14 janvier : attentat d'Orsini contre Napoléon III et le cortège impérial. Dans la soirée, un patriote italien Felice Orsini, membre du mouvement Jeune Italie qui lui reprochait de trahir la cause de l’unité italienne, lance trois bombes contre le couple impérial qui se rend à l’Opéra par la rue Le Peletier. Bilan : huit morts, 142 blessés (mais l'empereur et l'impératrice sont indemnes). Les coupables sont arrêtés. Napoléon III continue de soutenir les aspirations italiennes à l’unité[1].
20 janvier : deux journaux d'opposition sont suspendus, la Revue de Paris (républicain) et Le Spectateur (orléaniste)[2].
27 janvier : le territoire national est divisé en cinq grandes régions de commandement militaire permettant de mieux surveiller les éléments agités de la population[2]. Le 13 février, l’empereur désigne les maréchaux de France qu'il a choisis pour les diriger : Magnan établi à Paris (Nord) ; Canrobert à Nancy (Est), Castellane à Lyon (Sud-Est), Bosquet à Toulouse (Sud-Ouest) et Baragueys d'Hilliers à Tours (Ouest)[4].
7 février : nomination du général Espinasse au poste de ministre de l'Intérieur et de la Sûreté générale. Par circulaire du 9 février, il ordonne à chaque préfet de faire arrêter dans son département une liste de suspects. Un total de 2 000 « démocrates » sont arrêtés[6]. 430 républicains environ sont arrêtés sur décret, dont 400 condamnées à la déportation, et 375 effectivement transportées en Algérie, alors qu’il est établi qu’Orsini, défendu par Jules Favre, avait agi seul[2]. Il sera remplacé en juin.
17 février : sénatus-consulte qui exige un serment d'obéissance à la Constitution et de fidélité à l'empereur des candidats à la députation[2].
19 et 27 février : vote et promulgation d'une loi de sûreté générale, permettant de systématiser et de régulariser la répression. Le ministre de l'Intérieur obtient la faculté de transporter ou d'exiler tout citoyen reconnu par le gouvernement coupable d'avoir « pratiqué des manœuvres » ou « entretenu des intelligences soit à l'intérieur, soit à l'étranger »[6].
Exécution de Felice Orsini, place de la Roquette.
13 mars : Felice Orsini, 39 ans, et Pieri sont guillotinés à Paris au terme de leur procès après que Napoléon III, poussé par son gouvernement, a refusé leur grâce[1].
en Mauritanie, le général français Faidherbe, gouverneur du Sénégal impose la souveraineté française aux tribus Trarza qui contrôlaient les escales du bas Sénégal et rançonnaient les commerçants[10].
2 juin : Proudhon est condamné à trois ans de prison pour la publication de son ouvrage en trois volumes De la justice dans la Révolution et dans l’Église, dont le contenu est jugé séditieux. Il est contraint à l’exil et se réfugie à Bruxelles jusqu’en septembre 1862 pour éviter l’enfermement[13].
24 juin : création pour le prince Napoléon-Jérôme Bonaparte d'un ministère de l'Algérie et des Colonies, commandant supérieur des forces militaires de terre et de mer, pour remplacer le poste de gouverneur général[15]. Napoléon III supprime le Gouvernement général de l’Algérie et le remplace par un ministère de l’Algérie et des Colonies confié à son cousin, Jérôme Napoléon, qui tente quelques réformes dont certaines auraient dû aboutir à une politique d’assimilation, mais se heurte, sur de nombreux points, aux militaires et donne sa démission en 1859.
↑ abc et dVincent Wright, « La Loi de sûreté générale de 1858 », Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, vol. 16, no 3, , p. 414-430 (présentation en ligne)
↑Fulgence Girard, « Naufrage de l’Excel, de Weymouth, à l'entrée du port de Calais », Le Monde illustré, (présentation en ligne)
↑Charles Mettais, Histoire contemporaine illustrée par Charles Mettais : L'attentat du 14 janvier 1858, G. Barba (présentation en ligne)
↑Jean-Esprit-Marie-Pierre Lemoine de Villeneuve, Journal du palais. Lois, décrets, etc., (présentation en ligne)
↑ a et bEugène Ténot et Antonin Dubost, Les suspects en 1858 : étude historique sur l'application de la loi de sureté générale ; emprisonnements, transportations, A. Le Chevalier, (présentation en ligne)
↑Ernest Boulanger et Léon Muel, Gouvernements, ministères et constitutions de la France de 1789 à 1895 : Précis historique des révolutions, des crises ministérielles et gouvernementales et des changements de constitutions, vol. Collection XIX, (ISBN978-2-346-08286-5, présentation en ligne)
↑Rapport général à M. le ministre de l'intérieur sur le service des aliénés en 1874 : Par les inspecteurs généraux du service MM. les Drs. Constans, Lunier et Dumesnil, Impr. Nation, (présentation en ligne)
↑Statistique centrale des chemins de fer, vol. 6, Imprimerie Impériale, (présentation en ligne)
↑Ferdinand Marie de Lesseps, Compagnie Universelle du Canal Maritime de Suez. Première assemblée générale des actionnaires 15 mai, 1860. Rapport de M. Ferdinand de Lesseps au nom du Conseil d'administration., Paris, Henri Plon, (présentation en ligne)