , p. 310 (ISBN9782953155402).